Bonjour, bonsoir ! Comment ça va ? Cela fait un long, très long moment que j'avais envie d'écrire cette histoire. Depuis la fin des Elèves de Raimon en fait. Pour ceux qui ne connaitraient pas, pas de problème. Techniquement, même si c'est une suite, c'est exactement comme la série Inazuma Eleven Go : vous n'avez pas besoin d'avoir lu les Elèves de Raimon pour lire cette histoire.
Bon, sinon, concernant l'histoire... déjà, c'est du grand n'importe quoi, donc ne cherchez pas de logique.
Cette histoire se concentre (pour l'instant) surtout sur Arion, Victor et Riccardo (ah oui ! je vous ai dit que j'utiliserai les noms français ?... ben maintenant vous le savez). Il y a également des personnages de Inazuma Eleven Go Chrono Stone mais pas Galaxy (parce que je n'ai pas regardé Galaxy, tout simplement). Et l'histoire se passe juste après Chrono Stone (ça vous vous en rendrez compte rapidement).
Bref, c'est tout ce que j'ai à dire pour le moment donc j'arrête de vous agacer maintenant. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture (en espérant que cette histoire vous plaise) !
Dernière petite information : je ne possède (évidemment) pas Inazuma Eleven (Go, etc. inclus), et cela vaut pour toute l'histoire.
Chapitre 1
La bonne idée du coach
Arion n'y comprenait rien. Certes, on lui disait souvent qu'il était à l'ouest parce qu'il ne pensait qu'au football mais cette fois-ci, même en faisant des efforts pour se concentrer, il n'y comprenait rien.
Pourquoi les Raimon se retrouvaient-ils tous dans la salle qui servait de réunion à l'équipe de football du collège ? Enfin, les Raimon plus quelques personnes : Bailong et Fei. D'ailleurs pourquoi Fei était-il là ? Ne devait-il pas être dans le futur, avec sa mère, son père et ses nouveaux amis (enfin, ses anciens amis ? Arion n'avait jamais bien compris cette histoire de mémoire effacée...) ?
Personne n'avait la moindre idée de ce qui allait être dit. Arion avait questionné Riccardo et Victor à ce sujet et tous les deux ignoraient pourquoi le coach Evans les avait convoqués ici. Fei non plus n'en savait rien, tout comme Bailong. Apparemment l'annonce qui serait faite était un mystère complet pour tout le monde. Pourtant cela devait être important, parce qu'il y avait bien du monde au niveau des adultes. Les coachs Evans et Sharp étaient là, comme M. Blaze, M. Travis et Mme Hills.
De quoi allaient-ils parler ? D'une nouvelle tactique ? Un nouveau membre ? À moins qu'il y ait encore un problème ?
« Tout le monde est là ? demanda Jude Sharp alors que les retardataires prenaient place dans les derniers sièges disponibles. Bien, je peux donc commencer. Vous n'êtes pas sans savoir que cette année a été très particulière pour vous, avec toutes ces histoires de voyage dans le temps et de monde à sauver.
— C'est le moins qu'on puisse dire... marmonna Michael.
— De ce fait, même si le destin du monde était en jeu, vous avez mis vos études en péril. Cela est inamissible et en tant que coachs de Raimon, nous en prenons la responsabilité. Surtout Mark, en fait – non pas qu'il soit vraiment responsable mais comme il attire les problèmes, généralement on prétend que c'est sa faute.
— Hein ? fut l'intervention très éloquente de ce dernier.
— Laisse tomber, Mark. Je disais donc que nous en prenons la responsabilité. Il est donc de notre devoir de vous remettre à niveau, afin que vous soyez prêts l'année prochaine, lors de votre rentrée. Nous avons donc eu l'idée de vous donner des cours particuliers, même si nous ne sommes absolument pas professeurs et que nous n'avons jamais reçu la moindre formation en lien. »
Alors pourquoi voulaient-ils leur donner des cours s'ils n'étaient pas faits pour ça ? Pour être certains que les Raimons ratent leur année scolaire ?
« Pff, ça n'a aucun sens, dit Victor en croisant les bras, tandis que les footballeurs juniors hochèrent la tête, bien d'accord avec lui – pour une fois qu'ils étaient d'accord avec Victor...
— Je vais faire comme si je n'avais rien entendu. Nous passerons donc les prochaines semaines à vous remettre au niveau, continua M. Sharp. Vous aurez donc l'obligation de vous rendre ici, tous les matins sauf le week-end évidemment. Nous nous servirons de cette salle comme salle de classe, notamment parce que son écran nous servira de tableau et que les autre salles ne sont pas adaptées.
