Résumé Deux ans. Deux ans maintenant que la guerre était finie, que Voldemort n'était plus. Deux ans qu'Hermione avait fermé son cœur à jamais, vendant son corps pour survivre. Elle ne croyait plus en rien, ne voulait plus rien ressentir. Tous ceux qu'elle aimait, qui la rattachait à la vie étaient morts, et depuis Hermione ne se permettait aucune attaches. Cœur solitaire vivant parmi les hommes sans jamais se laisser atteindre.
CHAPITRE UN
Elle était heureuse. Ce soir, cela ferait un an qu'elle vivait le parfait amour avec Ron, et le manoir du 12 square Grimmaurd avait été spécialement décoré pour l'occasion. Harry, maintenant marié avec Ginny, leur avait laissé son ancienne demeure comme cadeaux de mariage.
Tout était parfait dans le meilleur des mondes.
La porte d'entrée se fit entendre, et c'est la mine réjouie qu'Hermione s'y précipita telle une enfant pour accueillir son époux.
Alors qu'elle se jetait avec bonheur dans ses bras… le réveil fit entendre sa sinistre sonnerie. Chaque matin, Hermione vivait l'horreur du retour à la réalité. Et celle-ci était tellement loin de l'univers idyllique de ses songes que souvent, avant de s'endormir, l'ancienne Griffondor adressait une prière aux cieux pour qu'ils lui accordent la délivrance du sommeil éternel. Seulement, elle avait fait une promesse. La promesse qu'elle resterait en vie. Et le désir de ne pas décevoir celui à qui elle avait fait ce serment était plus fort que celui qu'elle avait de le rejoindre. C'est pourquoi Hermione, depuis deux ans, vivait tel un automate, se contentant du minimum.
C'est après ses pensées peu réjouissantes qu'elle se décida à regarder l'heure. 21H03.
Il était plus que temps de se lever. Le métier d'Hermione l'obligeait à vivre ainsi, éveillée avec la lune et non le soleil.
Avant élève brillante et motivée, elle avait perdu le goût d'étudier après la mort de ses amis, et, alors qu'elle noyait sa tristesse dans l'alcool en boite de nuit, elle s'était vue offrir la place qu'elle occupait toujours aujourd'hui : danseuse dans une boite peu fréquentable, un cabaret. Mais ce métier complaisait Hermione, qui allait même jusqu'à passer la nuit avec ces clients,
Ce soir, elle savait qu'elle aurait du travail. Son patron l'avait prévenu que le « gogo box » avait été loué pour un anniversaire. Cette personne était particulièrement influente et tout devait être mis en place pour que cette soirée lui soit agréable. Le patron, pour qui le succès d'Hermione n'était pas passé inaperçu, lui avait demandé de s'occuper de cet individu, sachant pertinemment qu'elle ne lui refuserait pas un « supplément » s'il lui demandait. Après tout, la réputation d'Hermione, qui se faisait appeler Lux, n'était plus à faire parmi les habitués, et si la belle s'offrait de son plein gré, autant le mettre à profit pour son entreprise ! De plus, les personnes qu'il avait eu au téléphone lui avait fait comprendre qu'ils voulaient que l'anniversaire de leur ami soit mémorable, et qu'ils avaient choisi sa boite pour une certaine fille que l'on disait « généreuse ».
La dite Lux venait justement de faire son entrée dans ce temple de la luxure, et se dirigeait vers sa cabine.
« Lux !!!
-Oui ?
-Tu sais que tu dois t'occuper personnellement du client ce soir… Il faut que tu portes ta tenue verte. C'est sa couleur préférée.
-Bien. Quand arrive-t-il ?
- Dans une heure. Et fais toi belle, c'est une personne importante.
-Qui est-ce exactement ?
- Le patron de cette nouvelle agence de pyrotechnie qui s'est ouverte il y a un an. Tu sais celle qui a eu tout de suite un succès monstre. Le patron, monsieur Heller, fête ses vingt et un ans se soir. Il doit être très apprécié de ses employés pour qu'il lui fasse une surprise comme ça ! » Ajouta-t-il pour lui-même en s'éloignant.
