[…] commentaire de l'auteur.

Une explosion stoppa le professeur Snape en plein cours. Les élèves le virent froncer les sourcils et se pincer l'arrête du nez en fermant les yeux.

C'était le calme avant la tempête.

En effet l'ex mangemort sortit en trombe du cachot pour se diriger vers la source du bruit.

Il ne voyait pas encore les élèves responsables qu'il se jeta un sonorus, avant de hurler :

« POTTER ! MALEFOY ! C'EST PAS BIENTOT FINI VOS CONNERIES ?! »

Oui, ce n'était pas très pédagogique, ni digne de son sang froid légendaire.

Mais il commençait à en avoir marre.

Un mois que Voldemort était vaincu, un mois que tout le monde cherchait la paix, même entre gryffondors et serpentards.

Tout le monde sauf EUX.

Les deux princes de Poudlard (selon les élèves), les deux calamités de l'école (selon les professeurs et l'infermière.)

Visiblement, Hiroshima et Nagasaki n'avaient pas entendu leur professeur, car leur duel de magie continuait.

Fort heureusement, McGonagall avait surgi derrière Potter, et lui put arrêter Draco.

Et une fois de plus, il y eut un sermon.

Et cette fois encore, les deux démons se lancèrent des regards meurtriers sans écouter leur directrice, dont ils connaissaient de toute façon le discours par cœur.

Mais ce combat fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

« Potter, Malefoy, j'en ai assez de vos gamineries. »

La voix glaciale ne venait pas, contrairement à d'habitude, de Severus qui regardait avec ébahissement la directrice.

Mais de cette dernière.

Déglutissant devant l'air froid et sadique (merlin sauve nous !) typiquement serpentard qu'arborait Minerva, les deux élèves attendirent la suite avec angoisse.

- Vous devez, comme tous les élèves de septième année, en passer une huitième afin de réussir vos ASPIC correctement.

Un silence profond accueillit sa phrase.

- Mais malgré la fin de la guerre, votre comportement n'a pas changé. Quand allez-vous grandir ?!

Les deux concernés tentèrent d'avoir un air de sincère repentis…

Sans succès.

- Alors voilà ce que nous allons faire : comme vous devez apprendre à vous supporter, je vais tout d'abord vous placez tous les deux dans un appartement privé.

Elle s'arrêta un instant pour savourer la mine horrifiée des deux princes.

- Vos affaires seront donc déplacées par les elf…

- Mais c'est impossible !

- Potter ! Faites preuve de respect envers la directrice.

- Je suis d'accord avec lui. Nous allons nous entretuer. Signala Malefoy, bien plus calme que le griffon.

Le sourire sadique de la femme s'agrandit.

- Oh mais vous allez vous supporter, croyez moi. Parce que si vous recommencez votre petite crise de toute à l'heure, non seulement je vous retire de l'équipe de quidditch…

Les deux élèves eurent un hoquet de surprise.

Malefoy tourna son regard vers son sauveur, j'ai nommé Snape, mais le regard furieux qu'il reçut en retour lui signifia que le soutien du professeur de potion ne lui était plus accordé.

- Mais en plus je vous empêcherais de passer vos ASPIC.

- Vous n'avez pas le droit ! Se récria Malefoy.

- Qu'est-ce que ça peut te faire la fouine ? T'as pas assez d'argent comme ça ?

- Potter ferm…

- SUFFIT !

Ils se turent.

- Votre punition, car oui c'en est une et elle durera jusqu'à ce que vous arrêtiez de vous battre à tout bout de champ, commence à partir de maintenant. Vous prendrez vos repas avec les autres, mais vous passerez la nuit là-bas. J'y veillerais, et la sentence ne vous plaira pas…

Ils parurent inquiets.

- Severus, veuillez les amenés aux appartements saponaires, s'il vous plait. Vous connaissez le mot de passe.

Le professeur de potion sembla amusé, pour une raison inconnue des jeunes hommes.

Il les guida jusqu'au troisième étage, dans une partie d'un couloir peu fréquenté car il n'y avait pas de classe par ici.

Snape s'arrêta devant un tableau représentant une naïade, qui jouait avec les bulles qui apparaissaient par intermittence à la surface de l'eau, sans raison apparente.

- Lotus.

L'être aquatique sourit, avant de faire pivoter le tableau. Celui-ci s'ouvrit sur un large salon, où l'on pouvait voir une table pour environ six personnes, et un canapé assortis de ses deux fauteuils devant la cheminée.

