-Chapitre 1-

-Vous n'êtes pas un peu jeune pour faire ce métier? Demanda l'homme devant moi.

Il leva un sourcil, indéniablement confus et jeta une regard hagard sur moi. Il gratta sa barbe noir parsemée de gris et mal rasée en observant la pièce autour de lui, comme pour éviter mon regard.

-Vous n'avez pas lu ma carte d'affaire? Je crois que ma photo ainsi que mon âge y était indiqué. Je me trompe? Demandais-je en retour.

Cet homme me sous-estimait à cause de mon jeune âge, j'en étais parfaitement consciente. Ils avaient tous la même réaction à leur premier rendez-vous avec moi.

Il faut aussi s'avouer qu'il est difficile de croire qu'une jeune fille de mon âge peut pratiquer un tel métier. On dit que cela prend en moyenne quatre à cinq ans d'études universitaires pour avoir un diplôme en psychologie. Ça m'a à peine pris deux ans. Tout était si simple pour moi dans ce métier. Tout était logique, tout avait une raison. Et cette raison, je la trouvait toujours.

J'ai grandi sans mère et sans père. Enfin, je me souviens que Mme. Perkins me disait toujours que j'ai vécu jusqu'à l'âge de quatre ans avec des parents, mais qu'un beau jour, sans raison apparente, je me suis fait déposer à l'orphelinat. Il faut dire aussi qu'il est rare que la mémoire nous permet de voir un souvenir d'au-delà l'âge de quatre ans. Certains en ont, des souvenirs. Mais cela n'est pas mon cas, j'ai une mémoire photographique qui me permet de me souvenir de beaucoup de détails d'événements passés, mais cette mémoire est grandement sélective. Elle a, dans mon cas, décidé d'oublier les images à partir de quatre ans et moins. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu ce caractère sérieux, dénué d'émotion. Ce caractère analytique, pensif. Je ne me suis penché sur la question qu'à l'âge de treize ans, lorsque mon professeur de français nous avait demandé de faire une autobiographie détaillée de nous-même. Je pense toujours énormément, je garde plus souvent le silence qu'autre chose et apparemment, le regard sérieux que je pose sur le monde et très souvent assez imposant et intimidant. Mais je ne suis qu'encore une petite jeunette.

L'homme devant moi se racla la gorge et posa finalement son regard indécis sur moi, qui l'observais toujours, perdu dans des pensées antérieurs, mais toujours consciente du présent. Ses yeux tremblaient et hésitaient à me regarder. Évidemment, il ne me prenait pas au sérieux même si j'avais toutes les preuves du monde pour lui montrer que je suis bel et bien psychiatre-psychologue. Je n'avais pas bouger d'un poil, faisant en sorte que mon regard insistait pour une réponse de sa part. Il prit finalement la parole.

-Écoute jeune fille, si c'est une blague, je ne la trouve pas drôle, tu es stagiaire c'est ça? Où est réellement Mme. Hunter ? Il avala bruyamment sa salive en me regardant, furieusement impatient.

Il avait commencé à taper du pied à un rythme plutôt régulier et rapide. Je pris quelques secondes pour répondre, observant son comportement qui semblait curieusement nerveux.

-Écoutez M.O'Neil, vous me faites perdre mon temps. Je suis ici pour faire mon job, si vous vous bornez à croire que je ne suis qu'une stagiaire qui s'amuse à faire des blagues aussi ridicules, alors il ne me reste qu'à partir et vous laisser attendre quelqu'un qui ne viendra jamais puisque je SUIS , Dis-je, sur mon ton le plus naturelle et professionnelle possible.

M.O'Neil fronça les sourcils, les rides de son front se creusant au passage. Je dois avouer que même si cet homme n'était pas le premier à ne pas vouloir croire que j'allais être la psychologue-psychiatre qu'il allait engager, ça m'a toujours énervé de devoir fournir des preuves que je suis bel et bien Roselynn Hunter.