— Euh... mais on n'est pas censé faire autre chose comme... je ne sais pas, aller en cours à la place ? demanda Gabriel. Après tout, l'année scolaire n'est pas finie... c'est illogique !
— Tu as dit quelque chose, Garcia ? »
Le ton sec du coach Sharp dissuada Gabriel de répéter sa question, tandis qu'il se ratatina sur son siège, dans l'espoir que les verres du coach cessent de le fixer ainsi. Dès que ce fut le cas, il donna une tape à l'arrière de la tête d'Aitor – qui ricanait – en lui jetant un regard noir.
« Je crois que c'est tout pour le moment, conclua M. Sharp. Nous vous donnerons plus d'explications concernant ces cours particuliers plus tard. Des questions ? »
Une seule main se leva : celle de Fei.
« Oui, Rune ?
— Euh... Je comprends où vous voulez en venir, coach mais... pourquoi je suis là, moi ? »
C'était une bonne question ça. Une question que se posait tout le monde : en quoi Fei était-il concerné par toute cette histoire ?
Jude Sharp ne répondit pas, tournant la tête à la recherche d'autres mains levées.
« Des questions ? » répéta-t-il.
Alors que Fei, attristé d'avoir été ainsi ignoré, dû être réconforté par Arion, Victor et Bailong se regardèrent silencieusement, avant que ce dernier ne lève la main à son tour.
« De même que pour Fei, pourquoi je suis là? demanda Bailong.
— Je disais donc... des questions ? Pertinentes, de préférence. »
Là, clairement, M. Sharp se moquait d'eux.
Bailong serra des poings. D'où sa question n'était pas pertinente ? On lui disait de se pointer ici, pour au final parler de quelque chose qui ne le concernait pas ? Il n'était pas un élève de Raimon ! On se moquait de lui ou quoi ? S'il envoyait un Ouragan Opalin sur le coach Sharp, sa question deviendrait-elle pertinente ?
Personne d'autre n'avait de question. Non pas parce que tout semblait logique mais plutôt l'inverse : tout cela était tellement bizarre qu'il était impossible de choisir une bonne question à poser, parmi des dizaines.
Certes, cette année fut particulièrement agitée. Entre la Route du Sacre, les voyages dans le temps, l'El Dorado et les membres de la Génération de la Seconde Phase, tout ne fut pas simple. Autant dire que les cours avaient été assez délaissés. Sauf que maintenant que tout était revenu à la normale, au lieu de faire selon le plan de M. Sharp, ne suffisait-il pas de remonter dans le temps pour que les Raimon puissent suivre les cours qu'ils avaient raté ?
Puis... pourquoi y avait-il Fei avec eux ? Il n'était même pas de leur époque ou de leur collège... étudiait-on de la même manière dans le futur ? De même pour Bailong : il n'était pas un élève de Raimon. En fait, personne ne saurait dire où il étudiait ou même s'il allait à l'école – après tout, il passait tellement de temps à s'entrainer qu'il semblait impossible de croire qu'il soit capable de faire autre chose que ça. Était-il là parce qu'il avait voyagé dans le temps avec eux ? C'était à peine un miracle que Sor ou Goldie ne soient pas là eux aussi... ou Zanark.
« Tu y comprends quelque chose toi ? demanda Gabriel à Riccardo lorsqu'on leur permit de quitter la salle de réunion.
— Non, déclara le stratège. Il n'y a probablement rien à comprendre.
— Tu as sans doute raison. Je sais que nous avons des coachs extravagants mais là ils font forts. Ils sont devenus fou ou quoi ?
— Tu devrais le dire plus fort, Gabi. Pour que le coach Sharp t'entende. »
Gabriel serra des dents alors il foudroya du regard Aitor, apparu à ses côtés avec un air innocent et serein.
« Depuis combien de temps tu es là, toi ?
— Juste depuis que tu as dit que les coachs étaient idiots.
— Tais-toi, ils pourraient t'entendre ! En plus je n'ai jamais dit ça. Tu veux m'attirer des ennuis ou quoi ?
— C'est le but.
— Q-quoi ? »
Riccardo les regarda se chamailler – enfin, surtout Gabriel – quelques instants avant de regarder autour de lui. Il ne voyait ni Arion ni Victor dans les parages. Tant pis, il leur demanderait leur avis sur toute cette histoire demain.
. . .
« Bonjour Victor ! »
Victor soupira. Arion ne pouvait donc pas s'empêcher d'être enthousiasme si tôt le matin ? En plus, lui et sa sale manie de crier sans même s'en rendre compte lui cassait les oreilles, surtout à une telle heure.
