Note: Je ne sais pas trop quoi dire à part que je remercie A.B pour sa relecture attentive et le soutient qu'elle m'a apporté pour la réalisation de cette fic.

La fic se situe après Iron man 3 et avant Thor 2. Ce chapitre s'inspire largement du début de Thor 2 alors attention pour ceux qui n'ont pas vu le film.

Disclaimer: Hormis Cathleen, aucun de ces personnages ne m'appartient... malheureusement...


Chapitre 1 : Le ciel lui tombe sur la tête

Une semaine s'était écoulée depuis New-York. Sept jours pendants lesquels Loki était resté enfermé dans l'une des cellules d'Asgard, attendant son procès. Ce dernier, d'ailleurs, ne comprenait pas pourquoi cela prenait tant de temps. Au vu de ses agissements, Odin aurait déjà du le condamner à mort. Mais pour l'instant, rien, pas une visite, pas un mot, pas un murmure le laissant supposer que son calvaire prendrait bientôt fin. Peut-être le père de toute chose pensait-il que lui accorder une mort rapide était un bien doux châtiment comparé à l'ampleur de sa trahison et recherchait une punition plus appropriée. Le dieu du mensonge ne voyait aucune autre raison valable qui expliquerait cette attente.

Allongé sur le lit de sa cellule, il songeait aux évènements qui l'avaient conduit ici. Loki avait beau se remémorer ce qu'il s'était passé à partir du Jotunheim jusqu'à New-York, il ne comprenait pas ce qu'on lui reprochait. Odin avait autre fois massacré les Jotuns, ce qu'il avait fait ne différait que de peu de la campagne du tout puissant. Il avait juste tenté d'achever l'œuvre de son père adoptif. Quant à New-York, il n'était pas le premier dieu à vouloir gouverner les humains, ces êtres stupides qui n'avaient de cesse de s'entre-tuer et de s'autodétruire. Pourquoi l'empêcher de régner ? L'humanité était incapable de se gérer elle-même. Un dieu bienveillant aurait largement amélioré la situation de cette planète. Loki en était convaincu. Et puis il n'était pas totalement responsable de ce qu'il s'était passé sur Midgard. Son esprit avait été quelque peu perverti par Thanos. Alors pourquoi ? Pourquoi lui reprochait-on tant de choses ? Parce qu'il était plus malin que tous et qu'au lieu d'utiliser ses poings, il avait su faire bon usage de sa cervelle ? Parce qu'au lieu de sacrifier des dizaines de milliers d'Asgardiens pour attaquer les Jotuns il avait décidé de supprimer la planète ce qui lui aurait permis d'éviter des pertes ? Parce qu'il avait empêché que son idiot de frère ne prenne le trône et ne se lance dans une guerre stupide ?

Loki soupira. Toute cette histoire le fatiguait. Il voulait en finir, et vite. De plus, si ce n'était pas le père de toute chose qui le condamnait à mort, les Chitauris et Thanos n'allaient pas tarder à trouver un moyen de lui faire payer son cuisant échec. Et, dans cette geôle, il ne pourrait pas faire grand-chose contre eux. La tournure que prenaient les évènements ne lui plaisait guère, mais, à cet instant précis, il n'avait d'autres choix que de les subir, jusqu'à ce que le destin lui soit plus favorable. Bien qu'il soit le dieu des mensonges et de la duperie, exercer son art pour s'échapper d'ici n'était pas possible… pour l'instant.

Un bruit de pas vint tirer le dieu de ses pensées. Une dizaine de gardes s'arrêtèrent devant sa cellule. Odin avait donc finalement décidé de ce qu'il allait faire de lui : « Pas trop tôt » pensa Loki.

C'est la tête haute que le dieu du chaos marcha jusqu'à la salle du trône. Le bruit des chaînes liant ses poings et ses pieds semblait retentir dans tout le palais. Ils ne rencontrèrent personne en chemin, hormis quelques gardes, et, quand ils arrivèrent dans la salle du trône, c'est une audience privée qui les attendaient. Le tout puissant ne souhaitait certainement pas se faire l'affront de juger son « fils » en public. Celui-ci avançait lentement, regardant le père de toute chose d'un air mauvais. Puis, une fois arrivé au pied des marches, à quelques mètres d'Odin, sa mère l'interpela :

« Loki…, murmura t-elle d'un air peiné. Instantanément son fils se tourna vers elle et lui sourit.

