Il se souvient de la première fois où il l'avait vu. C'était une petite boule de poil dont personne ne voulait. C'était le vilain petit canard de la portée.
Toute la nichée se trouvait dans un carton où il avait été écrit en gros lettrage noir « chaton à adopter, non sérieux s'abstenir ». Le carton était placé sur le perron d'un immeuble. Juste à côté de la porte une fenêtre était ouverte et une jeune femme accoudée au rebord de la fenêtre guettait les éventuels futurs maitres de ses chats. D'autre chats rodaient non loin et il aurait pu parier que certains de ses chats avait été croisés avec des fléreurs.
Il avait observé pendant longtemps les enfants s'approcher du carton pour jouer avec les petits chats. Il était resté là pendant toute la journée à regarder les chats rentrer par la fenêtre de la jeune Arabella pendant que petit à petit le carton se vidait. A la fin de la journée presque tous les chats avaient été adoptés, tous sauf un.

A la fin de la journée, alors que personne ne le regardait, et que la jeune femme était partie nourrir ses chats, il s'approcha doucement du carton. Il ne restait qu'une petite boule de poil bien plus maigre que ses frères et sœurs. Mais alors qu'il s'approcha la petite chatte ouvrit ses grands yeux jaunes pour le fixer avant de s'approcher et de le lâcher de sa minuscule langue râpeuse. Emue jusqu'au plus profond de son cœur il caressa la petite bête qui émit un petit miaulement avant de s'avancer de sa démarche pataude vers son autre main posée dans le carton pour s'y loger dessus en ronronnant tant bien que mal. Il cessa ses caresses pour poser sa main sur le chaton couché au creux de sa main. Souriant il l'amena vers lui pour la serrer contre son cœur.
La jeune femme était revenue à sa fenêtre et le regardait en souriant comprenant son besoin d'affection lui qui était un cracmol et avait était rejeté par leur monde. Elle regarda le jeune homme partir en tenant précautionneusement la petite chatte grise.