Chapitre 1 : Le minimum du récit
J'étais endormie, molle, comme droguée. Je baissais mon regard vide d'existence sur mon corps. J'étais assis, mais comme ça, on n'aurait à peine cru que j'étais humaine : des tubes métalliques sortaient comme de ma peau, mes jambes étaient emprisonnées dans des blocs de fer. J'étais attachée jusqu'au cou, comme si moi et la machine ne faisions plus qu'un. M'ayant même opéré pour que les sortes de cylindre puissent rentrer dans ma chaire, afin de mieux m'analyser. Nous étions à l'Institut Minimum.
J'avais 14 ans, ce jour là. « Ils » m'avaient enfermé dans une cellule, telle une prison. « Ils » m'avaient recueilli, mes parents étant morts. « Ils » m'observaient sans cesse. « Ils » m'analysaient, faisant de moi un vulgaire cobaye dans chaque laboratoire. « Ils » étaient des scientifiques, enquêtant sur les « Minimums ».
Les Minimums, ce sont tout simplement des pouvoirs. Des pouvoirs qui varie selon les personnes, mais tout le monde ne peut pas en posséder un. De rares personnages pouvaient recevoir ce don du ciel. Et il en existe des centaines différentes.
Je ne connaissais pas grand-chose de ses « Minimums » à l'époque. A vrai dire, cela m'allait : je ne voyais pas pourquoi je m'en préoccuperai plus que ça… Mais d'autre y sont énormément impliqué : certains y sont contre, et les rejettent, d'autre veulent carrément les supprimer du globe, pour leur différence. Les « Détenteurs », comme on les appelle, sont donc sujet de bon nombre de discriminations…
Mais moi, je m'en fichais. Jusqu'au jour où mes parents furent décédés, alors que j'avais 14 ans. Ce fut un vrai choc. Un énorme choc même. Je n'étais pas préparée, je n'étais pas en mesure d'accepter leur mort. Apparemment, ils seraient morts d'un accident. J'étais donc envoyée à l'orphelinat, ayant personne qui pouvait m'adopter. Et c'est là que je les ais vu pour la première fois : des hommes en blouses blanches. Ils avaient discuté avec la directrice de l'établissement. Je ne savais pas de quoi ils avaient parlés : juste alors que je les observais, la jeune femme ne faisait que hocher la tête, paraissant apeurée. Alors qu'ils sortirent du bureau, ils venaient me voir, et me disaient :
« Tu vas venir avec nous, petite. Nous t'emmenons dans un endroit spécial. »
Je n'avais nulle part ou aller, à qui me fier, à qui me serrer dans ses bras… Alors j'ai accepté. Peu importe l'endroit où j'allais vivre, peu importe mes conditions, peu importe tout. Mes parents étaient morts, et pour moi, c'étais la fin de ma vie, et le commencement d'une autre, aussi pourrit soit elle. Et je n'étais pas loin de la vérité, à vrai dire…
C'est à ce moment là que j'entrais dans l'Institut Minimum. Cet endroit, lugubre, froid, regroupait énormément d'enfants. Et tous ces enfants étaient des cobayes. On les testait médicalement, leur faisait faire des exercices physiques, les analysait… Pour savoir s'ils étaient des Détenteurs. En dehors des visites de laboratoires, nous étions dans des salles, ressemblant vaguement à des chambres, mais plus à celles des prisons.
Durant de longues journées, je fus enfermée, tel un animal en cage. On m'apportait ma nourriture, le midi, et le soir. Durant cette période, la plupart du temps, je regardais le mur, réfléchissant. En effet, j'avais héritée d'une immense imagination. Je m'inventais des histoires, plus farfelues les unes que les autres, puis je me levais, et les jouais, comme au théâtre. J'adorais ça. Même si les gardes devaient me prendre pour une folle de parler seule, ou de me mouvoir sans raison. Je m'en moquais. Tout cela me rappelais mon enfance, où je lisais énormément de livre. Mais aussi mes parents.