« C'est ça, bonjour, répondit-il sans entrain. Bon, on y va ?
— Attends, je vais juste dire au revoir à Spotter. »
Victor regarda son ami dire au revoir à son chien, celui-ci toujours allongé devant sa niche – et ne semblant pas être très intéressé par ce que son maitre lui disait. Comme quoi même le chien n'avait pas de respect pour Arion... –, avant qu'ils ne puissent quitter la Résidence Windsor pour se rendre à Raimon.
C'était devenu une habitude chez eux, depuis qu'ils avaient découvert qu'ils pouvaient emprunter le même chemin pour s'y rendre. Parfois Riccardo les accompagnait, mais les retrouvait généralement devant le collège : il habitait à l'ouest de Raimon et n'avait donc pas d'intérêt à les rejoindre plus loin.
« Je t'ai envoyé un message sur iPiplet hier soir, informa Arion alors qu'ils marchaient, mais tu ne m'as pas répondu... pourquoi ? J'ai dit quelque chose de mal ? »
Arion prit un air désemparé.
« Oh, est-ce que tu m'en veux ? Tu ne vas pas mettre fin à notre amitié, n'est-ce pas ?
— Bien sûr que non, débile, râla Victor. J'étais avec mon frère, à l'hôpital. Je n'ai pas allumé une seule fois mon portable donc c'est normal que je ne t'ai pas répondu. En plus, quand j'ai vu ton message, il était trop tard pour te répondre.
— Ah, ouf ! s'exclama Arion en changeant radicalement d'attitude, souriant – ce qui fit que Victor se demanda s'il était bipolaire. Je craignais que tu sois fâché !
— Pff, pourquoi serais-je fâché ? Tu n'as rien fait pour m'irriter. Enfin, pour l'instant.
— Attends, tu disais que tu étais à l'hôpital ? As-tu croisé Sol par hasard ?
— Non. Pour ta gouverne, je ne croise pas toutes TES connaissances à l'hôpital.
— Ah, c'est dommage... Et sinon, Vladimir va bien ?
— Ouais, ouais, il va bien. »
Ils continuèrent ainsi à discuter de tout et de rien jusqu'à arriver près du terrain de la rivière, juste avant de traverser la gare. À leur grande surprise, ils croisèrent quelqu'un en chemin qu'ils connaissaient. Un garçon portant l'uniforme de Raimon, dos à eux, de leur âge, avec des cheveux blancs.
« Bailong ? appela Victor, étonné. Qu'est-ce que tu fais là ?
— Ah tiens, Victor et Arion. Vous vous rendez à Raimon ? demanda Bailong en se retournant pour leur faire face.
— Bien sûr, répondit Arion en souriant. On ne va pas sécher les cours, tout de même. »
Bailong et Victor ne purent s'empêcher de se moquer : c'était à se demander si Arion savait ce que cela voulait dire de ''sécher les cours''.
« Et toi ? continua Arion. Tu vas aussi à Raimon ?
— C'est ça. J'ai besoin d'aller voir les coachs pour tirer cette histoire au clair.
— Quelle histoire ?
— Ces cours particuliers. Je ne suis pas élève à Raimon et je n'ai nullement l'intention de rester.
— Il est peu probable que le coach Sharp t'écoute, avertit Victor.
— Ça, ce n'est pas mon problème. En fait, c'est bien pour ça que je daigne me lever si tôt le matin : il m'écoutera, de gré ou de force. Un Ouragan Opalin devrait le convaincre. »
Si ces mots étaient prononcés par quelqu'un d'autre, Victor pourrait s'inquiéter mais venant de la part de Bailong, c'était tout à fait normal – les envies de meurtre, tout ça... c'était un classique chez Bailong.
Comme il fut tout à fait prévisible qu'Arion ait soudainement une ''brillante idée'' et propose à Bailong qu'ils fassent le chemin ensemble. Étonnamment, Bailong accepta et tous les trois arrivèrent à Raimon quelques minutes après.
Riccardo les attendait devant le portail, adossé à un mur avec un casque sur les oreilles et les yeux fermés.
« Salut Riccardo ! s'exclama Arion, sans que le virtuose ne réagisse. Riccardo ?
— Arion, il ne peut pas t'entendre puisqu'il écoute de la musique, fit remarquer Victor.
— Ah oui, c'est vrai ! J'avais oublié, ha, ha...
