Celui qui n'avait jamais aimé

Auteur : Nyônoshii – email : phary91@wanadoo.fr

Série : Harry Potter

Genre : Romance – Résumé : Quand Ginny tombe amoureuse d'une personne qui n'a jamais aimé…

Deux ou trois mots avant le début : Chalut tout le monde… Ceci est ma 2ème fic sur Harry Potter, et j'espère qu'elle vous plaira. Finalement, c'est encore un couple avec Ginny. A croire que je l'aime bien !

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« Le cœur est l'organe le plus important du corps… Mais aussi le plus faible. Ainsi, ce qui vous permet de vivre peut, si l'on sait comment faire, également vous étouffer, ce qui entraîne… La mort. »

  Ginny frissonna. La voix doucereuse de Rogue n'arrangeait rien au thème sinistre que les élèves devaient étudier.

Le maître des potions reprit la parole :

« Cependant, je ne suis pas en mesure de vous apprendre l'art de créer la mort en bouteille. Pour votre propre sécurité… Mais la potion de l'Etouffement est au programme de la sixième année, et bien qu'elle ne soit pas mortelle, je vous conseille de la préparer avec le plus grand soin… Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi, outre le fait qu'il est normal de BIEN préparer ses potions ? »

  Le silence continuait dans le sombre cachot. Rogue promena son regard entre les différents élèves et s'arrêta sur Ginny Weasley. Une lueur sadique lui apparut aux coins des yeux.

« Peut-être que Miss Weasley a la réponse… ? » dit-il lentement.

Celle-ci releva brusquement la tête. La situation aurait pu être comique, mais les autres élèves n'osèrent rire, ni même sourire. Ils étaient dans un cours de potion avec Severus Rogue. Il tapa du pied.

« Et bien ? J'attends. »

Ginny ouvrit inutilement la bouche. Elle ne savait pas.

Rogue fronça les sourcils et regarda la pauvre rouquine.

« 5 points en moins pour Gryffondor. Peut-être cela aidera l'une d'entre vous à s'intéresser un minimum à ce que je dis. »

Ginny rougit jusqu'aux oreilles, un peu à la manière de son frère, Ron, qui passait sa septième année à Poudlard.

« Pour les autres, je signale que la bonne préparation de la potion de l'Etouffement est essentielle. Si, par malheur, vous êtes trop négligent, votre potion produira une fumée bleue. Toxique, je pense qu'il est utile de le préciser. Ainsi, que ceux qui ne se sentent pas sûrs d'eux feraient mieux de quitter le cours. »

  Son regard s'attarda sur Ginny. Celle-ci ne put soutenir l'attention du professeur et baissa la tête. Rogue, un sourire narquois aux lèvres, détourna la tête et regarda, non sans mépris, plusieurs élèves quitter le cours, attendant dans le couloir. Ainsi, dix minutes passèrent et la moitié de la classe était partie.

  De nouveau, Rogue regarda Ginny. Celle-ci était restée à sa place. Cette fois-ci, la jeune rousse ne baissa pas la tête. Un peu surpris, le maître des potions détourna le premier la tête et sembla porter une attention particulière à la porte du cachot, tandis que les instructions apparaissaient au tableau.  Cependant, il était évident qu'il n'avait aucune envie de voir Ginny préparer sa potion…

 Les élèves commencèrent à s'affairer près de leur chaudron, coupant leurs lézards en petits morceaux, ou raclant les racines de plantes aux diverses formes. Ginny se débrouillait, tant bien que mal. Rogue la surveillait de près. Ginny ignorait si la raison était qu'elle était nulle en potions, ou parce qu'il n'avait personne d'autres à regarder.

Ginny jeta délicatement ses lézards en cube dans sa potion. Les yeux de Rogue s'agrandirent.

« NON WEASLEY ! »

 Il se précipita, et avec horreur, Ginny vit que la couleur de sa potion avait prit une teinte bleue… Et commençait à produire une légère vapeur. Sans plus attendre, la vapeur se transformait en fumée…

Les élèves toussotèrent. Rogue accourut et agita sa baguette. Le contenu, mais aussi le contenant, disparurent. Le maître des potions tourna la tête vers Ginny et la regarda d'un œil mauvais.

