Prise d'une soudaine envie, me voici entrain de réécrire l'entièreté des chapitres. Ça faisait un moment que cette idée me triturait l'esprit et voilà, motivée comme jamais afin de reprendre en mains cette toute première fiction qui est tout comme mon petit bébé.

Pour récapituler, ce sera porté sur un univers alternatif. Je vais garder les caractères de chaque personne au maximum mais je les ferai évoluer - il faut bien s'adapter dans le nouveau monde que je dessine -. Néanmoins, les relations seront un peu différentes, comme le nom des lieux. Le rythme pourrait être précipité et le cheminement dur à comprendre. Je m'en excuse par avance et j'espère avoir corrigé toutes les petites fautes disséminées ici et là.

Je vous souhaite une bonne lecture.


Disclaimer : Fairy Tail ne m'appartient pas.


PREMIER CONTACT


Les doigts pianotant frénétiquement sur le volant, les sourcils légèrement froncés sous l'agacement accumulé, Erza Scarlett observait le trafic urbain qui ne semblait pas en finir avec les embouteillages. Un profond soupir d'impatience franchit ses lèvres rosées et pulpeuses tandis qu'elle jetait un coup d'œil furieux en direction de son rétroviseur et aperçut le visage crispé sous l'énervement du maudit conducteur qui ne cessait pas d'user de son klaxon pour réclamer une meilleure circulation. Elle soupira une seconde fois – c'était fichu pour espérer qu'une migraine ne pointe pas le bout de son nez dès le matin –. Pour se distraire, Erza tritura son poste radio afin de trouver la station qui délivrait des informations à longueur de journée.

« … voilà maintenant depuis trois jours que nous avons découvert cette nouvelle infection. Une mutation d'un gène, entraîné par une morsure causé par un animal. Un chien, par exemple. Mais nous ne inquiétons pas, tout est sous contrôle. Cette petite épidémie ne viendra certainement pas à bout des énormes progrès que la science a fait depuis ces dernières années… »

Les voitures recommençant à rouler, la jeune femme perdit le fil du flot de paroles que déversait le médecin pour se concentrer sur sa conduite, bien qu'une partie de son cerveau lui rappelait qu'elle était sacrément en retard pour son rendez-vous. Le petit bistro du coin était calme et apaisant, loin de l'agitation qui régnait dehors – à une ou deux fois, elle avait remarqué des hélicoptères traverser les cieux, sans compter les sirènes stridentes qui résonnaient dans les rues bondées de Magnolia –. Dès qu'elle eu franchi la porte où le tintement d'un carillon se fit entendre, elle repéra très rapidement sa collègue assise au fond, près d'une fenêtre où le faible éclairage naturelle peinait à transpercer la baie vitrée.

« Je suis réellement désolée Mirajane… »

Avec un sourire qui en avait trompé plus d'un, son amie de longue date lui tendit la carte des menus avant de déplacer une mèche argenté derrière son oreille, faisant bouger le bijou accroché sous un léger balancement.

« Ce n'est rien. Je sais combien ton affaire préoccupe. »

Erza tripota avec nervosité le bout des pages plastifiées.

« Je suis bloquée, je n'y arrive pas et… et c'est tellement frustrant ! Trouver un minimum d'informations, c'est un véritable challenge. J'ai l'impression de rentrer sur un terrain auquel je ne devrai pas m'aventurer.

- Mesdames, interrompit le serveur en s'approchant, désirez-vous commander ?

- Oui merci, répondit Mirajane. Ce sera un simple café pour moi et un fraisier pour mon amie ici présente.

- Très bien. Je vous apporte ça tout de suite. »

Une fois que le charmant garçon pris congé, elle se pencha vers la rousse, comme avec un air de confidence.

« Tu penses que le gouvernement est impliqué ?

- Et bien… ça expliquerait pourquoi les fameuses disparitions soient étouffées, marmonna Erza avec un ton perplexe.

- Bon sang, si tu te fais arrêter tu risques vraiment gros ! Fouiner dans ce genre de petits secrets, ça n'apporte rien de bon à part de sacrés ennuis, même si ça s'avère assez intéressant.

- Sans compter que les journalistes indépendants comme nous n'ont pas franchement la côte parmi ce genre de personnalité.

- C'est le cas de le dire oui. » rit-elle.

À l'approche de leur commande respective, elles en profitèrent pour changer de sujet – autant pour tuer cette tension grandissante que pour leur moral – et discutèrent comme les vieilles amies qu'elles étaient. Depuis quelques temps, Mirajane était plus épanouie. Sa voix était douce et joviale. Chaleureuse. Peut-être était-ce grâce au fait qu'elle fréquentait un militaire, Luxus Draer, qui travaillait à Fairy Army, la base militaire la plus prestigieuse du continent. Erza l'avait vu à trois reprises et avait mémorisé ses traits avec facilité. Il était grand et blond, avec de larges épaules. Il avait une cicatrice à son œil droit mais ses yeux d'un bleu électrique attiraient bien plus l'attention que cette blessure.

