Salut ! Pour commencer je tiens à vous dire mille merci pour vos gentils commentaires sur le Dîner. Pour celles qui déplorent le stage à l'hôpital, je comprends, seulement je voulais seulement centrer sur leur premier rendez-vous un brin catastrophique.

En tout cas merci beaucoup. J'espère que cet OS en trois parties vous plaira tout autant. Et pour parer aux éventuelles questions, non je ne sais pas encore quand exactement sera poster la suite. J'espère avant 2019.

Bonne lecture.

Une Journée en Enfer : 1er partie.

Felicity fixait son reflet dans la psyché, déjà éreintée par la journée qui les attendaient. Harassante. Fatigante. Compliquée. Et interminable. Voilà ce que lui inspirait la journée annuelle d'entreprise de QC.

Ou, comme elle la surnommait : Une Journée en Enfer.

Elle souffla en lissant son débardeur rose sur son ventre plat, très peu enthousiaste à l'idée de passer une journée à crapahuter en forêt avec ses collègues.

- Qu'est-ce que tu fais, entendit-elle raisonner dans son dos tandis que deux bras fort l'enserrait.

Elle jeta un regard torve à son compagnon au travers du miroir sans prendre la peine de lui retourner son étreinte.

- Je cherche la motivation nécessaire pour supporter le calvaire qui m'attend.

L'homme rit avant de déposer un baiser sur sa nuque :

- Je ne vois pas ce que tu reproches à cette sortie, pour une fois que nous pouvons nous éloigner du bureau…

Felicity leva les yeux au ciel avant de se séparer de lui :

- Pour toi peut-être, mais je suis l'assistante du patron, en d'autres termes je suis la prof qui doit gérer une immense classe d'adolescents surexcités.

- Tu exagères.

- A peine. Si tu savais. Entre les rivalités triviales, les jalousies mesquines, les ragots, les aventures et autres bêtises j'ai l'impression de gérer une foule d'ados attardés en pleine crise hormonales.

- Et nous ? Tu nous classes dans quelle catégories ?

Felicity le considéra une petite seconde, les bras croisés sur sa poitrine, s'attendant à cette question. Bon, cela l'arrangeait également, puisqu'elle voulait mettre les choses aux claires avec lui avant cette journée en enfer. Elle aurait assez de choses à gérer sans se rajouter un problème de plus.

- Dans celle du secret absolu. Je ne rigole pas, Jonathan, Oliver voit d'un mauvais œil les relations aux boulots et je n'ai pas envie qu'il me fasse la morale.

- Ou alors tu ne veux pas qu'il sache que tu n'es plus libres… et puis comment peut-il ignorer notre relation ? On se voit depuis plus de trois mois. Il doit bien se douter de quelques choses.

Dieu merci, non, il ne se doutait de rien ! Et cela grâce à un trésor d'ingéniosité incroyable. Elle filait tout les soirs après le travail, passait une heure ou deux avec Jonathan – après tout il fallait également tenir secrète ses activités nocturnes – avant de filer au QG. Parfois, lorsqu'ils n'avaient pas besoin d'elle, Felicity passait une nuit aux côtés du jeune homme et partait tôt le matin afin de regagner son appartement. Elle faisait également en sorte qu'ils ne se croisent pas et, lorsqu'Oliver avait besoin de conseil juridique elle faisait des pieds et des mains pour être l'intermédiaire.

Elle avait rencontré Jonathan Ellis au département juridique de QC, quelques semaines après le chaos provoqué par Slade – et le coup au cœur porté par Oliver – en cherchant conseil auprès de l'un des avocats pour savoir comment permettre à l'héritier Queen de conserver son entreprise. Il avait été, en quelques sortes, son chevalier servant en armure étincelante, grand, brun, aux yeux vert et avec un look propre sur soi. Ils avaient passés des heures côtes à côtes, travaillant, rigolant et s'éreintant ensemble pour sauver leur entreprise. Puis ils y étaient parvenus, avaient réussis, et s'étaient laissés emporter. Une fois, puis deux, puis dix et finalement au bout d'un certain temps, ils s'appelaient un « couple ». Il l'avait aidé à oublier la douleur infliger par son patron. Oublier qu'Oliver ne l'a verrait jamais. Elle serait toujours sa partenaire, son amie, au mieux. Alors que Jonathan, lui, ne voyait qu'elle. Ce n'était pas le grand amour, ni le coup de foudre, du moins pour elle, mais ils s'entendaient bien, et, elle l'espérait, elle finirait par tomber amoureuse de lui afin d'oublier définitivement Oliver Queen.

Mouais… étant donné qu'elle passait 80% de son temps avec lui, elle risquait d'avoir du mal.

- Non, il ne se doute de rien puisqu'il est particulièrement aveugle à ce genre de choses et, pour l'instant je ne veux pas que ça change. QC est encore précaire et il verrait la relation de son assistante de direction et d'un de ses avocat d'un très mauvais œil.

En vérité c'est d'un point de vue purement technique et pratique qu'il verrait mal cette relation. Après tout si son IT girl avait une relation sérieuse avec un autre homme elle ne serait plus aussi disponible pour l'Arrow et cela, de toute évidences ne serait pas apprécié.

Jonathan leva les mains au ciel en signe de reddition mais déclara tout de même d'une voix forte avant de quitter sa chambre :

- Mais tu devras lui parler tôt ou tard.