Puis un jour, mon tour fut venu. Des hommes, en blouse blanche de nouveau, vinrent me chercher. Je me laissais entrainer, sans résistance. J'ignorais ce qu'ils allaient me faire. Mais je savais pertinemment que cela n'allait pas être une partie de plaisir. Pourquoi ? Tout simplement parce que toute les personne qui ont était prises, ne sont jamais revenues.
Ils m'attachèrent à un brancard, avant de m'amener dans une salle sombre, avec une étrange machine au centre. Ils me détachèrent et m'injectèrent un produit avec une seringue. Cela piquait un peu, puis je me sentis faible, molle, vidé d'énergie. « Ce n'est pas la peine, pensais-je, je ne vais pas m'enfuir, ne vous inquiétez pas… »
Mais j'aurai surement du. Ils m'installèrent dans la machine, avec énormément de tubes métalliques et des blocs de fer afin de m'emprisonner. Qu'allaient-ils donc me faire ? Je m'en moquais bien, après tout. Mais je n'aurai pas du, une fois de plus. J'entendis un « c'est bon, commençons » d'une voix d'homme, grave. Puis il actionna la machine.
Ce fut à ce moment là, que je regrettais de ne pas m'être enfuie, débattue, opposé une résistance… Car ce fut à ce moment là que je vécu la douleur la plus intense de toute ma vie. C'était comme si les tubes plantés dans ma chaire m'envoyaient des chocs électriques, mélangés à des liquides acides, réduisant mon système organique. J'entendais mon cœur martelé dans ma poitrine, cognant contre ma cage thoracique. Même la drogue ne m'avait pas empêché de hurler à la mort, de me débattre, pour échapper à cette douleur immense, ce qui l'amplifia. J'allais mourir.
Puis soudain, au milieu de ce choque, je revis mes parents. Attendrissants, ils me lisaient une histoire avant de dormir. Nous sourions tous, joyeux dans cette vie parfaite, qui n'aurait du jamais se démolir. Mais une vie parfaite n'existe pas, n'est-ce pas ? Elle ne peut pas exister. Dieu ou la chose qui gouverne ce monde ne l'avait pas accepté. Je versais une larme, puis deux devant un tel spectacle, en miette, à présent. Je voulais me laisser tomber, oublier la douleur, oublier toute trace de ma mémoire de ce sujet.
Mais Dieu s'était mit de nouveau en travers de ma route.
Quand je revenais à la réalité, la douleur avait disparue. Certes, j'étais toujours dans cette maudite machine, mais les scientifiques me regardaient à présent choqués, désemparés, comme s'ils n'en revenaient pas. Alors que je haletais, je vis l'un d'eux se précipiter vers moi accompagner d'une seringue, avant de me la planter dans le bras. Trop faible, je ne pouvais pas me débattre, puis je tombais dans un sommeil de plomb.
Alors que je me réveillais, j'étais dans une cellule. Mais celle-ci était beaucoup plus renforcée qu'avant. Je me levais avec difficulté : combien de temps avais-je dormis ? Alors que j'entendis des voix vers l'extérieur, je m'approchais de la petite visière en verre sur ma porte. Des scientifiques discutaient :
« C'est le deuxième sujet qui réussit, c'est un miracle !
-Peut-être, mais nous ne connaissons pas l'étendue de ses pouvoirs…
-Peut-être sont-ils trop dangereux pour que l'on la maintienne en vie. »
Quoi ? Allais-je mourir ? Et…quelle est cette histoire de pouvoir ?
« Le Minimum du récit… »
Je fis un pas en arrière en réfléchissant à la phrase qu'il avait prononcé : aurai-je un…Minimum ? Cela me semblait tellement absurde, surréaliste ! Moi ? Un Minimum ? Le Minimum du…récit ?
Même si c'était farfelu, j'étais extrêmement curieuse : était-ce de moi dont ils parlaient ? Si oui, j'avais alors un Minimum… Celui du récit. Mais je ne savais pas à quoi cela correspondait…
Je me laissais retomber sur mon lit et réfléchissait. Je voulais sortit d'ici. Sortir de cet Institut. Sortir de cet endroit qui m'a fait vivre un cauchemar énorme. Je voulais partir, explorer, m'enfuir de toute cette atrocité, et ne plus jamais vivre un tel désastre.
