Genre : Multiple

Couple : DM/OC

Résumé :

Une nouvelle élève piégée entre le monde et la mort. Un Drago cynique et désenchanté. Un Poudlard voué à devenir le décor d'une destinée tragique.

- Poudlard n'est pas une école ordinaire, Mademoiselle, c'est une école de sorciers et vous avez les capacités pour y entrer.

Elle éclata de rire.

- Vous savez Monsieur, ce serait plus simple si vous me disiez tout de suite à quelle secte vous appartenez...

Note : Petit retour au passé, j'ai soudain eu envie de reprendre cette fiction que j'ai commencée il y a plusieurs années, et de la remanier beaucoup (pour ceux qui auraient lu l'ancienne version).

Ne tient pas compte du tome 6 (mais j'en reprendrai quelques éléments). Les personnages entament leur 7e année (je n'avais pas lu le 7e tome à l'époque et je vais faire comme si c'était toujours le cas). Ce qui s'est passé pendant la sixième année sera dévoilé au cours du récit selon mon imagination.

Avertissement : Cette histoire n'aura pas un rythme régulier. En fait elle n'aura aucun rythme : je n'ai pas beaucoup de temps libre et c'est du pur divertissement pour moi.

Par ailleurs, les traductions sont de moi : je l'avoue, je dépasse un petit peu du texte parfois, pour que ça colle mieux au chapitre. Mais c'est juste une question d'interprétation plus ou moins stricte des paroles, pas de véritable trahison de la chanson originale.


Celle qui survécut


PROLOGUE : RIVER

Je suis aussi détraquée qu'ils le disent

Je ne peux pas reproduire le jour,

J'ai trouvé un passage pour m'échapper dans l'obscurité.

.

On se dissimule, dans le noir

Comme des ombres dans le rêve d'un inconnu.

Se cachant dans les ténèbres pour toujours.

.

Je réaliserai

Tout ce en quoi je crois

Dans des rêves si réels

Je dois saisir ma chance

Destinée, ne m'abandonne pas maintenant

Je réaliserai tout ce en quoi je crois

Je me libère.

.

*Metric, Artificial Nocturne*

.

River Shane avait toujours mené une vie simple. Celle-ci était constituée de journées toutes égales, chacune orchestrée de la même manière, autour de deux grandes étapes : son réveil et son coucher. L'un marquait la fin d'un périple sans rêve, l'autre son début. Entre les deux, il n'y avait qu'un amoncellement de corvées sociales toutes plus encombrantes les unes que les autres. Un peu moins le dimanche. Son sommeil était le seul détail incongru de son existence : parfois il devenait un refuge (notamment quand le monde extérieur était trop insupportable), mais la plupart du temps il était sa hantise. Des fois au matin, le sentiment d'avoir eu une autre vie et d'en vivre une fausse la prenait à la gorge, mais le goût du sang dans sa bouche, les battements douloureux de son cœur et les draps blancs trempés de sueur la dissuadait de s'en souvenir, jamais.

Une fois qu'elle était réveillée, River menait une vie planifiée, dans les moindres faits et gestes, les moindres mots. D'ailleurs son économie de parole était l'un de ses traits de caractère principaux. Son emploi du temps était toujours le même (sauf pendant les congés payés où elle remplaçait le travail par la lecture), sans aucune place pour la fantaisie ou l'imprévu : elle ne laissait rien au hasard. Ne pas savoir, ne pas prévoir étaient ses plus grands ennemis : elle vivait en permanence dans l'exactitude et la précision. Pourtant, elle avait des valeurs simples : manger sainement, respecter la loi, ne pas mourir, se taire en temps de trouble. L'inconnu signifiait le passé et le passé ne signifiait plus rien. Il était oublié, enseveli sous une étoffe noire crucifiée au fond de sa boîte crânienne.

Cependant, River vivait en dehors de l'oubli. Parfois, elle paraissait même vivre en dehors de la réalité. Son travail était fade et ne consistait qu'à classer des dossiers dans une agence immobilière. Toujours cette histoire de classement et d'ordre. Mais elle était ainsi et ne cherchait pas plus ni mieux. Elle ne voulait pas que l'on pénètre son monde, ni pénétrer celui des autres : le sien était vide, sans problèmes, sans responsabilités, sans rien. Juste elle, et ses journées en deux parties. Elle et sa vie simple, inintéressante.

Elle ne s'était jamais autorisé, depuis les trois ans dont elle se souvenait, une seule relation durable avec un homme, et elle n'avait vécut ses histoires d'un soir (ou d'une semaine) que désintéressée et pour empêcher sa sphère sociale de se poser trop de question sur son sort. Elle se savait cependant incapable de ressentir des sentiments, et encore moins de les partager ou de les extérioriser. Toute émotion était pour elle une corvée et en public elle n'était qu'un masque d'expressions bien étudiées.

Comme River elle-même ne savait rien de sa propre vie, elle s'était enfermée dans un système qui en chassait quiconque. Elle était mystérieuse et secrète. Réservée et presque invisible. Les gens ne se souvenaient pas d'elle et cela l'enchantait. Elle craignait qu'un jour tout se dégrade et qu'elle perde son indépendance face à son passé, que tout ressurgisse soudainement et qu'elle ne puisse rien faire à part regarder sa vie paisible voler en éclat. Elle savait pertinemment que les gens qu'elle fréquentait régulièrement parlaient dans son dos ou la montraient du doigt, car elle était aussi hermétique qu'une porte blindée. Mais cela ne la touchait pas : elle ne s'était jamais attachée à rien et vivait dans un état de détachement total pour le reste du genre humain.

Ainsi, personne ne pouvait prévoir ce qui lui arriverait, ni que cela changerait la face du monde, ou perturberait l'équilibre des forces occultes. Personne. Pas même les plus anciennes des prophéties des plus illustres prophètes, pas même Tom Jedusor, pas même Albus Dumbledore.