Bonsoir à toutes et à tous,

Je vous présente ma toute première histoire.

N'hésitez pas à m'informer si vous voyez des fautes ou d'autres petits soucis quels qu'ils soient, ou bien de laisser tous simplement votre avis.

J'annonce directement que je serai une posteuse irrégulière donc préparez vous à avoir plus ou moins de délai pour ceux qui voudrait lire la suite.

Je te remercie, oui toi lecteur curieux ou paumé de la toile appelée web qui prend la peine de lire cette histoire (s'incline) Merci.


« Les pirates de Barbe Blanche... Tout le monde connaît l'équipage de l'Homme le plus proche du One Piece... De l'Homme le plus fort du monde... Mais cela n'a pourtant pas toujours était le cas... »

Boniface

Chapitre 1 : « Ah les salauds ! »

- Laissez-moi vous rejoindre !

- C'est hors de question yoï.

La jeune femme indignée se tenait droite comme un piquet face au second du navire. Les yeux dans les yeux, ils se dévisagèrent. Elle le foudroyait d'un regard sombre.

L'équipage intéressé par cet échange hors du commun, s'était ressemblé sur le pont autour d'eux.

- C'est parce que je suis une femme, n'est-ce pas ? Ce n'est pas parce que j'ai mes organes reproducteurs à l'intérieur de mon corps que je suis forcement une incapable, dit-elle d'une voie monotone.

- Pas le moins du monde. J'aime les femmes, mais j'ai juste du mal avec les passagers clandestins yoï, l'informa-il accompagné d'un regard froid.

Elle se mordit la lèvre, cherchant à toute vitesse LA réponse infaillible. Être découverte dans les cales du navire après seulement deux heures, au grand maximum après avoir quitté le dernier port n'était pas forcément une bonne première rencontre. Certes voler quelques vêtements, une couverture et une brosse à dents dans une chambre au hasard n'était peut-être pas la meilleure idée du siècle pour rester discrète. De plus comment pouvait-elle savoir que dans justement CETTE maudite chambre, et pas dans une autre bien sûr, se trouvait CET homme au caractère bien colérique et pas très sympathique qui à première vue ne semblait pas apprécier sa dépossession.

Une demande d'asile politique n'était pas envisageable vue la paisible île qu'ils venaient de quitter. La recherche d'un parent éloigné ? Déjà vu. Prétendre fuir un mari violent ? Elle était trop jeune. À 17 ans on n'est pas encore mariée, du moins pas de là où elle venait.

- Jusqu'où comptais-tu aller comme ça ?

- A Don Diego El Barcelo. C'est dans le Nouveau Monde.

- Sérieusement, tu ne pensais pas que d'ici là on t'aurait forcément découverte ? Dit-il. Il faut, si le temps est avec nous, pratiquement deux ans pour rejoindre cette île.

- Je suis très patiente, répondit-elle en s'appuyant sur un des mâts.

- Ce voyage est long et difficile.

- Je sais. Je suis déterminée et prête à tout, répond-elle d'un air résolu.

- On est des pirates, pas des saints Samaritains, répliqua Marco avec les sourcils froncés.

- Ça va de soi, riposta-elle plongeant à nouveau ses yeux dans les siens.

Un lourd et profond silence s'était installé sur le navire, seuls les bruits des vagues qui tapaient contre la coque indiquaient que le temps continuait de s'écouler.

Les yeux soupçonneux, le bras droit du capitaine dévisageait la jeune femme toujours appuyée contre le mât : Jeans délavé et troué, accompagné d'un sweat-shirt à capuche gris pas mal usagé qui laissait seulement apparaître, à peine lisible, les lettres B, O, N, I, F, A, C et E. Boniface... Sérieusement ? Elle portait dans son dos grâce à une unique brettelle, une besace informe qui avait elle aussi bien vécue. Ses cheveux courts, bruns et mal-coiffés encadraient son visage amaigris et blafard où perlaient des yeux de couleur indéfinissable. Ils luisaient comme deux petits scarabées qui, contrairement à son air se voulant décontracté et déterminé, laissaient apparaître un sentiment totalement différent. Une vraie Peur.