-Bonjour mère. Etes-vous fière de moi ? demanda sereinement Loki.

-Je t'en prie, n'aggrave pas ta situation », continua-t-elle sur le même ton.

Autrefois elle aurait souri devant ce petit air effronté, mais aujourd'hui, tant de choses avaient changé... Il n'était plus le petit garçon exaspérant tout les serviteurs du palais avec ses farces. Non. Aujourd'hui il était un homme qui devait assumer ses actes. Mais Frigga espérait qu'au fond de lui, Loki était resté le même et qu'il subsistait une chance de le sauver:

« Que j'aggrave quoi ? rétorqua le brun en fonçant les sourcils. Il aurait bien ajouté autre chose mais Odin le coupa.

-Assez ! Je m'entretiendrai seul avait le prisonnier », dit-il solennellement.

Frigga lança un regard noir à son mari puis se retira. Le jeune homme reporta son attention sur son père adoptif. Il avança de quelques pas puis fit mine de se mettre au garde-à-vous, faisant ainsi claquer ses chaines dans un bruit sourd. Loki se mit ensuite à rire :

« J'ai un peu de mal à comprendre ce que l'on me reproche.

-Ne perçois-tu donc pas la gravité de tes crimes ? Ou que tu passes tu sèmes la guerre, la destruction et la mort… lâcha Odin, impassible.

-Je suis allé à Midgard pour gouverner les terriens comme un dieu bienveillant… tout comme vous, rétorqua le dieu du mensonge d'une voix à la fois voix douce et menaçante.

-Nous ne sommes pas des dieux. Nous sommes nés, nous vivons, nous mourons comme les humains.

-Avec 5000 ans de différence, ajouta Loki avec un sourire malicieux.

-Et tout cela parce que Loki convoite un trône, soupira le père de toute chose, las.

-C'est là mon privilège, objecta sèchement le dieu du chaos.

-Ton seul privilège c'était de mourir ! hurla Odin, passablement agacé par cette conversation. Dès l'enfance, exilé sur un roché glacial, continua t-il plus calmement. Loki le fusilla du regard. Si je ne t'avais pas recueilli, tu ne serais pas la pour déverser ta haine sur moi.

-S'il vous faut ma tête alors par pitié prenez la. Faites vite. Ce n'est pas que je n'aime pas nos échanges, c'est plutôt que… je ne les aime pas.

-Frigga est la seule raison pour laquelle tu vis encore mais jamais tu ne la reverras. Et tu passeras le restant de tes jours dans nos cachots… », conclut le père de toute chose.

Voila donc pourquoi le laps de temps entre l'arrestation et le jugement de Loki avait été si long: sa mère avait sans aucun doute bataillé toute la semaine avec le tout puissant pour lui éviter la peine de mort. Le dieu du mensonge ne se l'avouerait probablement jamais, mais il était touché de voir qu'il comptait pour au moins une personne en ce bas monde. Le brun lança un dernier regard noir au tout puissant avant de lâcher dans un soupir: « Nous verrons… ».


Six mois plus tard :

