Titre : L'ombre des mensonges
Auteur : Green Absynthe
Note : Je n'avais pas prévu de publier la suite de « Loki, Prince d'Asgard » de sitôt, mais après avoir vu l'expo «l'Art des Super-héros Marvel » à Paris, un élan de motivation m'a encouragé. ^^''
Je recommande la lecture de ma précédente fiction afin de comprendre le contexte. Néanmoins, pour ceux qui souhaitent seulement débuter par celle-ci, il faut retenir que Sigyn, l'épouse de Loki, a été exilée à Jotunheim pour avoir apporté son aide à Loki lors des évènements du premier film Thor.

Note 2 : vous trouverez une nouvelle surprise vidéo dans mon profil :P

Les personnages et l'univers de Thor appartiennent à leurs auteurs respectifs.

Chapitre 1 : Frozen

Cette nuit-là, Le vent soufflait fort contre les murs de givre du Palais de Jotunheim mais Sigyn n'y faisait plus guère attention. Figée dans son lit glacial malgré les couvertures empilées sur elle, la jeune femme était comme inerte, le poids de son propre corps empêchant tout mouvement. Un cauchemar récurant la réveillait chaque nuit, un songe dont elle était incapable de se souvenir de la nature. Mais il y avait ces mots dans ses rêves, des paroles glissées dans son oreille par Loki qui avant sa mort semblait craindre pour sa sécurité.

« Si jamais je devais partir d'Asgard, s'il m'arrivait quelque chose, fuis. Ne les laisse pas t'emprisonner. Fuis, et rejoins Vanaheim… Là-bas, retrouve un guerrier nommé Eldir, dis-lui que tu es l'épouse d'Hvedrung, il t'aidera… »

Sigyn se souvenait de la façon dont il avait empoigné son bras jusqu'à lui faire mal afin d'imprimer ces paroles au plus profond d'elle, puis de la tendresse peu habituelle pour la rassurer en lui disant que ce n'était que par prudence. A cette époque, peut-être de façon naïve et aveugle, elle avait imaginé qu'il ne s'agissait que des inquiétudes d'un jeune roi sentant l'hostilité de ses sujets.

Quand elle y repensait, elle regrettait de n'avoir eu le temps de quitter Asgard avant d'être emprisonnée puis exilée à Jotunheim. Mais désormais, elle était otage parmi les Géants des Glaces, obligée de s'adapter à leur mode de vie. La première année, sa plus grande difficulté fut de s'habituer au froid permanent, malgré les vêtements chauds que lui avait fourni Nál, le roi des Jotunn. Elle frissonnait souvent et seule sa constitution d'asgardienne lui avait évité les maladies liées au froid. Puis il y avait eu l'absence de lumière, la rendant attristée et amorphe, et enfin la nourriture tout à fait différente d'Asgard. Elle avait dû manger des viandes qu'elle ne connaissait pas et qui la rendirent malade les premiers temps, avant qu'elle se décide à les faire cuire, habitude que n'avaient pas les Géants des Glaces. L'absence de soleil l'obligea à adopter un régime exclusivement carnivore, les fruits et les légumes ne poussant pas. Elle mangeait donc moins, n'aimant pas beaucoup la viande, et perdit beaucoup de poids les premiers temps avant de se stabiliser. Les Jotunn s'assuraient qu'elle ne manque de rien et Sigyn devait avouer qu'ils lui offraient ce qu'ils pouvaient. Ils n'étaient pas réellement les monstres dont on parlait. Certes certaines de leurs pratiques glaçaient le sang de la jeune femme, mais ils s'étaient toujours montrés respectueux avec elle.

La solitude pesait beaucoup sur Sigyn. Seul le roi Jotunn parlait la langue asgardienne et rares étaient les moments où elle le rencontrait. Alors elle avait tenté d'apprendre les rudiments de la langue des géants mais sans réel succès. Ce langage était trop rude, les sons gutturaux impossibles à reproduire pour Sigyn malgré tous ses efforts. Elle parvenait qu'à se faire comprendre de façon imagée et à saisir ce qu'on lui disait alors elle communiquait très peu. C'était sans doute pour cela que dans ses rêves, elle revoyait Loki, et sa famille essentiellement. Elle leur parlait, ils écoutaient, c'étaient là les seuls instants où elle se sentait bien. Mais le réveil était plus dur encore dans cette chambre sombre et froide. Parfois, elle parlait seule et se demandait si sa santé mentale déclinait.