Se sentant quelque peu étudiée, légèrement intimidée, la jeune femme tentait de se ressaisir. Ce n'était pas le moment de se défiler. Tout se jouait maintenant.

- Sais-tu te battre yoï ? Lui demanda Marco.

- Je suis contre la violence.

- ... Tu saurais peut-être cuisiner yoï ?

- Pas vraiment. Personnellement je préfère manger. Il vaut mieux de tout façon éviter de me laisser une arme entre les mains, répondit-elle pensive.

- Tu aurais peut-être des compétences en médecine alors ?

- Moi ? J'ai une peur bleue des aiguilles ! Je ne suis pas non plus très à l'aise avec le sang...

- En menuiserie ? Essaya-t-il. Le sang commençait à lui chauffer les oreilles.

- Je n'ai jamais été très forte pour assembler des meubles IKEAAA … HÉÉ ! MAIS LACHE-MOI ! REPOSE-MOI IMMÉDIATEMENT AU SOL ! STOP ! J'AI DIT STOP !

Marco avait saisi l'intruse par la taille et essayait de la tirer vers le bastingage. Cependant prit de vitesse, la femme s'était accrochée au mat en l'entourant de ses jambes.

- NON ! T'AS PAS L'DROIT DE FAIRE ÇA ! brama-t-elle

- J'AI TOUT LES DROITS QUE JE VEUX ICI YOÏ ! TU CROIS QU'ON EST OU LÀ ? SUR UN BATEAU DE PLAISANCE ?! C'EST PAS LA BELLE VIE ICI ! ON NE VEUT PAS DE CRÉTINS INUTILES A BORD ! aboya Marco.

Mais quelle chieuse ! Marco tirait de plus en plus fort, déterminé à décoller cette gangrène trop collante. Cependant, telle une racine récalcitrante ou bien une moule accrochée à son rocher, elle ne semblait pas vouloir lâcher prise et abandonner son idée saugrenue.

- C'EST PAS VRAI ! S'offusqua-t-elle, JE NE SUIS PAS INUTILE !

- OÏ LES SPECTATEURS PASSIFS ! VENEZ M'AIDER BORDEL !

La troupe de pirates hésitants se précipita sur la femme. Il ne fallait pas désobéir aux ordres du vice-capitaine surtout quand il était à un tel degré d'énervement.

Au bout d'un moment, ils réussirent tant de bien que de mal, après de nombreux essais laborieux, à décrocher la jeune femme qui se débattait comme un beau diable et criait comme un goret sur le point d'être égorgé.

- AU SECOURS ! AU VIOL ! AU VIOL ! beugla-t-elle rouge de colère en griffant et envoyant les pieds violemment à ses entraves qui essayaient de l'immobiliser.

- Préparez une barque on va la mettre dedans, peina Marco. À cette distance il lui faudra seulement quelques heures pour regagner le rivage yoï !

Concentrés sur leurs efforts titanesques pour retenir l'anguille humaine, aucun des pirates n'entendirent les bruits des énormes bottes qui s'étaient arrêtées derrière eux. Une ombre gigantesque passa au-dessus de l'attroupement.

- Que se passe-t-il mes fils ? Quel est tout ce raffut ? gronda la voix du géant.

« Père ! » s'exclamèrent tous ensemble les pirates présents.

- Un passager clandestin yoï.

Le nouveau venu les dévisagea, terminant et s'attardant plus longtemps sur la jeune femme qui le fixait en silence, cinq pirates la tenant à chaque membre.

- Pourquoi est tu venue sur notre vaisseau ?

- Ça ne vous regarde pas ! rétorqua-t-elle soudainement surprenant tous les pirates qui s'insurgeaient désormais contre elle.

Prenant soudainement conscience de son ton agressif, elle s'empressa de détourner la tête honteuse avant d'ajouter d'une voie légèrement chevrotante :

- Laissez-moi juste rester jusqu'à la prochaine île. Je ferais tous ce que vous voudrez, mais je vous en prie... laissez-moi rester avec vous. Je ne veux surtout pas retourner sur... sur cette île... supplia-t-elle en se prosternant, le front collé au bois sombre du pont, devant le grand capitaine.

