Once Upon a Time ne m'appartient pas. La série appartient à la ABC.

Voilà donc le 'fameux' AU qui qui en chantier depuis janvier (et oui ça passe vite).

Bonne lecture !


Elle passa la porte du café. Personne ne la remarqua au milieu de l'agitation des commandes et du léger brouhaha ambiant. Les premiers clients s'étaient intsallés et étaient occupés à bavarder ou bien à taper frénétiquement sur le clavier de leur ordinateur. L'odeur de café et de chocolat embaumait l'air et se mêlait agréablement au parfum des viennoiseries. Tout était de vert et de bois. La décoration vintage apportait une touche chaleureuse et appréciable.

Elle se plaça dans la queue et lança un vague regard à la large carte que le café proposait. Les noms étaient étranges et le café souvent associé à du caramel, de la coco et une autre saveur peu commune. Finalement, elle décida de s'en tenir à ce qu'elle prenait d'habitude. Elle regarda le cadran de sa montre : elle était partie extrêmement tôt. Les transports ne lui avaient pas fait défaut et elle était arrivée à destination bien avant l'ouverture des bureaux.

Elle rajusta son sac sur son épaule et glissa sa main à l'intérieur pour en sortir un petit miroir de poche. Elle vérifia que son apparence n'ait pas été affectée par la sauvagerie des transports en commun. Son maquillage était frais, ses lèvres avaient gardé le pourpre de son rouge à lèvre. Elle ouvrit son manteau. Il faisait bien plus chaud dans ce café que dehors. L'hiver arrivait et tout le monde s'était résigné à abandonner les tenues légères de l'été. Elle remit en place le col de sa chemise et lissa machinalement sa jupe bien que celle-ci n'en eut pas besoin. Elle passa une main dans ses cheveux bruns avant de ranger son petit miroir à sa place.

Elle avança et s'agaça silencieusement des deux inconnues qui se trouvaient devant elle. Elle ne se plaignait pas vraiment du bruit de leur bavardage de si bon matin. Elle se meurtrissait seulement de pas pouvoir s'empêcher d'entendre le contenu de cette conversation. Et plus elle souhaitait s'y soustraire, plus il lui semblait que le bruit de leurs voix lui parvenait distinctement. La femme brune essaya malgré tout de se plonger dans une étude approfondie de la carte pour en reconsidérer les propositions. Peut-être qu'un café associé à de la gelée au caramel ne serait pas un mauvais choix après tout...

- « Je crois que j'ai oublié quelques vêtements chez toi, informa la première.

- Tu oublies toujours quelque chose chez moi.

- C'est pour mieux revenir. » minauda la première.

La brune, qui fixait toujours la carte, ne put s'empêcher de rouler des yeux en entendant ce discours niaisement niais.

- « Cette nuit était géniale, reprit la première femme.

- Je sais, sourit le deuxième. Mon voisin m'a fait un clin d'œil éloquent ce matin. Tu es trop bruyante.

- Tu n'étais pas silencieuse non plus... Et il faut dire que les murs sont épais comme du papier à cigarette. »

La deuxième femme haussa les épaules. Puis elles passèrent commande. La première prit simplement un grand café mais la seconde semblait déterminée à vider la boutique :

- « Je vais prendre un grand chocolat chaud avec du sirop de cannelle. Un cinnamon roll, deux donuts au chocolat et... mettez-moi aussi une part de carrot cake. Je vais tester.

- Bien madame, répondit poliment le serveur. Quel est votre prénom ?

- Emma. »

Le caissier griffonna le prénom avec empressement et fit passer la commande au barista. Il leur demanda encore :

- « Vous payez ensemble ou séparément ?

- Séparément » répondit la dénommée Emma du tac au tac.

Emma paya sa part et la femme qui l'accompagnait fit de même. La femme brune dans la queue les détailla du coin de l'œil. Celle qui répondait au prénom d'Emma portait un long manteau d'une couleur rouge vif. C'en était presque outrancier mais la couleur s'harmonisait avec sa longue chevelure blonde comme les blés. Malgré la longueur du manteau, on devinait un pantalon à pince noir. La femme qui l'accompagnait et dont la brune matinale n'avait pas saisi le nom, portait un blouson blanc qui rendait sa peau plus pâle encore. Elle avait des cheveux blonds également mais d'une couleur plus claire, d'un blond presque blanc. Cela lui donnait un air... glacial.

Emma saisit difficilement son grand gobelet vu qu'elle tenait déjà un grand sachet de viennoiseries. Son amie reprit leur conversation :

« Ce que tu as fait hier c'était vraiment... »

La femme brune ne put s'en empêcher et inspira avec dédain. Il y en a qui n'ont vraiment aucun savoir vivre pour imposer ainsi leur vie privée aux oreilles des autres. Les deux femmes se retournèrent vers la cliente en manque de caféine. Cette dernière ne cilla pas. Emma la regarda de haut en bas en haussant les sourcils.