Affalée sur une table au fond de l'amphithéâtre Cathleen n'attendait qu'une chose: que son cours, et par la même occasion, son calvaire, prennent fin. Cela faisait deux heures qu'elle somnolait, luttant durement pour se maintenir éveillée et rester concentrée, mais rien à faire: ce cours était définitivement et irrévocablement barbant. Enfin, cours... Il s'agissait en réalité d'une conférence de la police sur la cybercriminalité. La jeune femme faisait des études en informatique et l'établissement s'était senti obligé d'organiser ce genre de conférences qui n'intéressaient personne. Effectivement, ici, personne ne se souciait de savoir comment combattre des hackers. Du moins pas au niveau gouvernemental. Il y avait d'ailleurs quelques hackers de renom dans son établissement, à commencer par elle-même, Athena2032, hacktiviste engagée qui avait révélé de nombreux scandales. Il lui arrivait régulièrement de pirater diverses organisations gouvernementales, surtout depuis New-York. Cet évènement avait été le plus marquant du XXIème siècle et, pourtant, toutes les vidéos le concernant avaient été supprimées dès le lendemain. Comme pour faire oublier au monde ce qu'il s'était passé. Les journalistes et le gouvernement n'avaient donné que des explications floues sur le sujet. Elle était sûre que l'état n'avait pas tout révélé et cachait bien d'autres secrets qui méritaient d'être déterrés. Cathe ne divulguait pas tout ce qu'elle trouvait, elle réservait la majeure partie de ces informations à son usage personnel, afin de se tenir informée et de pouvoir réagir rapidement si quelque chose lui semblait étrange. Notre petite brune était extrêmement douée en piratage. Elle ne s'était jamais fait prendre. Une fois seulement, cela avait bien failli lui arriver, mais Athena2032 s'était alors attaqué à un gros poisson: Stark industries. Elle avait tout de même réussi à obtenir ce qu'elle souhaitait.

L'informatique était un milieu en plein boom, intéressant, constamment en mouvement mais elle ne supportait pas de rester assise pendant des heures sur une chaise, ce qui, pour une informaticienne, était problématique. Cathe n'aimait pas l'idée de devoir exercer un emploi de bureau pendant les quarante prochaines années de sa vie. Elle grimaçait rien que d'y penser. A la base, elle s'était destinée à une carrière militaire. Son père, un ancien marines, était très certainement responsable de cette volonté émanant de sa fille. Après tout, il avait élevé ses enfants en ce sens en leur apprenant à manier des armes à feu, pister, traquer ou se battre au corps à corps prétextant « qu'une femme devait savoir se défendre » en ce qui concerne Cathe et « que de toute façon, Ethan veut rentrer dans l'armée, donc mieux vaut commencer tout de suite ». Ces « activités familiales » n'étaient pas déplaisantes. Ils passaient souvent de bons moments pendant une partie de chasse ou autre. Ce qui l'avait détourné de cette voie, à l'époque, n'avait pas été le métier en lui-même mais plutôt ce qu'il fallait passer pour le devenir: une visite médicale.

En effet, Cathleen, n'était pas ce que l'on pourrait appeler une personne normale. Elle avait manifesté dès son plus jeune âge certaines capacités hors du commun. La jeune femme était, par exemple, capable de déplacer des objets par la pensée ou de lire dans ces dernières. Elle maitrisait parfaitement son pouvoir de télékinésie mais avait encore quelques soucis avec celui de télépathe. Elle entend parfois les pensés de tout le monde autour d'elle et ça la rend folle. Mais, de manière générale, ces pouvoirs lui étaient plutôt bien utiles. Celui de télépathe lui avait permis de devenir autonome financièrement. Elle avait participé à de nombreuses parties de poker à Vegas et, dans un jeu où le but est de bluffer l'autre, elle ne pouvait que ressortir gagnante. Impossible de gruger un télépathe. Elle avait joué suffisamment souvent pour pouvoir vivre confortablement. Mais on avait commencé à la soupçonner, elle avait donc fallu qu'elle ralentisse le rythme avant de se faire interdire de casino, ou, pire encore, de Vegas. Cela lui aurait supprimé toutes sources de revenus. Cathleen y retournait donc de temps à autre pour y jouer, mais sans ses pouvoirs. Elle était dès lors certes moins douée, mais elle n'en demeurait pas moins un remarquable adversaire. Cela lui faisait perdre quelques parties, un peu d'argent, mais la lavait de tout soupçons.