Les pirates qui la retenaient la relâchèrent doucement la libérant ainsi de ses poids. Prosternée ainsi aux pieds du Paternel, elle apparut soudainement comme chétive et maladive. La fatigue se voyait sur ses traits. Où était passée la bête sauvage de tout à l'heure ?

Le capitaine passa devant la jeune femme toujours inclinée tête baissée, sans lui accorder le moindre regard. Ses cheveux blonds ondulés virevoltaient au rythme de ses pas. Il alla s'asseoir sans un bruit dans son immense fauteuil à l'autre bout du pont, se servant au passage d'une bonne chope de rhum.

La jeune femme toujours recroquevillée, plissa les yeux extrêmement forts et se mit à prier, supplier et implorer silencieusement tous les dieux existants. Attendant le verdict qu'elle ne voyait toujours pas venir. Elle se mit à trembler, se voyant mise à l'eau dans une toute petite barque. Elle, jeune femme chétive, sans avenir, livrée à elle-même, n'ayant plus qu'à mourir. Tout était fini ? Déjà ? Tout allait s'arrêter sans même avoir débuté ? C'est pas possible. Non c'est impossible… Un silence pesant se glissa sur le pont... Par pitié... Que tout ça se termine... Des larmes s'échappèrent de ses yeux fermés, bientôt sur le point d'être condamnée.

Qu'on en finisse le plus vite possible... Rapidement pour elle puisse enfin s'arrêter de courir. Se reposer, souffler et enfin respirer. Pour en finir avec... tout ÇA ... Elle était fatiguée...

- Tu peux rester.

... Quoi ?... Elle avait bien entendu ?

- Tu vas à Don Diego, n'est-ce pas ? Tu peux rester ici un moment, la rassura-t-il.

Surprise par ce changent soudain, elle releva la tête, le regardant avec des yeux ronds remplis de larmes. Toujours au sol, elle laissa quelques sanglots de soulagement s'étouffer silencieusement, en serrant contre elle son unique sac.

- Père si je peux me permettre, on ne peut pas accepter tous les clandestins qui se pointent sur notre navire yoï, intervint le second.

Il se retourna vers la jeune fille. Elle le regardait avec ses yeux larmoyants d'un air écœuré. Il n'allait pas essayer de la faire partir quand même ? C'était pas possible ! Elle sentait un orage de colère en elle, prendre de plus en plus d'ampleur. Comment osait-il ! L'enfoiré ! Qu'est-ce qu'elle lui avait fait ? Pourquoi il faisait ça ?

- Comme je le disais tout à l'heure, ceux qui sont inutiles dégagent, expliqua-t-il en lui jetant un regard des plus glacials.

Heurtée par les propos volontairement blessant du phœnix, elle s'indigna. Inutile ? Comment peut-on être inutile ? Personne n'est inutile ! Tout le monde a sa place quelque part même si cela prend du temps pour la trouver. Personne n'est inutile, sinon pourquoi exister ? Ce serai tellement triste…

Elle se sentit soudainement comme étant le centre de l'attention. Des dizaines de paires d'yeux la fixaient étrangement. Elle n'avait pas pensé à voix haute quand même ? Et merde... Le rouge lui monta aux joues, baissant son regard, toute honteuse.

Sous son imposante et large moustache blanche, Edward Newgate affichait un étrange sourire en lui demandant son nom.

- Je m'appelle Lola, répondit-elle avec un charmant petit sourire.

- Effectivement Lola. Je pense comme toi, tout le monde a une place dans ce monde et je viens même de trouver la tienne sur ce navire, dit-il avec une pointe d'amusement dans la voix sans quitter son curieux sourire énigmatique.


Dans les cales sombres et plus que poussiéreuses du bateau, Lola se tenait au centre de la pièce droite comme un i.

Elle se trouvait désormais habillée d'un tablier blanc avec de longs gants en caoutchouc roses, de bottes de pluie claires, le tout coiffé d'un ignoble fichu blanc qui remontait ses cheveux lui donnant un air de vieux sapin défraîchi.

Dans une de ses mains se trouvait un seau d'eau savonneuse où baignaient une éponge et une vieille serpillière effilochée, et dans l'autre, un vulgaire balai visiblement peu utilisé.

Bouillant de colère et fulminant de rage, elle poussa un ultime cri de fureur « AH ! LES SALAUDS ! »