Puis, je vis quelque chose à terre d'inhabituel : une feuille. Une feuille de papier était coincée au sol, près des toilettes. Je m'approchais puis tirais l'objet pour le sortir. Elle était blanche, complètement. Je restais fascinée : je sais que c'était stupide, mais à l'époque, je trouvais qu'une feuille était vraiment un objet précieux. Je repensais à mes histoires dans ma tête : j'avais une irrésistible envie d'écrire. Je voulais écrire, je voulais extraire toutes ses pensées, même les plus négatives, puis les poser tous sur cette unique et même feuille. Mais comment ? Je n'avais rien sous la main…
Faux. Je m'approchais de mon oreiller, puis avec force et silence, j'arrivais à le déchirer. Bingo ! Il était rempli de plumes ! J'en pris une puis mis la feuille au sol. Avec la pointe de la plume, je pus me faire une entaille dans ma main. Cette douleur n'étais plus rien pour moi à présent que j'avais goûté presque à la mort. Le sang gouttait, puis j'humidifiais le bout de la plume afin d'avoir de quoi écrire. Puis, avec une inspiration, je la posais délicatement sur le papier.
Soudain, mon cœur cogita, puis fit des battements énormes. Ceci ne me fit pas mal, au contraire : j'avais l'impression d'avoir été empli d'une force et détermination énorme, comme si je renaissais. Puis, je commençais à écrire ce qui me venait à l'esprit, instinctivement :
J'ai eue l'expérience de la mort. Je n'en peux plus : je veux partir d'ici. Mais comment ? Je n'en ai pas la moindre idée… J'ai tellement de chose à écrire, tellement de chose à confier… Mais je n'ai qu'une feuille, une seule. J'aimerai qu'une pile de papier blanc apparaisse, et me donne la chance que j'ai eue avec sûrement l'oubli de l'analyse du garde…Mais cela est sûrement impo
Je ne pus finir d'écrire quand j'avais regardé à ma droite, et que je fus choquée : une pile de feuille était là. Mais…comment… Je n'avais pas vu le moindre garde ou scientifique rentrer, et même, cela n'étais pas là avant, c'était sûr ! Et quand je regardais autour de moi, je fus interloquée de voir que ma couverture avait disparue de mon lit. Je sentis de nouveau un coup dans ma poitrine. Mais…et si c'était cela ? Mon Minimum ? Je regardais la feuille tachée de mon sang, puis j'écrivais :
J'aimerai avoir un couteau.
Je détachais mon regard de la feuille, scrutant le moindre changement. Soudain, je regardais en direction des W.-C. : la matière de la cuvette se liquéfia, puis vint à moi, le liquide flottant. Il s'arrêta au dessus de ma feuille, puis se modela et se solidifia sous mes yeux pour prendre la forme d'un couteau, et tomba sur le sol.
Je restais pétrifiée devant un tel spectacle : était-ce moi qui avais fait cela ? En marquant sur ma feuille ? Je n'arrivais pas à le croire… J'avais le pouvoir de transformer la matière ? Ou du moins, la matière se changeait toute seule… C'était pour cela que ma couverture avait disparue ? Pour en donner des feuilles ?
Je restais à réfléchir. Mais rapidement, je me disais : peut importe l'origine, peut importe comment cela fonctionne, mais je dois jouer cette carte pour sortir d'ici ! Ce Minimum était ma chance de sortie ! Néanmoins, il me fallait de la matière… Un simple couteau ne fera pas l'affaire…
C'est à ce moment que je remerciais les agents d'avoir posé des toilettes et un évier en céramique, des draps en coton, l'accès à l'eau et le lit en métal. Tous ces éléments étaient à ma disposition, et il fallait que j'en face bon usage, et vite ! Est-ce que si j'écrivais la matière, elle s'adapterait ? J'écrivais alors :
J'aimerai avoir une épée en céramique, des lames en acier, une sacoche en tissus pour les ranger, et un gilet par balle en céramique léger.
