Chapitre 1- Jake

Renesmee's pov

- Ça te dirait qu'on aille au parc d'attraction toi et moi ce weekend? On n'y est pas allé depuis l'été dernier. Si c'est nuageux Bells et Edward viendraient peut-être avec nous? Non qu'il y ait une chance qu'on puisse effrayer ton père avec des montagnes russes, ni que je réussisse à faire vomir ta mère dans la grande roue, n'empêche que ce serait chouette qu'on sortent tous ensemble. Non?

- Ouais, génial, une sortie à deux couples avec … mes parents! Que rêver de mieux!

- Vois-le davantage comme une sortie entre copains.

- Pour toi, Jake, ce sera une sortie avec tes vieux copains, mais pour moi c'est plus … embarrassant, enfin, on pourrait aller faire autre chose tous les deux, aussi?

- Tu penses à quoi? Jake se crispa comme toutes les fois où j'évoquais un désir d'intimité avec lui. Subitement, lui qui lavait déjà la vaisselle rapidement, augmenta la cadence. Les assiettes s'entrechoquaient si bruyamment, qu'intimidée, je baissai les bras, une fois de plus.

- Et si on y allait avec Quill et Claire?

- Claire? Elle est trop jeune pour faire la plupart des attractions, ça ne sera pas amusant! On ne va pas passer la journée à courir les clowns et les stands à barbe à papa avec une gamine de neuf ans, tu n'y penses pas!

- C'est quand même deux ans de plus que moi, dis-je d'un ton provocateur.

- Tu sais que c'est différent Nessie, tu es bien plus adulte que moi et tu es suffisamment grande pour entrer dans le « Boomerang » Il avait l'air d'un gamin tant il était excité à l'idée de cette journée à la foire.

- D'accord, je vais demander à mes parents s'ils veulent bien nous accompagner au parc ce weekend. J'avais laissé entendre dans ma voix que l'idée ne me plaisait guère, mais Jake était bien trop soulagé pour revenir là-dessus. Encore une fois, il aurait le prétexte de ne pas pouvoir me câliner devant mon père de ses yeux furieux.

- Super, on va bien s'amuser! J'ai loué une vidéo hier soir, tout de suite la vaisselle terminée, on va pouvoir la regarder, ça te dit?

- Qu'est ce qu'on a au programme?

- Un film de gladiateur de l'époque de César, ça a l'air bien.

- Super!

Jake regardait toujours des films de guerre, et il passait toute la durée du film à critiquer les scènes de batailles. L'action lui manquait c'était évident. Je me doutais qu'il avait de la difficulté à travailler 60 heures par semaines et à passer ses soirées avec moi à la maison. Il ne le disait jamais, mais je savais que l'époque des guerres entre vampire et loup-garou lui manquaient. Il avait déjà vécu en sauvage pendant plusieurs mois sous sa forme de loup, il avait goûté à la liberté et ne l'avait jamais oublié. Je le revoyais à chaque fois qu'il mutait en loup et qu'il se mettait à courir aussi vite que possible pour se sentir libre à nouveau. Ça faisait plaisir de le voir ainsi et en même temps si mal de savoir ce qu'il mettait de côté pour pouvoir être avec moi.

Mais voilà bien des années qu'il avait mis ses désirs personnels de côté pour s'occuper de moi et plaire à mon père. Il occupait un emploi de mécanicien dans un petit garage, il faisait des heures supplémentaires et mettait ses économies de côté pour un jour, ouvrir son propre garage. Évidement, ma mère avait toujours voulu lui donner un coup de pouce, quitte à ce qu'il rembourse au bout de trois siècles s'il y tenait, mais Jacob était trop fier pour utiliser la fortune des Cullen. Il était trop fier pour accepter de vivre au Manoir Cullen, pour que mes parents lui achètent une maison, pour payer ses outils, des meubles, etc., il était beaucoup trop fier!

Alors Jacob louait un mignon petit appartement de quatre pièces non loin de chez moi, où il pouvait faire « ce qu'il lui plaisait » sans cette « puanteur vampirique omniprésente » et sans « devoir de comptes à personne ». L'appartement était agréable, meublé de façon… unique! Les meubles hétéroclites orange et bruns s'agençaient de façon amusante, les murs du salon étaient ornés de cadres rétro éclairés au néon représentant de vielles voitures et le réfrigérateur faisait plus de bruit qu'une locomotive. Néanmoins on s'y sentait mieux que dans le salon guindé de grand-mère Esmée.

- Je vais sortir notre petit monstre poilu et ensuite on s'installe avec du pop corn?

- Je t'accompagne! J'aime bien nos promenades « en famille », tous les trois.

Démon, qui était bien au courant de ses horaires de promenades était déjà près de la porte. Il attendait patiemment qu'on veuille bien le sortir. Mon petit Yorkshire était la chose la plus adorable que je connaisse. Nous faisions toujours le même petit trajet dans les rues du quartier. Les feuilles étaient maintenant bien accrochées aux branches des arbres et l'air sentait bon. Je me sentais revivre au printemps, j'avais beau ne pas être réellement incommodée par le picotement du froid sur ma peau, les hivers canadiens étaient éprouvants et j'étais bien heureuse qu'il soit derrière nous.

La promenade nous pris une quinzaine de minutes et de retour nous nous installâmes pour regarder le film. Et comme à tous les soirs Jacob s'endormit vers le milieu du film. Je me levai, sans bruit, l'abritai, déposai un baiser sur son front, pris la laisse de Démon et partis vers la maison.