Bonjour à tous!
Voici une petite fic sans prétention que je me suis bien amusée à écrire. J'espère que vous vous amuserez autant à la lire!
(Après un long débat intérieur avec moi même j'ai choisi de garder le titre 'woods' parce je trouve ça trop cool les titres en un seul mot!)
Time frame: pendant la saison 1.
Longeur: 11 chapitres (bien moins longs que ceux de ma fic précédente je vous rassure)
Disclaimer : Tout ce qui pourrait arriver de mal à Sam pendant cette fic est entièrement de la faute de Moht…. ;-)
Résumé: Une forêt, une cabane, une paire de menottes, et seulement 5h pour survivre. Leur meilleure arme ? Une agrafeuse. Franchement, ça pourrait être pire …non ?
Woods
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I
Et l'agrafeuse
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« Non mais j'hallucine, t'es en train de bouder ? » s'écria Dean, scandalisé.
Un regard noir fut la seule réponse concédée par son petit frère.
« Tu crois pas qu'on à autre chose à foutre que de s'engueuler ? »
« Hum, et c'est quoi ton plan génial ? » s'enquit Sam avec un ton plus qu'ironique.
« J'y travaille encore. »
Le plus jeune leva les yeux au ciel en exaspération.
Ils étaient dans une mauvaise passe. Certes, ça arrivait souvent dans ce métier, mais là, il fallait avouer qu'ils avaient vraiment fait très fort. La main gauche de Sam était menottée à la main droite de Dean, la chaine en acier entre les deux entourant le tuyau d'une vielle chaudière. Bref, impossible de bouger.
A priori, rien d'insurmontable. Ils avaient déjà été enchainés à toute sorte de trucs (et Dean pourrait vous en raconter de bonnes à ce sujet. Pas forcément surnaturelles d'ailleurs). Mais il y avait un léger « hic ». …Il y avait toujours un « hic».
La petite marque au fer rouge sur la poitrine de chacun des frères, qui, soit dit en passant, faisait un mal de chien, était une balise GPS pour tueur psychopathe. A en croire les adeptes dégénérés du culte qui les avaient enchainés là à la base, Dagda, dieu païen irlandais (accessoirement dévoreur de chair humaine et autres joyeusetés) allait venir les trucider incessamment sous peu. Et, histoire qu'il ne les rate pas, ce douloureux marquage devrait l'aider à les retrouver.
Il y avait toujours un petit côté gratifiant à être choisi pour un sacrifice humain car, selon le folklore, les victimes étaient les personnes les plus nobles et les plus respectées. Cependant, quand on se retrouve brûlé au fer rouge, enchainé à une chaudière et promis à un démembrement en bonne et due forme, on occulte vite la partie 'honneur' de l'histoire.
Et tout ça, c'était le plan de Dean. Si on pouvait appeler ça un plan. Allez Sam, un culte à un dieu païen, des sacrifices humains, ça peut être marrant ! Mort de rire. Sam aurait applaudit si il n'avait pas une main enchainée à une chaudière et à son stupide frère.
« Qu'est ce que tu fous ! » s'écria Sammy qui sentait qu'on tirait très fort sur son côté des menottes.
La cabane était un repère de chasseurs, de vrais chasseurs genre lapin et bambis, et sous les nombreuses couches de poussière on trouvait pas mal de cartons et d'ustensiles divers.
Dean était quasiment allongé par terre, le bras attaché en l'air vers la chaudière à essayer de déplacer un de ces trucs avec son pied. Le carton avança doucement jusqu'à ce qu'il réussisse à l'attraper avec sa main libre.
En farfouillant à l'intérieur, il en sortit des bouquins et de la paperasse.
« Génial, de la lecture. » remarqua agressivement Sammy.
« T'en a pas marre de râler ? Si t'essayais de te rendre utile pour changer ? Attrape ça. » Rétorqua Dean en désignant une caisse qui gisait non loin des pieds de son petit frère.
Après un lourd soupir de mécontentement, Sam s'exécuta. Ses pieds, au bout de ses trop longues jambes, agrippèrent la caisse, la ramenant lentement vers lui. Quand elle fut à portée de bras, il plongea sa main disponible à l'intérieur, tâtonnant les objets pour trouver quelque chose d'utile.