J'accompagnais cela de quelques dessins comme pour indiquer la forme des objets. Je n'espérais pas trop : peut-être cela ne se réaliserait pas... Après tout, je ne connaissais pas l'étendu de mes pouvoirs… Mais à mon grand étonnement, les toilettes se déformèrent, et après transformation, se changea en une épée complètement en céramique, correspondant au schéma que j'avais réalisé. De même, les pieds du lit en métal se transformèrent en lames, puis la housse de l'oreiller en sacoche. Enfin, l'évier se transforma également en un gilet que j'enfilais : léger, comme je l'avais demandé.
Lorsque je regardais les différents éléments, je fus un peu terrorisée par mon pouvoir, et par la tournure des évènements : serais-je devenue une sorte de monstre ? Que l'on voudrait tuer à cause de cela ? De ma dangerosité ?
Je rangeais les petites lames dans ma sacoche et prit mon épée. Je regardais en direction de l'évier et des toilettes. J'avais un plan. Risqué, mais un plan. De toute façon, qu'avais-je à perdre ? Si je ne faisais rien, on allait me prendre la vie. Quitte à la perdre, autant essayer de la sauver… Même si je devais me salir les mains pour ça.
Je m'actionnais alors. J'écoutais les bruits, collée à ma porte. Ils avaient bien l'air de vouloir m'enfermer pour la nuit… En tout cas, ils étaient là, tout prêt. Je rangeais précieusement mes feuilles dans ma sacoche et fourrai ma plume dans mes cheveux. Si je pensais mon plan complet, on ne savait jamais : quelques feuilles pouvaient m'être utiles…
Je saisis alors mon épée et me rendit vers les tuyaux alimentant les anciennes toilettes, maintenant disparues. Je levais mes bras, lame en l'air, puis de toutes mes forces, je frappais contre les tuyaux, qui se coupèrent, laissant un courant d'eau arriver dans la cellule. J'en fis de même pour l'évier. A présent, l'eau pénétrait en masse dans la pièce, qu'il remplit petit à petit. Bientôt, la pièce serait sûrement remplie d'eau.
C'est à ce moment que je fis mon jeu d'acteur : je frappais la porte de mes poings, criant de toutes mes forces au secours. Les scientifiques vinrent vers moi, alertés. Je leur répétais de me secourir, implorant leur aide. Ils semblaient hésiter à ouvrir la porte. L'eau montait à une vitesse que je n'espérais pas. Je redoublais d'effort, essayant de les convaincre de m'ouvrir avec panique. Ils étaient toujours dans le doute. Puis, alors, l'un d'eux ouvrit la porte avec rapidité, laissant l'eau les submerger jusqu'aux pieds. Vite ! Je courrais dans le sens opposé, essayant d'échapper à l'eau, les scientifiques me regardant bizarrement et m'interpellant.
Et l'eau se transforma en glace.
Les scientifiques furent alors prit au piège : l'eau garda jusqu'à leurs chevilles bloquées. Intérieurement, je fêtais ma petite victoire. Mais bientôt, on hurla dans le labo mon échappatoire, et tous se mirent en tête de m'attraper. Je courrais à plein poumon, essayant de leur échapper, trainant mon épée derrière moi. Où diable était cette sortie ?
Un scientifique arriva et me bloqua le passa de ses bras, me menaçant. C'est à ce moment que j'inspirais profondément…avant d'user de mon épée afin de lui couper son bras. Le sang gicla, et il hurla avant de s'effondrer de douleur, tenant son bras de toutes ses forces pour combattre l'hémorragie. Même si ce spectacle me faisait extrêmement mal au cœur, plus que je ne l'imaginais, je devais continuer. Je ne jetais pas de regard en arrière, serrant un peu plus mon épée tachée de sang dans ma main.
Je sentis alors quelqu'un dans mon dos, puis j'entendis un coup de feu la balle m'arriva en plein dans le dos. Je ne pus m'empêchais de cracher, mon estomac frappé de plein fouet. Cependant, mon gilet en céramique sous mon blouson l'avait empêché d'atteindre ma peau, même si la douleur était quand même présente.
Ne comprenant pas, le scientifique voulu retenter, mais j'esquivais la balle, puis je sortis une lame dans ma sacoche avant de la lancer en sa direction. Elle alla directement se loger dans son épaule droite. Il réprima un cri de douleur, puis lâcha son arme, incapable de la porter. Je me précipitais vers lui afin de prendre l'engin en vitesse. Le pistolet était lourd, plus que je ne l'imaginais, mais je le pris tout de même : cela pouvait m'être extrêmement utile.