Dès qu'elle pouvait, elle quittait ses appartements pour se promener dans le palais, ou alors quand elle en avait le courage, elle affrontait les vents glacials. Ce fut ce jour qu'elle découvrit une nouvelle coutume des Jotunn alors qu'elle avait quitté le palais. Ne pouvant plus dormir, elle s'était levée tôt et marchait tranquillement le long d'un lac gelé lorsqu'elle entendit des cris ressemblant à ceux d'un bébé. Les naissances étaient très rares chez les Jotunn alors elle fut intriguée et alla jusqu'à la source du bruit. Là, un enfant était allongé nu dans la neige, seul. Sigyn se douta qu'il s'agissait d'un nouveau-né, bien que beaucoup plus grand qu'un nourrisson asgardien. Le bébé pleurait, sa peau bleue se crispant sous les cris. Pourquoi était-il seul ? Par instinct, Sigyn accourut mais fut brusquement poussée en arrière par un Jotunn, surgit de nulle part. Il grogna des mots que la jeune femme ne comprit pas mais elle ne fut pas effrayée. Elle s'était habituée à la rudesse de ce peuple, et elle qui était si petite se doutait qu'il n'avait aucunement voulu la blesser en l'écartant. Le roi Jotunn s'approcha ensuite d'elle et lui expliqua :

« Il s'agit de l'épreuve du froid. Quand un bébé Jotunn vient au monde, nous devons nous assurer qu'il soit en mesure d'endurer nos conditions de vie et d'y survivre.

- Et s'il n'y parvient pas ? demanda Sigyn avec anxiété.

- Nous le laissons mourir, car cela signifie qu'il sera faible, » répondit le roi.

Sigyn fut horrifiée mais masqua son trouble. Elle ne voulait pas juger les coutumes des Jotunn mais se sentait triste. Elle aurait aimé apaiser ce bébé hurlant en le prenant dans ses bras, en le berçant. Elle ignora le froid et resta des heures durant à regarder le bébé lutter espérant à chaque instant qu'on annoncerait la fin de l'épreuve. Certains Jotunn la regardaient avec curiosité, se demandant si l'asgardienne tomberait avant l'enfant. Sigyn grelottait, son corps faisant des soubresauts, tandis que ses dents claquaient bruyamment. Le roi parla enfin et tous se mirent à bouger. Les parents présumés de l'enfant le récupérèrent sur le sol et l'enveloppèrent dans une couverture, du même tissu que les vêtements qu'ils avaient fourni à Sigyn lors de son arrivée. Le bébé bougea énergiquement dans les bras du Jotunn et tous crièrent joyeusement. La jeune femme esquissa un sourire et resta en retrait, ne voulant pas s'imposer mais le roi posa son immense main sur son épaule pour l'attirer vers le groupe. On lui mit l'enfant dans les bras et fut attendrie dès qu'elle vit les traits de l'enfant. Ce dernier n'était pas si différent des bébés asgardiens mise à part sa peau bleue et ses yeux rouges. Il était aussi craquant que les autres nouveau-nés qu'elle avait pu rencontrer.

« C'est étrange de me dire qu'un être aussi petit me dépassera en taille dans seulement quelques années, » déclara-t-elle. Le roi sembla traduire ses paroles puisque la mère, à moins que ce soit le père, se mit à rire. La jeune femme tendit l'enfant vers les parents qui le récupérèrent doucement. Ses membres étaient tout engourdis et elle songea que même un nouveau-né était plus résistant qu'elle ici. Elle n'était pas sûre qu'elle aurait pu survivre dans les mêmes conditions que l'enfant.

Alors que tous rentraient au palais, le roi Jotunn resta auprès de Sigyn, l'attrapant par le bras dès qu'elle trébuchait.

« Savez-vous depuis combien de temps vous êtes parmi nous ? demanda-t-il à un moment, après lui avoir évité une énième chute.

- J'ai arrêté de compter, le temps parait trop long malgré votre bonté à mon égard, répondit Sigyn en inclinant son visage pour montrer son respect.

- Cela fait deux ans, à l'échelle d'Asgard, mais bien plus pour nous, informa le roi Nál avec un rire sincère. Et bientôt, l'Hiver Éternel recouvrira Jotunheim et vous ne pourrez survivre. Nous en avons fait part au Roi Odin, mais il refuse votre retour à Asgard pour le moment. Il semblerait que quelque chose d'important ce soit produit là-bas, changeant votre statu ici… »

Sigyn resta silencieuse un instant. Le fait que son exil soit transformé en un bannissement définitif était probablement lié à Loki. Mais ce dernier était mort, comment cela pouvait-il être possible ? Elle refusa d'y penser et laissa Nál poursuivre.

« Cet Hiver Éternel sera rude pour nous aussi. Contrairement à son nom, il n'est pas infini, mais seulement destructeur. Les animaux mourront les premiers, alors nous devons constituer des réserves dès maintenant et demander de l'aide d'autres royaumes. Je pense qu'il est inutile de préciser qu'Asgard est resté sourd à nos demandes.

- J'en suis désolée, dit sincèrement Sigyn.

- Ce n'est pas de votre faute. Et puis, Vanaheim acceptera de nous aider en nous envoyant des vivres régulièrement, dit Nál.

- Que demandent-ils en contrepartie ? demanda Sigyn devinant qu'il ne s'agissait pas uniquement de bonté de la part des Vanes.