Sans plus attendre, Lux parti mettre sa tenue. Elle prit le temps de se maquiller avec soin, soulignant ses yeux d'eyeliner noir et renforçant son regard avec du fard à paupières vert, pour aller avec sa tenue. Elle savait aujourd'hui les limites de son pouvoir de séduction, pour avoir constaté les regards appuyés des hommes sur sa personne. Et le vert était également sa couleur favorite, car elle mettait sa peau halée ainsi que l'ambre de ses yeux en valeur.
« Tout le monde en place ils sont là !! Lux, vient par là ! Tu vas aller devant le spot, qu'il te remarque. Ce soir, tu es la reine de la piste ma belle ! »
Sans répondre, Hermione se plaça à l'endroit demandé. Ce n'était pas la première fois qu'elle était mise en avant, et cela lui convenait parfaitement étant donné que le spot dirigé vers elle l'empêchait de voir les personnes devant lesquelles elle s'exhibait.
« Tout le monde est là ? Lever de rideaux ! »
Une musique langoureuse se fit entendre. Comme tous les soirs, Hermione donna la parole à son corps, le laissant exprimer toute sa tristesse en se mouvant avec cette grâce qui était la sienne. Quand elle dansait, elle se coupait du monde, ne vivant plus que pour la musique. Elle oubliait le passé, la mort de Ron, d'Harry, elle oubliait le présent, les exclamations étouffées des hommes qui la regardait, mais surtout elle oubliait le futur, la vie d'errance qu'elle mènerait jusqu'à sa mort.
Monsieur Heller, quant à lui, était aux anges. Assis sur son fauteuil, il admirait les beautés qui dansaient de façon si provocante, si proche de lui et pourtant inaccessibles.
Le jeune patron, aimé de ses employés, ne s'était vraiment pas attendu à une telle surprise pour son anniversaire. Il savait que sa réputation d'homme à femmes n'était plus à faire. Oui, il ne trouvait pas dans le monde une œuvre d'art plus belle que le corps féminin, qui représentait pour lui tous les talents divins du créateur. Mais jamais il n'aurait pensé que son meilleur ami et collègue irait jusqu'à lui offrir une soirée privée dans un night club. Sa venue ici s'était révélée également très surprenante. Pour être sûrs que leur patron ne devinerait rien, les employés de l'entreprise lui avaient bandé les yeux, ne lui permettant d'en retrouver l'usage qu'au démarrage de la musique.
Immédiatement, les yeux du dit patron fûrent attirés par l'une des femmes devant lui. Elle se situait au centre de la piste, et portait une tenue verte émeraude. Il était vraiment subjugué par tant de grâce. Son meilleur ami ne manqua pas le regard qu'il jetait à Lux, aussi ne se priva t-il pas de commentaires.
« Jolie n'est pas ? Elle te plait ?
-Elle est fascinante, dit monsieur Heller, sincère. Je vois que vous avez tout fait pour que je la remarque…
-Qu'est ce qui te fait dire ça, demanda innocemment l'investigateur de cette mascarade ?
-Oh Blaise arrête ! Elle est tout devant, et sa tenue est verte !
- Bon j'avoue tout. Elle s'appelle Lux. Je savais qu'elle te plairait. Et comme je voulais un anniversaire mémorable pour mon meilleur ami… En plus elle est très réputée dans le métier pour son talent, mais également parce qu'elle ne refuse rien … ajouta Blaise avec un air taquin.
-Lux…
-Alors Drago tu es heureux ? Tu déteste toujours le monde moldu ?
- J'avoue qu'il n'y a pas que des désavantages… » Répliqua Drago en s'enfonçant dans son fauteuil.
