Bonjour/Bonsoir! Ceci est une réécriture. Quatre ans après, mon style a un peu évolué (et moi aussi heureusement !) et maintenant que je me trouve libérée des entraves du lycée, j'ai plus de temps pour me consacrer à l'écriture. Pour les anciens lecteurs, ce chapitre peut apparaitre comme quelque peu déconcertant, il a été redécoupé, modifié, réécrit par passages. J'espère que cela vous plaira !

L'église dans laquelle nous nous étions réfugiés était dans un état déplorable. Des bancs recouverts de soie et des magnifiques tableaux, il ne restait plus que des bouts de bois mités et des toiles abîmées. Je m'avançais doucement et explorais les lieux, suivi de près par mon meilleur ami et assourdi par le brouhaha de la pluie qui tombait, j'entrais dans ce qui me semblait avoir été une chambre. Peut-être celle du prêtre qui exerçait autrefois ici ?

Nous déposâmes nos affaires sur le sol de pierre et, sortant ma baguette d'un geste vif, je lançais un Lumos, car, malgré la pleine lune, il faisait bien trop sombre pour que nous puissions nous repérer en ces lieux. En traversant la nef centrale j'aperçus une douzaine de bougies près de l'autel, je les allumais d'un sortilège rapide, soulagé par l'instantanée chaleur qu'elles émirent. Je retournais auprès de Ron qui avait profité de mon absence pour s'assoupir, bercé par les hululements et les craquements des arbres et de leurs hôtes. Tentant de faire abstraction de ces bruits qui me paraissaient inquiétants, je me couchais à même le sol, espérant que la fatigue me pousserait à dormir.

Mais alors que mes paupières se fermaient et que mon esprit vacillait doucement vers les limbes du sommeil, il me sembla entendre un hurlement animal qui me tira de mes songes. Faisant abstraction de ma peur, je me recroquevillais sur moi-même en tentant de m'assoupir à nouveau mais le bruit et le froid me faisaient frissonner... Le vent faisait claquer les battants des portes de bois.

Mes poils se dressèrent, un frisson glacé traversa mon corps. En portant ma main à mon front, je constatais que j'étais brûlant. Je supposais que la fièvre était due à un coup de froid attrapé lors de notre très long (il m'avait paru interminable) voyage à balais sous la pluie pour trouver un abri. J'eus un soupir fatigué, moi qui pensais pouvoir enfin me reposer au bord des plages de France avec tous les Weasley, Hermione, Neville et Luna je m'étais bien trompé. Au loin, la mer déchaînée projetait ses vagues contre les rochers, les éclairs fendaient le ciel à de courts intervalles et les herbes hautes étaient couchées par le souffle du vent.

Alors que je me plaignais silencieusement de mon triste sort, un éclat près du sol attira mon regard. La curiosité l'emporta sur la paresse et je me levais. En m'approchant, je fus surpris de trouver ancré dans le sol un anneau en fer semblable à ceux pour attacher les chevaux ou autres créatures plus ou moins magiques. Je tirais dessus et un immense escalier de pierre apparut devant moi, d'immenses bibliothèques ornaient les murs, semblables à celles de la bibliothèque de Poudlard. Elles contenaient toutes d'étranges recueils tous frappés par un sceau rouge sang.

Intrigué, je m'approchais doucement, j'entrais dans une salle spacieuse bordée de colonnes antiques derrière lesquelles il me semblait que des ombres jouaient, se cachant derrière les tableaux ou sous le tapis de velours bleu qui formait un chemin sur sol. L'étrangeté de cet instant me glaça le sang, mes muscles se contractèrent, mon souffle s'accéléra, je refusais de croire ce qui se passait sous mes yeux. Même le château où j'avais passé la majeure partie de ces 8 dernières années ne m'apparaissait pas aussi mystérieux, lui qui pourtant regorgeait de magie et de secrets.

Une fine brume rafraîchissait l'air, je continuai de marcher, malgré mon angoisse croissante , me demandant si je n'aurais pas mieux fait de prévenir Ron de mon départ. J'aboutissais à une autre alcôve, elle semblait baignée de lumière, mais je ne parvins pas à trouver ni fenêtre ni lampe pouvant émettre une telle clarté, seule une silhouette illuminée était présente. Les ombres semblèrent m'escorter tandis que je m'approchais de ce phénomène étrange. Par Merlin ! Cet homme respirait la magie ! En effet, un halo de petites particules brillantes et noires l'entourait.

Je n'avait encore jamais vu de créature magique telle que celle-ci. Je m'interrogeais quant à sa nature quand l'apparition se retourna. J'eus un sursaut en apercevant le visage du spectre, ses cheveux d'ébène et son visage anguleux d'où dégageait un air animal, renforcé par une énorme balafre sanguinolente qui ressortait horriblement sur sa peau pâle. Ses yeux sombres m'envoûtèrent, me fascinèrent, et je ne pus m'empêcher de le fixer.. L'expression de pure haine qui déforma ses traits me révulsa, il me semblait qu'il allait m'égorger dans les minutes qui suivaient. La peur me fit reculer. L'angoisse me serra la gorge et mon estomac se retourna quand il ouvrit la bouche et hurla, tel un prédateur qui venait de trouver une proie, soudain il me sembla que son corps se dématérialisa et se transforma en une masse effrayante et indéniablement sombre.

Pétrifié par la peur, je ne bougeai pas quand ce tourbillon se mis à tout détruire sur son passage, les murs commencèrent à s'effondrer, et je savais que si je ne bougeais pas d'ici, j'allais finir déchiqueté, comme le tapis de velours fut déchiré et anéanti. Aucun de mes Protego n'eut la moindre efficacité, dans un dernier effort, je transplana et perdis connaissance.