- Voilà votre nouvelle demeure. Annonça Snape avec le sérieux d'un majordome.

Même si l'ironie brillait dans sa voix.

- Je vous laisse visiter. Ajouta-t-il d'un ton moqueur.

Une fois le professeur parti, les deux garçons se firent face.

Chiens de faïence.

Puis ils se détournèrent lentement l'un de l'autre, prenant chacun la direction d'une des deux portes que possédait le salon.

Sauf qu'il y eut comme un problème.

Si Harry tomba sur une chambre, la porte de Draco s'ouvrit sur la salle de bain.

- Potter vient voir.

- Je ne suis pas ton chien Malefoy.

- Ne commence pas à faire ton gryffondor obtus!

- Alors cesse de faire ton serpentard mégalomane.

Acier contre émeraude.

Métal contre forêt.

- Il n'y a qu'une chambre. Lança le blond.

Ce qui marcha aussitôt, car Harry s'approcha de lui.

- C'est une salle de bain. Constata le brun, abasourdi.

- Quel sens de l'observation Potter ! Railla Malefoy.

Mais le griffon ne lui lança pas la réplique. Il semblait d'ailleurs un peu pâle.

- Potter ? Tu viens de perdre ton dernier neurone ?

Toujours pas de réaction, ça devenait inquiétant ! Pas qu'il se souciait du balafré, mais ça allait encore lui retomber dessus cette histoire. Et Potter était bien du genre à mourir juste pour le mettre dans la m…

- Malefoy…

- Et bah t'en a eut du mal à le retrouver !

- Il n'y a qu'un lit dans la chambre… Un lit double. Crut-il bon de préciser.

- C'est sur que de n'avoir qu'un neurone, on le perd facilem… Un lit ?!

- Et c'est moi qui n'ai qu'un neurone…

- Tu veux qu'on compare avec ton temps de réaction de tout à l'heure ? De toute façon tu prends le canapé Potter. Hors de question que se soit moi.

- Allons bon sa majesté Malefoy est trop fragile pour dormir sur un canapé ? Pas assez délicat pour lui ?

- Je suis heureux que tu me reconnaisses comme roi Potter, mais avec toi pour sujet c'est le suicide assuré.

- Je prends le lit Malefoy.

- Même pas en rêve Potter.

La faible paix venait de s'écrouler tel un château de cartes, et chacun menaçait l'autre de sa baguette [magique].

Quand soudain…

- PAIX ET AMOUUUUUUUUUUR !!!!!!

Complètement paniqués, les deux jeunes hommes cherchèrent la source du bruit strident qui venait de leur vriller les tympans.

Et du sol surgit soudain un fantôme… un peu particulier.

Une jeune femme, qui paraissait avoir la trentaine, des fleurs nouées dans les cheveux. Sur sa poitrine reposais deux colliers à pendentifs : une croix et un symbole « peace ».

Sa robe de nonne était parcourue de fleurs colorées, malgré son aspect fantomatique.

Les princes eurent comme un, disons, un bug.

- Dieu n'aime pas les bagarres ! Les gronda gentiment la nonne-hippie.

Malefoy se reprit le premier, les symboles de la femme n'évoquant rien pour lui. Il la trouvait juste bizarrement accoutrée.

- Potter, tu n'as pas besoin d'un lit. Ton intelligence, digne de celle du chien, te permet juste le canapé. Soit heureux que je ne t'ordonne pas de coucher par terre.

Le brun se reprit au ton mordant du serpentard.

- Va te faire foutre Malefoy, je pr…

- OoOoOoOoOhhhh ! LAVE TOAAAAA LA BOUCHE AVEC DU SAVOOOOOOON ! VILAINE BREBIS !

Malefoy, comme Potter, avait lâché sa baguette pour se boucher les oreilles.

- Put… Bon sang mais c'est quoi ce truc ?! C'est pire qu'une sirène ! [Rappelez vous l'œuf tome 4…]

- Je ne sais pas Malefoy, une espèce de bonne sœur new âge.

- Pardon ?!

Les yeux du blond s'agrandirent sous l'effet de l'incompréhension.

- Je suis Androsace, une serveuse du Dieu Paix et de Mère Nature ! Expliqua très sérieusement le fantôme.

[Le mot serveuse, et non servante, est voulu ][L'androsace est une fleur]

Harry craqua et explosa de rire, tombant au sol.

