Bonsoir tout le monde ! Passé un bon lundi ? Pour vous mettre de bonne humeur, voici un fic basé sur cette problématique : Et si Harry avait été un cracmol ?

Je vous préviens, dans la suite de DRABBLES ( pour les non initiés, un drabble est un chapitre court de cent mots. Donc très très court ! Tennez-en compte !) qui suivra, il y a des propos qui peuvent atteindre à la sensibilité de certains ! Vous voilà prévenu !

Rien n'est à moi, J.K Rowling a tout fais elle même.

Et maintenant, je vous laisse lire ce prologue qui vous mettra le contexte !

Bonne lecture and enjoy !


Harry ne se rappelle pas en détails de la première fois que la tante Pétunia l'a enfermé dans ce placard sous l'escalier.

Il sait seulement qu'il était encore assez jeune pour avoir droit au rituel de la sieste à l'école maternelle.

Ça, il le savait, parce qu'il se souvient que du jour au lendemain, l'heure de détente et de repos était devenue un véritable cauchemar. Un cauchemar éveillé. Durant lequel ses yeux grands ouverts cherchaient à percer les ténèbres qui l'entouraient. A apercevoir un infime rayon de lumière, un éclair d'espoir dans l'angoisse qui l'étouffait.

Il se rappelle que ce placard avait longtemps été angoissant.

L'apprivoisement de ce lieu de punition –et rapidement, son lieu d'habitation- ne s'était pas fait de sitôt.

Il avait d'abord fallu s'adapter à la noirceur profonde de l'endroit. Puis, prendre son courage à deux mains et tâtonner sur les parois poisseuses afin de faire connaissance avec son nouvel environnement.

Il avait mis plus d'un mois avant de s'aventurer dans le coin le plus sombre du placard… Là où les ténèbres étaient les plus profondes. Sous la première marche…

A l'endroit où débutait l'escalier qui l'écrasait de poussière et de bruits effrayants à chaque fois que quelqu'un empruntait l'escalier en question.

Quand le terrible Oncle Vernon montait et descendait surtout… Il avait toujours l'impression que l'escalier était pris d'une violente tempête. Que tout allait s'écrouler sur lui, pour l'étouffer définitivement…

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Le jour où la Tante Pétunia avait descendu le petit matelas et rangé ses quelques vêtements sur les étagères, Harry avait pleuré.

Il ne voulait pas dormir dans le placard. Il ne voulait pas être enfermé là, toute la nuit, dans l'obscurité et les ténèbres infinies de la première marche de l'escalier. Il ne voulait pas dormir dans ce puits de noirceur.

Les habitudes avaient mis du temps à s'installer.

Ne plus jouer avec les jouets de son cousin. Il se retrouvait immanquablement enfermé dans le placard lorsque la Tante Pétunia le trouvait avec un objet de son fils dans les mains.

Ne plus jouer avec son cousin. Son Oncle Vernon prenait toujours sa grosse voix et lui ordonnait de se tenir loin de son fils quand ça arrivait. Et la Tante Pétunia l'enfermait ensuite dans le placard.

Arrêter de pleurer quand l'Oncle Vernon s'adressait à lui avec la dite grosse voix. Cela mettait en colère l'Oncle et la tante le mettait dans le placard.

Ne jamais poser de question à la Tante Pétunia. Cela l'énervait, elle se fâchait et l'envoyait dans le placard…

Et ne jamais demander pourquoi il devait aller dans le placard. Ne jamais demander où était sa maman à lui. Ne jamais demander ce que c'était « morte ».

Sinon sa tante le mettait au placard.