« ...vraiment plaisant, jouissif, orgasmique ?, compléta-t-elle. Oui, je sais, on me le dit souvent... C'est tellement dommage de penser que certaines bonnes femmes ne connaitront jamais ce plaisir. »

Elle se fendit d'un sourire fier et goguenard avant de prendre la direction de la sortie suivie de son amie qui s'amusait grandement de sa réplique libidineuse. Elles passèrent la porte du café et plantèrent la femme brune ainsi. La porte se referma faisant taire le vacarme de la rue et les voix de ces feux femmes. La femme brune put enfin passer commande. Elle attendit ensuite que l'on lui prépare son café et durant son attente, elle laissa vaquer son regard tout en pianotant distraitement sur le comptoir.

Dehors, Emma demanda à son amie de lui tenir son sachet quelques instants. Cette dernière obtempéra ce qui permit à Emma de glisser sa main autour de la taille de son amie. La brune la vit se pencher pour lui murmurer quelque chose à l'oreille mais elle nota également et surtout que la main d'Emma descendait de la taille en direction de ses...

- « Un expresso pour... Regina, annonça le barista.

- Oui, c'est pour moi. »

La femme brune saisit son gobelet et prit place à une table en soufflant. Les gens ne faisaient plus preuve d'aucune pudeur, n'avait plus aucune valeur... Regina but une gorgée de son café et jeta à nouveau un coup d'œil à sa montre bien qu'elle sache pertinemment qu'il lui restait une bonne heure à tuer. Elle s'approcha d'une table et ôta son manteau qu'elle disposa sur l'accoudoir du fauteuil. Elle y prit place et croisa les jambes, se nichant dans la chaleur de ces bras de cuir. Elle but quelques gorgées de son café et bien que ce nectar noir apaise son humeur, elle continua de transpercer du regard cette Emma impolie qui s'éloignait presque fièrement vers un immonde insecte jaune monté sur roues.


Emma n'était pas peu fière de sa manœuvre et tirait un grand plaisir à se remémorer de l'air désabusé de cette cliente brune. Elle ricana doucement avant de porter le gobelet à ses lèvres et d'en avaler le contenu à grandes gorgées bien qu'il soit brulant. Elle soupira d'aise et un léger nuage s'échappa dans l'air frais de la matinée. New-York était déjà réveillée et la population grouillait déjà partout dans les rues, accompagnée du bruit incessant des moteurs des véhicules.

- « Je dois y aller. A la prochaine.

- Ouais. A plus, Elsa. » répondit Emma en ouvrant la portière de sa voiture.

Elsa s'éloigna en lui adressant un dernier signe de la main. Emma lui accorda un léger sourire et s'engouffra dans sa voiture jaune. Elle prit la direction de son bureau. Elle râla contre le même et éternel feu rouge qui se mettait en travers de sa route tous les matins. Elle pianota sur son volant avec agacement et mit en route la radio dans l'espoir de se détendre.

« … Et cette association a, cette année encore, permis à beaucoup de sans-abris de trouver un accueil chaleureux, un endroit où manger et dormir, un foyer et... »

Emma coupa la radio aussitôt. Elle s'accommoderait bien mieux du silence finalement.

« Quelle bande de faux-culs » maugréa-t-elle pour elle-même.

La voiture jaune circula dans la grisaille habituelle de la grande ville. Puis, elle prit la direction du parking sous-terrain où elle laissa sa coccinelle. Emma rejoignit les étages du bâtiment, à la recherche de son bureau. Quand elle fut sortie de l'ascenseur à son étage, elle commença à déboutonner son manteau, tenant habillement son lourd sachet de viennoiseries. Elle abandonna le cadavre de son gobelet vide dans une poubelle et poursuivit son chemin.

Elle passa devant sa secrétaire qui était déjà activée à prendre les appels téléphoniques. Elles se saluèrent silencieusement. L'avocate ouvrit le sachet et le tendit à sa secrétaire qui œuvrait toujours à la bonne organisation du cabinet. Cette dernière coinça le téléphone dans son cou et chercha le donut au chocolat avant de dénicher une petite assiette sur son bureau pour l'y déposer. Elle remercia l'avocate du regard puis Emma entra dans son bureau.

Elle jeta son manteau sur un fauteuil et posa son sachet sur son bureau, à côté de son ordinateur avant de rajuster ses cheveux. Elle noua sa chevelure en une queue de cheval pour être plus à son aise. Elle rajusta la veste de son blazer puis, elle mit en route son ordinateur et mordit dans le second donut au chocolat. Elle consulta ses mails et jeta un œil au dossier sur son bureau. La secrétaire entra, portant avec elle quelques lettres et un colis assez volumineux. L'avocate délaissa aussitôt son dossier et sa sucrerie.