Malgré mon évidente impatience envers M.O'Neil, je gardai mon calme. Je voulais paraître professionnelle devant un homme d'une si grande importance. Je ne savais pas exactement pourquoi il était dans mon bureau, ou pourquoi il voulait un rendez-vous, mais apparemment c'est assez important. Peut-être un grave problème qu'il avait à réglé? Peut-être qu'il était atteint d'une maladie mental rare? Par un simple coup d'œil je ne pouvais en déduire absolument rien. Tout ce que je savais sur cet homme était que son nom complet était Peter O'Neil, qu'il avait un certain rapport avec la police de la ville, je ne savais pas lequel car apparemment c'était 'top secret'. Il était mystérieux en même temps d'être disons.. plutôt bête. Il gardait bien ses secrets, mais avec moi, un simple geste ou parole d'inadvertance, et s'en était fini de ces secrets. Je saurai tout. Un jour ou l'autre.

Après quelques secondes de réflexions, il soupira, les épaules baissées, et il leva les yeux sur moi. Je levai un sourcil, attendant une réponse de sa part.

-Je ne peux pas me permettre de donner un job aussi important à une petite jeunesse comme vous...

Je lâchai un lourd soupire d'impatience et mordit ma lèvre inférieur.

-Ça suffit, commençai-je. Vous continuez à tergiverser, vous me faites perdre mon temps. J'ai d'autre rendez-vous, moi. Alors si ça ne vous dérange pas, si vous êtes ici pour rien, je vous demanderais de quitter mon bureau et de revenir seulement si vous être sûr de vouloir vous adresser à Mme. Hunter, qui est moi, soit dit en passant. Merci. Au revoir, Crachai-je sèchement.

Je me promenai dans mon bureau, ramassant quelques dossiers de mes patients les plus importants qui traînaient ici et là. Bouche-bée, je sentais le regard de M.O'Neil me brûler la peau derrière moi, m'observant marcher un peu partout dans mon bureau.

-Mademoiselle...?

-Hunter. C'est Mme. Hunter. H-U-N-T-E-R. Hunter. Insistai-je sans le regarder, des dossiers plein les bras.

-Mme. Hunter .. alors. Quel âge avez-vous exactement? Me demanda-t-il, la voix tremblante et incertaine, comme s'il était nerveux pour une raison quelconque.

Je m'arrêtai dans mon ménage improvisé, et tournai la tête pour le regarder par dessus mon épaule.

-J'ai dix-huit ans, monsieur.

Il lécha nerveusement ses lèvres et regarda le sol quelques instants, comme pour réfléchir à ce qu'il allait dire prochainement. Je pouvais parfaitement déduire que quelque chose le tracassait, hors du fait que mon âge soit probablement un petit imprévu dans ses plans. Il ne voulait pas m'engager pour rien, vu sa réaction assez extrême face à ma rencontre, ce devait être d'une importance plutôt grande, capitale ou vitale même. Il soupira lourdement encore une fois et leva la tête.

-Il ne me reste pas beaucoup temps et je n'ai pas non plus le temps de chercher une autre personne comme vous, Débuta-il en bégayant de temps à autre. On m'a dit que vous étiez la mieux qualifiée dans ce domaine dans tout Gotham City. Alors je n'ai d'autre choix que de vous demander cela.

Je fermai les yeux quelques instants, presque soulagée qu'il ait enfin reconnue que j'étais . Je le regardai à nouveau, non-impressionnée par la décision qu'il avait prit. Je savais qu'il devait le reconnaître un jour ou l'autre, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il me demande soit si important qu'il dû le reconnaître aussitôt, sans prendre le temps de réfléchir.

-Arrêtez de tourner autour du pot et dîtes moi ce que vous voulez de moi, répliquai-je presque automatiquement, retournant mon corps pour lui faire face.

-La police à besoin de vos talents pour recueillir des informations d'un détenu qui est.. disons, assez têtu, m'annonça-t-il.

-Vous vous rendez compte que je suis très loin d'être une interrogatrice, M.O'Neil? Lui questionnai-je.

Pourquoi demander à une psychologue doublée d'une psychiatre d'interroger un détenu? Quelle demande stupide et non pensée..

-Oui, justement, recommença l'homme devant moi, plus déterminé qu'avant. Tous nos interrogateurs sont ressortis de la pièce soit en pleurant soit totalement déboussolés ou fous..

'Fous?...' Je levai les sourcils, surprise par les paroles que je venais d'entendre. Ce détenu avait quelque chose de spécial, à ce que je vois.