Je continuais alors à courir, cherchant les panneaux « sortie de secours » dans ce fracas assourdissant d'alarme, de lumière rouge et d'homme courant dans tous les sens, puis s'interposant. A chaque fois je leur tirais une balle dans la jambe, afin de les empêcher d'avancer. Tirer et leur faire mal ainsi m'étais très difficile. Mais après ce qu'il m'avait infligé, tous mes remords s'envolaient en un instant.
N'ayant plus de balles, j'avançais avec mon épée et mes lames. Je pensais que ce schéma se répèterait sans fin, que je n'allais jamais y arriver. Puis, enfin, je vis une porte, où le fameux panneau que je cherchais y figurait. Je l'empruntais en vitesse, puis je vis alors une chose que je n'avais plus vue depuis des mois : la lumière du soleil.
Elle était aveuglante, mais tellement chaude, réconfortante. L'air était frais, rempli d'oxygène, en aucun cas étouffante comme celle d'une prison. Je voyais les voitures passer devant moi, de nombreux commerces qui donnaient aux passants de la nourriture fraiche, ayant une odeur qui mettait l'eau à la bouche. Je retrouvais tous mes sens, toutes les richesses de la vie quotidienne et banales qui n'avaient aucune importance pour les personnes, mais pour moi, c'était comme une renaissance.
Je traversais la route sans me retournais et continuais de courir je n'étais pas encore vraiment sauve du labo. Les passants me regardèrent bizarrement avec ma dégaine : avec une épée tachée en rouge, comme mes vêtements. Mais ils pensaient sûrement que c'était pour le tournage d'un film ou autre. Juste au cas où, je tournais dans une ruelle abandonnée pour reprendre mon souffle. Je passais la tête en direction du labo : personne ne semblait me suivre, ou même sortir.
Soudain, je sentis la main d'une personne sur mon épaule. D'un geste brusque, je saisis une lame dans ma sacoche, me retournais et la pointait vers mon assaillant, méfiante. C'était un homme d'une cinquantaine d'année, les cheveux bruns rattachés en queue de cheval. Il portait une chemise ouverte de deux boutons, laissant paraître un collier avec le signe « peace and love », ainsi qu'un pantalon noir. Il leva les mains, comme pour dire qu'il n'avait rien fait. Il avait son œil droit fermé, et une odeur de tabac émanant de sa cigarette empli mes narines.
-Qui êtes-vous ? Demandais-je, ne baissant pas mon arme et fronçant les sourcils
Il baissa les mains, ce qui m'incita à ne pas baisser ma garde. Il regarda ma tenue, ainsi que ma lame et mon épée que je gardais dans mon autre main.
-Mon dieu, soupira-t-il, dans quoi tu t'es fourrée ?
-Vous ne répondez pas à ma question !
J'amplifiais mon regard noir. Il gloussa, ce qui me frustra légèrement. Il plongea son œil ouvert dans le mien, souriant :
-Je m'appelle Gasuke, mais tout le monde m'appelle Gasquet. Vu ton état, je suppose que tout n'est pas joli-joli dans ta vie.
Je baissais ma lame, écarquillant les yeux. Cet homme n'avait pas l'air d'être une menace. Il avait même l'air plutôt sympathique.
-Comment t'appelles-tu ? demanda-t-il toujours avec ce sourire.
-Fumiko.
C'était le prénom que mes parents m'avaient donné. Il restait sceptique quant à celui-ci. Son sourire disparut :
-Et ton nom de famille ?
-Je n'en ai pas.
Mes parents étaient morts. J'avais enterré mon nom avec eux. Et puis, ce n'était pas comme si quelqu'un m'avait adopté.
Il se gratta le menton, semblant réfléchir. Il me regarda de nouveau de haut en bas, puis, il soupira, avant de dire :
-Tu vas venir chez moi, je ne peux pas te laisser comme ça. Tu as besoins d'un bon bain, à ce que je vois…