- « Han !, s'exclama Emma le regard brillant. Ruby, tu crois que c'est ce que je crois que c'est ?

- Ça me semble un peu gros pour une plainte, plaisanta-t-elle. Tu as aussi un retour pour l'affaire Stromboli il me semble... » continua-t-elle.

Ruby posa le colis et les lettres sur le bureau d'Emma. La secrétaire lui tendit encore une lettre et poursuivit :

- « Mlle Pelekai doit reporter son rendez-vous car elle doit effectuer un stage... Mais elle nous a fait parvenir par lettre recommandée les documents que tu lui avais demandés... Une certaine Mlle Shell a demandé si tu serais disponible pour la recevoir dans la semaine : elle veut s'attaquer à une grosse entreprise qui déverse ses déchets chimiques dans la mer.

- L'affaire Stromboli me rend folle... » murmura doucement Emma en regardant la lettre.

Elle saisit une paire de ciseaux sur son bureau et passa la lame dans l'enveloppe pour l'ouvrir d'un geste vif.

« Tu peux dire à Pelekai de ne pas s'affoler, reprit Emma d'une voix plus distincte. Je lui ai dit que je m'occuperai de son affaire et ce sera le cas. Et pour Shell... Tu peux me faire passer ses coordonnées que je puisse la joindre, s'il te plait ? »

Ruby acquiesça et s'apprêtait à sortir quand Emma la retint :

- « Attends. Mon premier rendez-vous est à quelle heure déjà ?

- Dans une bonne grosse demie-heure, répondit-t-elle dans un sourire. Tu vas pouvoir t'amuser un peu avant.

- Merci Ruby. »

Emma lui sourit sincèrement et la secrétaire sortit. La blonde déballa son colis avec empressement avec autant de délicatesse qu'aurait pu y mettre un enfant. Ses yeux s'illuminèrent quand elle vit le contenu du colis. Il était magnifique.


L'ascenseur tinta et les portes s'ouvrirent. Regina regarda autour d'elle et se dirigea vers le grand bureau circulaire qui semblait se tenir au carrefour des différents bureaux. Le plafond était haut et tout était parfaitement propre et éclairé. Sur un mur, Regina vit ce qui devait être le psaume du cabinet : « La Justice est notre souveraine ». Elle trouva ce slogan assez arrogant mais n'en dit rien. Elle s'approcha du bureau et demanda à s'entretenir avec le patron. Regina remarqua avec étonnement que la secrétaire avait des mèches rouges. Cela ne lui semblait pas recommandé lorsqu'on exerçait dans ce genre de profession. Cela faisait défaut au caractère des services demandés.

Ruby appela. Regina pianota doucement sur le bureau et regarda autour d'elle.

- « Oui... M. Gold. J'ai quelqu'un à l'accueil pour vous. Qui dois-je annoncer ?, demanda-elle à l'intention de Regina.

- La fille de Cora Mills.

- La fille de Cora Mills, répéta Ruby au combiné. Oui... D'accord Monsieur. Je lui passe le message. »

Elle raccrocha et Regina la regarda, dans l'attente d'une réponse. Ruby l'informa :

- « M. Gold ne peut pas vous recevoir. Il a un entretien important. Il vous prie de bien vouloir l'excuser..., continua-t-elle d'une voix plus faible sous le regard noir de Regina. Il va vous diriger vers...

- Je suis venue pour lui, coupa l'intéressée. M. Gold est l'avocat de ma famille depuis des années.

- Il a eu un empêchement, répéta Ruby. C'est pourquoi il vous dirige vers une de ses collègues. »

Regina suivit du regard la direction que lui indiquait la secrétaire.

« Vous n'avez qu'à demander Miss Swan. »


Tous les bureaux n'étaient séparés entre eux que par des vitres immenses. Cela rendait l'ensemble très lumineux mais cela rendait le bureau moins confidentiel, c'est du moins ce que pensait Regina. Elle ouvrit la porte et entra dans le bureau que lui avait désigné la secrétaire.

« Ruby. C'est vraiment ma-gni-fique. Regarde, je viens de mettre les dernières pièces et... »

Regina ne la voyait pas mais la voix ne semblait pas lui être complètement inconnue. Elle ne voyait que le dossier du fauteuil dans lequel l'avocate était assise. Elle paraissait accaparée par quelque chose qui se trouvait sur une table que Regina ne pouvait voir de là où elle était. Le fauteuil pivota pour se tourner vers elle, dévoilant son visage.

