Titre : Errare humanum est, persevare diabolicum.

Disclaimer : Les personnages et lieux de cette fictions appartiennent à J.K R. Je me contente de jouer avec eux.

Le titre est de Sénèque.

Rating : M. Pour plus de sûreté. Un lemon sera (peut-être ? Sûrement ?) ajouter mais ce sera à la fin de cette fiction.

NDA : Au départ, je comptais faire un One-Shot avant de me rendre compte que certains événements ne concordaient pas. Je vous présente donc ma première Potterfiction !

P.S : Les noms originaux des personnages sont utilisés pour Drago Malefoy et Severus Rogue.

La fraîcheur ambiante des couloirs du château le fit frissonner. Au fur et à mesure que ses pas l'entraînaient bien loin de la chaleur réconfortante de son dortoir, il regrettait de plus en plus d'avoir négligé les conseils météo d'Hermione et de ne pas avoir pris de pull. Ses chaussures, pourvues de petites talonnettes, produisaient des bruits sourds à chacun de ses pas, se répercutant sur les murs glacés du château magique. Il se mit réellement à trembler de froid, lorsqu'il ouvrit la lourde porte de chêne qui gardait l'entrée des cachots. Merlin, que cette porte était lourde ! Aussitôt, un vent froid, -glacés même – sortie de l'antre noir, se faufilant sous la chemise de coton du jeune Gryffondor, coupant et mordant sa peau avant de se retirer. Un long frisson lui parcourut l'échine tandis que de nombreuses torches s'allumaient magiquement, faisant ainsi apparaître un escalier étroit et raide.

Le jeune sorcier inspira profondément, décidé à faire honneur à sa maison et s'engouffra dans les escaliers, tandis que la porte de chêne claquait derrière lui. Et dire qu'il aurait pu éviter tout cela si, pour une fois, il avait eu l'intelligence de fermer sa grande bouche !

Harry Potter, Survivant de son état, lécha ses lèvres désormais gercées par le froid ambiant et posa enfin pied sur le sol dur du couloir des cachots. Il s'arrêta un instant, hésitant sur le chemin à prendre. Devait-il tourner à droite ou bien à gauche ? Ou encore continuer sa route sur le chemin peu engageant se trouvant devant ses yeux ? Le brun ferma les yeux et machinalement, ses pieds se mirent en route, connaissant suffisamment bien le chemin pour y être allé de nombreuses fois. Pour des raisons comme celle-ci qui le forçait de descendre de sa tour pour aller s'enterrer avec son détesté professeur de Potions.

Il soupira en se remémorant son catastrophique après-midi : Tout d'abord, cela avait commencé par une dispute anodine avec Malfoy qui lui avait fait un croche-patte en sortant de la Grande-Salle, son air suffisant et supérieur plaqué sur son visage. Perdant l'équilibre il s'était ouvertement étalé, aux yeux et surtout, aux oreilles, des occupants de la Grande-Salle, sur une armure centenaire visiblement susceptible et sachant bougrement bien manier la hallebarde. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'avait pas vraiment appréciée de se faire renverser par un gamin maladroit et impoli. Elle lui avait fait par de son mécontentement en produisant un horrible bruit métallique, ressemblant fortement au crissement des ongles sur un tableau noir. Ce son strident continuait, par ailleurs, de siffler désagréablement dans ses oreilles. Harry Potter soupira et tenta de se réconforter en s'accrochant à l'idée que Malfoy avait lui aussi allégrement profité de cette douce symphonie. Un maigre espoir, mais ne dis-t-on pas, qu'après tout, l'espoir fait vivre ?

Après, la journée alla de mal en pis. Il se retrouvait une semaine en colle avec Snape pour avoir : « outrageusement agressé un de ses élèves dans les couloirs alors que celui-ci se rendait simplement à son cours de Potions. » Il ne pouvait tout simplement pas ignorer la fouine alors que celui-ci s'entêtait à lui pourrir sa scolarité avec l'aide de son professeur ! Et d'ailleurs, comment aurait réagit ledit professeur si un de ses caleçon s'était retrouvé suspendu en étendard au sommet de la Tour d'Astronomie, hein ? Il se demandait, par ailleurs, comment Malfoy avait-il réussit à lui subtiliser un de ses sous-vêtements… Il frissonna de nouveaux. L'humidité et la fraicheur des cachots y étaient pour beaucoup. Eh oui, il avait donc plaidé coupable dans le bureau du Directeur, il était acculé et il le savait. L'œil au beurre noir de Malfoy n'a pas beaucoup joué en sa faveur non plus… Il aurait mieux fait de lui casser la mâchoire, ainsi il aurait été dispensé de relater les faits à Dumbledore et à Snape, qui ne s'était pas gêné pour lui envoyer quelques piques.

Décidément, il n'y avait pas de Justice dans ce bas-monde ! Harry devait absolument extérioriser ce trop-plein de colère dû à l'Injustice flagrante dont il avait été victime, sinon il allait craquer. Réellement.

Non mais c'est vrai quoi ! Déjà qu'il n'était pas gâté à la naissance, avec un fou mégalomane, monomaniaque et fanatique pour lui courir après avec les pires sorciers à sa botte ! Il sauvait le monde chaque année en Juin et tout ce qu'il récoltait, c'était un mépris et une indifférence totale de la part de ses congénères ! Il y a un moment où la tolérance humaine dit stop, et Harry était surpris de voir qu'il n'avait pas déjà fait une crise de nerf avec tout ça… Mais il arrivera où, un jour, révolté par tout ceci, il ne se laisserait plus faire par quiconque. Et ce jour semblait soudainement très proche.