Ahhh, Vegas, la ville du péché! Cathy avait décidé d'aller dans une université de Californie justement à cause de cela. La proximité géographique lui permettait de faire une virée à Las Vegas dès que le besoin s'en faisait sentir. Elle n'aimait pas vraiment la ville en elle-même. Tout ce kitch, ce monde… Non, décidément, elle n'était pas fan, et c'est pourquoi elle habitait un patelin paumé, Wilsonia. Ce n'était pas très loin de son université et elle était au calme, à l'orée d'une forêt. Elle appréciait la solitude, probablement encore plus à cause de ses pouvoirs de télépathe. C'est agaçant d'entendre tout ce que les gens pensent de vous, des autres, qu'ils doivent aller faire des courses pour acheter du papier toilette ou encore se disent que la blonde devant est « vachement bonnasse ». Ces dons étaient également l'une des raisons pour lesquels elle travaillait dans l'informatique: elle ne pouvait pas voir ce que les gens pensaient à travers un ordinateur, à condition, bien sûr, d'éviter ces réseaux sociaux sur lesquels les gens se font un plaisir de disserter sur leur misérable existence.

En fait, sa vie était divisée en trois parties. Tout d'abord, il y avait Cathleen Wells, la jeune étudiante modèle mais solitaire, débrouillarde, à l'allure quelque peu masculine. Ensuite venait Helena Crawford, la féminité incarnée. Cette femme était splendide, arrogante, manipulatrice, fêtarde, vénale, en bref, le personnage qu'elle utilisait à Vegas pour ruiner ses adversaires au poker. Enfin, la troisième facette de sa personnalité portait le pseudonyme d'Athena2032, un pseudonyme qu'elle utilisait dans sa vie de « cybercriminelle ». Cathe était qualifiée de la sorte par les autorités car elle avait fait échouer diverses opérations armées et divulgué certaines informations à propos d'expériences sur les humains, notamment sur des gens comme elle, avec des dons. La jeune femme avait été, à l'époque, profondément dégoutée de ce qu'elle avait découvert, et elle s'était empressée de remédier à la situation. Elle avait appris cela il y a longtemps, c'est d'ailleurs ce qui l'avait poussé à fabriquer divers personnages et identités pour se protéger. La question était de savoir lequel de ces êtres était le vrai. Probablement aucun… et tous à la fois.

Cette conférence était décidément bien trop ennuyeuse à son gout. Cathleen était étonnée qu'aucun des membres de sa classe n'agisse pour… égayer la situation ou, mieux encore, pour écourter cette réunion. En même temps, la moitié jouait sur des jeux vidéos, le quart surfait sur internet et le reste s'attenait à des activités diverses et variés. Cathe eut un petit sourire en coin et commença à pianoter sur son ordinateur portable. Le conférencier s'était lancé dans un discours passionné contre les hackers, à quel point ces personnes étaient irresponsables et parasitaient la société. Dans un même temps tous purent contempler sur le diaporama en arrière plan les phrases suivantes :

« C'est pour cela, d'ailleurs, que nous en engageons des centaines afin d'espionner nos concitoyens ou les technologies des autres pays ».

Fou rire dans la salle. Coupé dans son élan, l'homme haussa les sourcils. Il ne comprit le ridicule de la situation que quand ses collègues policiers lui firent signe de regarder le diaporama:

« Ahah. Qui est le petit malin qui a fait ça ? » Dit-il visiblement agacé par la situation. Personne ne daigna répondre. Cathleen resta de marbre jusqu'à ce que ce dernier ne les menace de les garder « tant que le coupable ne se dénoncera pas. Histoire de vous montrer comment on s'occupe des pirates ! ».

La jeune femme étouffa un rire. Le pauvre, qu'est-ce qu'il n'avait pas dit. La provoquer ouvertement de la sorte! Elle se mit à nouveau à taper quelques touches sur son pc. Un nouveau message s'afficha bientôt à l'écran : « Nous verrons… ». Cette conférence avait pris une tournure pour le moins amusante. Tous dans la salle s'intéressaient maintenant au duel qui se déroulait sous leurs yeux entre le mystérieux intervenant et la police. Quelques instants plus tard, l'orateur, toujours devant son portable, blêmit, lâcha quelques jurons plus ou moins audibles, et finit par bredouiller quelque chose comme « Ca ira pour cette fois… La conférence est terminée. ». Cathe sourit et écrivit une dernière phrase sur son pc avant de l'éteindre et de prendre la porte, le sourire aux lèvres : « Voilà comment les pirates s'occupent de vous ». L'homme débrancha l'ordi en une fraction de seconde d'un geste énergique mais il était trop tard. La majeure partie des étudiants avait pu lire cette dernière pique. Et même s'il ne l'avait pas vu, il était clair que le cyber enquêteur avait perdu. Il ne remettrait pas les pieds ici de si tôt, d'après la tête qu'il tirait.

