Bonjour !

Voici un bref chapitre en guise de prologue à cette nouvelle histoire. J'avais bien avancé dans la rédaction de ce texte – avec pour but d'en finir le premier jet avant de le publier – quand j'ai perdu la clef usb sur laquelle se trouvait la seule version de la chose. Du coup, j'ai décidé de recommencer à écrire, mais de publier au fur et à mesure de la rédaction. Je serai donc sans doute moins régulière que je ne l'aurais été, mais je pense quand même pouvoir publier 2000 mots deux ou trois fois par mois.

A ce sujet, je sais que j'ai un style assez contemplatif, et il peut ne pas se produire grand-chose en 2000 mots. Donc j'aimerais avoir votre opinion : vous préférez des chapitres de 2000, 4000 ou 6000 mots ? Ca ne changera rien à ma façon d'écrire, mais autant choisir le découpage qui vous sera le plus confortable. (A titre de comparaison, cette intro fait un bon 900 mots)


Sinon, je reçois volontiers des reviews, j'apprécie les critiques, les théories et autres trucs divers et variés – et j'aime répondre, aussi. Parce que je suis bavarde. Au cas où ces quelques lignes introductives ne vous le prouveraient pas assez.
Oh, et d'ailleurs, parlant de reviews, si une faute vous fait mal aux yeux, n'hésitez surtout pas à me la signaler, je la corrigerai aussitôt. Je me relis moi-même et on n'est jamais aussi peu infaillible que sur soi.


Ce n'était pas une journée agréable. Un vent humide et persistant parcourait la ville et la campagne avoisinante en secouant jusqu'aux plis les plus intimes des tenues les plus épaisses. L'essentiel de la guilde s'était rassemblé dans le hall du bâtiment massif pour commenter les exploits de ceux qui « se les caillaient sans doute plus qu'ils ne combattaient » en buvant un vin épicé chaud ou une quelconque autre boisson.

L'endroit résonnait des rires des adultes et des cris des enfants que le Maître avait confiné jusqu'au retour d'un temps plus sec. « Plutôt une invasion de poux qu'une épidémie d'angines sur ces monstres-là », affirmait-il chaque automne et, effectivement, les membres ne savaient jamais s'il fallait rire ou s'inquiéter de l'avenir quand ils se souvenaient des poussées de fièvre qu'avait eues Erza quelques mois auparavant. Elle avait erré à moitié nue dans Magnolia dans un état semi-conscient, méprenant des tonneaux pour des personnes et des gouttières pour des armes. Il avait fallu jouer de l'affection des habitants pour cette enfant d'habitude charmante pour leur faire pardonner les dégâts qu'elle avait causés – mais rien ne leur avait fait accepter qu'un simple rhume justifiait les éternuements ardents de Natsu qui avait causés une quinzaine d'incendies à la fin de l'hiver. La guilde remboursait toujours les réparations de la mairie et le repavement de la grand-rue.

On jouait donc bruyamment dans l'épaisse odeur de nourriture propre à la guilde. Macao et Wakaba, le fumeur longiligne qui venait d'intégrer la guilde, avaient saisi Reby et s'amusaient à la tenir hors de portée de Jet et Troy. D'une manière ou d'une autre, ce jeu isolé avait évolué en un genre de jeu de touce-touche puis en bataille rangée entre grands et petits. Libérée, Reby avait rejoint Jet et Troy pour tenter de saisir Cana, qui se dégagea en riant. Ils essayèrent une nouvelle approche, mais Erza les propulsa d'un même geste vers la grande porte – qui s'ouvrit au moment précis où Jet allait la percuter. La force avec laquelle la porte avait été ouverte le renvoya vers le bar alors que ses amis s'étalaient devant les nouveaux venus.

Ils étaient trois. La première silhouette, assez frêle, semblait vouloir protéger les deux autres du danger inattendu. Quand il s'avéra que Troy et Reby ne bougeaient pas, elle sembla se détendre légèrement. Ils entrèrent dans le hall et, pendant que leur guide contournait les enfants à leurs pieds, les deux autres demeurèrent en arrière pour les observer d'un air interrogateur. C'étaient des gamins, des gosses d'une dizaine d'années tout au plus. Ils devaient appartenir à la même fratrie si l'inhabituelle couleur de cheveux qu'ils partageaient était un indice fiable. Laxus avait déjà vu des chevelures de cette couleur, mais elles étaient rares en Fiore.

La personne qui s'était dirigée vers le bar devait être la mère ou, plus probablement, l'aînée des deux enfants. Elle ne s'était pas encore débarrassée de la capuche qui lui couvrait la tête, mais on lui devinait plusieurs années de plus que les autres même si sa taille ne semblait pas être celle d'un adulte.

Elle rejoignit le comptoir pendant que ses compagnons aidaient Reby à se relever et demanda : « Fairy Tail ? » d'une voix incertaine. Gudrun, qui, exceptionnellement, tenait le bar, la dévisagea en hochant la tête. C'est alors qu'elle détacha la broche de sa cape et annonça plus fermement : « Lisana, Elfman, nous sommes arrivés. Vous pouvez aller jouer si vous restez à portée de voix. »

Son arrivée avait été assez discrète dans le tintamarre de la guilde, mais son imposante façon de s'exprimer et l'autorité évidente qu'elle avait sur ses cadets attirèrent l'attention de quelques consommateurs. Elle ne semblait pas s'en soucier et se tourna à nouveau vers Gudrun, à qui elle murmura quelques mots. « Ce n'est pas pour moi, ça, répondit l'imposante cuisinière. C'est pour le Maître. Tu t'assieds et tu attends qu'il arrive. »

Le Maître, cependant, avait suivi l'arrivée des trois enfants du regard et sauta sur le bord du comptoir alors qu'elle achevait de lui répondre. L'adolescente reprit ses explications à demi-ton tandis qu'il l'entraînait vers une table à part.

Les deux autres enfants avaient rejoint le coin de la salle, où Gray, Wabaka et Erza avaient décidé d'interrompre leur bagarre pour un jeu de balle à peine moins violent. Si la petite fille, sans doute la plus jeune de la fratrie, avait aussitôt demandé à pouvoir les rejoindre, son frère, lui, semblait plus incertain et se tenait un peu à l'écart, regardant tantôt son aînée qui discutait discrètement, tantôt sa cadette qui s'amusait comme si elle avait toujours fait partie de ce groupe.

Soudain, la gamine leva les yeux vers lui. Leurs regards se croisèrent, mettant Laxus étonnamment mal à l'aise. Il ne savait pas vraiment si c'était le fait d'être surpris à la fixer ou simplement la couleur de ses yeux qui le dérangeait. L'iris bleu pâle et le cheveu blanc de la fillette contrastaient violement avec son teint basané, lui donnant un air détaché, hors du monde.

L'instant passa. Les enfants étaient repartis dans la ronde changeante de leurs jeux et Laxus se leva pour choisir la mission qu'il accomplirait le lendemain.
En rejoignant le tableau des quêtes, il croisa enfin le même regard trop pâle, plus sévère, attablé à côté de son grand-père. Après l'avoir soutenu quelques instants, il haussa les épaules et se détourna définitivement des nouveaux venus.