Titre : A Wizhobbit ?!
Disclaimer : Rien ne m'appartient.
Note : Nouvelle fic ! Enfin pas si nouvelle que ça, voilà la fic en chapitres de Lesath Black. Si jamais il y a la moindre erreur avec le monde du Hobbit n'hésitait pas à me le faire remarquer, étant donné que je ne suis pas une experte ^^'...Les autres chapitres arriveront un peu plus lentement (je prépare encore le chapitre 3 ^^', je suis un peu lente avec cette fic-là...)
Je vous souhaite une
Bonne lecture.
A Wizhobbit ?!
La bataille perdait peu à peu de son momentum. Les elfes, les hommes et les nains récupéraient leurs morts et les pleuraient. Mais les plus anxieux de tous les nains furent sans doute la Compagnie de Thorin Oakenshield. Réunis sous une petite tente de fortune et en la présence de Gandalf le Gris, ils fixèrent fébrilement le minuscule lit de camp, où reposait leur ami le Hobbit. Le corps recouvert de bleus et de petites blessures, son crâne et son torse portaient les lésions les plus graves. Et malgré toutes les bonnes volontés de la naine guérisseuse et de Gandalf, Bilbo ne récupérait pas sa mine rosée et pleine de bonne santé.
Thorin en était particulièrement malheureux car Bilbo avait risqué sa vie pour le sauver de Azog et avait réussi à le débarrasser de son obsession de l'or. Maintenant, alors que le Hobbit avait besoin d'aide plus que personne, il ne pouvait rester que les bras ballants et attendre impatiemment le verdict de la guérisseuse et du sorcier.
« Alors ?! »Tonna le Roi Nain à bout de nerfs et en passant sa main sur son visage.
Gandalf lui asséna une petite tape à l'arrière du crâne, ce qui lui valut un regard noir de Thorin.
« Un peu moins fort, Thorin, mon ami. Prononça Gandalf, irrité. Notre Hobbit a besoin de calme et ce n'est pas en vociférant ainsi qu'il en aura.
Est-ce que ça veut dire que notre Cambri-hobbit s'en sortira? Il est toujours aussi pâle, et malgré votre sorcellerie, il ne semble pas aller mieux, fit Kìli, la mine triste, auprès du lit de Bilbo. »
Aussitôt tous les autres nains acquiescèrent doucement, soucieux de ne pas trop faire de bruit pour leur ami. A leur réaction, les sourcils de Gandalf se froncèrent et il caressa lentement sa longue barbe grise. L'Istari était un peu inquiet de leur réaction mais se décida à avouer son incapacité à soigner Bilbo.
« Il est fort possible que mes soins et ceux de dame Villìa ne soient pas suffisants » Répondit posément Gandalf.
Il leva rapidement une main pour calmer les Nains, qui s'agitèrent quelque peu à ses paroles. La tente était déjà si petite, si étroite qu'ils avaient beaucoup de mal à s'y tenir sans s'écraser les uns les autres. La structure fragile ne tiendrait pas sous leur énervement et le pauvre Bilbo serait aplati sous le poids de tout le monde.
« J'ai fait tout mon possible mais il se peut qu'il ne survive pas. Sa blessure au torse s'est infectée malgré le cataplasme que je lui ai fait. Et Maître Gandalf n'a pas pu faire grand chose pour sa tête non plus » Soupira doucement la Naine guérisseuse.
En entendant ces mots, ils se sentirent tous bien coupable d'avoir enlevé le Hobbit à son trou si douillet. Ils le revoyaient encore dans sa robe de chambre confortable et son ventre bien rond, qui était aujourd'hui aussi plat qu'une planche à pain.
« N'y a-t-il pas un moyen de le sauver ? Demanda Bofur en tirant nerveusement sur les tresses de sa barbe. Notre pauvre Hobbit a déjà tant fait pour nous. »
Gandalf étudia un à un les visages des nains. Les regrets, le désespoir se peignaient si vivement sur leurs visages fatigués et ensanglantés, qu'il ressentit un peu de pitié. Il avait prévu de laisser faire les choses : si Bilbo devait mourir, alors il mourrait. Mais lui-même était un tant soi peu responsable. Tirant sa longue et belle pipe sculptée, il commença à en fourrer du tabac avec un soupir.