Il est vrai qu'il y a deux ans, jamais Drago n'aurait pensé qu'il vivrait de façon moldu. Même si à l'époque l'idée d'être le bras droit de Voldemort ne l'enchantait pas vraiment, il restait tout de même un Malefoy, avec les mêmes convictions que son père Mais après la mort de ce dernier, il avait vite compris qu'il faudrait abandonner tout ce qui faisait sa vie. Le monde sorcier était en ruine et Poudlard, le lieu ou s'était déroulé le combat, détruit. Drago avait profité du fait que tout devait être reconstruit pour s'enfuir avec Blaise. Lui, si fière de son nom, avait due le changer pour le nom d'un moldu qui avait eut le malheur de croiser sa route, un certain monsieur Heller. Il avait également repris une entreprise de pyrotechnie, alors en ruine, pour en faire cette agence maintenant si réputée. Cela lui avait pris un an. Mais aujourd'hui il avait trouvé sa place dans le monde moldu, et malgré les préjugés qu'il avait eu au départ, il était bien obligé d'admettre qu'il se plaisait dans sa nouvelle vie, et qu'il ne voudrait peut être pas revendiquer son héritage une fois le monde sorcier remis de ces cendres. De toute façon, avec le passé mouvementé de sa famille, pratiquement entièrement constituée de mangemorts, il n'aurait que des problèmes.
« Vraiment pas. » Murmura-t-il en observant encore et toujours les courbes parfaites de Lux.
Jamais il n'aurait cru rencontrer pareil femme un jour. Elle possédait vraiment le plus attirant des corps qu'il n'avait jamais vus, et il en avait vus beaucoup au cours de sa vie. Déjà très séduisant à Poudlard, il n'avait en rien perdu son pouvoir de séduction. La blancheur de sa peau le rendant comme irréel, la blondeur si particulière de ces cheveux qui attirait les regards féminins sur sa personne, la silhouette plus qu'avantageuse que lui avait façonné le quiditch, mais aussi et surtout ses yeux aciers qui n'exprimait jamais aucunes émotions, aucunes faiblesses, et qui de part leurs profondeurs savait si bien capturer l'attention de ses proies.
Ce regard qui aujourd'hui fixait avec désir cette femme. Ma proie, songea t-il alors qu'un sourire carnassier se dessinait sur son angélique visage.
Oui, elle avait définitivement captivé son attention. Elle possédait un ventre plat, et des jambes longues et fines. Son costume, composé d'un soutien-gorge vert émeraude et d'un string de même couleur orné d'un voile qui recouvrait ses jambes jusqu'à mis cuisses, laissait deviner des formes harmonieuses. Parfaite. Tout son être était une invitation au pécher, et Drago brulait d'y répondre.
Ce n'était pas la première fois qu'il allait dans ce genre d'endroits. Il adorait le goût d'interdit que dégageaient les danseuses. Si présentes, si proches, si sensuelles, et si inaccessibles.
Il ne comptait même plus le nombre de musique sur lesquelles Lux dansait, et pas une fois son regard ne se posa sur une autre femme. Non, il n'y avait qu'elle. Elle, et ses longs cheveux lisses laissés libres, qui cascadaient dans son dos et accentuaient chacun de ses mouvements, rendant sa danse encore plus envoutante.
Il se mit alors à observer son visage. Elle avait les traits fins, harmonieux. Mais, ce qui frappa le plus Drago fut la tristesse que dégageait celui-ci, bien visible malgré la distance.
Cela ne fit que renforcer son intérêt pour la jeune femme. Il se rappelait l'époque ou il s'empêchait de laisser paraître ses émotions, cachant sa propre tristesse sous une expression froide et hautaine, sous ses sarcasmes. Son père lui avait toujours répété que les sentiments n'étaient que faiblesse. Encore aujourd'hui, il lui était difficile de vaincre cette habitude tenace. Merci Lucius, songea-t-il avec sarcasme, se refusant à designer cet homme par l'appellation paternelle.
Il avait de la peine pour elle, ne se rappelant que trop bien à quel points sa vie était malheureuse et solitaire durant sa jeunesse, qu'elle même avait peut-être eu heureuse. Que lui était-il arrivé pour que son visage reflète ce que le sien aurait due renvoyer durant son adolescence ? Sans doute ne le saurait-il jamais.
« Dray ? La musique est finie. Vu la façon dont tu regardais Lux je ne te demande pas si je dois la faire venir ? Demanda Blaise, toujours aussi enclin à la taquinerie.
- Quoi ? Euh… Oui, bien sur. Fais la venir, répondit le blond en sortant de ses troublantes pensées. »