« Miss Weasley ! Vous viendrez dans mon bureau ce soir à dix-neuf heures. De plus, j'enlève quarante points à Gryffondor. Cela vous servira de leçon pour avoir mis la vie de douze élèves en danger, pauvre sotte !

- Mais…

- Il n'y a pas de mais. Vous viendrez dans mon bureau à dix-neuf heures et vous perdrez quarante points, un point c'est tout. Sur ce, vous pouvez sortir. Nous continuerons demain. »

Les élèves sortirent. Ginny, les larmes aux yeux par tant d'injustices, mit plus de temps à ranger ses affaires. En plus, elle allait devoir s'acheter un nouveau chaudron. Que dirait sa mère ?

  Tous les élèves étaient sortis. Rogue s'apprêtait à fermer la porte de son cachot quand il se rendit compte que Ginny était encore à l'intérieur.

« Et bien ? Qu'attendez-vous ? Susurra-t-il impatiemment.

- Je… Je range mes affaires, murmura la rousse d'un ton inaudible.

- N'oubliez pas que vous devez venir dans mon bureau à dix-neuf heures.

- Ou… Oui. »

 Elle se dirigea vers la sortie quand son sac se déchira, laissant tomber tous ses livres.

- Oh noon… gémit-elle.

« Et voilà. Un sac et un chaudron. Maman ne va vraiment pas être enchantée… »

Rogue devait tout de même avoir un cœur. Il marmonna un « reparo » en pointant sa baguette magique sur le sac déchiré. Celui-ci se rattacha automatiquement.

« Vous devriez vous racheter un sac, Miss Weasley. » Dit Rogue d'un ton indifférent.

Elle rougit. Il savait bien que sa famille avait… Peu de moyens. Elle baissa la tête, pris son sac et sortit du cachot.

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  Ginny était effrayée de devoir faire une retenue avec Rogue. Ce n'était pas la punition en elle-même qui l'angoissait, mais c'était surtout de penser que cette retenue, elle allait la faire avec Rogue. Au cours de sa scolarité, Ginny n'avait pas souvent été punie. C'était une assez bonne élève, sérieuse et timide. Ce n'était pas le genre à faire des bêtises.

  Il était dix-huit heures trente. Ginny prit quelques affaires dans son sac, sortit de la salle commune des Gryffondor et se dirigea vers les cachots du château. Il y faisait froid, et elle regretta de ne pas avoir mis de cape. Elle arriva devant le bureau du professeur et frappa.

« Entrez » répondit une voix doucereuse, bien connue.

Ginny ouvrit la porte en tremblant et entra. Rogue remarqua aussitôt la peur de la jeune fille.

« Je ne vais pas vous manger, Miss Weasley. »

Il s'était voulu rassurant, mais elle ne pouvait s'empêcher de frissonner. Quelques secondes passèrent, où Ginny resta debout. Un peu décontenancée, elle réussit à demander :

« Hum… Euh… En quoi… En quoi consiste ma punition ? … » Murmura-t-elle.

Rogue fronça les sourcils.

« Qui vous a parlé de vous punir ? »

Ginny s'arrêta de frissonner. Serait-elle ici pour une autre raison que sa retenue ? Rogue resta assit dans son grand fauteuil.

« A moins que vous teniez absolument à être punie.

- Euh… Dans ce cas-là… Pourquoi suis-je ici ?

- Si j'ai bonne mémoire, votre chaudron a été volatilisé.

- Euh… Oui. »

Rogue se leva et mit une main dans la poche de sa robe de sorcier. Il s'avança vers Ginny.

« Tendez votre main, ordonna-t-il.

- Euh… Oui, répondit Ginny, un peu surprise.

Il y versa une dizaine de mornilles.

- Vous avez intérêt à utiliser cet argent pour acheter un nouveau chaudron, marmonna-t-il.

- Oui, professeur… Murmura Ginny, ébahie.

- Bien. Vous pouvez partir. »

  Encore éberluée par l'acte de Rogue, Ginny sortit du cachot. Le plus étrange, c'est que son cœur battait la chamade. Elle se sentait cramoisie, et il y avait une drôle de sensation dans sa tête et dans son corps. Elle alla dans la tour des Gryffondor, elle prit une douche et alla directement au dortoir. Là, elle s'écroula sur son lit, encore toute chamboulée par l'acte du professeur. Son cœur continuait de battre à un rythme endiablé tandis que la rougeur de son visage ne la quittait pas.