« Alors ? » s'enquit Dean.
« De la paperasse et… »
Les yeux fixés sur le plafond, Sam tirait inconsciemment la langue, en grande concentration pour réussir à identifier les objets sous ses doigts.
« Et quoi ? »
« Et… » Il fronça les sourcils toujours très concentré et sortit un objet de la caisse. « Ca. »
« Une agrafeuse. » dit Dean sur un ton neutre.
« Euh… ouais. » répondit Sam après avoir scruté l'objet.
« Génial. On a du papier et une agrafeuse. Reste plus qu'a trouver des ciseaux et on fait des guirlandes. »
Ignorant la remarque, Sam entreprit de démonter l'appareil.
« Elle est pleine. » lança-t-il finalement.
« Génial. »
Sam soupira à nouveau très fort et posa un regard noir sur son frère. « T'es content ? »
« C'est une vraie question ? »
« C'était ton plan foireux. Tu verras Sam, ça va être facile, trois pecnos à désenvoûter et un autel païen à bruler. » Lança Sam en parodiant la voix de son frère.
« Je ne parle pas comme ça ! » s'offusqua Dean
« Et qu'est ce que j'ai dit ? 'Non Dean, c'est trop dangereux, on y connait rien en dieu païens, mieux vaut attendre Caleb'. Mais est ce que tu m'écoutes ? Nooooon ! Bien sur. Bilan de l'opération, on est enchainé à une putain de chaudière ! »
« Hey ho, je pouvais pas deviner qu'ils seraient plus de trois ! » se défendit Dean.
« C'est tout l'intérêt de faire plus de recherches avant de se lancer bêtement sur ce genre d'affaire ! »
« Ouais ouais, ok, j'ai peut-être un peu merdé sur ce coup mais vu la situation, j'aimerais un peu plus d'ondes positives. »
« Tu veux des ondes positives ? Mais pas de problème : 'on va positivement se faire buter comme des cons'. »
« Ce n'est ni positif, ni constructif ça, Sammy. Et j'ai un plan pour nous tirer de là de toute façon. »
« Et tu attends quoi précisément pour le mettre en action ? »
« Que tu ferme ta gueule déjà, et ensuite que tu lèves tes fesses. »
« Pardon ? »
« Regarde. » Dean désigna du doigt le haut du tuyau de la chaudière qui séparait les menottes. « Il y a une soudure là. Ca doit être le point faible de l'ensemble. On se lève à ce niveau, tu tires de ton côté, moi du mien, et bam. » Expliqua le grand frère.
« Et bam ? » répéta Sam sceptique.
« Oui bam. Quoi, tu préfère 'paf' ? »
« On serra toujours attaché l'un à l'autre, Dean. » déclara Sammy et même s'il ne le dit pas Dean entendit le 'espèce de crétin' qui devait terminer cette phrase.
Le grand frère leva les yeux au ciel en exaspération. « Je sais oui, mais au moins on pourra courir. Allez, bouge. »
Chacun des frères, bras menotté en l'air, se plaça de son côté du tuyau de la chaudière, la chaine des menottes sur la soudure.
« A trois. » dit Dean. « Un… Deux… Trois ! »
Ils tirèrent de toutes leurs forces sur leur côté des menottes. Le tuyau grinça, claqua même, mais ne céda pas.
« On recommence. »
Et ils recommencèrent. Encore et encore. Jusqu'à avoir les poignets en sang. Chaque tentative faisait plus mal que la précédente, les entraves en acier pénétrant toujours plus profondément dans les chairs. Les insultes fusaient en réaction à la douleur et à l'énervement, mais aucun d'eux n'osait lancer le fatidique 'on abandonne' Parce quand on est un Winchester, on serre les dents et on encaisse.
« Encore une fois Sammy… » Encouragea Dean dans un soupir douloureux.
Il y eut un grand craquement et, avant qu'ils ne réalisent quoi que ce soit, ils étaient tous les deux au sol, entrainés par leur propre poids. Le tuyau avait enfin lâché.