Et il y avait d'autres choses qu'il devait apprendre à ne plus faire. Des choses plus délicates…

Comme souiller les draps du petit matelas et son pyjama… Pas facile… Toute la nuit. Sans oser appeler pour aller sur le pot (il était encore bien trop petit pour utiliser le siège des toilettes des grands…). Parce que le placard ne s'ouvrait que si quelqu'un venait le chercher. Un verrou avait été placé à l'extérieur depuis sa première évasion…

Mais comment se retenir toute une nuit ?! Comment ne pas pleurer quand la Tante Pétunia hurlait de rage en le sortant au petit matin et qu'elle le trouvait mouillé ? Comment ne pas hurler à son tour quand, un jour, la tante s'était tellement fâchée qu'elle avait laissé les draps et le pyjama en l'état. Et l'avait de nouveau enfermé dans le placard, sale, mouillé, puant, sans lui donner la possibilité de se laver, sans lui donner de petit déjeuner. Rien.

Il avait mis deux heures avant d'arrêter de hurler. Vernon avait rugi si fort en cognant contre la porte de son placard qu'Harry avait failli s'étrangler dans un hoquet de surprise et de terreur. Il s'était de nouveau fait dessus. Puis le silence était revenu.

Au bout d'un moment, grelotant, Harry avait retiré son pantalon poisseux et humide. Il avait roulé en boule les draps du petit matelas et déposé le tout devant la porte.

Tétanisé de terreur, hoquetant dans des spasmes de sanglots, il s'était lentement retranché vers le coin le plus effrayant de son placard. L'endroit le plus restreint, le plus sombre, le plus angoissant.

Sous la première marche de l'escalier.

Là, dans un silence terrible, Harry avait dépassé sa première peur. Et il avait la connaissance de ses camarades d'infortune. Jim et Tim. Les deux araignées.

Elles étaient restées, sept années durant, ses plus intimes amies. Avec elles, il visita tous les pays du monde entier. Ils se rejouèrent les plus grandes aventures qu'Harry avait pu voir dans les dessins animés et les films que Dudley regardait pendant les repas. Ils engagèrent les plus belles parties de foot. Tout ça sous la première marche de l'escalier.

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Quand il eut vers les sept/huit ans, il se rendit compte que la Tante Pétunia s'acharnait sur lui avec d'avantage d'assiduité.

Il dut surveiller son langage de très près, se plier à toutes ses exigences, remplir toutes les tâches ménagères et tous les travaux d'entretien qu'elle lui imposait.

Seul point positif, Dudley, le garçon violent et insolent en lequel son cousin c'était peu à peu transformé, reçut l'interdiction formelle de s'approcher d'Harry. De près ou de loin, au 4 Privet Drive comme à la petite école.

Pendant un an ou deux, il eut droit à un répit. Plus besoin de courir pour échapper aux poings ou aux humiliations du garçon grassouillet. Plus besoin de se méfier de lui dans la cour de récréation.

Puis il eut la paix. A huit ans et demi, neuf ans, les corvées journalières s'allégèrent. La Tante Pétunia se fit moins irascible. Elle prit ses distances. Evita le plus possible de se retrouver en sa présence.

Jusqu'à ce que l'Oncle Vernon prenne le relais. Plus sa femme laissait le garçon tranquille, plus l'Oncle Vernon s'acharnait sur lui, devenant tous les jours un peu plus agressif et suspicieux.

Cela fit mal. La brusquerie, la force de Vernon était immense comparée à celle de son fils. Harry n'avait jamais le temps de s'enfuir. Quand son oncle le prenait brusquement par l'épaule et le secouait vivement pour lui hurler dessus, Harry, le visage couvert de postillons, se demandait si sa tête n'allait pas finir par se détacher de son corps à force d'être secouée d'avant en arrière aussi violemment.

Et pour quoi encore ? Une saucisse refroidie dans son assiette le matin, ses pantoufles non rangées dans l'entrée pour qu'il les enfile le soir en rentrant du travail, une ampoule grillée qui n'avait pas été changée…

Il n'était pas assez grand pour changer les ampoules. Que pouvait-il y faire ?

Pétunia s'empressait de réparer l'erreur et l'Oncle Vernon punissait sévèrement d'avoir obligé sa tante de s'en charger à sa place…

Un jour Harry l'entendit dire à sa femme « On ne sait jamais. Peut-être fait-il semblant. »

Semblant ? Qui ? Lui ? Semblant de quoi ?