- Maintenant que le roi Odin a mis votre destin entre mes mains, j'ai été en mesure de négocier avec Vanaheim et un général qui vous veut là-bas. Je vous y envoie, et en échange il nous aide à passer l'Hiver Éternel. Je pense que c'est un bon compromis, aussi bien pour nous que pour vous qui retrouverez un monde plus familier, expliqua Nál.

- Je ne suis jamais allée à Vanaheim, clarifia Sigyn. Les paroles de Loki revinrent soudain en tête : elle devait aller à Vanaheim, et l'occasion se présentait sous ses yeux.

- Pour nous, Jotunn, Asgard et Vanaheim sont presque la même chose. Rien ne vous distingue physiquement.

Sigyn se retint de parler. En réalité, il était impossible de confondre un habitant de Vanaheim avec un asgardien. Pourtant, elle hocha la tête pour exprimer son accord.

- Ne pensez pas que je cherche à vous vendre. Cela me peine de vous marchander, mais je dois penser à la survie de mon peuple, du peu qu'il me reste, justifia Nál.

- Je comprends, Majesté. Puisse cette transaction me retirer le poids d'une des dettes acquises par mon époux, » conclut Sigyn en s'inclinant.

Puis le roi l'escorta à ses appartements, lui parlant de sujets plus légers. Sigyn avait l'esprit ailleurs mais faisait mine de l'écouter attentivement, se contentant de hocher la tête à intervalle régulier. Bientôt, elle quitterait cet enfer glacé, pourtant une vague de tristesse l'envahit. Son destin serait-il meilleur à Vanaheim ?


Sigyn empaqueta le peu d'affaires qu'elle possédait. Son départ pour Vanaheim était prévu le soir même mais elle tâchait de ne pas montrer sa nervosité. Ses gestes étaient calmes et mesurés. Le matin, elle prit le temps d'aller saluer les Jotunn de la cour avec respect. Ils ne comprenaient pas très bien car cela ne faisait pas partie de leurs mœurs mais la jeune femme se sentit soulagée de faire ses adieux avec le sentiment d'avoir fait les choses comme il fallait.
Elle rejoint la salle du trône où l'attendait deux guerriers de Vanaheim chargés de l'escorter. Elle les salua poliment avant de s'incliner sincèrement devant le roi Nál, le remerciant ainsi pour sa bonté, et, sans le dire, de l'envoyer à Vanaheim. Les deux hommes la tinrent chacun par un bras, puis ils furent téléportés. Le voyage dura longtemps, trop longtemps pour Sigyn qui ne se sentait pas bien. C'était comme si son corps était tiré dans tous les sens, et sans les bras puissants qui la tenaient, elle avait la sensation qu'elle se serait disloquée.
Au bout de ce qui sembla être une éternité, ils se posèrent sur un sol dur et terreux. La jeune femme fut immédiatement éblouie par le soleil, tant qu'elle ne parvint pas à ouvrir les yeux après être restée tant de temps dans l'ombre. Une main sur ses paupières, elle ne regarda pas ce qui se passait, mais la chaleur la conforta dans l'idée qu'ils étaient bel et bien arrivés. Cependant, elle perdit rapidement conscience, terrassée par le voyage et le brusque changement de température.

Quand elle ouvrit les yeux, elle se trouva dans la semi-obscurité. Cependant, elle distingua un visage masculin au-dessus d'elle et sursauta. La bouche pâteuse, elle était encore endormie et ses muscles ankylosés lui donnaient l'impression d'avoir dormi des siècles.

« Bonjour, fit simplement l'homme en lui écartant quelques mèches de cheveux du visage. Sigyn perçut l'accent de Vanaheim dans la voix de l'homme, elle en fut soulagée. Pardonnez-moi de vous brusquer, reprit-il, mais je dois vous questionner. Je suis le général Eldir, et vous, qui êtes-vous ?

Eldir… Sigyn, malgré la fatigue, reconnut immédiatement le prénom que Loki lui avait un jour mentionné. Elle s'était appliquée à le retenir pour le jour où elle devrait fuir. Alors elle sut immédiatement quoi répondre.

- Je suis l'épouse d'Hvedrung, dit-elle alors.

Eldir esquissa un large sourire et pressa les mains de la jeune femme sur sa bouche.

- Bon retour parmi nous, Vina, déclara-t-il avant d'aller ouvrir les épais rideaux, laissant entrer les puissants rayons du soleil.

- Ce n'est pas mon nom, souffla-t-elle, décontenancée tout en plaçant une main protectrice devant ses yeux.

- Ici, ça le sera, pour votre sécurité, informa Eldir en écartant les couvertures de la jeune femme. Vous devez vous lever maintenant, vous avez dormi trois jours.

- Trois jours, répéta Sigyn, incrédule en se redressant doucement. Ses yeux s'habituaient tout doucement à la lumière qu'elle commença tout juste à apprécier.

- Oui, votre séjour à Jotunheim vous a considérablement affaibli. La priorité est que vous repreniez des forces, » expliqua-t-il en l'aidant à se lever.