— Pff... »
Ainsi, Arion se positionna devant Riccardo et fit de grands gestes avec les mains pour attirer son attention, comme s'il n'avait pas compris qu'il n'y avait aucune chance que Riccardo le remarque de cette manière. Par contre, tous les passants le remarquaient, et le regardaient comme s'il était fou. Heureusement que le ridicule ne tuait pas.
Victor se décida à mettre fin au massacre en se contentant de claquer des doigts devant le visage de Riccardo. Comme par magie, celui-ci ouvrit les yeux et retira son casque, le mettant autour de son cou.
« Salut. Tiens, Bailong est avec vous ?
— Ouais, on l'a croisé en chemin, expliqua Victor.
— Tu écoutais quoi, Riccardo ? demanda Arion, curieux.
— Le Concerto pour violon en ré majeur, op. 35 de Piotr Ilitch Tchaïkovski. »
Arion cligna des yeux.
« Le concert de violon quoi de Piotr Letchi qui ?
— Le Concerto pour violon en ré majeur, op. 35 de Piotr Ilitch Tchaïkovski, répéta Riccardo.
— Euh...
— Laisse tomber, Arion, dit Victor. À ce rythme-là, on va finir par être en retard. »
Bailong et Riccardo étant d'accord avec lui, Arion ne put qu'abandonner sa tentative de comprendre le nom du morceau qu'écoutait Riccardo et tous les quatre se dirigèrent vers le local du club de football.
La première chose qu'ils remarquèrent en entrant dans le hall du club de football fut, en dehors de tous les Raimon déjà présents, Fei qui criait. Il était trainé de force à l'intérieur par une jeune fille portant un bandeau orange.
« Goldie ? appela Arion. Qu'est-ce que tu fais là ?
— Oh, salut Arion ! s'exclama gaiement la jeune fille.
— Et nous ? on compte pour du beurre ? marmonna Bailong en fronçant les sourcils. Malpolie...
— Je suis venue m'assurer que Fei aille en cours, continua Goldie en ignorant Bailong.
— Mais je ne suis jamais allé à l'école de ma vie ! protesta Fei.
— Cela veut dire que tu es analphabète ? demanda Aitor, avant de se prendre une claque derrière la tête donnée par Gabriel.
— Justement ! rétorqua Goldie en souriant. Raison de plus pour que tu sois là, Fei. »
Fei soupira avant de se tourner vers Arion, le regardant d'un air désemparé.
« Arion, aide-moi ! Je n'ai rien à voir avec cette histoire de cours de rattrapages.
— Bienvenu dans le club, dit Bailong.
— Je ne sais même pas ce qu'est un cours de rattrapage. En plus, ce n'est même pas mon époque !
— Rune ! Encore à te plaindre ? »
Fei se raidit – comme beaucoup d'autre, tel que Gabriel – quand la voix du coach Sharp résonna tandis que celui-ci apparut, sortant de la salle de réunion. Le silence se fit aussitôt.
« Bon, je vois que vous êtes à l'heure, dit M. Sharp en scrutant la salle. Bien, entrez. Les cours vont bientôt commencer. »
Ce fut en trainant les pieds que les Raimons (plus Bailong, Goldie et Fei) pénétrèrent dans la salle.
M. Hillman se trouvait à l'intérieur, devant l'écran géant et un bureau (qui n'était pas là avant), tout comme M. Travis. M. Sharp se plaça à leurs côtés pendant que les élèves s'assirent. Une fois que tout le monde fut installé, il prit la parole :
« Aujourd'hui, vous aurez trois cours : celui de Mathématique avec M. Hillman, le cours d'Histoire-Géographie avec M. Travis et le cours de Philosophie dont je me charge.
—Parce qu'ils sont professeurs ceux-là ? se demandèrent intérieurs beaucoup. Et depuis quand on a des cours de philosophie, nous ?
— J'espère que vous n'avez pas oublié votre matériel pour votre premier cours, celui de mathématiques.
— Mais on ne savait même pas qu'on avait cours de maths ! rétorquèrent silencieusement les élèves.
— Nous nous retrouverons ici en début d'après-midi, termina M. Sharp. Puis vous finirez avec le cours de M. Travis. Bon travail à tous. »
Plus par politesse que par sincérité, les élèves le remercièrent tandis que M. Sharp et M. Travis partirent, les laissant avec M. Hillman.
Des murmures commencèrent à se faire entendre, chacun se demandant comment le cours allait se passer. Ou alors on se questionnait à propos de M. Hillman qui restait debout, immobile, les bras croisés et aussi muet qu'une carpe. S'était-il changé en statue ?