C'est donc sur cette note joyeuse que commençait le week-end de Cathleen Wells. La jeune femme se dirigea rapidement vers sa voiture, un 4x4 que son père avait retapé. Le véhicule était certes un peu vieux, mais elle l'aimait bien, et il était l'un des seuls lui permettant de rouler partout sans encombre. Cathe posa son sac avec son ordinateur sur le siège passager puis soupira. Plus qu'une semaine à tenir avant les vacances. Elle commençait à ressentir les effets de la fatigue due à la triple vie qu'elle menait. Et, plus ça allait, moins elle contrôlait ses pouvoirs de télépathe, ce qui l'épuisait encore plus. La jeune femme prit une grande inspiration avant de régler le rétroviseur et mettre le contact. Elle ne désirait plus qu'une chose : retrouver sa maison où seul le bruit du vent sifflant dans les arbres viendrait biser le silence qui y était installé.

Cathleen roulait un peu plus vite qu'à son habitude. Elle était pressée de quitter cette route monotone qu'elle devait emprunter tout les jours. De Fresno à chez elle il y avait une heure. Une heure de route matin et soir sur la 180. C'était le prix de sa tranquillité. Au bout d'une quarantaine de minutes Cathe s'arrêta à la bifurcation menant au lac du séquoia. A cette heure-ci, il ne devait pas y avoir grand monde et il faisait encore à peu près jour. Une petite balade ne lui ferait de mal. Cathleen arriva là-bas quelques minutes plus tard. Visiblement, elle avait eu raison. Il n'y avait personne à l'horizon. En même temps, il faisait assez froid pour la saison et il faisait nuit désormais. La jeune femme enfila sa veste en cuir et sorti du véhicule. Un léger frisson lui parcouru l'échine. Elle se frictionna les mains avant de commencer à marcher en direction du lac. En chemin elle s'alluma une cigarette. Ce n'était pas une grosse fumeuse mais l'ambiance s'y prêtait bien. Cathe arriva rapidement au bord du lac, lisse, froid, silencieux, sombre. Tout ce qu'elle appréciait. Elle se mit à en longer la rive est avant de s'enfoncer un peu plus dans la forêt de séquoia, car elle trouvait que l'air aux abords de l'étang était trop frais.

Mais cela ne semblait pas s'arranger dans les terres. Le vent se faisait de plus en plus froid et violent. Cathleen décida de faire demi-tour avant de finir congeler sur place. Visiblement, sa balade nocturne allait être reportée. La jeune femme retourna d'un pas vif vers sa voiture. Elle se retrouva une nouvelle fois devant le lac, mais ce dernier luisait d'une lueur verte qui n'était pas la lors de son précédent passage. La jeune femme leva les yeux au ciel et aperçut une sorte d'aurore boréale. Cathe la trouva magnifique avant de froncer les sourcils, se rappelant qu'il n'y avait pas d'aurores boréales en Californie. Etrange phénomène... Elle n'aimait pas trop ça. Au vu de tous ces rapports classés qu'elle avait lu dernièrement à propos de toutes sortes de choses anormales, il était naturel pour la brune de se méfier du surnaturel. Cathe se mit donc à courir vers sa voiture quand, soudain, une sorte d'éclair multicolore frappa le sol à quelques mètres d'elle, la projetant violement contre un arbre non loin de la.