Felicity marmonna avant d'aller chercher, au fin fond de son armoire, une paire de basket. Comme si tout ce qui l'attendait n'était déjà pas assez compliqué, elle devait porter des baskets. Une véritable journée en enfer.

Oliver escaladait les marches de l'immeuble de Felicity deux par deux. Il savait qu'elle était très réticente quant à cette journée et que, par conséquent, ne serait pas de la plus joyeuse des humeurs. Il avait donc choisit de lui apporter un Latte avec quelques muffins, histoire de faire pénitence. Et peut-être l'inviterait-il au Big Belly ? Enfin, si elle ne l'avait pas tué au court de la journée…

Il n'était plus qu'à un étage de l'appartement de Felicity lorsqu'il l'entendit rire, elle devait être avec sa voisine aux chats. Un sourire étira ses lèvres à l'idée de la revoir. Ces derniers temps il avait l'impression qu'elle l'évitait un peu. Ou du moins qu'ils ne faisaient que se croiser et cela lui pesait.

Oliver arriva sur le pallier de son informaticienne et visiblement, elle n'était pas en pleine conversation avec sa voisine. Instantanément son estomac se tordit et son rythme cardiaque s'accélérera, battant fort dans sa tête et ses poignets.

- Je dérange ?

Son ton ne pouvait pas être plus glaciale et tétanisa Felicity, qui était présentement dans les bras de Jonathan, les lèvres du jeune homme dans son cou, ses mains à elle sous son t-shirt.

Autant pour la discrétion.

Felicity fit un bond en arrière tandis qu'Oliver les fusillaient du regard :

- Qu'est-ce… qu'est-ce que tu fais ici, bégaya-t-elle en replaçant maladroitement quelques mèches derrière ses oreilles.

- Je suis venu t'apporter un café, histoire de te soutenir moralement, mais j'ai l'impression que tu n'as pas besoin de moi pour ça. Maître Ellis, salua-t-il comme Arrow saluerait le nouveau parrain de la drogue du quartier.

- Monsieur Queen.

Dire que la situation était embarrassante et gênante serait un euphémisme. Felicity voulait ramper sous le seuil de sa porte pour se planquer sous ses couvertures pendant qu'Oliver et Jonathan se mesuraient du regard.

Finalement, l'archer sembla revenir à lui, tout du moins, cessa de considérer l'homme face à lui comme un ennemi mortel, un déchet de l'humanité et une cible mouvante.

- Bien, Felicity, je te vois tout à l'heure. Vous aussi Maître Ellis.

Les épaules raides et le dos droit, il s'éloigna à grandes enjambées, pressé de s'éloigner de ça. Il n'était pas certain de parvenir à oublier ce qu'il venait de voir. Voilà pourquoi elle l'évitait. Elle avait un mec. Un gars qui bossait pour lui. Bordel. Un gars qui avait bossé avec elle pour lui permettre de conserver son entreprise. Le sale Connard fourbe !

Il se rendait bien compte que sa colère irraisonnée n'avait aucune logique, après tout il l'avait repoussé. Encore. Qu'elle trouve quelqu'un était parfaitement justifié et étant donné qu'elle bossait environ dix-huit heures par jour elle n'avait pas vraiment d'autres choix que de rencontrer un gars chez QC. Mais il semblerait que le savoir et l'accepter n'était pas vraiment la même chose.

Elle avait quelqu'un. Ou, tout du moins, couchait régulièrement avec Ellis. La manière dont ils se tenaient était trop intime pour qu'il ne s'agisse que d'une aventure sans lendemain.

Bordel. Pile le jour où il ne pouvait pas aller évacuer au QG.

Felicity, elle, était au bord de la crise de nerfs.

- Mon dieu, mon dieu, mon dieu, paniquait-elle en faisant de grands gestes avec les mains, en s'éventant et en tournant en rond sur son pallier.

Jonathan la fixait calmement, patientant simplement jusqu'à ce qu'elle se calme d'elle-même. Au bout de cinq minutes de discours décousus et de mouvement superflus, il décida de lui venir en aide. Il l'attrapa par les épaules et lui demanda d'inspirer par la bouche et d'expirer par le nez, cinq fois de suite, jusqu'à ce que les larmes dans ses yeux se tarissent et que son rythme cardiaque, qu'il sentait pulser contre ses doigts au travers de ses poignets, s'apaise.

Finalement, lorsque la jeune femme reprit ses esprits elle repoussa les mains de Jonathan et se frotta le front du bout des doigts.

- N'en fais pas toute une affaire Felicity. Il l'aurait su tôt ou tard.

- Oui mais tard c'était mieux que maintenant et comme ça.

- Ça te pose un réel problème qu'il soit au courant, cracha-t-il, de plus en plus en colère face à sa réaction excessive.

- Oui ! C'est mon patron Jonathan et il nous a trouvé en pleine séance de pelotage sur le pallier de ma porte, alors ouais, excuses moi de réagir un peu violemment !

- C'est pas plutôt à cause des rumeurs ?

Felicity, excédée croisa les bras sur sa poitrine :

- Dégage.

Jonathan lui lança un regard plein de rancœur avant de tourner les talons et de suivre le même chemin qu'Oliver.

Felicity rentra chez elle en claquant la porte avant de se laisser glisser sur le sol.

Il n'était même pas encore huit heure et elle cumulait déjà une futur sortie en forêt avec des geeks bureaucrates, une dispute avec Jonathan, un moment gênant avec Oliver et qui ne ferait que s'aggraver au court de la journée.

Une vraie journée de merde, en somme.