Le serpentard le fixa, perdu, avant de se reprendre.

- Et bien Potter je vois que tu as choisi le sol, personnellement je préfère le lit.

Le brun cessa tout net de rire. Il se releva brusquement et attrapa la manche du vert et argent.

- Hors de question !

- Potter, je sais que c'est dur pour toi, mais pourrais tu faire une phrase : sujet-verbe-complément ?

- Pardon Malefoy, je me mettais à ton niveau. Cingla le gryffondor.

- PAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIX !!!!

Fauchés de nouveau par l'onde sonore, dont l'origine souriait avec une joie enfantine et exubérante, ils s'assirent à terre en se massant les oreilles.

- Mais je sais moi ! S'écria-t-elle d'ailleurs.

Les deux garçons la fixèrent avec surprise et espoir.

- Vous n'avez qu'à dormir dans le même lit ! C'est un deux places ! Prononça-t-elle victorieusement.

Avec un grognement sourd, ils s'affalèrent au sol.

Merlin devait vraiment leur en vouloir.

Finalement, il fallut faire ainsi. Comme aucun ne voulait céder, et que la menace d'un cri les empêchait de régler ça à l'ancienne, ils choisirent chacun une moitié de la pièce, et rangèrent leurs affaires dans leur armoire respective (au moins ça).

Et ce fut l'heure libératrice du repas du soir.

Une énième guerre mondiale faillit éclater pour savoir qui passerait la porte de sortie le premier, mais un joyeux « Bon appétiiiiiiit » les décida à la jouer polie et silencieuse.

Harry s'effondra sur la chaise, tel l'éléphant qui s'assoit.

- Harry mon pote, qu'est-ce qui s'est passé ? On dirait que tu viens de perdre un match de quidditch !

- Ron, tais toi. Franchement tu abuses, Harry. On a entendu le bruit jusqu'à la forêt interdite ! Le réprimanda vertement Hermione

- Ouais t'as un pouvoir immense ! C'est trop cool… Euh je veux dire t'aurais pu te retenir. Rectifia-t-il sous le regard furieux de la lionne.

- C'est parce que Malefoy a un pouvoir énorme aussi que l'explosion a eut cette intensité. Précisa-t-elle.

- Il est juste bon à se protéger ce lâche. Gronda Harry.

Hermione et Ron soupirèrent.

C'était sans espoir. Harry restait absolument obtus sur le sujet Malefoy. Alors qu'il blaguait avec Blaise et Theo, c'était quand même un comble !

Toutes les maisons s'étaient rapprochées, mais les deux princes se livraient toujours une lutte sans merci.

Harry expliqua ce que leur *censuré* de directrice avait inventé.

- Elle est encore plus tordue que Dumbledore ! Conclut-il.

Les deux autres se retinrent de dire qu'ils étaient d'accord avec McGo.

De l'autre côté de la pièce.

- Non mais vous vous rendez compte ? Vivre avec Potter !

Un silence répondit à sa déclaration.

Draco avait omis le fait qu'il devait dormir avec le balafré : l'esprit tordu des serpentard était aussi connu que leur machiavélisme. Et Pansy lui aurait crié dans les oreilles ; il avait déjà donné, merci.

- Bof tu sais il n'est pas si désagréable Potter.

Le joyeux suicidaire, sur la tombe de qui sera marqué : « Blaise, celui qui a complimenté Potter devant Malefoy, en contredisant ce dernier. »

« Dernière parole : Argh ! »

Mort étouffé avec sa tranche de pain…

Bref, Blaise donc, fixait Draco qui lui rendait son regard avec l'air de celui qui a avalé une pomme entière, queue et asticot compris.

- Tu es toujours là « Potter est un abruti », « le balafré et la belette » mais quand tu les connais ils sont sympas. Ca change des serpentards.

A ce moment précis de la conversation, Draco doutait sérieusement de la santé mentale de son ex-ami.

- Blaise, tu as eu potion en dernier cours ? Tu as respiré des vapeurs nocives, fait ta potion avec Longdubat…

- Draco, on a eu sortilèges en dernier cours ! Et ensuite, tu fais ce que tu veux, je t'ai donné mon avis.

Et drapé dans sa dignité tel un mage romain, il se dirigea d'un pas conquérant… Vers la table des griffons.

Et Draco hésita entre s'évanouir (pas très malfoyen), se pincer pour voir s'il ne rêvait pas (pas mieux).