Cathleen, le souffle coupé, mit un certain temps à retrouver ses esprits. Face contre terre, elle laissa échapper quelques gémissements avant de tenter de se relever. Tentatives infructueuses pour le moment. Elle bougea cependant chaque membre de son corps, histoire de vérifier que tout était à sa place. C'était apparemment le cas, une chance. Au vu de la force de l'explosion, elle aurait très bien pu y passer ou perdre un morceau en route. La jeune femme se frotta les yeux. L'éclair l'avait aveuglé, tout semblait flou autour d'elle. Finalement, après quelques minutes, Cathe réussi à se relever. Chancelante elle s'appuya sur l'arbre contre lequel elle avait été projetée le temps de recouvrer son sens de l'équilibre : « Merde ! C'était quoi ce truc ?! » songea la jeune femme. Elle épousseta sa veste et son jean tout en inspectant tant bien que mal les dégâts. Elle avait mal partout mais semblait n'avoir que quelques égratignures et bleues. Cathleen releva une nouvelle fois les yeux vers le ciel pour vérifier que rien d'autre ne lui tomberait dessus ce soir. Apparemment tout était redevenu normal. Plus de vent, d'aurore boréale, d'éclair arc-en-ciel :

« Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Les éclairs n'explosent pas, ne créent pas de tempête et ne sont certainement pas multicolores ! »

Bien que son instinct lui dictat de revenir à sa voiture et de s'éloigner d'ici le plus vite possible, sa curiosité la poussa à aller examiner le point d'impact. Cathe approcha lentement son corps endolori du lieu dit. Le point le plus haut et le plus bas du point d'impact avaient bien une différence de deux mètres. Un sacré choc. La jeune femme se rapprocha du centre. Elle sembla discerner quelque chose au sol mais il faisait trop noir pour voir à cette distance de quoi il s'agissait. Elle se baissa en grimaçant. Décidément, son corps n'appréciait pas cette position. Cathleen trouva quelque chose pour le moins… surprenant : des traces de pas. Elle fronça les sourcils et dit à haute voix sans s'en rendre compte :

« Un homme n'aurait pas pu survivre à un truc pareil.

-C'est peut-être par ce que ça n'en est pas un.

Cathe eu à peine le temps de se retourner qu'elle se retrouva de nouveau plaquée contre un arbre. Elle lâcha un petit gémissement et sentit de longs doigts fins se resserrer sur sa gorge. Par réflexe, elle plaqua ses mains sur celles de l'homme pour tenter de desserrer sa prise, mais c'était peine perdue au vu de la force de son opposant. Cathleen se débattit, tentant vainement de donner un coup de pied à son adversaire, mais ce dernier se colla à elle et resserra la prise autour de son cou.

-Je vous conseille de vous calmer si vous ne souhaitez pas mourir.

Le ton était sec, froid, cassant, ne laissant aucun doute quant à l'exécution de cette menace. La jeune femme cessa de bouger. L'homme desserra quelque peu sa prise, ce qui lui permit de reprendre une respiration presque normale. Il décala ses doigts de sorte qu'il enserrait la mâchoire de Cathe et tourna le visage de la brune vers lui. Trop paniquée par la situation Cathleen n'avait pas encore pris le temps d'examiner la personne se trouvant en face d'elle. Grand, les cheveux noirs, mi-long, un visage fin, le teint pâle, il avait des yeux bleus qui lui auraient sans aucun doute fait tourner la tête si les circonstances avaient été autres. Doucement, la jeune femme reprit contenance et se concentra sur son opposant pour sonder ses pensés mais rien. Nada. Elle réitéra la procédure plusieurs fois mais rien ne se passa. C'était la première fois que cela lui arrivait :

-Je n'entends… rien ?

Lâcha la jeune femme sous le coup de la surprise. Loki haussa imperceptiblement un sourcil. Il n'avait absolument rien dit. L'humaine devait probablement encore être sous le choc, ce qui ne l'étonnait pas. Après tout, ces êtres étaient bien plus faibles que les Asgardiens. Cathe se creusa les méninges. Habituellement lire dans les pensés d'un être humain normal n'était pas un problème. Mais au vu de son entrée fracassante, l'homme en face d'elle était tout sauf normal.

-Qu'est ce que vous êtes ?