De rage, le Survivant donna un coup de pied dans le mur en face de lui. Mauvaise idée. Il laissa échapper une flopée de juron en se tenant le pied. Merlin, que ça faisait mal ! Il avait la désagréable impression de s'être casser l'orteil. Ou du moins, la douleur était telle qu'il la ressentait ainsi. C'est donc gelé, pas loin d'une crise de nerf notoire et boitillant que l'Enfant Chéri du Monde Sorcier, toqua contre la lourde porte qui le séparait de son professeur honnis.

« - Entrez. » la voix claqua, forte, sec, et glacial. Harry réprima un frisson et entra clopin-clopant dans l'antre de la Chauve-souris Graisseuse, comme il aimait si souvent l'appeler avec Ron. Il referma la porte derrière lui et avisa l'Espion qui était en train de corriger des copies. Copies qui n'étaient pas d'un très grand intérêt pour lui apparemment, vu le nombre affligeant de TROLL qu'il distribuait. Comment ses cheveux pouvaient-ils être aussi graisseux ? De là où il se situait, il les voyait luisés… Répression d'un nouveau frisson. Il aurait vraiment dû prendre un pull. Cela lui apprendra à ne pas écouter Hermione !

La voix glacée de Snape claqua de nouveau, tel un fouet, mettant ainsi fin aux pensées de son vis-à-vis : « -Vous êtes en retard Potter. Peut-être que retirer 30 points à Gryffondor vous inculquerait la politesse mais j'en doute fort. »

Le salaud…

« -Comme je n'ai pas envie de perdre mon temps à vous surveillez et que, contrairement à vous, j'ai du travail à faire, vous allez me ranger ma réserve par ordre alphabétique. Si une seule fiole est cassée vous savez à quoi vous attendre. Avez-vous compris Mr Potter ?

-Oui professeur.

-Alors que faites-vous encore ici à me regarder avec votre tête de véracrasse ? Et sachez que si vous n'avez pas terminé d'ici deux heures, je déduirai 5 points à Gryffondor de chaque fiole non-rangé. »

Harry se précipita vers son professeur pour rejoindre la réserve. En passant, il jeta un coup d'œil à la copie qu'il était en train de corriger et il blêmit. Il s'agissait de l'interrogation surprise qu'il leur avait donné ce matin. Il savait qu'il n'avait pas réussit cette interrogation. Sincèrement, comment aurait-il pu réussir à pondre deux parchemins sur les propriétés de la sève de Mandragore lorsque celle-ci est utilisée dans les services de médicomagie ? Il intercepta le regard sarcastique de son professeur et entra dans la réserve. Merlin, il n'arriverait jamais à ranger tout cela en deux heures ! Mais pour qui le prenait Snape à la fin ?

Il laissa échapper un long soupire de découragement avant de s'atteler à sa punition, son calvaire, sa torture !

Une éternité plus tard, lui semblait-il, (le temps est toujours long lorsqu'il est en compagnie de Snape) alors qu'il tentait vainement de tenir en équilibre sur une échelle afin de placer la deuxième moitié des potions commençant par « A », la voix polaire de son professeur de potion retentit : « -Eh bien Mr Potter, vous me surprenez par votre manque flagrant de connaissance. »

Le salaud… Il était en train de corriger sa copie et ne se gênait pas pour y aller de ses petits commentaires !

Il décida alors d'entrer dans un état second. Ses gestes se faisaient plus mécaniques et son esprit s'embrumait afin de boucher ses oreilles et de ne plus entendre l'horripilante voix de son professeur lui rappelé pour la énième fois qu'il n'avait strictement aucun avenir dans sa matière et, selon lui, dans aucune autres. Harry grogna, il n'en avait strictement rien à faire des potions ! A moins que l'une d'elle ne lui serve à accomplir ses petites vengeances personnelles, mais sinon elles pouvaient très bien aller se faire voir, et Snape avec elles ! Un instant, la vision d'un Snape dansant, entouré de petites potions de toutes les couleurs, s'imposa à son esprit. La fatigue commençait à se faire durement ressentir. Sous le choc, il faillit lâcher une des précieuses fioles du Maître des Potions. Il soupira de soulagement et jeta un coup d'œil à la potion qui aurait décidé du reste de sa vie s'il ne l'avait pas rattrapé.

« Potion d'Animagus »

Animagus…

Le souvenir des Maraudeurs se fit très présent dans l'esprit d'Harry. Qu'était cette potion ? Animagus…. Permettait-elle de… ?

« -Mr Potter ! »

Harry retint un hoquet de surprise et, sans réellement prendre conscience de ce qu'il faisait, il glissa la potion dans les pans de sa cape. Lentement, il se retourna vers Snape. Avait-il observé la scène ? Une angoisse sourde s'empara alors de lui, Merlin, faites qu'il n'ait rien vu !

« -Potter, partez maintenant. Les deux heures sont écoulées et force est de constater que vous êtes toujours aussi prévisible par votre incompétence. »

Harry, malgré son statut de Gryffondor, compris la menace implicite que lui lançait son professeur, et disparut des cachots sans demander son reste.

En chemin, il glissa sa main dans les pans de sa cape et attrapa la potion. Il caressa le bouchon du bout de son pouce en réfléchissant sue celle-ci. Une potion Animagus, quel pouvait bien en être ses effets ? Peut-être qu'elle agissait comme une potion de métamorphose ? Il faudrait qu'il fasse des recherches là-dessus, pour approfondir le sujet. Il n'aimerait pas se retrouver à l'infirmerie pour avoir volé une des potions d'un de ses professeurs. On ne le lui pardonnerait pas.

Il rangea la fiole dans sa poche et se dirigea vers son dortoir, donna le mot de passe, et s'écroula sur son lit en se promettant d'aller la bibliothèque plus tard dans la journée.