Une lueur d'espoir se raviva dans les yeux fatigués de Sammy. Il avait vraiment cru qu'ils allaient mourir ici… Leur situation ne s'était pas beaucoup arrangée, ils étaient toujours attachés l'un à l'autre, mais comme Dean l'avait fait remarquer, maintenant, ils pouvaient courir. Et c'était exactement ce qu'ils devaient faire. Courir. Vite. Très vite.
« Combien de temps ? » demanda-t-il dans un souffle fatigué alors qu'il essayait de se relever.
Dean se leva également, regarda sa montre et fronça les sourcils.
« Un peu moins de 5 heures. » répondit-il en évitant soigneusement de croiser le regard de son frère.
Il avait dû étouffer les trémolos dans sa voix avant de répondre à Sam, mais il n'était pas certain de réussir à cacher l'inquiétude dans ses yeux. Le sol était un bon compromis.
Il était précisément 7h06 du matin. A midi pile, au moment où le soleil serait le plus haut dans le ciel, Dagda viendrait. Le dieu païen de la nature, invoqué par les adeptes du culte, viendrait réclamer son tribut. Deux beaux chasseurs bien juteux en sacrifice. Il restait un peu moins de 5h avant qu'il n'arrive. Un peu moins de cinq heures pour sortir de cette forêt labyrinthique. Un peu moins de cinq heures pour survivre.
L'emmerdant avec les dieux, c'est que rien ne peut les tuer. Inutile de tirer dessus ou de balancer des rituels enrichis au napalm. De toute façon, Dean et Sam n'avaient pas d'armes. Ah si, une agrafeuse.
Non, le seul moyen de se débarrasser d'un dieu, c'est que plus personne ne croit en lui. Il faut détruire son autel, ou l'objet, quel qu'il soit, qui le lie à ce monde. Plus facile à dire qu'à faire.
L'autel était dans la forêt, ça c'était une certitude. Mais Green Hollow dans le Nebraska était une réserve naturelle de 15 000 hectares. Y trouver un autel était presque aussi facile que de trouver un grain de sel sur une plage.
Inutile de se cacher. Dagda les retrouverait, où qu'ils soient. Selon la légende, le dieu murmurait à la nature et dans une forêt, c'est assez difficile de ne pas être vu par les arbres. De toute façon, la petite empreinte au fer rouge sur la poitrine de chacun des garçons, que les adeptes du culte avaient pris un malin plaisir à apposer, les marquait définitivement comme du bétail pour l'abattoir.
La seule chose qui pourrait les sauver maintenant, c'était de sortir de Green Hollow. Parce que même s'ils avaient vraiment bâclé les recherches avant de se lancer là-dessus, Sam avait malgré tout réussi à apprendre que Dagda était lié à cet endroit et ne pouvait pas le quitter.
Ils avaient 5 heures pour trouver une issue et aucune idée de l'endroit où ils se trouvaient actuellement.
« Alors on a pas de temps à perdre. » déclara Sam sur un ton solennel et résigné.
Dean acquiesça, se saisit de l'agrafeuse et ouvrit la porte de la cabane. Il aurait voulu sortir mais son bras droit resta bloqué en arrière, rattaché à son frère qui demeurait immobile.
« Quoi ? » demanda-t-il sèchement sous son regard accusateur.
« Tu fais quoi exactement avec ça ? » S'enquit Sam en désignant ce que Dean avait dans les mains.
Le grand frère scruta un instant l'agrafeuse dans sa main gauche et haussa les épaules.
« C'est une arme comme une autre. » répondit-il simplement.
San fronça les sourcils « C'est pas une arme Dean, c'est une agrafeuse. Ca fait des trous dans des feuilles. »
« Et ? » Il prenait cet air débile. Cet air qui donnait si souvent à Sam envie de le taper. Cet air qui voulait dire 'nous sommes les agneaux sacrificiels pour un dieu ancestral destructeur et meurtrier, mais pas de panique, j'ai une agrafeuse.'
Sam soupira, renonçant à essayer de trouver un sens aux actes de son frère et lui emboita le pas pour sortir de la cabane.
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TBC
C'était parti pour être une crack!fic, mais la suite est plus sombre finalement.