« Ben alors ? il s'est endormi ou quoi ? »
Arion sursauta, attirant l'attention de Victor et Riccardo à sa droite.
« Jade ! s'exclama-t-il en voyant la manageuse assise à sa gauche. Que fais-tu là ?
— Nous aussi nous sommes concernées par l'annonce du coach Sharp. Tu as oublié que nous étions là, Arion ? demanda une voix juste à côté que de Jade, qu'il reconnut aussitôt.
— Skie ! »
Arion se pencha en avant et vit, à côté de Skie, Rosie avec son inséparable appareil photo.
« Vous êtes toutes les trois-là. Je ne savais pas que vous seriez en cours avec nous.
— Pourquoi ? répliqua alors Jade. On ne voyageait pas dans le temps avec vous, peut-être ?
— S-si, si ! Ce n'est pas ce que je voulais dire.
— Alors que voulais-tu dire ?
— Euh... je ne sais plus. »
Jade sourit comme si elle venait de remporter une victoire. Arion, lui, était penaud. Il se tourna vers Victor, assis à sa droite.
« Qu'est-ce que je voulais dire ?
— Comment veux-tu que je le sache ? grommela Victor. Demande ça à quelqu'un d'autre. »
Presqu'aussitôt un fort bruit sourd résonna, faisant sursauter les élèves. C'était M. Hillman qui venait de taper du pied contre le sol.
« Eh bien ! Vous êtes venus ici pour discuter ou travailler ? demanda-t-il d'une voix sévère. Cela fait dix minutes que j'attends que vous fassiez silence. »
C'était à peine une exagération : même pas deux minutes étaient passées depuis que M. Sharp et M. Travis étaient partis et que les Raimon bavardaient.
« Allez, réveillez-vous ! s'exclama M. Hillman, tapant dans ses mains. Vous pensez que ce cours de mathématique se fera tout seul ? Sortez vos affaires et ouvrez grands vos oreilles ! »
Entre Riccardo et Aitor, Gabriel soupira. Il sentait que ce cours de mathématique allait être long...
. . .
Gabriel eut raison : le cours de M. Hillman fut long, très long. Cela se remarqua quand la moitié de la classe se réveilla lorsque la sonnerie de onze heure retentie. M. Hillman, plongé dans de longues et profondes explications – que peu écoutaient – ne s'en rendit même pas compte. Ce fut Riccardo, en tant qu'élève consciencieux – et surtout dernier à sortir –, qui l'informa que tout le monde était parti.
Dès que Riccardo sortit de la salle de réunion, Gabriel s'empressa de le forcer à rejoindre la cafétéria le plus vite possible, ne désirant pas s'attarder ici. Il n'était d'ailleurs pas le seul.
« C'était vraiment du grand n'importe quoi ! râla Michael en déposant son plateau sur la table.
— Même si j'utiliserai une appellation différente, je ne peux qu'être de ton avis cher camarade, approuva Eugène.
— Si même toi tu n'as rien compris au cours je crois que c'est sans espoir, maugréa Adé en soupirant.
— Pas étonnant qu'il soit coach de football et pas prof de math ! ajouta Michael. On pige rien à ce qu'il raconte !
— Woah, Michael semble énervé, dit Arion alors qu'il rejoignait JP et Victor. Moi non plus je n'ai rien compris au cours, et vous ?
— Rien du tout, déclara piteusement JP tandis que Victor secoua la tête sans rien dire. Je me demande s'il y a vraiment quelqu'un qui suivait le cours...
— Parce que vous appelez ça un cours ? dit Jade en prenant place à leur table. Je dirai plutôt que c'était un somnifère audio.
— Jade, il ne faut pas parler ainsi, sermonna Skie. Ce n'est pas si simple d'être professeur.
— Oh je n'en doute pas ! surtout quand on n'a pas les compétences requises pour enseigner.
— Tu exagères. Il doit bien y avoir quelqu'un qui a compris le cours tout de même. »
Pourtant, en jetant un simple coup d'œil aux Raimons présents dans la cafétéria, seules deux hypothèses étaient possibles : soient le cours fut incompréhensif, soit les Raimons étaient vraiment très idiots à force de se prendre des ballons dans la tête tous les deux maths. Mais comme les manageuses ne jouaient pas au football, cette deuxième hypothèse s'avérait fausse – sauf dans le cas d'Arion, mais c'était justement une exception...
« Il faudrait demander à Riccardo, clama Arion. Il doit être fort en math.
— Ah bon ? Comment sais-tu ça, Arion ?