« … et c'est là qu'il est tombé, comme un idiot ! »

Se mordant l'intérieur des joues, elle retint tant bien que mal un fou rire tandis qu'elles sortaient du bistro. Plus d'une fois, le téléphone de Mirajane avait sonné mais elle l'avait mis en vibreur, histoire de ne plus être dérangée.

« Assez parlé de moi, s'exclama-t-elle. Si je me souviens bien, tu devais avoir un rencard avec un certain Simon, non ? »

Leurs semelles claquaient à peine sur les dalles du trottoir quand des personnes les bousculèrent en courant.

« Mais qu'est-ce qu'ils leur prend ?

- Je n'en ai aucune idée…

- Franchement je- »

Une explosion se fit entendre au loin suivie par une deuxième, provoquant un sursaut qui les firent frémit. Deux avions de chasse si dirigèrent vers la source. Des conducteurs quittèrent leur véhicule, inquiet, parfois outragés quand des motos des force de l'ordre filèrent à toute vitesse, manquant de faucher des citoyens. Le téléphone vibra à nouveau.

« Tu devrais répondre. »

Des sirènes.

Une nouvelle explosion.

Des cris.

« Mirajane…

- Je ne capte plus ! »

Un frisson la parcourut à mesure qu'Erza réalisait que le bruit sourd des explosions se rapprochait. Pourtant, personne ne bougeait. Tout le monde était comme figé, mitigé entre la peur et la curiosité.

« Mirajane, répéta lentement la rousse, nous devrions y aller. Maintenant. »


« Bordel de… ! »

Luxus serra rageusement les dents et fourra son téléphone dans la poche de son pantalon. À grands pas, il commença à traverser la cour de la base militaire en pleine activité – les soldats trottinaient jusqu'aux hélicoptères et les camions, armes en mains, équipés pour le combat. Un combat qui s'avérait perdu d'avance, à ses yeux –. Il grogna quand le battement des hélices fendit l'air, avec un son strident. Encore un qui venait de décoller. Ils épuisaient leurs ressources pour rien, juste parce que des politiciens désiraient se mettre à l'abri avant tous les autres. Et pour couronner le tout, Mirajane était injoignable !

« Le vieux ! »

D'une taille relativement petite, cheveux et moustache blanche, le Colonel Makarof Draer congédia deux hommes qui s'empressèrent de rejoindre le fourgon qui allait bientôt partir. Même ici, il était aisé de ressentir l'anxiété et l'angoisse qui persistaient.

« Je dois partir en ville.

- Hors de question, refusa l'âgé. On a besoin de toi, la situation est-

- Te fous pas de moi ! Le coupa-t-il. Tu vois bien qu'ici aussi on est dépassé par les événements ! Ça crève les yeux !

- Voilà une raison de plus pour que tu restes ici au lieu de papillonner ailleurs!

- L'armée en doit-elle pas protéger les civils ?

- C'est ce qu'on fait !

- Non là on essaie de contenir une fichue menace en oubliant d'évacuer le maximum de personnes ! Tu penses que toutes les bombes lâchées étaient nécessaires ?! À ton avis, combien de personnes sont mortes à cause de cette incapacité à s'organiser ?!

- Luxus ! Gronda Makarof. On fait notre possible ! »

Le concerné tiqua et croisa les bras. Sa respiration était saccadée, témoignant de sa colère et de l'inquiétude qui le rongeait.

« Je ne me suis pas engagée pour me tourner les pouces. »

Comme vaincu, le petit homme s'avança d'un pas mesuré vers des caisses empilées et attachées par un cordon.

« Tu auras un hélicoptère à ta disposition. Le point d'extraction pour nos soldats n'est pas encore défini, expliqua-t-il en sortant une pipe de sa veste. Cependant, il sera fort possible qu'il se trouva sur une de nos plates-formes en mer. Lorsque ses coordonnées nous seront transmises, on fera passer le mot pour que tu puisses nous y rejoindre. »

Le Colonel fit une courte pause durant laquelle il alluma sa pipe pour en tirer une longue bouffée.

« Équipe-toi en conséquence. Les munitions partent assez vite… c'est un sérieux problème. Fais donc ton maximum pour les économiser.

- Et pour la suite des opérations ? »

Nouvelle bouffée.

« On improvisera. »


Tout c'était passé trop vite, trop brutalement.

Une accélération, un peu forte. Un camion prenant un virage serré.

Une collision.

Le goût amer du sang avait empli sa bouche et coulait sur sa tempe. C'était poisseux. L'odeur de la fumée chatouilla ses narines puis la fit tousser tandis qu'elle essayait de bouger.

Douleur.

Incompréhension.

Peur.

Elle battit des cils, essaya de trouver des repères dans les cris, les sirènes. Impossible. Il y avait trop de bourdonnements dans ses oreilles. Un gémissement se tira de sa gorge quand elle toucha son front.

Hurlements.

Tout allait trop vite, beaucoup trop vite.

Elle voyait flou, ne comprenait pas. Elle voulait sortir mais n'y arrivait pas.

Il y avait du feu. Et elle avait peur.