-Je vois.., répondis-je. Mais comme je vous l'ait déjà dit précédemment, je ne suis pas une interrogatrice, ce travail peut me prendre plus de temps que les autres. Peut-être même plus d'un rendez-vous, lui expliquai-je, de retour sur un ton plus professionnelle. Il hocha la tête.

-Prenez le temps que vous voulez, vous serez payée à la hauteur de vos travaux.

Je souris à cette phrase.

-Parfait, affirmai-je. Je prends le job. Après tout, si je suis bonne à quelque chose, je ne devrais jamais le faire gratuitement

M.O'Neil fronça les sourcils, comme choqué par ce que la jeune femme venait de dire, mais secoua la tête pour chasser des soupçons. Il avait déjà entendu cette fameuse phrase, plus d'une fois même. Elle sortait de l'homme le plus tordu qu'il avait rencontré jusqu'à présent. L'homme qui le rendait nerveux à ce point, en ce moment même, malgré l'ambiance chaleureuse du bureau de Mademoiselle Roselynn Hunter. Il ne lui avait jamais adressé la parole. Oh non, jamais il n'oserait. Il avait vu l'effet que cet homme avait sur ceux qui lui adressait la parole. Peter se contentait d'espionner leur conversation derrière la fenêtre de la salle d'interrogatoire. Toutes ses manies, sa voix grave et rauque, son expression vide de sens, les mystères qui tournaient autour de ce détenu détraqué le faisait trembler et suer de nervosité. Juste en le regardant, son cœur battait la chamade. Lorsqu'il regardait le miroir, aussi inoffensif qu'il en avait l'air, M'O'Neil avait l'impression que les yeux sombres et perçant du détenu le regardait directement dans les yeux, lui transperçaient l'âme et creusait dans les catacombes de son esprit. Non jamais il n'oserait adresser la parole à cet homme. Il en avait peur, atrocement peur, voilà pourquoi. Il voulait évité de lui parler de toutes les façons possibles, et c'était une des principales raisons pour laquelle il avait eu la brillante idées d'engager pour un tel travaille. Il savait que parler à cet homme était une véritable épreuve psychologique et lorsqu'il a vu le visage de la jeune Hunter pour la première fois, il ne voulait pas en croire ses yeux. Comment une petite jeune comme elle pourrait supporter tout ça? Certes, elle était la meilleure dans le domaine, il avait attendu dire qu'elle était très intelligente pour son jeune âge, mais jamais il ne s'attendait à ce que n'aille que dix-huit ans. Malgré cela, ce ne fut pas la première véritable pensé qu'il eu en la voyant pour la première fois, lorsqu'il vit son visage dans l'ouverture de la porte quand celle-ci l'ouvrit pour l'accueillir dans son bureau. Il resta sans mots. Elle avait un visage angélique, des traits aussi fins que délicats, un visage blanc, comme un ange. On aurait dit qu'elle était faite de porcelaine. Il n'osa pas lui présenter sa main, de peur de la briser. Ses grands yeux bruns foncés presque noir étaient d'un contraste magnifique avec la pâleur de sa peau. Ses longs cheveux bruns cuivrés caressaient son dos et tombaient délicatement sur ses épaules, lui arrivant juste sous la poitrine. Il tenta aussi bien que mal de cacher sa nervosité devant elle, et tenta aussi de ne pas trop observer le corps de la jeune femme. Il y arriva et celle-ci la fit entrer dans son bureau, d'une voix calme, douce et chaleureuse. Elle ne se rendit compte de rien. Enfin, c'est ce qu'il croyait. Tout le long de ce premier coup d'œil, Roselynn sentait le regard vicieux de Peter sur elle, il l'a dévorait complètement des yeux. Elle se retint pour ne pas montrer son dégoût total. Quel homme répugnant et bête se tenait devant elle. Elle fut cesser l'observation profonde de M.O'Neil en l'incitant à entrer dans son bureau. Elle le sentit revenir à ses esprits, et retrouver une certaine nervosité qu'il l'avait mené ici d'abord. Et voici où ils en étaient.

-Parfait, dit-il, soudainement hors de ses pensées. Suivez-moi, nous allons au poste de police.' Termina-t-il.