« Une solution pourrait exister, prononça précautionneusement le mage pour qu'ils comprennent le poids de ses mots. Mais je ne sais quel prix pourrait nous être demandé.
- Qu'importe le prix ! Se rebiffa Thorin. Bilbo Baggins nous a aidé dans notre aventure. Il est temps que nous, Nains d'Erebor et d'Ered Luin, lui venions en aide !
- Il est temps que nous lui repayons notre dette, agréa vivement Fìli parfaitement en accord avec son oncle et en levant le menton fièrement. Nous ne pouvons pas le laisser à sa mort.
- Alors, Sorcier ? Fit Thorin en fixant intensément Gandalf. Que devons-nous faire ? »
Gandalf soupira. Son visage devint grave. Les Nains se tenaient droit devant lui, prêts à s'emparer de leurs armes et à repartir pour une autre aventure s'il le fallait. La détermination émanait d'eux d'une telle force, que Gandalf se dit que Bilbo Baggins avait trouvé plus que des compagnons de voyage et des amis. Il avait acquis une deuxième famille. Et quelle famille était prête à braver tous les dangers si ce n'était pas les Nains ?
« Nous devons prier le Valar, mes amis. Prier pour qu'ils acceptent notre souhait de guérir Bilbo. » Répondit gravement Gandalf.
- Ça ne sera pas une simple affaire après tout. Il espérait que le Valar serait clément envers eux, envers Bilbo.
Kìli et tous les autres de la Compagnie s'attendaient à devoir faire une cérémonie compliquée, qui impliquaient des gestes et des paroles rituels. Il n'y eut rien de tout ça. Gandalf les ordonna de se rendre dans un endroit calme, de penser à Bilbo et de demander silencieusement au Valar de le sauver, par n'importe quel moyen. Kìli en était satisfait. Chacun avait besoin de ce temps pour se remettre de ses blessures. Il n'était pas non plus de ces Nains qui aimaient les codes et les cérémonies, à l'instar de Balin qui rouspétait un peu pour la forme.
Mais Thorin devait superviser la reconstruction d'Erebor, l'amélioration de leurs liens avec les Elfes et les Hommes, veiller à ce que leur peuple soit logé, nourri. Mais son oncle était extrêmement têtu et avait relégué tout son travail dans les mains expertes de Nains capables de remplir leur devoir sans problème. Maintenant, il passait tout son temps dans la tente de Bilbo, quand il ne devait pas se nourrir, se reposer et se laver un peu.
Kìli et son frère avaient eux aussi choisi de rester dans la tente de Bilbo. Cela leur permit de voir la tendresse avec laquelle leur oncle s'occupait de leur Cambrioleur. Tout en restant silencieux, Thorin nettoyait le visage de Bilbo, changeait ses bandages sales alors que Dame Villìa pouvait très bien le faire. Il surveillait le moindre changement chez le Hobbit. Lorsque Bilbo avait de la fièvre, Thorin lui passait un tissu humide sur le visage. Lorsque Bilbo grognait de douleur dans son sommeil, il s'empressait d'appliquer un peu plus d'onguent sur ses blessures infectées.
Et peut-être, se dirent-ils sans savoir que l'autre pensait la même chose, qu'Oncle Thorin a eu une autre raison de vouloir sauver Bilbo. Une autre raison que de vouloir repayer une dette. Mais Kìli et Fìli ne pourraient pas le savoir sans le demander à Thorin. Ils étaient peut-être téméraires mais pas à ce point là ! Ils préféraient affronter Smaug une nouvelle fois que d'affronter Thorin et sa colère.
Plusieurs jours passèrent ainsi sans qu'ils ne constatent la moindre amélioration. Gandalf leur demandait d'être patient. Mais les Nains de la Comapgnie de Thorin commençaient à s'agiter et à harceler le magicien pour qu'il accélère les choses. Seul Thorin resta étonnamment silencieux et continua à s'occuper de Bilbo. Sa routine ne changea pas, même lorsque l'état du Hobbit empira, même lorsqu'il fut déplacé dans une chambre d'Erebor au bouts de plusieurs semaines. Et ce fut sur lui que Bilbo, encore sonné et blême, ouvrit enfin les yeux.
« Thorin... ? » Murmura Bilbo de son lit.