Il la guida sans ménagement à la salle d'eau où un bain fumant l'attendait. Sans aucune gêne, et parce que Sigyn était trop faible pour protester, il dégrafa la robe de la jeune femme et la fit glisser sur son corps amaigri. Il n'avait pas d'arrières pensés même lorsqu'il posa une main sur son dos pendant qu'elle entrait dans l'eau, veillant à ce qu'elle ne trébuche pas. Sigyn se détendit dans la chaleur du bain. Cela lui semblait irréel de baigner dans tant de chaleur. Étrangement, elle se sentit vite étouffer alors qu'elle en avait rêvé lorsqu'elle était à Jotunheim. Peut-être s'était-elle habituée au froid ? Devinant son trouble, Eldir versa un seau d'eau froide dans le bain pour de refroidir. Sigyn se sentit mieux et laissa l'homme la laver. Une fois propre, il l'aida à se vêtir, la robe était plus légère et plus adaptée au climat de Vanaheim.

Une fois de retour dans la chambre, de la nourriture attendait la jeune femme mais elle s'en détourna rapidement, regardant le lit avec envie.

« Vous devez manger, vous avez perdu bien trop de poids durant votre exil, » conseilla-t-il en lui tendant une grappe de raisin.

Elle mastiqua le fruit sans grande conviction, son état de fatigue l'empêchant d'apprécier la saveur sucrée qui avait tant fait défaut à Jotunheim. Elle fit tout de même l'effort de manger tout ce que lui présentait son hôte, elle ne voulait pas le froisser après tout ce qu'il faisait pour elle.
Elle profita de cet instant pour détailler Eldir. Il ne devait pas être beaucoup plus vieux qu'elle mais avait des traits fatigués, le faisant paraitre plus âgé. Comme les autres habitants de Vanaheim, ses yeux étaient bridés, laissant à peine découvrir de petits yeux sombres et perçants. Il portait ses cheveux noirs en queue de cheval négligée, montrant que ce n'était pas sa coiffure habituelle. Bien qu'il soit tout à fait aimable, son visage dur ne montrait aucune sympathie, son attitude attentionnée contrastant avec son expression.
Quand elle eut terminé son repas, il sortit de sa poche une petite boite contenant un baume dans lequel il plongea son doigt avant de le passer sur les lèvres de Sigyn. Cette dernière, surprise, se recula mais le guerrier la maintint en l'attrapant fermement par la nuque. Le baume piquait affreusement sur ses lèvres, comme si on lui appliquait un morceau de métal chauffé à blanc.

« Vos lèvres sont gercées, » précisa-t-il pour justifier son geste.

Alors Sigyn resta docile tandis qu'il terminait ses soins avec précision, puis il l'autorisa à se rallonger voyant bien qu'elle peinait à rester éveillée. Elle dormit encore, sans doute moins longtemps que la première fois, mais suffisamment pour qu'à son réveil, elle se sente enfin capable de se lever seule.

Eldir n'était pas là quand elle se réveilla la seconde fois. Elle se rendit seule à la salle d'eau et resta figée quelques minutes devant le miroir. C'était la première fois en deux ans qu'elle voyait son reflet, ainsi elle ne fut pas étonnée de ne pas vraiment se reconnaitre. Ses traits s'étaient creusés, sa peau extrêmement pâle à l'exception des cernes qui rongeaient ses yeux. Ses cheveux avaient considérablement poussés, masquant tout son buste dans une cascade de nœuds. Ses os étaient devenus saillants et se dessinaient parfaitement sous sa peau. Elle n'avait jamais été aussi maigre et cela lui fit peur.

« Ne vous en faites pas, ça ira beaucoup mieux maintenant que vous êtes ici, » fit Eldir dans l'encadrement de la porte qu'elle avait oublié de fermer. La jeune femme hocha simplement la tête, n'ayant pas le courage de parler.

Eldir eut raison, après deux semaines à ne faire que manger et dormir, Sigyn reprit peu à peu des forces. Le général l'autorisa ensuite à se promener dans les jardins de sa résidence, l'accompagnant de temps à autres lorsqu'il avait du temps. L'esprit de Sigyn commençait à émerger, si bien que les questions se bousculaient à présent dans sa tête. Mais elle songeait que c'était trop tôt pour les poser, elle était encore trop dépendante de son hôte pour oser le contrarier. C'est pourtant lui-même qui décida que briser le silence, lors d'une promenade.

« Si vous êtes ici, c'est parce que j'ai une dette envers votre époux, dit-il.

- Quel genre de dette ? demanda alors Sigyn, tout en espérant que sa curiosité ne soit pas mal placée.

- Pour faire simple, disons qu'il m'a épargné. C'était il y a de nombreuses années, lorsque Vanaheim se rebellait contre le Roi Odin. Celui-ci avait envoyé ses fils pour restaurer l'ordre, et au lieu de me faire prisonnier, le prince Loki a fermé les yeux, me demandant de payer ma dette lorsqu'il me le demanderait, expliqua-t-il.

