- Nanao !
Un petit bout de femme aux courts cheveux noirs sortit d'une boutique, des cartons sur les bras.
- Tu viens m'aider à déballer les nouveaux arrivages ?
L'interpelée but une gorgée de café, jeta son gobelet et la suivit à l'intérieur.
Akane Myasaka possédait cette petite librairie depuis la mort de sa mère, deux ans plus tôt. Elle l'avait reçu en héritage ainsi qu'une coquette somme d'argent.
L'argent lui importait peu, mais elle s'occupait de cette boutique pour préserver le souvenir de sa mère.
Elle avait vingt-cinq ans. Elle avait commencé seule, mais les difficultés l'avaient poussé à engager une employée.
Celle-ci répondait au prénom de Nanao et était fort sympathique. Elles s'entendaient bien et avaient approximativement le même âge.
- Donc, fit-elle, le nouveau roman de Jyuushiro Ukitake est enfin sorti, ainsi que ceux de Kahoru Misaki et Sakura Okina. Il faudra les mettre en vitrines...
Shunsui Kyoraku gratta la dernière corde de sa guitare. Son troisième titre était enregistré. Il poussa un soupir de soulagement.
Il avait gagné son pari contre son amie Rangiku, coach vestimentaire et grande amatrice de Saké. Elle lui en devait une bouteille !
- Bien joué, Kyoraku !
- Merci, mais je n'ai jamais douté de ma réussite.
L'homme qui lui faisait face, appuyé au chambranle de la porte du studio, avait les cheveux aussi longs que lui, mais par opposition à ceux, châtains, de son ami, les siens étaient d'une blancheur immaculée. Ils étaient coiffés en une queue de cheval bien droite.
Il sourit, sans faire de cas de la bêtise du chanteur. Il était habitué.
La limousine s'arrêta devant l'hôtel.
Le chauffeur, un jeune homme aux cheveux roux, descendit et vint ouvrir à ses passagers.
- Capitaine Kuchiki, Rukia, si vous voulez bien vous donnez la peine…
- Merci, Abarai, répondit un homme de haute stature aux cheveux noirs. Va garer la voiture.
- Merci, Renji, fit la demoiselle qui le suivait. Tu es très serviable.
- Ouais, ouais, c'est ça…
- Abarai ?
- Oui, capitaine ?
- La voiture.
- Bien, capitaine.
Et Rukia pouffa en voyant le jeune homme soupirer en reprenant le volant. Elle ne put s'empêcher d'en rajouter une couche.
- Renji ?
- Oui ?
- N'oublie surtout pas les valises !
Et elle éclata d'un rire franc et joyeux, tandis que son ami mettait rageusement le moteur en marche, tout en se demandant comment il en était arrivé là.
- Maman ! Maman ! On peut prendre ça ?
Une jeune fille aux cheveux roses tirait sur la jupe d'une femme en lui tendant un pot rempli d'une pâte brunâtre.
- Euh… ?, répondit l'interpelée, un peu surprise.
- Yachiru !, beugla une voix masculine. L'embête pas !
- Désolée Keni… Désolée capitaine Unohana…
La noiraude sourit et passa une main dans les cheveux de la petite fille.
- Ne t'inquiète pas. Ça ne me dérange pas. Et puis… Nous allons devoir cohabiter, n'est-ce pas Zaraki ? L'homme acquiesça. Alors appelle-moi comme tu veux.
- Alors, fit l'enfant, qui était déjà passé à autre chose depuis longtemps, je peux avoir ça ?
Unohana Retsu jeta un coup d'œil sur le pot en verre. Cela avait l'air mangeable.
- Qu'est-ce que vous en pensez, Zaraki ?
- Sais pas ! C'est vous le médecin, ici, non ?
- Bon, fit-elle en faisant mine de réfléchir, tu peux en prendre un.
- Merci, Uno-Uno !
Uno-Uno ? Bah, ça ou autre chose... La femme mit le Nutella, car il s'agit bien de Nutella, dans son caddy et continua ses courses.
- Shirounet ! Shirounet ! Tu veux quelque chose ?
- Quoi ?
Le jeune homme aux courts cheveux blancs se redressa, encore à moitié endormi, pour faire face à son amie d'enfance.
Une autre voix fit écho à la première :
- Ben oui, « Shirounet » ! Gin et les autres se sont ramenés dans notre chambre et on voulait…
- Non. Non.NON ! Il n'y aura ni Gin, ni ses crétins de la onzième division dans cette chambre, qu'ils fassent partie de ton groupe ou non !
- Allez, « Shirounet »…, reprit Rangiku, geignarde.
- ET NE M'APPELLE PAS SHIROUNET !
Devant l'animosité de son capitaine, la rousse mis ses amis à la porte.
- Au fait, « Shi… euh…, capitaine ? On voulait appeler le room-service…Vous voulez quelque chose ?
- Une pastèque. Et maintenant, lâchez-moi les basques !
Toshiro Hitsugaya se roula en boule sur son lit et plaça un coussin au-dessus de sa tête pour ne pas entendre les gloussements des deux jeunes filles.
Il regrettait déjà d'avoir accepté de prendre des vacances.
Oui. Des vacances. Toutes fraiches payées par la première division. Des vacances ? Pas exactement. Les membres du Gotei 13 à avoir accepté la proposition du capitaine commandant avaient aussi accepté de se prêter à une étrange mascarade. Vivre tel des êtres humains pendant une année. Sans sortir une seule fois de leur gigai. Ne me demandez pas pourquoi. Les pensées du capitaine-commandant sont impénétrables…