Le Roi Nain lâcha les bandages sales dans ses mains. Il se retourna lentement, ne sachant pas s'il devait faire confiance à ses oreilles ou non. Mais le Hobbit était bel et bien réveillé, et, sans une seconde de plus il se précipita à ses côtés en un seul pas.
« Hobbit, fit Thorin en prenant délicatement la main de Bilbo entre les siennes. Tu te réveilles enfin...
- Vous...aurais-je...manqué...Maître Nain ? Le taquina Bilbo malgré son état. Est-ce...que...les...autres...vont...bien ? »
Chaque mot arraché à sa gorge réanimait sa blessure au torse. Mais Bilbo devait s'assurer que les membres de la Compagnie allaient bien. Azog l'avait assommé vers la fin de la bataille et il s'était d'abord éveillé dans un lieu étrange. Tout y était blanc, le ciel comme le sol et les animaux comme l'herbe, et sans vie. Il était même sûr d'y avoir aperçu ses parents. Néanmoins ses pieds refusèrent de lui obéir lorsqu'il désira s'approcher. Peu après, il avait ouvert les yeux sur le Roi Nain.
« Ils vont bien Bilbo, à part pour quelques cicatrices, rassura Thorin. C'est un miracle qu'aucun de nous n'ait perdu un membre ou la vie. Ils seront tous ravis de voir que vous allez mieux.
- Mieux... ? Fit Bilbo en toussant violemment, du sang dégoulinant de la commissure de ses lèvres. Je...ne...suis...pas..sûr...que...ce...soit...le...cas. »
Un feu horrible lui brûlait les poumons, le torse. Il dut lutter pour regagner sa respiration et sa toux empira plus que Thorin n'aurait pu penser. Si cela était possible, Bilbo devint plus blême qu'auparavant.
« G-gandalf... ! Cria Bilbo agonisant, ses blessures se ravivaient douloureusement. Je...Gandalf...T-thorin...
- Je vais l'appeler tout de suite, maître Hobbit. Reposez-vous, ordonna Thorin en lâchant la main de Bilbo. »
Il n'y avait pas une minute de plus à perdre. Et ce fut avec une vitalité née de sa peur de perdre Bilbo que Thorin se mit à courir à travers les couloirs d'Erebor, choquant plus d'un Nain sur son passage.
A la demande de Thorin, ils se réunirent tous en moins d'une heure, encadrant le lit comme si Bilbo allait mourir d'une minute à l'autre. Leurs visages portaient la couleur grise de la peur et de la culpabilité. Mais le Hobbit leur souriait tout de même pour les rassurer. Seul Gandalf semblait garder un certain calme.
« G-gandalf... »Murmura Bilbo en tendant les doigts vers le magicien.« L-le...Va...Lar... »
Gandalf s'approcha de Bilbo et se pencha vers lui. Il tenait fermement son bâton dans sa main droite.
« Que vous a dit le Valar mon ami ? Fit Gandalf. Ont-ils écouté notre souhait ?
- Ah...Un...Mal... !
- Avez-vous appliqué les onguents sur sa plaie, Thorin ? Demanda le magicien en se tournant prestement vers le Roi Nain.
- Je l'ai fait magicien, répliqua Thorin outré qu 'on lui fasse si peu confiance dans ses tâches. Douteriez-vous de moi ?
- Non ! Bien sûr que non ! S'écria Gandalf. Peut-être qu'une tisane l'aiderait ?
- J'ai déjà demandé à Oin de le faire...dit Thorin irrité.
- Et j'ai moi-même demandé à quelqu'un de confiance de préparer cette tisane, continua Oin. Il s'agit de mon apprenti et il est digne de confiance.
- Bien sûr, bien sûr. Mais j'ai bien peur que Bilbo ne puisse nous dire quoi que ce soit.
- Maître Baggins ne le pourrait certainement pas, intervint soudainement une voix cristalline. Mais je le pourrais. »
Comme un seul corps, ils se retournèrent vers la porte. Et Gandalf se courba légèrement en avant, saluant Galadriel, Lady de Lothlòrien, entourée de deux gardes Elfes. La Compagnie grimaça et grinça des dents. Une Elfe dans leur Montagne ! C'était tout simplement inadmissible ! Ils veilleraient à punir les gardes manquant à leur devoir. Dwalin, plus précisément, semblait prêt à dégainer sa hache pour leur apprendre une bonne leçon.