Demanda la jeune femme. La seule fois où elle n'avait pas pu lire les pensés d'une personne ce fut quand elle se retrouva en face d'un autre télépathe. Mais elle voyait mal ce type en être un. Avoir une telle force physique et un don pareil cela semblait exagéré. Cathleen aurait pu utiliser ses autres pouvoir pour repousser l'homme mais elle n'était pas sûre : de un que cela fonctionne sur lui, de deux qu'elle soit suffisamment forte pour lui infliger des dégâts. Alors en attendent de lever le voile sur ces questions, la jeune femme avait décidé, dans la mesure où elle n'était soumise à un danger de mort imminent, de coopérer.

-Question intéressante très chère, répondit son opposant avec un sourire malicieux.

L'homme lâcha la gorge de Cathe puis s'éloigna de quelques pas. D'un geste théâtral il écarta les bras. Ses vêtements se mirent à briller pour finalement se transformer en une sorte d'armure semblant sortir tout droit d'un film d'heroic fantasy.

-Je me nomme Loki, d'Asgard. Et je suis ce que vous et vos paires appelez communément un dieu.

Soudainement, une main se plaqua violement contre l'arbre derrière elle tout en frôlant son visage. L'homme se trouvait de nouveau à côté d'elle. Pourtant, il était toujours là-bas, à quelques mètres. Les yeux de la jeune femme passèrent d'un double à l'autre, sans pouvoir distinguer quel était le vrai ou si l'un des deux était faux, jusqu'à ce que le plus éloigné disparaisse. Finalement il accumulait un nombre assez impressionnant de capacités hors-normes. Cathe se demandait si finalement il n'était pas vraiment un télépathe. Après tout, il n'était plus à cela près. Et puis s'il était vraiment une divinité… Cathleen était athée à la base. Elle n'aimait pas l'idée d'avoir quelqu'un au dessus d'elle qui serait maître de son destin. Cette fatalité la répugnait. Mais il existait bien des extra-terrestres et des super-héros alors pourquoi pas un dieu. La situation tournait de moins en sa faveur. Car si elle pensait trouver une faille dans un surhomme, en détecter une chez une divinité lui paraissait assez difficile. Loki se rapprocha une nouvelle fois d'elle. Cathe pouvait sentir son souffle froid sur sa nuque. Il lui susurra à l'oreille :

-Alors je vous conseille de m'écouter sagement et de répondre à mes questions.

La jeune femme déglutit puis acquiesça.

-Votre nom ?

-Cathleen. Cathleen Wells.

-Bien Mlle Wells. Combien de temps s'est écoulé depuis l'invasion des Chitauris ?

Cathe paru surprise et répondit sans réfléchir.

- Comment connaissez-vous le nom de ces créatures? Il n'apparait que dans les rapports classés.

Le dieu fronça légèrement les sourcils. Il regardait intensément la jeune femme, comme s'il tentait de lire dans ses pensées.

-Si cela n'apparait que dans des rapports classés comment se fait-il qu'une pauvre petite humaine comme toi sache cela ? Et vous n'avez toujours pas répondu à ma question.

La jeune femme se mordit les lèvres. Elle en avait trop dit. Elle voulut détourner les yeux mais le dieu attrapa de nouveau sa mâchoire afin de maintenir le contact visuel. Sans doute pour vérifier qu'elle ne mentait pas.

-J'attends. Dit-il, passablement agacé par la lenteur de la réponse de Cathleen.

-Je… Cela fait six mois depuis New-York… Elleespérait que cette réponse suffiraitau dieu.

-Et ?

Apparemment pas.

-Je… j'ai piraté le Pentagone.

-Développez.

Loki n'était pas très au fait de la technologie Midgardienne, ni même de ses gouvernements. Il avait toujours méprisé les humains et ne s'y était donc jamais vraiment intéressé.

-Je me suis introduit dans un des réseaux les plus sécurisés au monde, celui des hautes sphères du gouvernement américain.

Le dieu sourit intérieurement. Finalement, l'humaine n'allait peut-être pas être aussi inutile qu'il le croyait. S'il avait choisit d'atterrir sur Midgard ça n'était pas pour rien, et cette Cathleen pourrait très certainement l'aider à parvenir à ses fins. Mais pour cela il allait devoir jouer finement. Il avait appris à ses dépends qu'un allié qui agissait de son plein gré était plus efficace que sous la menace ou la contrainte. Il allait donc devoir changer sa tactique d'approche. La question était donc maintenant : comment amener naturellement la jeune femme à l'aider?