Roselynn n'eut le temps de répondre qu'elle le suivait déjà. Sans trop savoir pourquoi, malgré son caractère sérieux, quelque chose dans ce nouveau travail l'excitait.

Je me concentrai sur ma marche autoritaire, tentant désespérément d'ignorer les nombreux officiers de police qui me regardaient, choqués ou sans mots. Oui, je suis une petite jeunette qui va interroger la détenu qui vous rend tous la tâche difficile. Qui a-t-il de si choquant que ça? Voyons..

Je fermai les yeux à peine quelques secondes, suivant instinctivement Peter O'Neil. Où il me guidait? La salle d'interrogatoire, très certainement. J'allais interroger un détenu, où d'autre irais-je?

Notre marche s'arrêta brusquement lorsqu'il me fit signe d'entrer dans un ascenseur. Je le regardai trois secondes, même pas, un air de découragement se plaça sur mon visage pendant à peine une demi-seconde. Je ne voulais pas me retrouver seule dans un ascenseur avec cet homme aussi dégoûtant. Mais je n'avais pas le choix, je ne pouvais pas risquer de perdre ce job à cause de M.O'Neil. Même que toute cette certaine attraction qu'il avait envers moi pourrait faire en sorte que je ne la perde pas. Je pourrais le faire chanter? Enfin bon, ce serait des trucs que je pourrais faire en dernier recours. Je ne m'abaisserai pas à ce genre de pratique pour garder un job, surtout que je ne devrais pas y penser maintenant, je viens à peine d'être engager et il n'avait fait aucun geste qui pourrait vraiment m'inciter à faire cela. Enfin bref, tout ça pour dire que d'un pas j'entrai dans l'ascenseur et il y entra peu après moi.

Aussitôt l'ambiance devint plus dense. Je sentait mon nouveau patron devenir complètement tendu. Je me concentrai sur la craque entre les deux portes de l'ascenseur qu'il faisait descendre au dernier étage. De temps en temps je sentais le regard de M.O'Neil se promener sur moi. Je sentais l'ambiance écrasante de sa nervosité et du silence qui s'y créait. Allez maudit ascenseur.. arrive quoi!

À mon plus grand soulagement, les portes ont fini par s'ouvrir. Peter passa en premier pour me guider. Dès que j'ai mis le pied hors de l'ascenseur l'ambiance dense devint stressante, angoissante même. Je ne laissai pas paraître cette expression ou plutôt cette impression. Malgré ce mauvais pressentiment qui me brûlait le cœur et l'écrasait, je gardais mon expression facial assez intimidant et sérieux, je voulais bien paraître pour une nouvelle rencontre avec les gens avec qui je travaillerais pour les prochains jours. Ça a été une réussite, comme ça l'est toujours. M.O'Neil marchait d'un pas très incertain, tandis que je marchait d'un pas plus déterminé, même si je ne connaissais pas vraiment l'endroit. Plus on avançait, moins il y avait de policiers, plus l'endroit devenait plus glauque. Nous avancions vers les cellules, là où plus d'un détenus se tenaient, mais je ne savais pas encore quel détenu exactement j'allais voir.

Je devais avouer que le fait de ne jamais vraiment avoir vu cet homme commençait à me stresser un peu, mais pas assez pour que je commence à trembler et suer. Ma respiration était toujours aussi calme et douce, ce n'était pas la première fois que je devais m'occuper d'un détenu atteint de troubles mentaux. J'allais souvent à l'Asile d'Arkham pour ce genre de rendez-vous, celui-là ne devait pas être grand chose.

Les lumières se faisaient de plus en plus rares dans le couloir, ce qui donnait une certaine ambiance glauque et quelque peu macabre à l'endroit. Les murs devenaient tranquillement sombre et je sentais devant moi Peter O'Neil essayer de garder son calme. Je souris sans trop savoir pourquoi. Sa peur me faisait en quelque sorte rire? Sa réaction face à tout ça était totalement exagérée, c'en était presque pathétique. J'en suis même venu à me demander comment cet homme avait fait pour se rendre aussi loin dans la police en étant une telle poule mouillée. J'effaçai mon sourire lorsque je vis à nouveau une sorte d'attroupement de policiers et le fameux commissaire Gordon qui nous attendaient devant une porte métallique, une deuxième porte était aussi là, à ma gauche. J'en déduis qu'une était la salle où se trouvait le détenu et l'autre la salle d'espionnage. Bientôt j'allais entrer dans l'une d'entre elle avec la possibilité d'en ressortir avec des séquelles. Comme j'ai hâte. Et je suis loin d'être sarcastique. Tout ceci.. j'en avais hâte. Un cas aussi poussé mettrait à l'épreuve toutes mes connaissances, toute mon expérience. Un autre défi, c'est tout ce qu'il représentait pour moi. Un défi à relever.