« A moins que vous ne désiriez que le Hobbit ne meure, fit l'un des gardes, je vous conseille d'écouter ma Dame, Nain. Nous avons voyagé pendant de longues nuits et de longues journées pour parvenir jusqu'à vous.
- Et vous pourriez nous éclairer, Dame Elfe ? Demanda, à la surprise de tous, Thorin. »
Le Roi Nain, bien que contrarié par la présence des Elfes, était prêt à écouter l'Elfe pour n'importe quelle solution. Bilbo Baggins ne devait pas mourir.
« J'ai eu une vision il y a plusieurs mois, expliqua Lady Galadriel en s'approchant de Bilbo »
Elle paraissait glisser sur le sol, sa robe soyeuse suivant le moindre de ses mouvements.
« C'est ce qui m'a conduit aussi loin de Lothlòrien. Le Valar va accorder va accorder votre souhait, Nains. »
La Compagnie explosa de joie, se félicitant les uns et les autres par de fortes accolades. Ils résistèrent difficilement à l'envie de sortir leurs instruments et de danser sur place. Aucune autre nouvelle n'aurait pu être aussi heureuse : Bilbo allait être sauvé !
« Cependant son âme ne pourra rester en Terre du Milieu, continua Lady Galadriel, dont l'information apporta immédiatement la confusion. Mais ce sera le cas pour son corps. »
Les effusions de bonheur des Nains cessèrent aussitôt et ils fixèrent leur Cambrioleur, qui affichait un pauvre sourire. Il toussait encore un peu mais son sang avait cessé de s'échapper de ses lèvres. Son âme ne pouvait rester en Terre du Milieu mais son corps le pouvait ? Quelle étrange moyen de sauver quelqu'un...
« Est-ce qu'il sera envoyé là-bas? Questionna finalement Gandlaf avec beaucoup de sérieux.
- C'est le seul assez proche du nôtre, acquiesça lentement Galadriel. Cet autre monde...
- Un autre monde ? Demanda timidement Ori, les yeux écarquillés et qui avait rassemblé tout son courage pour poser cette unique question. »
Un autre monde...Bilbo observa tous ses amis. Bien avant qu'il n'aperçoive ses parents, il avait entendu des voix. Un nombre incalculable de voix. A la fois féminines et masculines. A la fois jeunes et vieilles. Des êtres l'entourèrent et il regretta de ne pas avoir un arbre tout près pour se cacher de leurs regards, qui paraissaient voir au plus profond de son âme. Mais si son aventure avec la Compagnie lui avait appris une chose importante : le courage d'affronter les ennemis inconnus et ses peurs. Il n'allait pas se replier sur lui-même mais les affronter, en restant un tant soit peu poli.
« Bilbo Baggins, firent-ils. Hobbit, cambrioleur, ami des Nains. Quel intéressant petit être.
- Hum, je suis...honoré que vous me trouviez intéressant ? Fit Bilbo en essayant de paraître un peu plus sûr de lui. Mais j'aimerais savoir quelles affaires vous avez avec moi ?
- Les Hobbits sont si peu friands des aventures. Si intéressant, répétèrent-ils sans l'avoir écouté apparemment.
- Eh bien, certains pourraient dire que je suis un étrange Hobbit mais c'est certainement mon sang Took, répliqua Bilbo ses sourcils froncés et ses mains sur ses hanches. »
Encore une fois, ils semblèrent ignorer ses paroles à sa plus grande irritation. Ils avaient même commencé à le toucher légèrement, comme s'ils étaient étonnés qu'un Hobbit tel que lui puisse exister. Bilbo s'avouait franchement qu'il avait un peu de mal à croire lui-même à son existence, comme un grand nombre de ses congénères. Un Baggins et un Took ! Un tel couple n'avait jamais existé auparavant ! C'était presque une aberration pour certains.
« Tes Nains nous ont supplié de sauver ta vie Bilbo Baggins, firent-ils. Il est rare que l'on fasse ainsi appel à nous d'une telle façon. Tes Nains sont têtus. »
Oh, têtus ça ils pouvaient l'être ! Il ne connaissait personne d'aussi têtu et Bilbo ne les changerait pour rien au monde. Ils étaient très bien tels qu'ils étaient.