- Quelle fut la nature de sa requête ? questionna-t-elle ensuite, encouragée par le fait qu'il réponde sans hésitation.

- Votre protection. Je ne sais pas ce qu'il prévoyait, mais il est revenu il y a deux ans me demander d'assurer votre survie si jamais il disparaissait, de vous accueillir si jamais vous veniez à Vanaheim, ou de venir vous chercher si vous n'y étiez pas, répondit-il, comprenant qu'il n'aurait jamais la confiance de la jeune femme s'il ne répondait pas honnêtement à ses interrogations.

- Comment m'avez-vous trouvée ? Je suppose que le Roi Odin n'a pas révélé mon lieu d'exil…

- Effectivement. Même Loki n'a pas réussi à vous trouver. Mais j'ai un avantage que votre époux n'a pas : de nombreux informateurs dans les Neufs Royaumes.

- Vous dîtes que Loki n'a pas pu me retrouver… Je ne comprends pas…

- L'information n'est sûrement pas arrivée à Jotunheim, de peur de soulever les géants des glaces, commenta-t-il, songeur. Loki a emmené une armée de Chitauri sur Midgard mais a échoué. Avant cela, il m'a contacté pour savoir si vous étiez à Vanaheim, mais à l'époque, je ne savais où vous étiez. Après son échec sur Midgard, il a été arrêté par Thor et ses amis Midgardiens et est actuellement détenu dans les prisons d'Asgard. »

Sigyn fut incapable de parler. Loki était vivant et à Asgard. Des sentiments contradictoires la traversa, tantôt la joie de savoir qu'il était en vie, tantôt la colère d'avoir enduré Jotunheim alors qu'il préparait tranquillement sa guerre contre Midgard.

« Il a essayé de vous retrouver, assura Eldir en voyant la jeune femme pâlir.

- Mais il avait d'autres priorités, » termina Sigyn avec un léger sourire après avoir repris contenance.

Elle se doutait que si Loki avait eu des plans, elle devait s'estimer heureuse qu'il ait au moins pensé à elle, car elle se savait secondaires par rapport à ses ambitions.

« Que vais-je devenir ? demanda alors Sigyn.

- Pour le moment, vous resterez sous ma protection, vous êtes Vina, la cousine de mon épouse asgardienne, expliqua Eldir.

- Mais qu'ai-je à craindre ?

- Pour Asgard, vous restez une menace. Dès qu'Odin se rendra compte que vous n'êtes plus à Jotunheim, il vous cherchera…

- Heimdall me trouvera, assura la jeune femme.

- Heimdall ne sait pas où vous chercher. Ce serait comme chercher une aiguille dans une motte de foin. Et le Roi Jotunn ne vous trahira pas, cela fait partie du marché.

- Vous avez vraiment réfléchi à tout, nota Sigyn.

- A une exception près : que faire de vous à long terme. Vous êtes sensée rendre visite à mon épouse, mais si je ne vous trouve pas une raison valable de rester plus longtemps, on aura bientôt des soupçons…

- Puis-je me rendre utile d'une quelconque manière ?

- Je vais y réfléchir. Nous avons encore un peu de temps car personne n'est au courant de votre présence, mis à part ceux qui ont participé à votre venue ici. En attendant, restez discrète et ne sortez pas d'ici, » demanda Eldir.

Sigyn hocha la tête, cherchant à cacher sa frustration. Elle avait quitté une prison pour en rejoindre une autre. Mais celle-ci avait l'avantage d'être sûre. Combien de temps allait-elle devoir rester enfermée dans cette maison ? Certes, elle était choyée et vivait confortablement, mais une nouvelle fois, elle se sentait triste. Elle se mit même à regretter le paysage glacial où elle pouvait trouver refuge quand elle souhaitait être seule. Ici, la solitude n'était pas possible, il y avait toujours un serviteur pour épier ses mouvements, sans doute Eldir craignait qu'elle cherche à partir.


« Dame Vina, le général Eldir vous demande de toute urgence à la salle d'arme, transmit un serviteur avant de conduire la jeune femme au lieu de rendez-vous.

Là, le général était en tenue d'entrainement mais la jeune femme nota qu'il était seul. Le regard interrogateur, Sigyn attendit que le domestique parte pour se rapprocher. Eldir prit immédiatement la parole.

« Nous avons eu l'information tardivement, mais Asgard a été attaqué par des Elfes Noirs il y a quelque temps, obligeant le prince Thor à combattre Malekith mais la convergence des planètes a rendu la tâche difficile, résuma le général à toute vitesse, lançant des regards nerveux autour de lui.

- C'est donc cela qui a rendu le ciel si perturbé ces derniers temps ? demanda Sigyn à voix basse.

- Oui, il semblerait que la convergence permettait de traverser les royaumes sans difficultés. Heureusement, Thor est venu à bout de l'Elfe Noir, conclut Eldir…

- Mais si vous m'avez appelée, c'est parce que Loki est impliqué, n'est-ce pas ? Devina-t-elle, suspicieuse.

