Bonjour Bonjour!
Me revoici, après un long moment sans publication, avec une nouvelle histoire un peu spéciale. C'est une idée que j'ai eu en 2011, qui a sommeillé un long moment sur mon ordinateur, que j'ai fini par reprendre début 2016 et par transformer en profondeur – et c'est un euphémisme. J'avais projeté une histoire qui se suffisait à elle-même et ça donne finalement quelque chose entre le tableau et l'essai. C'est donc assez contemplatif, je me contente de formuler, à travers ce récit, une hypothèse de ce qu'auraient pu devenir les Maraudeurs si les choses avaient été, disons… moins pire.
Avertissement aux lecteurs de « Memories » : Luth Selwyn, mon OC, est présente dans cette fic, ce qui signifie que cette histoire contiendra nécessairement des spoilers de Memories. En effet, bien que située dans une univers alternatif, Happiness Therapy se passe chronologiquement après Memories. Donc les choix de Luth, qui sont au cœur de Memories, ont déjà été effectués à cette époque. Cependant, pour ceux qui ne lisent pas, sachez que vous pouvez tout à faire comprendre cette histoire sans avoir besoin de lire Memories. En effet, si je fais des références, elles seront expliquées en NDA ou dans le texte, et Luth n'est, de toute façon, pas au centre de ce récit. Elle n'est qu'un personnage secondaire, un vecteur pour mettre en lumière la situation des Maraudeurs. Je l'ai reprise, certes par affection, mais surtout par commodité (je les maîtrise, elle et le background créée autour d'elle et des Maraudeurs).
Prologue
C'était une tempête telle qu'on n'en avait jamais vu, même sur cette île hostile qui abritait Azkaban. Elle faisait rage depuis plusieurs jours sans jamais faiblir. Même les Détraqueurs, raffolant habituellement du mauvais temps qui désespérait leurs captifs, s'étaient retranchés derrière les murs de la prison pour résister aux rafales. L'eau se déversait sans discontinuer dans les cellules. Elle franchissait les fenêtres, suintait des murs et inondait le sol. Les hurlements de folie de Bellatrix Lestrange se noyaient parmi les cris désespérés des autres prisonniers.
Il n'y avait qu'une geôle silencieuse au milieu de ce vacarme : celle de l'un des prisonniers les mieux gardés. Cet homme restait muet, comme à l'accoutumée. De tous les détenus, il était celui qui parlait le moins depuis son incarcération, et c'était le seul vestige de son caractère particulièrement obstiné. Son mutisme lui permettait de ne pas devenir fou. De se raccrocher à une idée, une minuscule idée qu'il n'avait pas le droit d'oublier. Il était le seul, désormais, à connaître la vérité. Lui seul pourrait rétablir la justice. Alors il restait là, silencieux et immobile, attendant le jour où il pourrait déposer son fardeau.
Il s'était cependant recroquevillé comme les autres dans un coin de sa cellule pour échapper à la pluie battante et à l'eau qui ruisselait de toute part. L'éloignement des Détraqueurs était un soulagement pour son esprit : cela lui permettait de retrouver des bribes de pensées heureuses enfouies depuis des années. Des bribes qu'il conserverait tant que la folie des autres ne l'attraperait pas à son tour. Mais ces souvenirs ravivaient son désespoir, désespoir entretenu par les courants d'air et d'eau. Chaque bouffée de bonheur lui enfonçait dix lames glacées dans le cœur.
A l'aube, la tempête se calma légèrement, mais cela n'apaisa pas les cris de ses codétenus. Au contraire, ils redoublèrent, car les prisonniers savaient que les Détraqueurs se jetteraient bientôt sur leurs proies. Lui s'y préparait, résigné, jusqu'à ce qu'un mince filet de lumière transperce les nuages. Comme un brin d'espoir, et c'en fut trop : il cria aussi, d'une voix étranglée par des années de silence.
- Oh, James…
Pour la première fois depuis douze ans, une larme roula sur sa joue.
- Si seulement… si seulement tu n'étais pas mort !
Illuminée par le rayon de soleil, la larme prit une teinte arc-en-ciel.
Prologue certes très court et qui ne vous en dit guère plus que le résumé, mais j'espère avoir attiré votre attention. Je vous dis à dimanche prochain pour le premier chapitre à proprement parler !
NDA : Les titres des chapitres sont en anglais pour une raison très simple... puisque je n'ai pas réussi à trouver un titre en français à l'histoire, j'ai décidé que chaque titre serait non seulement en anglais mais également une référence/extrait/citation d'oeuvres dans la langue de Shakespeare, histoire de garder une certaine cohérence.