-Dans ce cas avez-vous entendu parlez d'autres attaques de Chitauris ?

Cathe semblait ne pas s'inquiéter et n'être que moyennement convaincue par les propos du dieu.

-Pourquoi y en aurait-il eu une autre ? Le portail a été refermé non ?

-Il existe de nombreuses manières de se rendre d'un monde à l'autre. Et je ne serais pas étonné qu'ils en aient déjà trouvé un pour venir se venger.

-S'il y avait eu quelque chose d'aussi important je l'aurais su. rétorqua Cathleen septique.

-Il n'y avait rien à ce sujet dans les fichiers du S.H.I.E.L.D ?

-Le S.H.I.E.L.D ?

Loki masqua un sourire, il avait fait mouche.

-Apparemment ils s'occupent de faire disparaitre tout ce qui… sort de l'ordinaire. Comme ce qu'il s'est passé avec les Chitauris par exemple.

Cathe tiqua à cette réplique et le dieu ne manqua pas de le remarquer. A la base, il aurait souhaité lui faire remarquer qu'elle n'était pas si douée que ça pour le piratage puisqu'elle avait zappé une organisation aussi importante, mais il semblait avoir mis le doigt sur cette raison qui motiverait la jeune femme à l'aider… du moins pour le moment. Il décida alors de s'abstenir.

Cathleen savait qu'elle était différente et qu'il était fréquent que les gens comme elles disparaissent mystérieusement une fois découvert ou finissent dans on ne sait quel laboratoire pour être disséqués. Elle en avait malmenés plusieurs de manière informatique et … physique. Athena2032 n'était à vrai dire pas qu'une hacktiviste: il lui arrivait aussi d'aller sur le terrain pour s'occuper de ce genre d'infrastructures avec un peu de soutien logistique de hackers ou autres. Mais elle n'avait jamais trouvé ceux qui tiraient les ficelles. Si le S.H.I.E.L.D s'intéressait au paranormal, il aurait très bien pu diriger ce genre de d'organismes immondes. Mais d'un autre côté, Loki pouvait tout aussi bien mentir sur le sujet. Rien ne garantissait qu'il dise la vérité.

-Et comment m'assurer que ce que vous dîtes est vrai? demanda la jeune femme, suspicieuse.

-Si vous êtes aussi douée que vous le prétendez, il ne doit pas vous être très difficile de prouver ce que j'avance. rétorqua le brun avec un sourire moqueur. Finalement il n'avait pas pu retenir sa petite pique.

Cathleen sembla vexée. Il est vrai que sa fierté en prenait un coup. D'abord parce qu'elle n'en avait jamais entendu parler. Ensuite parce que c'était peut-être ce qu'elle recherchait depuis des années. Mais le S.H.I.E.L.D devait sans doute être bien moins facile à pirater sans se faire repérer que le petit pc du cyber enquêteur de la fac. Il devait avoir des moyens colossaux pour avoir réussir à maintenir leur organisation secrète aussi longtemps ou effacer de la toile en une journée tout ce qui concernait New-York. Car oui, si ce que le dieu disait était vrai, elle ne doutait pas une seule seconde qu'ils soient les responsables de ce black-out.

-Cela risque de prendre du temps.

Loki réfléchit. La jeune femme semblait plus s'inquiéter de la puissance du S.H.I.E.L.D que l'invasion imminente des Chitauris. Il était pressé d'agir mais s'enfuir d'Asgard l'avait épuisé. Il lui faudrait un certains temps pour récupérer. S'occuper d'une faible humaine seule était une chose, mais ses autres projets nécessitaient sa pleine puissance, si ce n'est plus. La quête d'informations de cette femme pourrait lui permettre de récupérer tranquillement sans risquer qu'un Avengers ne lui tombe dessus. Et puis, cela lui permettrait de fignoler son plan pour la suite.

-Je ne suis pas pressé.» Lâchat-il avec un sourire charmeur.