« Nous avons débattu longtemps, Bilbo Baggins, fit l'un des êtres en se rapprochant subitement de lui. Ta vie en vaut-elle la peine ? Devrions-nous te sauver ? »
Bilbo se sentit plus petit qu'il ne l'était déjà. Cet être, cette sorte d'ombre qui le surplombait comme une montagne, possédait une présence si forte qu'il luttait pour ne plier des genoux.
« Nous avons débattu longuement, reprit un autre être. Nous avons pris une décision. Nous te sauverons avec un prix. »
Ils le sauveraient ? Bilbo cligna plusieurs fois des yeux, la réalité de la situation le rattrapait enfin. Dans un monde étrange au sien, où tout semblait avoir perdu ses couleurs et la vie, des êtres lui disaient qu'ils allaient lui sauver la vie en échange d'un prix. Quelles créatures, quels êtres étaient capables d'une telle prouesse ? Une seule réponse s'imposa à son esprit confus : le Valar.
« L-le Valar ! S'écria Bilbo incrédule.
- C'est exact, Hobbit. Es-tu prêt maintenant à nous écouter ? »
Le Valar allait lui sauver la vie ?!
« Ton corps, Bilbo Baggins, est trop gravement blessé pour que ton âme puisse y résider pendant le temps de sa guérison. Comprends-tu ce que cela veut dire, Hobbit ?
- Que...mon âme doit partir autre part pendant ce laps de temps ? Se risqua à avancer craintivement Bilbo.
- C'est exact, approuva le Valar, chacun de ses membres hochant la tête à l'unisson.. C'est la raison pour laquelle ton âme sera envoyé dans un autre monde, Hobbit. Un monde empli de magie. Où sorciers et sorcières se cachent de peur d'être exterminés. Où les Elfes et les Nains ont disparu il y a longtemps de cela. Où les Hobbits n'ont jamais existé.
- Un tel monde existe ? S'enquit Bilbo avec une pointe d'excitation, il imaginait tout ce qu'il y aurait à découvrir. »
- Mais, parce qu'il y avait toujours un inconvénient, il ne désirait pas quitter ses Nains et tous ses amis de la Terre du Milieu.
« Un tel monde existe, Bilbo Baggins, affirma le Valar. Comme une multitude d'autres au moment même où nous parlons. Cependant, il y a deux conditions pour que nous t'y envoyons.
- Lesquelles ?
- Ta vie en Terre du Milieu te paraîtra comme un rêve. Ce rêve te remplira d'une grande mélancolie au fur et à mesure des années. Et quand ton corps sera complètement guéri, tu prendras de toi-même ta vie ou un accident le fera. Peut-être même un assassinat. Tant de choses peuvent arriver. »
Bilbo grimaça à cette explication. Ne pouvait-il pas avoir une mort plus douce ? Mais une question le taraudait, l'embêtait.
« Combien de temps cela prendra-t-il ?
- Un an ou deux. Répondit le Valar. Le temps que tu n'ai plus de blessures et de séquelles, Hobbit. Cependant ces quelques années équivalent à une dizaine dans le monde dans lequel tu te rends. Pendant ce temps, tes Nains devront remuer ciel et terre pour retrouver les remèdes requis à ta guérison, dont Galadriel leur donnera une liste, et reconstruire leur royaume auparavant perdu... »
Bilbo se retint de rire devant les mines déconfites de ses amis de la Compagnie de peur de ranimer une quinte de toux douloureuse. Les explications de Lady Galadriel, que transcrivait méticuleusement Ori avec une plume et un bout de parchemin vierge transportés partout avec lui, entraient dans les crânes des Nains sans qu'ils en comprennent réellement le sens. Mais leur détermination, pareille au feu puissant d'une forge, ne quittait pas leurs visages.
« Les...Nains...dit affectueusement Bilbo. Si...têtus...
- N'est-ce pas une bonne chose, Bilbo ? Remarqua Gandalf à ses côtés. S'ils n'étaient pas aussi têtus, nous n'en serions pas là aujourd'hui.
- C'est une...très bonne...chose, dit Bilbo dont les paupières se baissaient lentement à cause de sa fatigue.
- Et je crois qu'il est temps pour vous de vous reposer Maître Baggins. »
Bilbo ferma ses paupières sans aucune protestation.