— Je n'en suis pas certain mais ça parait logique. Riccardo semble doué en tout. »
Ce n'était pas vraiment un argument mais personne ne voulait perdre son temps à le dire à Arion en partant dans de longues et interminables explications – que de toute manière il ne retiendrait pas.
« Bailong aussi pourrait avoir compris, ajouta Victor. Il est très intelligent.
— Vraiment ? s'étonna Jade. On ne dirait pas.
— HÉ ! J'AI ENTENDU ! »
Bailong, de l'autre côté de la cafétéria, se leva, l'air furieux. Jade sourit.
« Tiens, il a une bonne ouïe celui-là, taquina-t-elle.
— Jade, il vaudrait mieux ne pas chercher les ennuis, avertit Skie, inquiète.
— Ne t'en fais pas, Skie. Qu'est-ce qu'il va faire ? M'envoyez un ballon de football ?
— Jade !
— D'accord, d'accord ! J'arrête. Rassurée ? »
Le reste de la pause de midi se déroula sans problèmes et arriva l'heure maudite où il fallut retourner dans la salle de réunion pour un cours de philosophie avec M. Sharp. Autant dire que personne n'était vraiment pressé de s'y rendre, sauf pour une exception des plus inattendues : Fei.
« Je croyais que tu ne voulais pas être ici, demanda Arion, perplexe.
— Je sais mais j'avais tort, dit Fei avec un grand sourire. J'admets qu'il y a beaucoup de choses que je ne comprenais pas... »
Aitor s'apprêtait à dire quelque chose mais Gabriel le fit taire avant qu'il ne puisse parler.
« Mais dans l'ensemble c'est fantastique d'aller en cours, poursuivit Fei. Vous ne trouvez pas ça extrêmement intéressant ?
— Les cours... intéressants ? répéta Michael. Tu as dû te cogner la tête quelque part, toi ! Tu racontes n'importe quoi. Encore pire qu'Arion.
— Il t'a contaminé, c'est ça ? plaisanta Aitor.
— Ne les écoute pas, intervenu Gabriel. Tant mieux si tu aimes apprendre. Je suis certain que beaucoup souhaiteraient être dans ton cas. »
Cela permettrait de trouver les cours intéressants et de ne pas mourir d'ennui par exemple. En parlant de mourir d'ennui, le cours de philosophie allait commencer.
Sauf qu'à la surprise générale, M. Sharp n'était pas là. En fait, il n'y avait personne dans la salle. Peut-être qu'il était en retard, tout simplement ? Cette idée paraissait étrange mais c'était la plus plausible donc les élèves attendirent et attendirent et attendirent...
Sauf qu'après une vingtaine de minutes sans M. Sharp en vue, certains en eurent assez et quittèrent la salle à la recherche de leur professeur. Ils ne virent donc pas que quelqu'un arriva dans la salle, annonçant un message de la part de M. Sharp qui disait qu'il ne pouvait pas leur faire cours. Pour quelle raison ? Ça par contre, ce n'était pas précisé.
« C'est l'hôpital qui se fout de la charité ou quoi ? râla – encore – Michael. D'abord il nous dit d'être présents et maintenant, c'est lui qui est absent ?
— Euh... Tu es sûr que tu veux te plaindre qu'on ait pas cours de philo ? demanda Adé.
— Mmh... mouais, non, tu dois avoir raison. C'est très bien comme ça, en fait. »
Ils n'allaient pas se plaindre de ne pas avoir cours, tout de même. Ils n'avaient donc affaire qu'à une chose terrible : l'ennui. Arion eut alors l'ingénieuse idée de proposer de faire un match de football en attendant et, soudainement, l'ennui ne semblait une épreuve si terrible aux yeux des élèves. Après tout, même si Arion ne jurait que par le football, ce n'était pas le cas de tout le monde. Alors faire une partie de football avant de reprendre les cours n'était pas très ingénieux, surtout que de toute manière ils s'entraineraient juste après...
. . .
Le cours de M. Travis fut le seul cours à peu près normal de la journée. Apparemment, pendant une période de sa vie, M. Travis avait vraiment été instituteur donc cela expliquait qu'il enseigne un peu mieux que M. Hillman. Le cours était toujours ennuyeux, certes, mais tout de même plus logique et simple à comprendre.
Même s'il y eu quelques moments d'égarements...
« M. Travis ?
— Oui, Cazador ?
— Pourquoi vous portez une moustache en plus d'une barbe ? Elle est encore plus ridicule que celle de Végéta dans Dragon Ball GT.
— Aitor ! Cela ne va pas de parler ainsi à un professeur ?