« … Mais c'est Regard de Braise » finit Emma.

Sa voix était tiraillée entre la déception et la surprise. En dépit de l'absence de son infâme manteau rouge et du nouveau agencement de ses cheveux, Regina reconnaissait sans mal la femme sans gêne qu'elle avait croisé au café un peu plus tôt dans la matinée.

- « C'est vous Miss Swan ?, demanda-t-elle d'un ton froid.

- Vous venez porter plainte pour la détresse émotionnelle que je vous ai causée ce matin ?, demanda Maitre Swan d'une voix posée et moqueuse.

- On m'a dirigée vers vous puisque M. Gold ne peut pas me recevoir. », répliqua Regina d'un ton sec.

Emma soupira. Elle savait qu'elle ne pourrait rien refuser au grand patron. Par ailleurs, elle ignorait que encore la nature de ce cas incongru présenté par Gold. L'avocate s'accouda à son bureau, ses longs cheveux blonds léchant légèrement le col de la veste de son costume. La brune remarqua que la chemise blanche de Miss Swan était dépourvue d'un bouton et se demanda si ce n'était pas le résultat d'une nuit de débauche avec la femme qui l'accompagnait au café...

- « Vous venez pour quoi alors ?, demanda l'avocate.

- Je viens pour une demande de divorce. »

Regina sortit plusieurs feuilles de son sac et les étala savamment devant l'avocate. Miss Swan prit certains documents et en parcourut le contenu d'un œil avisé. Elle plongea une main dans le sachet qui trainait encore sur son bureau. Elle en retira le cinnamon roll tant souhaité et le porta à sa bouche, en avalant une grande bouchée et répandit un peu de sucre sur son bureau. Regina la soupçonnait d'amoindrir ses efforts pour paraître aimable. Elle s'en dégouta et son dédain ne fut que plus grand lorsque l'avocate ouvrit la bouche :

- « Madame Regina Cora Mills-Wood, lut-elle la bouche pleine. C'est con que vous divorciez.

- Je voulais que M. Gold s'occupe de mon affaire...

- Je sais, je sais, coupa Emma avec lassitude. Il supervisera de loin mais je serais l'avocate principale. Vous ne vous entendez plus avec lui ? Parce que si vous engagez un avocat c'est que...

- Je veux que vous m'aidiez à établir la valeur de mes biens. »

L'avocate la dévisagea, comme si elle doutait que Madame Mills-Wood fut sérieuse. Elle tenait encore sa viennoiserie dans sa main, comme si son geste avait été momentanément laissé en suspens, figée par sa surprise. Regina ne cilla pas et resta impassible.

- « ...C'est tout ?, demanda l'avocate sceptique.

- Oui.

- Dans ce cas, pourquoi tenir à ce point à ce que ce soit M. Gold qui s'occupe de vous ? »

Ruby passa la tête dans l'entrebâillement de la porte. Elle s'excusa de faire ainsi irruption alors qu'elle était avec une cliente.

- « Ton rendez-vous est là, Emma.

- Ok. Dis-lui que j'en ai pour une minute » lui répondit cette dernière.

Ruby acquiesça et sortit du bureau.

« Mme Mills... enfin future Mlle Mills, je vous recontacte le plus tôt possible pour convenir d'un rendez-vous. Je jèterai un œil à votre dossier dans la semaine mais je dois écourter notre entrevue. Au revoir. », conclut Maitre Swan.

Emma se leva et lui tendit une main, celle dépourvue de sucre, fort heureusement. Regina quitta la chaise à son tour et serra brièvement la main de l'avocate avant de sortir. Elle ne se ferait pas prier pour quitter ce bureau et cette avocate.

La blonde la raccompagna et alors que Mme Mills-Wood disparaissait dans l'ascenseur, Emma s'adossa contre le bureau de sa secrétaire. Elle glissa à Ruby :

- « Gold vient de me refiler un dossier hyper chiant. Je vais y jeter un œil mais j'aime pas qu'il me fasse des coups fourrés comme ça, râla-t-elle.

- Tu dis ça juste parce que tu ne peux pas jouer avec ton meilleur ami aujourd'hui..., plaisanta Ruby.

- Peut-être » avoua la blonde du bout des lèvres dans un infirme sourire.

Emma croisa les bras sur sa poitrine. Elle regarda les portes fermées de l'ascenseur, pensive. Puis elle se dégagea du bureau : elle avait un client à recevoir.


Notes :

Bien sûr, je m'inspire ici de beaucoup de choses mais pour ne pas vous aider à trouver l'issue de cette fanfiction, je ne mettrai la liste de mes inspirations qu'à la fin. Ça ne vous empêche pas d'essayer de deviner...

Je mettrai la suite samedi !