Il se tourna finalement vers sa deuxième sauveuse, j'ai nommé Pansy.

Laquelle haussa les épaules et répondit :

- Il est amoureux d'une lionne.

Discrètement, il se pinça quand même le bras.

- Laquelle ? Demanda-t-il une fois qu'il fut sur qu'il ne rêvait pas.

La brune observa, pas dupe, le bras de son ami qui avait viré au rouge, avant de répondre (en murmurant quand même) :

- Ginny weasley.

- Draco tu ressembles à une grenouille comme ça, tu le sais au moins ?

- Ginny, tu te rappelles, celle qui t'as envoyé le sort de chauve-furie ?

- Ne me parles pas de mauvais souvenir, je te prie. Siffla le prince, agacé.

Ginny ? La belette qui allait épouser Potter ?

Aïe. Pauvre Blaise. Aux dernières nouvelles, ils avaient déjà prévu un mariage, et quasiment la bague au doigt.

Il dirigea son regard vers la fille en question, qui discutait joyeusement avec le serpentard.

Lequel semblait boire chacune de ses paroles. Pansy avait raison. Enfin questions rumeurs et potins, on pouvait lui faire confiance.

- Mais comment il va faire ? Chuchota-t-il à sa voisine.

- J'en sais rien. Il n'a pas choisi la meilleure proie.

- Au moins ils s'entendent bien.

Effectivement, ils riaient tous les deux.

Mais cela ne semblait pas le moins du monde perturber Potter, qui ne leur jetait même pas un regard.

Bon sang Potter, tu te fais piquer ta fiancée sous le nez et tu t'en fiches ?!

Ce fichu lion était vraiment trop naïf. Et Blaise s'y connaissait en séduction.

La suite allait être intéressante…

Vu que Potter ne prêtait pas trop attention à la rouquine, et que Blaise avait des sentiments sincères (c'est rare chez les serpents, mais ça arrive !) il ne miserait pas sur le sauveur…

Un léger sourire aux lèvres, Draco décidé de passer dans sa salle commune.

- Adonis pyrenaica !

[Adonis des Pyrénées, c'est une fleur]

- Pour la dernière fois jeune homme, vous n'avez pas le droit d'entrer ! Répéta le tableau.

Bouillant de rage, Draco toisa le serpent peint qui lui lança un regard désolé.

- Et je fais mes devoirs où ?!

- Vous avez des appartements personnels je crois.

- Je dois le partager avec un gryffondor !

- Tous les goûts sont dans la nature.

Le blond rougit au sous-entendu, lançant un regard furibond au reptile hilare.

Tournant les talons avec rage, il rejoignit ses « appartements ».

Où un Potter peinait sur ses devoirs, ayant déjà envahi la moitié de la table.

Le serpentard maudit jusqu'à la centième (non millième tiens !) Générations cette directrice cinglée. C'était surement un virus qui touchait les directeurs de Poudlard. Ou un sort que Dumbledore avait laissé pour que son successeur devienne comme lui.

Il s'installa à son tour à la table.

Une heure plus tard, on en est là.

Côté gryffondor :

- Devoir de Métamorphose approximatif

- Devoir de Défense contre les forces du mal excellent

- Devoir de Potion = vide sidéral.

Et côté serpentard :

- Devoir de Métamorphose pas trop mal.

- Devoir de Potion superbe.

- Devoir de Défense contre les forces du mal en cours… de réflexion.

Et les deux camps adverses qui jetaient des regards envieux à la copie terminée alors qu'eux trimaient dessus…

Potter/Malefoy…

Chiens de faïence second round.

- Une coopération pour une bonne note chacun ça te dit Potter ?

- J'allai te le proposer Malefoy

Deux qui se tendent, un échange silencieux.

Un pacte interdit pour un soir, juste dans le silence de la nu…

- Malefoy ça veut dire quoi ça ?

- Potter t'es désespérant. Et ça signifie quoi « en fonction de la neotion [inventé] de l'aura » ?

Vive le silence.

Vint le moment (tant attendu !) du coucher.

Ce fut étonnement calme. Pacte récent et fatigue oblige, ce fut habillage de dos chacun dans son coin, puis on se glisse dans le lit (le plus loin possible de l'autre).

Par reflexe, juste avant de dormir, Harry lança :

- Bonne nuit.

Choqué, Draco mis un certain temps à répondre.

Quand il le fit, Harry dormait déjà.