— Mais enfin, Gabi... c'est toi qui m'as dit que cette moustache n'allait pas du tout à M. Travis.
— Q-Quoi ? Je n'ai jamais dit ça !
— Qu'avez-vous dit à propos de ma moustache, Garcia ?
— R-rien monsieur, je le jure ! »
Même si ce cours fut plus divertissant que celui de maths, cela n'empêcha pas tout le monde – excepté Fei – d'être content que cela prenne fin.
Alors sans surprise, lors de l'entrainement du soir, quand le coach Evans leur demanda comment s'étaient passés les cours, ils répondirent avec la plus grande sincérité du monde :
« Vous êtes sûr que M. Hillman a le droit d'être prof ?
— Il est passé où, le coach Sharp ? Il devait nous faire cours de philo. Enfin, c'est peut-être une bonne chose qu'il ne soit pas là mais bon...
— On est pas un peu trop jeune pour faire de la philosophie ?
— On peut emmener un oreiller en classe ? J'aimerais bien dormir durant le cours de math.
— M. Travis ne pourrait pas nous faire cours pour toutes nos matières ? »
M. Evans, loin de s'inquiéter, rit de ces commentaires, mettant ça sur le compte du fait que c'était normal que les élèves n'aiment pas particulièrement leurs cours, surtout au début. Les Raimon abandonnèrent rapidement l'idée de partager leur détresse à leur coach : à parier, il devait trouver l'idée du coach Sharp géniale – parce qu'il ne remettait jamais en doute l'intelligence de son ami.
Ainsi, le soir venu, le problème de ''la bonne idée du coach Sharp'' n'était toujours pas réglé. Avant de se séparer pour rentrer dans leurs domiciles respectifs, dans le hall du club, les Raimons s'étaient rassemblés autour d'Arion – il était capitaine : il assumait et prenait ses responsabilités ! sinon à quoi ça servait un capitaine, franchement ? – afin qu'il trouve une solution à la situation actuelle calamiteuse.
« Arion, tu dois en parler au coach ! s'exclama Subaru. On ne va jamais tenir à ce rythme.
— Je suis bien d'accord, approuva Adé. Déjà que les cours normaux, ce n'était pas de la tarte... là c'est impossible.
— Euh... je... commença Arion.
— Tu as intérêt à faire quelque chose, Arion ! insista Michael. Je n'arrive pas à croire que je dis ça mais... je préférais aller en cours comme avant.
— Avec des cours pareils, on va jamais réussir à rattraper quelconque cours, continua Eugène.
— D-d'accord mais...
— Si on peut appeler ça des cours... ajouta Gabriel.
— Alors, Arion ? Tu vas faire quelque chose ?
— Je te préviens, si tu ne fais rien...
— M-mais...
— Tu veux ruiner nos études ?
— N-non !
— Alors va parler au coach ! »
Le pauvre Arion, pratiquement harcelé, ne parvenait pas à en placer une. Jusqu'à ce que l'attaquant vedette de Raimon se place à ses côtés, l'agacement visible sur son visage.
« Et si vous la boucliez deux minutes ? intervenu Victor, faisant taire tout le monde. Peut-être qu'Arion pourrait parler, vous ne pensez pas ? »
Plus personne n'osa prendre la parole, ne voulant pas subir les foudres de Victor. Celui-ci, satisfait, regarda Arion. Ce dernier sembla comprendre le message et, bien qu'étant assez mal à l'aise de toute l'attention qu'il recevait, reprit la parole :
« Écoutez ! Je sais que la situation ne vous plait pas et je dois admettre que moi-même j'ai du mal à comprendre pourquoi le coach Sharp veut qu'on suive ces cours particuliers... mais ce n'est pas une raison pour abandonner si rapidement ! »
De nombreux soupirs se firent entendre.
« Je savais qu'il dirait ça... gémit Adé.
— Il fallait s'y attendre... souffla Eugène.
— Pourquoi c'est lui le capitaine déjà ? marmonna Michael.
— Arrêtez de vous plaindre comme des enfants de cinq ans ! réprimanda Victor, les faisant sursauter. Et écoutez, au lieu de parler pour rien. C'est clair ?
— O-oui...
— Bien. Vas-y Arion, continue.
— M-merci, Victor. Les amis ! C'est vrai que tout cela est assez déroutant mais nous devrions laisser au moins une chance à l'idée du coach Sharp. Peut-être que ça va nous plaire, au final ?