Gordon fronça les sourcils en me voyant, comme les autres policiers qui se tenaient derrière lui. Encore des gens que je devrai convaincre on dirait bien. M.O'Neil se tint nerveusement à côté de moi et adressa un regard étrange à Gordon qui lui renvoya le même. Peter avala lourdement sa salive, mes yeux restèrent figés sur le commissaire Gordon qui me fis un sourire indécis, apparemment, lui aussi était nerveux. M.O'Neil se racla la gorge d'une façon absolument pas attrayante et prit la parole.

-Commissaire Gordon, je vous présente mademoiselle Hunter... celle dont vous avez demandé la présence..

Son regard insista sur celui de Gordon, comme pour lui montrer qu'il y avait eu autant d'incompréhension dans une première rencontre avec moi, que dans le cas de Gordon en ce moment. Je souris encore une fois, amusé par la réaction et le visage complètement ahuri des policiers et de Gordon devant moi. Je transformai furtivement mon sourire narquois en un sourire sincère et présentai ma main droite au commissaire.

-Roselynn Hunter, enchantée de vous rencontrer commissaire Gordon, annonçai-je avec une politesse incontournable.

Celui-ci hésita quelques instants avant de prendre ma main.

-De même mademoiselle Hunter, puis-je me permettre de vous poser une petite question..?

-J'ai dix-huit ans, répondis-je avant même d'entendre la question.

Celui-ci hocha la tête et prit une grande respiration. Ne sachant où poser son regard, il jeta un coup d'œil derrière lui et regarda nerveusement les policiers dans son dos. Il posa la main sur la poche de son jean puis retourna son regard vers moi, et calma son regard lorsqu'il remarqua que le mien n'avait pas bouger ni changer d'un seul pouce.

-Je crois que vous connaissez la raison de votre soudaine venue ici mademoiselle Hunter

, débuta-t-il en fouillant dans les poches de son jean, cherchant probablement quelque chose.

Je hochai la tête.

-Très bien, alors je suis dans l'obligation de vous donner un seul avertissement quant à ce détenu.

Son regard devint froid et sérieux, plongé dans le mien. Dans sa main gauche se tenait un petit appareille électronique, vite fait je ne pouvais pas deviner ce que c'était, trop concentrée sur ce que disait le commissaire Gordon.

-N'entrez jamais dans son jeu. Il tentera de manipuler votre esprit. Ne l'oubliez pas mademoiselle Hunter. C'est la porte devant vous. Prenez ceci.

Il déposa délicatement l'appareille dans ma main. Je l'analysai, juste pour réaliser qu'il ne s'agissait que d'une oreillette. Je la plaçai soigneusement dans mon oreille gauche et leva les yeux vers le commissaire Gordon.

-Je serai dans la salle d'espionnage si vous avez besoin d'aide.

Je mordis ma lèvre inférieur. J'allais enfin interroger cet homme qu'on tentait désespérément de cacher sous un voile de mystères. Je fis un pas vers la porte mais me fis interrompre dans mon élan par une main forte et réconfortante sur mon épaule droite.

-Nous avons... Une aide supplémentaire caché. S'il vous arrive quoi que ce soit, s'il tente quoi que ce soit, notre ''aide supplémentaire'' sera là et vous mettra hors de danger, chuchota le commissaire dans mon oreille.

Je regardai la porte métallique devant moi. Quel était cet 'aide supplémentaire caché'? Est-ce que ce prisonnier était si dangereux qu'il ne le laissait paraître? J'allais bien le découvrir par moi-même. J'en avais grandement l'intention.

Je tournai finalement la poignée et poussai la porte.