Me re-voilà avec un petit OS dans la lignée de Tu sais, Potter. On pourait même dire qu'il s'agit du point de vue d'Astoria, je pense. Je ne sais pas pourquoi je les écris. Mais je crois que j'ai toujours vu Drago amoureux de Harry et que si je n'écris pas cette série d'OS, tous ces sentiments vont pourrir au fond moi. Bref. Enjoy !
The third one
Elle l'avait toujours su. Avant même de l'épouser, avant même de le connaître réellement, avant même qu'il ne pose ses yeux sur elle, elle savait que jamais il ne serait totalement sien. Par ce qu'il était déjà à quelqu'un d'autre. Il était déjà à lui.
Lors de sa première année, elle l'avait observé ; d'abord par ce qu'il était dans la classe de sa grande sœur, puis par ce qu'il venait de cette famille si respectée, enfin, par ce qu'il était beau. Pas comme un apollon, non, pas de ces beautés classiques, évidentes… Lui, il était beau dans son malheur, dans sa pâleur, dans sa maigreur… Il était beau par ce qu'il semblait pur et malfaisant à la fois, bouleversant de sincérité malsaine.
Elle en était tombée amoureuse.
Même si elle n'était qu'une pauvre gamine de onze ans, elle l'avait adoré avec dévotion et ferveur ; il était la bouée qui lui manquait, un port où s'ancrer, même s'il n'en savait rien…
La désillusion était venue très vite. Comme un horrible murmure oppressant. Elle avait compris la vérité un beau jour d'automne, peut-être même avant le principal intéressé lui-même. Elle qui avait étudié ces yeux couleur orage avec tant de précaution ne pouvait se tromper : c'est bien sur ce garçon assis à la table ennemie qu'ils se posaient. Ils le dardaient avec autant d'intensité qu'il n'y en aurait jamais pour elle.
La vérité faisait mal, et Astoria voulut crever.
Elle continua pourtant à lui vouer ce culte si déstabilisant qu'est l'amour. Elle essaya de toute ses forces d'effacer la vérité, cette vérité si laide et tranchante. Pas égoïstement, non, pas pour son confort personnel ; mais pour lui, pour qu'il s'en débarrasse. Elle n'arriva à rien, peut-être par ce que cette vérité-là était indestructible, plus évidente que les cristaux glacés de l'hiver, que la respiration, que la vie.
Elle ne s'était pas battue, le fameux soir. Trop jeune et pas assez courageuse. Trop serpentarde. Elle avait été là, pourtant, au dehors, le cœur battant à tout rompre, une seule question au bout des lèvres : est-il vivant ?
Elle ne savait même plus duquel des deux elle parlait et elle fut si heureuse de les voir tous les deux fouler la terre ferme qu'elle oublia longtemps cette partie là de sa nuit angoissée. Quand ces souvenirs lui revinrent, elle se rassura en martelant que Drago sans Harry n'était rien, et qu'elle ne voulait pas d'un 'rien'.
Elle savait donc depuis le début. Elle niait, et nierait encore de longues années, mais elle savait. Même aujourd'hui -jour béni où son petit Scorpius allait enfin à Poudlard- elle ne pouvait empêcher la vérité de lui revenir en pleine figure. Elle vit son mari revivre, revigoré, dés qu'il entraperçut les cheveux noirs en bataille et la fine cicatrice en forme d'éclair. Elle supporta la douleur en se mordant les lèvres jusqu'au sang.
Ils avait toujours été trois, de toute façon.
Elle, Drago, et son fantôme.
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