- Oui, Loki s'est échappé de sa cellule, avec l'aide manifeste de Thor. Cependant, sa trace a été perdue et il est actuellement présumé mort, déclara le général sans paraître dérangé.

- Mais nous savons maintenant qu'on ne peut déclarer Loki comme étant décédé tant que nous n'avons pas de corps, fit Sigyn elle non plus peu troublée par l'information.

- Exactement, c'est pour cela que je continue à le chercher activement. Néanmoins, un autre problème se pose : il semblerait qu'Odin vous recherche aussi, et il emploie de gros moyens. Il a envoyé des troupes à Jotunheim et semble faire fouiller tous les royaumes. Il faudra que vous soyez prudente et n'hésitez pas à utiliser votre magie, conseilla Eldir à voix basse.

- Je n'ai plus assez de magie pour me défendre, déclara la jeune femme. Frigga a bridé mes pouvoirs avant mon départ, pour ne me permettre que des sorts permettant ma survie à Jotunheim, c'est-à-dire le feu, ou encore la guérison, expliqua Sigyn en baissant le ton.

- Frigga est morte, et son sort d'entrave n'a donc plus aucun effet sur vous, » informa Eldir avec satisfaction.

Sigyn resta un instant abasourdie. Les années d'exil la rendait incapable d'éprouver de la peine pour la Reine, elle se sentit mal d'être soulagée de sa mort qui lui permettait de retrouver ses pouvoirs car quand on avait dans les mains des facultés hors du commun, s'en voir dépourvu était insoutenable. C'était comme si elle avait été privée d'un membre. Pourtant, n'aurait-elle pas du ressentir le retour de ses forces ? Allaient-elles vraiment revenir à elle ?

L'entrevue s'arrêta là et Sigyn retourna immédiatement à sa chambre dans l'optique de tester sa magie. Mais rien ne se passa, elle était toujours aussi impuissante. Eldir se trompait-il ? Dépitée, elle s'occupa avec des travaux d'aiguille, bien qu'elle n'aimait pas cela.


Un mois plus tard…

Un grand fracas sortit Sigyn de son sommeil et la fit bondir de son lit. Des cris venant du rez-de-chaussée glaça son sang et elle se leva en vitesse. Pourtant, elle se figea lorsqu'elle entendit la voix grave d'Eldir crier :

« Je n'ai rien d'autre à cacher que des fûts d'hydromel dans ma cave. »

Ses paroles paraissaient anodines, seulement, c'était le code qu'Eldir et elle avaient instauré dans le cas où les soldats d'Odin venaient la chercher ici. Sigyn tâcha de rester calme et d'être concentrée. Elle ne devait pas se tromper sous peine de faire échouer le plan qu'ils avaient mis des semaines à élaborer. Elle commença par lancer un sort d'illusion à sa chambre pour lui donner l'apparence d'une pièce d'enfant. Ses pouvoirs encore un peu faibles ne lui permirent de modifier seulement la taille du lit et sa garde-robe, car elle devait garder ses forces pour la seconde partie du plan.

Quand elle entendit les pas dans les escaliers et la voix d'Eldir qui continuait de lancer ses phrases codées, Sigyn se rua vers la penderie et s'y cacha, craignant de ne pouvoir faire son second sort à temps.

Mais quand le soldat ouvrit le placard, il fut nez à nez avec une enfant d'une dizaine d'années, tremblante et chétive. Sigyn aperçut le visage soulagé d'Eldir derrière le garde et décida qu'il était temps de jouer son rôle.

« Père ! » cria-t-elle en tendant les bras vers le général.

Eldir passa devant le soldat pour prendre Sigyn dans ses bras, jouant le rôle du père inquiet. Sigyn et lui avaient mis un certain temps à imaginer le visage de cette enfant dont Sigyn devait prendre l'apparence si bien que la ressemblance avec Eldir était frappante.
Pourtant, Sigyn n'aima pas le regard du soldat sur elle. Elle avait l'impression qu'il savait qu'elle se jouait de lui. Elle le voyait dans son regard presque familier et scrutateur qui la détaillait avec intensité. Sigyn continuait néanmoins à jouer son rôle, pleurant à chaudes larmes tandis qu'Eldir faisait mine de la rassurer. Mais ce fut un véritable cri de terreur qu'elle poussa quand elle sentit l'asgardien la saisir par la taille et l'arracher à l'étreinte d'Eldir. Ce dernier protesta, arguant qu'il était impossible que sa petite fille soit la personne qu'Odin recherchait. Mais le garde le fit taire d'un geste, alors que d'autres soldats, alertés par le bruit, l'encerclèrent toutes armes dehors. Eldir regarda Sigyn d'un air désolé. Il ne pouvait plus rien faire, la jeune femme le savait bien. Il avait déjà risqué gros pour la protéger et elle songea avec peine qu'il aurait sûrement tout perdu quand le jour se lèverait. Il subirait les représailles d'avoir caché la personne recherchée par le Roi d'Asgard, son titre de noblesse, son statut de général… Sa vie était ruinée.