Harry voulut en discuter avec Jim et Tim, mais il se raisonna. Il n'avait jamais rien fait qui puisse aller à l'encontre de ce que son oncle et sa tante voulaient. Il s'efforçait de leur obéir. Non. L'Oncle Vernon ne parlait pas de lui…

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A onze ans, Harry dut intégrer le Centre d'éducation des jeunes délinquants récidivistes de St Brutus .

Et il entendit une dispute incompréhensible entre l'Once Vernon et Pétunia. A son sujet. Plus de doute là-dessus.

Sa tante avait plaidé un « Il n'en est pas un ! ».

- Pas la peine de l'envoyer dans un établissement pareil, il est NORMAL !, elle avait hurlé le dernier mot.

- Et comment en être sûr, explosa l'Oncle, peut-être cache-t-il son jeu ?! Peut-être nous dupe-t-il ? Autant ne pas prendre de risque. Je vais envoyer ce monstre à St Brutus, là il serait traité comme il se doit !

- Mais la lettre ! Il n'a pas reçu la lettre ! Il n'en ait pas un, sinon il aurait reçu sa lettre ! Il est normal !

- Je m'en fiche ! hurla l'Oncle Vernon, Lettre ou pas lettre, il ira à St Brutus et POINT FINAL ! Je ne veux plus jamais entendre parler de ces balivernes !

Normal ? Sa tante avait l'air de mettre un sens bien particulier sur cet adjectif. Un sens qui lui échappait.

Délinquant, il ne l'était pas. Il le savait. La maitresse d'école avait employé ce terme pour qualifier une fille de l'école qui avait commis des choses qu'il n'aurait jamais osé faire

Quand à monstre ? Etait-ce ainsi que l'Oncle Vernon le voyait ? Pourquoi ? Encore une fois, qu'avait-il bien pu faire ?

Et de quelle lettre parlait-elle ? Elle semblait importante à ses yeux. Ou du moins le fait que cette lettre n'était pas arrivée lui semblait primordial. Lui avait-on fait des examens sans qu'il s'en aperçoive ? Quelqu'un avait-il essayé de déterminé s'il était le monstre que l'Oncle Vernon l'accusait d'être ? Et puis quel genre de monstre ? Ceux qui se trouvaient dans les films de Dudley ?

Il n'en sut pas plus. L'Oncle Vernon avait déclaré la discussion close et avait ordonné à sa femme d'emmener le garçon à St Brutus, point.

Et à St Brutus il alla.

Pétunia avait les yeux rouges et était muette comme une tombe quand elle le conduisit à l'institut.

Le silence pesant ne le rassurait pas, mais il n'osa pas poser de questions à sa tante. Il ne saurait jamais de quelle lettre elle avait voulu parler, quel genre de monstre il était, et surtout, si c'était vrai cette histoire de monstre ?

La Directrice de l'établissement les accueillit dans son bureau. Elle avait un regard sévère, un chignon strict et serré, des lunettes à travers lesquelles un regard perçant l'inspecta des pieds à la tête avant de pincer des lèvres déjà extrêmement fines.

Après un examen de la tête au pied cette fois, elle avait laissé une simple phrase traverser le barrage étroit de ses lèvres. « On va s'en occuper ».

Pétunia avait hoché la tête d'un mouvement rigide de la nuque avant d'abandonner là Harry et ses maigres bagages.

Sur le seuil de la porte, elle avait semblé hésiter, ralentissant le pas. Mais elle avait secoué la tête puis s'était éloignée dans le couloir sans un mot, le dos rigide et la nuque raide, à petits pas précipités.

Devant le regard de plus en plus sévère de la Directrice, Harry soupira intérieurement en se disant qu'une nouvelle vie débutait là.

Restait à savoir si elle allait être meilleure que celle qu'il avait laissée derrière lui au 4 Privet Drive…


Voilà pour le décors et l'emplacement des protagonistes. L'action arrivera bientôt dans le premier drabble. Je pense en poster deux ou trois par semaine !

Alors, qu'est ce que ça vous inspire ?