C'était une belle journée que ce 1 er septembre, le ciel était bleu à Londres comme ailleurs, mais il y avait une jeune femme qui n'avait pas le temps de remarquer le ciel. Cette personne se frayait tant bien que mal un chemin vers la sortie du métro plus que fréquentée, et la sortie de l'intéressée, St. Pancras pour Kings' Cross, était particulièrement trop bondée à son goût, comme chaque année à la même date. Elle portait un short en jeans noir ainsi qu'un débardeur violet sur lequel ses cheveux de jais tombaient en cascade, ainsi que des chaussures compensées roses, loin d'être adaptées au chahut du métro. Avec sa valise, essayant au mieux de ne pas assommer quelqu'un à son passage, elle réussit enfin à sortir au prix de sueur et d'efforts. Elle traversa au premier passage clouté qu'elle aperçut, manquant de se faire écraser par l'un des nombreux taxis publicitaires, et se dirigea d'un pas rapide mais pour le moins nonchalant vers la gare qui se dessinait à quelques mètres. Après s'y être engouffrée, elle tourna encore et encore dans le dédale des quais pour enfin se retrouver sur la voie n°9. Puis elle s'installa près d'un pilier, et regarda la grande horloge; elle était encore en avance de près d'une demie heure. Son train ne partirait qu'à 11H pile, et il ne servait à rien qu'elle s'y rende si tôt, pourtant, contrairement à son habitude c'est ce qu'elle fit. Elle se leva, passa une main dans les cheveux, attrapa son bagage et se rua dans le pilier...Pour arriver sur une voie totalement insoupçonnable où trônait un train rouge fumant. Bientôt elle retournerait à Poudlard, bientôt, elle serait chez elle.

Elle monta dans le train, sourire aux lèvres, à peine visible mais sincère, s'installa dans un compartiment au fond du wagon, son compartiment, seule, toujours seule d'ailleurs, pour le voyage qui l'emmènerait au fond de la campagne anglaise, vers le grand château.

Non pas que cette jeune femme n'aimait pas Londres, ni sa maison de Covent garden, ni même ses tuteurs, mais Poudlard lui redonnait l'impression de vivre pour quelque chose de louable. Depuis que ses parents l'avait laissé à l'orphelinat le jour même de ses 3 ans, elle avait traîné de familles en familles, jusqu'à sa mise en tutelle quand elle eu 16 ans. Par chance pour elle, ses parents l'avait inscrite sur leur testament et à leur mort, elle hérita d'une petite fortune d'un homme d'affaire français et d'une mannequin écossaise inconnus ce qui lui permit de racheter une vieille maison dans Covent Garden, dont elle louait le bas à un commerce de thé en échange d'un loyer raisonnable qui payait ses dépenses sans toucher à sa fortune, et d'un accès gratuit aux thés du magasin. Parfois l'été elle y travaillait gratuitement, juste pour aider avec les touristes à la recherche de thé "so british" et pour s'occuper. Bien sur, comme toutes les demoiselles de son âge elle aimait le shopping et sortir. Après quelques mauvaises expériences masculines, elle décida de n'aimer qu'elle. Pourtant les femmes l'aimaient aussi, elle était le parfait milieu entre l'homme et la femme. Femme pour le corps, pour les manières et la voix, homme pour la moto dans laquelle elle avait investie, pour son blouson de cuir et ses grosses bottes. Femme pour ce qu'elle pensait être juste, et homme pour les appliquer. Homme pour les femmes et femme pour les hommes. Et contrairement à ce que l'on peut croire d'elle à cette instant de l'histoire, cette jeune femme était toujours profondément attirée par les hommes. Elle avait l'idéal de la personne parfaite, quitte à attendre, c'était à cette personne qu'elle donnerait son bien le plus précieux, seulement à elle. Bientôt elle aurait 18 ans, elle passerait ses ASPIC et bientôt elle travaillerait pour le monde dont elle vient, le monde des sorciers.

Comment cette jeune fille, sans identité, s'est retrouvée un jour devant un parfait inconnu, lui avouant qu'elle était ce qu'il y avait de plus fabuleux au monde, une sorcière? Elle aimait à penser que c'était juste le destin, pourtant elle devait remercier les parents de sa mère cracmol. Elle avait 11 ans quand un homme enturbanné était venu chez ses "parents" de l'époque, lui annoncer la nouvelle. Ce fut un choc. N'étant pas ses vrais parents, ni même des gens de sa famille, ses "gardiens" comme elle les appelait à l'époque ne furent pas au courant. On vint donc la chercher pour la conduire à la gare, après quelques magouilles administratives pour qu'elle puisse partir, et elle s'était retrouvée à Poudlard. Encore à ce moment, en y pensant, elle avait les larmes aux yeux, son premier repas, le choixpeau sur son crâne, son premier cours, son premier uniforme aux couleurs de Gryffondor. Oui étrangement elle était à Gryffondor, avec ses cheveux noirs corbeaux raides, son teint particulièrement blanc, ses yeux verts émeraudes, elle avait réussi à se retrouver chez les justes, pourtant, bien qu'heureuse, elle n'y avait pas d'amis. Elle s'entendait bien avec tout le monde, et était assez intelligente pour qu'Hermione Granger ne refuse pas de lui adresser la parole, et travaille avec elle à la bibliothèque. D'ailleurs, Hermione était la seule personne avec laquelle elle se sentait bien, peut être à cause de leur origine moldue. Mais Dieu sait à quel point Potter et Weasley pouvait l'énerver. D'abord parce qu'ils étaient relativement célèbres, pour une raison assez trouble et non méritée, parce qu'ils bénéficiaient d'une chance insolente, et qu'ils étaient des mecs tout à fait normaux. Mis à part la cicatrice de Potter, ils étaient d'un banal à tuer et ca, elle n'aimait pas.