« Plus besoin de jouer la comédie, » conclut le garde en mettant un large collier autour du cou de Sigyn.

Tous ses sorts furent annulés instantanément. La chambre redevint celle d'une adulte, tandis que la fillette disparaissait pour dévoiler la véritable apparence de Sigyn. Cette dernière se posait de plus en plus de questions. Elle savait que le plan mis en place avec Eldir était parfait. Depuis quelques temps, elle se promenait en ville avec lui sous la forme d'une enfant dans le but d'être connue. Elle était la fille aînée d'Eldir qu'il avait eu avec une autre femme avant son mariage, et à la mort de sa mère, il l'avait recueillie. Tout le monde avait cru à cette histoire sans problème. Alors comment un garde asgardien pouvait-il avoir flairé la supercherie ? Elle savait que ses sorts étaient parfaits, pour les avoir répété des centaines de fois, elle avait même travaillé avec acharnement pour créer un caractère et une personnalité à la fillette afin de ne pas laisser transparaitre sa véritable identité.
Alors elle ne comprenait pas comment ce garde, seulement après l'avoir regardée, avait deviné son identité. Quelque chose ne tournait pas rond, et elle le savait. Mais elle fut obligée de suivre le soldat qui la tira par le bras un air satisfait sur le visage, et de dire d'un regard, un dernier au revoir et merci à Eldir.


Ils n'attendirent pas le lever du jour pour l'amener à Asgard. Rien n'avait changé là-bas, le palais était imposant quoi qu'abimé par les assauts d'une invasion. Sigyn fut placée dans une cellule en attendant qu'Odin soit prévenu de sa capture. Elle savait qu'elle ne tarderait pas à rencontrer le Roi, qui lui aussi voudrait sans doute jubiler de sa victoire.
Après quelques heures, durant lesquelles on lui permit de revêtir une robe plus décente que sa chemise de nuit, elle fut conduite dans la salle du trône. Là, la jeune femme constata que les dégâts dans le palais étaient considérables, plusieurs colonnes étaient tombées, si bien qu'elle s'étonnait que rien ne se soit encore effondré. Sur le trône, Odin la fixait avec intensité, presque de la curiosité, ce qui surprit la jeune femme.

« Incline-toi devant ton Roi, » intima le garde qui se tenait à sa droite.

Mais Sigyn resta droite, incapable de bouger. Son souhait n'était pas de désobéir ou se rebeller, seulement, elle ne parvint pas à esquisser le mouvement demandé. Son corps refusait de lui obéir, ne voulait pas se pencher ni s'incliner. Alors elle restait droite, fixant effrontément le souverain qui n'avait pas changé depuis le jour de son procès, mis à part qu'il semblait épuisé. Alors elle éprouva une rage intense à l'idée qu'il ait seulement les traits fatigués alors qu'elle avait enduré la privation durant son exil à Jotunheim, qu'elle avait changé au point d'en être méconnaissable à son arrivée à Vanaheim. Odin était las, mais elle, elle était ravagée et meurtrie. Que lui voulait-il ? Il trouvait que sa condamnation était insuffisante ? Qu'elle n'avait pas assez payé les crimes de son prétendu fils ? Loki était mort, alors pourquoi ne pas la laisser en paix à Vanaheim, là où elle ne causait du tort à personne ?

Alors elle sentit un léger choc à l'arrière de sa jambe, derrière son genou, la forçant à se plier et effectuer l'agenouillement demandé.

« Ça suffit, laissez-nous, » fit Odin en se levant de son trône.

Les gardes s'écartèrent de Sigyn et ne l'empêchèrent pas de se redresser ni de faire face au roi qui était près d'elle à présent. Ils se contentèrent de partir, de toute façon, la captive ne pouvait rien faire avec ses entraves magiques.

« Cela a été difficile de te trouver, il semblerait que tes amis souhaitaient vraiment te cacher, avança Odin.

Sigyn resta muette, elle ne savait que répondre à cela.

- On m'a dit que tu avais utilisé un puissant sort d'illusion, est-ce un sort que tu avais appris de Loki ? demanda-t-il, sans animosité.

- Oui, répondit seulement la jeune femme, une légère lueur de défi animant ses yeux.

- C'était réussi, mais pas assez pour ne pas être retrouvée, trancha le roi. Je suis soulagé qu'il ne te soit pas arrivé malheur durant ton exil, assura-t-il.

- Vraiment ? N'avez-vous pas dit au Roi de Jotunheim que ma présence à Asgard n'était plus souhaitée alors qu'on vous prévenait que je pourrais laisser ma vie dans l'Hiver Éternel ? lâcha Sigyn avait ironie.

- C'était avant, Sigyn. Avant que Loki meurt avec l'honneur pour Asgard, répondit Odin, la peine visible sur son visage. Maintenant qu'il a été lavé de ses crimes, tu l'es aussi, ajouta-t-il.