Son cri passa inaperçu, se mélangea aux autres. Les gens partaient en courant dans la même direction. C'était comme s'ils tentaient de fuir quelques chose et elle, elle était coincée dans sa maudite voiture parce qu'elle n'arrivait pas à en sortir. Tout son corps se liguait contre elle, semblait vouloir l'obliger à regarder ce qui arrivait, à admirait le chaos qui s'approchait.

Deux automobiles s'entrechoquèrent, écrasèrent des miséreux qui courraient pour leur vie.

Rouge.

Il y avait du rouge partout.

La chaleur dans le véhicule était plus flagrante alors qu'elle commençait à les voir. Elle entendait leurs gémissements. Leurs grognements.

« À l'aide ! Quelqu'un ! »

Sa voix s'étrangla.

Il s'approchaient, tuaient, dévoraient. Et d'autres reprenaient vie.

Elle haleta et força sur la portière qui s'obstinait à ne pas s'ouvrir, encore et encore. Et soudain, le toit de sa voiture subit un violent coup, fort et brut, fit geindre la tôle. Quelqu'un frappa dessus, s'évertuait à entrer, continua de frapper jusqu'à ce qu'elle commença à pleurer, à supplier. Parce qu'elle ne voulait pas mourir, pas comme ça.

Un tir, puissant et rapide.

Puis plus rien.

Des mèches blondes s'étaient collées sur ses joues tâchées par le sang, abîmées par l'accident, quand elle releva sa tête dont les mains meurtries en cachaient le visage. Il y avait toujours les cris, les hurlements de terreur qui déchiraient les gorges des passants. Mais plus de coups. Simplement le crissement des pneus, des hélices battant l'air et d'une douce voix lui intimant de ne plus s'inquiéter, que tout allait bien, qu'on allait la sortir de là.

Des mains fortes la firent sortir. Elle se sentit hisser sur une épaule.

« On a trouvé Lucy Heartfilia. »


La nuit était tombée sur la ville ravagée de Magnolia.

Rechargeant tranquillement son fusil d'assaut, Gerald marcha sur le toit où sa faction avait décidé de se poster pour la nuit. D'ici, il était aisé de voir les feux ravageant les rues et même les bâtiments dont certains avaient été privé d'électricité. La fumée s'élevait doucement et était transportée par la brise fraîche qui leur faisait sentir l'odeur putride des cadavres en contrebas. Le camp provisoire installé sur le haut de cet immeuble était un bon endroit, un peu plus sécurisé qu'une simple pièce, et au moins, il serait bien plus facile d'éliminer la vermine avec les snipers.

Comment ils les appelaient, là-bas, là où tout à débuté ?

Ah oui.

Zack.

Ces morts qui bougeaient, encore guidés par le peu de cerveau qu'ils leur restaient. Ce n'était pas de l'intelligence, à première vu, bien que le doute subsistait parfois. Par contre, c'était bien l'un des seuls points faibles qu'ils avaient trouvé tandis qu'ils se faisaient déchiqueter un par un, lentement mais sûrement.

Un hélicoptère passa au dessus d'eux et fit un tour, guidé par les fusées rouge, puis resta durant deux minutes, le temps qu'un soldat en descende par le biais d'une corde.

« Qu'est-ce que… »

Que fichait Luxus ici ?

Le blond détachait sa sécurité lorsqu'il partit vers lui.

« J'en ai mis du temps à te trouver, Fernandez ! »

Surpris, le jeune homme haussa un sourcil quand il arriva à sa hauteur.

«Tu n'as pas d'autres chats à fouetter ? Du genre diriger des hommes ?

- Des hommes qui seront pris de panique devant leurs ennemis.

- Il faut bien commencer par quelque chose.

- Je vais pas y aller par quatre chemins. J'ai besoin de ton aide.

- Mon aide ? Pourquoi ?

- Je dois trouver quelqu'un. »

Méfiant, Gerald plissa des yeux et jaugea le visage sérieux de son frère d'arme.

« Qui ?

- Mirajane Strauss. »

Il mordit férocement sa lèvre inférieure tout en inclinant légèrement son visage sur le côté gauche.

« Journaliste indépendante et aussi petite-amie du moment, hein ? Marmonna-t-il.

- Gerald, elle a peut-être des informations !

- Je ne me base pas sur des hypothèses et tu le sais très bien.

- Et toi tu sais parfaitement qu'on risque gros en restant ici à ne rien faire, répliqua Draer. Ce n'est pas ton genre d'être aussi… mollasson. »

Passant une main dans ses cheveux bleus hirsutes, le militaire leva les yeux au ciel et son regard s'accrocha aux étoiles brillant fougueusement.

« Est-ce que tu sais au moins où elle se trouve ?

- Les lignes sont saturées.

- Mes hommes tiendront cette position jusqu'à ce qu'ils puissent aller à la base. Nous, nous irons trouver Mirajane.

- Quand ?

- À l'aube.

- Qu-

- Je ne vais certainement pas me risquer à partir durant la nuit. On a pas les moyens. Elle devra survivre par ses propres moyens jusqu'à ce qu'on la retrouve. »

Luxus serra les poings, raide.

« Très bien. »