— Je suis d'accord avec toi ! approuva Ryoma avec enthousiasme. C'est juste un défi à relever. En plus, j'ai beaucoup aimé faire la sieste ce matin ! Je n'ai jamais eu un cours aussi bien et original.
— À la base, c'était un cours de math... fit remarquer Gabriel.
— Ah bon ? Ha, ha ! Je devais vraiment dormir profondément pour ne pas l'avoir vu !
— Arg, arrêtez votre cirque ! intervenu Michael. Ouvrez un peu les yeux ! Vous êtes les seuls que ces cours débiles ne dérangent pas.
— Tu crois vraiment ça ? rétorqua tranquillement Riccardo. Bien, faisons un vote. Qui n'est pas dérangé par les cours de rattrapages organisés du coach Sharp ? »
Sans surprise, Victor leva la main : il était pratiquement toujours de l'avis d'Arion, même quand il savait pertinemment que celui-ci semblait faire n'importe quoi. Riccardo leva aussi la main, tout comme Ryoma, Samguk, Aitor et Lucien – notamment parce que ce dernier était plein de bonne volonté. Skie aussi leva la main, de même que Rosie – elle était maintenant dans la même classe que Riccardo, alors elle ne pouvait qu'être ravie de ces cours.
Les derniers à lever leurs mains furent Goldie et surtout Fei, qui s'exclama :
« Personnellement, même si c'est la première fois que je suis des cours, je trouve que c'est très enrichissant. J'ai du mal à croire qu'on puisse trouver ça ennuyeux ou inutile.
— T'en fais pas tu ne vas pas tarder à changer d'avis, assura Michael. Bon, du coup, qu'est-ce qu'on fait ?
— Faisons comme propose Arion, dit Riccardo. Laissons une chance au plan du coach Sharp. Si vraiment cela ne fonctionne pas, nous agirons en conséquence. Qu'en dites-vous ? »
Les élèves se regardèrent.
« Mouais, ça devrait faire l'affaire pour l'instant, répondit Gabriel. Je suis prêt à faire un effort. Et vous les gars ?
— On va essayer... accepta Adé en soupirant.
— Cela ne devrait pas être bien dur, dit Eugène.
— Puisque tout le monde est d'accord, je n'ai pas vraiment le choix, j'imagine... grommela Michael.
— Bien sûr que tu as le choix, déclara Riccardo.
— Ouais, ouais, c'est ça. Bon on fait comme vous le dites. Mais au moindre problème, vous vous en occupez.
— Pas de problème. Arion ? »
Le capitaine de Raimon hocha la tête, souriant.
« Je suis sûr que tout se passera bien ! » assura-t-il.
Soupir général. Arion était beaucoup trop optimiste.
Le soir venu, sur iPiplet...
Arion Sherwind est connecté.
Arion. Bailong ! Bailong !
Bailong. Quoi ?
Arion. Est-ce que tu es passé près de la gare pour rentrer chez toi ?
Bailong. Oui et alors ?
Arion. C'est génial !
Victor. En quoi c'est génial, Arion ?
Arion. Eh bien ça veut dire que Bailong n'habite pas loin ! On pourrait faire le chemin ensemble, la prochaine fois ! Toi, moi et Victor !
Bailong. Euh... non merci.
Jade. Oh allez, fais pas ton asocial comme Victor.
Victor. Pardon ? Je ne suis pas asocial.
Jade aime « Victor Blade est asocial ! ». Riccardo, Arion et douze autres personnes aimes ça.
Victor. JE NE SUIS PAS ASOCIAL ! Et on peut savoir pourquoi tu es d'accord avec ça, Arion ?
Michael. Tiens, il écrit en majuscule comme Ryoma maintenant ?
Arion. Ben c'est vrai, non ?
Victor. Tss, vous me fatiguez tous.
Bailong aime ça.
Arion. Au fait... ça veut dire quoi, asocial ?
Michael. Je me disais aussi que c'était trop beau pour être vrai...
Riccardo, Gabriel et trois autres personnes aiment ça.
Voilà ! Le premier chapitre est fini. Alors, qu'en avez-vous pensé ? J'espère que vous avez aimé et merci d'avoir lu.
Ah et pour ceux qui se demanderaient : « pourquoi Bailong et pas Sol ? C'était Sol dans l'équipe Chrono Stone ». C'est vrai mais il s'avère que j'ai joué à Inazuma Eleven Go Chrono Stone Tonnerre, la version où c'était Bailong et pas Sol. Voilà tout. À la base, je voulais d'ailleurs faire apparaitre Sol dans ce chapitre mais pour diverses raisons j'ai décidément annulé cette idée.