- C'est donc pour cela que j'ai été menée directement aux cachots, siffla-t-elle, ne masquant pas sa colère.

- Tu as beaucoup changée, se lamenta le Roi. Où est donc passée la jeune femme sage et réfléchie que tu étais ?

- Sans doute la Sigyn que vous connaissiez est morte à Jotunheim, quand elle a compris que ni la sagesse, ni la réflexion ne lui permettrait de survivre, dit-elle en plissant les yeux.

- Je suis désolé que tu aies souffert, mais c'est justement pour ça, et l'animosité que tu as à mon égard, que je ne peux te laisser complètement libre, expliqua le Roi en lui posant une main sur l'épaule.

- Ne me touchez pas, cria-t-elle en se dégageant brusquement. La rage intense, visible dans son regard sembla surprendre Odin. Vous n'avez aucune idée de ce que je ressens à votre égard. J'ai imaginé mille et une façons de détruire Asgard, de vous tuer, de me venger… Cela dépasse la simple rage. Vous m'avez bannie et je vous aurais moins détesté si vous m'aviez condamnée à mort, plutôt que cette vie de pariât loin de ma famille.

- Tu m'en veux à ce point, constata le Roi d'une voix neutre.

- Vous m'avez fait payer les crimes de Loki, certes, j'avais ma responsabilité, mais je ne méritais pas d'être bannie ainsi alors que Loki, même après avoir attaqué Midgard, s'en est tiré avec un simple enfermement.

- Tu aurais souhaité que Loki soit condamné plus lourdement ?

- Je n'en sais rien après tout, lui aussi m'a trahie en se faisant passer pour mort alors qu'il préparait sa guerre contre Midgard, lâcha-t-elle. Je me moque de son sort à présent.

Elle n'avait pas imaginé que libérer toutes ses rancunes accumulées seraient aussi bénéfiques. Elle avait tellement à dire, et personne à qui parler ! Se trouver face à Odin pour lui dire ses vérités était libérateur.

- Tu mens Sigyn. Le sort de Loki t'intéresse, au contraire. Sinon, tu ne serais pas restée avec le général Eldir, lança Odin, une lueur étrange dans son regard scrutateur.

- J'ai simplement été échangée par le roi de Jotunheim contre des vivres permanents, déclara Sigyn avec neutralité.

- N'a-t-il pas promis son aide si tu disais être l'épouse d'Hvedrung ? demanda Odin. A ton avis, qui m'a révélé que tu étais à Vanaheim ? Le général avait une famille et un rang à protéger…

- Non, fit Sigyn ne voulant pas croire qu'Eldir l'avait trahie. Vous mentez, dit-elle, soudainement bouleversée.

- Il a dit avoir un accord avec Loki concernant ta protection… Et je sais aussi qu'il le cherchait malgré l'annonce de sa mort. Et tu savais tout cela… » Poursuivit le roi.

Sigyn ne répondit pas, blessée par la nouvelle trahison dont elle avait été victime. N'était-elle devenue qu'une monnaie d'échange ? D'abord son envoi à Jotunheim, pour son marchandage à Vanaheim, et enfin, sa vente à Asgard par un homme en qui elle faisait totalement confiance.

« Peut-être bien, répondit finalement Sigyn. Peut-être espérais-je retrouver Loki et qu'ensemble nous renverserions Asgard, et détruirions Midgard, pour ensuite nous approprier tous les royaumes, se moqua-t-elle avec véhémence. Je vous l'ai dit. J'ai appris à survivre, j'ai pris tout ce qu'on m'a offert. Peu m'importait de retrouver Loki ou non, ce que je voulais, c'était être protégée de vous, dit-elle.

- Je n'arrive pas à croire que la fidèle Sigyn ait renoncé à sa loyauté, déclara Odin, suspicieux. Il ne croyait qu'à moitié ses paroles sans savoir réellement pourquoi.

- C'est que pendant toutes ses années, ce je n'ai eu personne envers qui être loyale. Pour moi, je suis devenue veuve le jour où Loki a chuté du Bifrost. De toute façon, si Loki ne voulait pas être trouvé, je ne vois pas comment je l'aurais fait.

- Vous attendiez qu'il vous trouve, sans doute…

- Avait-il seulement envie de le faire ? » Enchaîna-t-elle, ne voulant pas répondre à cette question.

Il l'a fait… songea Odin en esquissant un léger sourire que Sigyn ne put comprendre. Néanmoins, il ne savait pas s'il pouvait faire confiance à la jeune femme. Certes, il la lavait de ses crimes, mais n'allait-elle pas se retourner contre lui si jamais il la laissait en liberté ? Dans le doute, il ne pouvait la laisser libre alors il décida que sa magie resterait restreinte tandis qu'elle serait surveillée au palais.


Voilà pour ce premier chapitre ! J'espère que vous avez aimé ! J'avouerai que je n'en suis pas très contente mais il fallait que je pose les bases pour la suite, pour justifier l'absence de Sigyn durant Avengers et Thor 2 !