« Severus Rogue »…. Murmura-t-elle.

 Finalement, ce n'était pas un nom si laid.

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  Rogue avait bien prévu son coup. En effet, dans une semaine allait y avoir une sortie à Pré-au-Lard. Elle pourrait s'acheter un nouveau chaudron, et, si elle était raisonnable, pourrait même s'acheter un sac à dos. D'occasion, il est vrai, mais cela serait mieux que le bout de tissu qu'elle possédait maintenant.

  Pendant le cours de potion, même si elle du partager un chaudron avec un élève particulièrement peu brillant, Ginny ne put s'empêcher de ressentir de la sympathie pour Rogue. Il pouvait être gentil quand il le voulait bien. D'ailleurs, il semblait qu'il était moins dur avec elle. Peut-être n'était-ce qu'une impression, mais Ginny en doutait.

  La journée passa assez rapidement. Vint le soir, où Ginny était restée dans la salle commune, à faire ses devoirs. Elle avait fini depuis plusieurs minutes et regardait le feu de la cheminée. Elle imaginait que ce feu faisait une danse avec le bois, sans songer à lui faire de mal, mais en le faisant souffrir tout de même. Elle s'imaginait que aimer n'était qu'un sentiment qui ne demandait qu'à faire le bonheur, mais qui pouvait faire mal, si mal…

  Un peu comme avec Harry Potter. Un jour, l'année dernière, Ginny s'était décidée à lui déclarer sa flamme. Malheureusement, le jeune balafré avait refusé. Une petite larme apparut au coin de son œil.

     Il commençait à être tard. Mais Ginny continuait à veiller, à la lueur du feu. Elle se demandait si Rogue avait déjà aimé quelqu'un. Sûrement pas. Personne ne pouvait aimer quelqu'un comme lui… Ginny sentit son cœur se serrer. Oui, il n'avait jamais dû être beaucoup aimé. Il devait être triste, de temps en temps. Peut-être était-ce pour cela qu'il avait étudié la magie noire, étant jeune, lorsque personne n'était là pour lui dire des mots doux, lorsqu'il n'avait personne à serrer dans ses bras.

    Rogue n'avait jamais aimé…

Elle monta les escaliers qui menait aux dortoirs et alla se coucher.

 La semaine passa tranquillement, et, Ginny, impatiente, attendait la sortie au Pré-au-Lard avec bonheur. Elle avait hâte d'acheter son chaudron.

Enfin, le jour arriva. Elle alla directement acheter un chaudron, le moins cher possible, pour qu'il lui reste un peu d'argent. Elle comptait s'acheter un nouveau sac, mais elle passa devant un fleuriste. Elle s'arrêta devant la devanture, et se décida à entrer. Elle regarda les fleurs, et son regard s'arrêta sur une rose rouge, d'une beauté incroyable. Elle demanda le prix au fleuriste.

« Trois mornilles, ma jolie.

Elle allait pouvoir l'acheter !

- Très bien, je l'achète. »

Elle savait déjà à qui offrir sa rose.

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 Elle frappa à la porte d'un bureau situé aux cachots.

« Entrez ». Répondit une voix familière.

Ginny entra.

« Miss Weasley… Que me vaut l'honneur de cette visite ? demanda-t-il, sarcastique.

- Je… Je suis venue pour euh… Hum… murmura Ginny, gênée.

Elle s'avança à son bureau et y déposa la rose. L'expression du professeur avait changée. Elle n'était plus glaciale et mauvaise. Elle était… Il baissa les yeux vers la rose, puis les remonta vers les yeux de Ginny. Celle-ci baissait obstinément la tête.

- Je… J'ai pensé que ça vous ferait euh… plaisir. » Murmura Ginny.

Elle prit la direction de la sortie lorsque la voix de Rogue retentit.

« Miss Weasley, attendez. Asseyez-vous. »

Prise de peur, Ginny, un instant, songea à fuir. Mais elle resta et s'exécuta. Alors, Rogue se pencha, lui releva le menton et déposa délicatement ses lèvres sur celles de la jeune fille. Celle-ci tressaillit. Les lèvres de Rogue étaient froides, mais c'était agréable.

  L'instant sembla durer des heures, bien qu'il n'avait duré que quelques secondes. Rogue s'éloigna enfin. Lorsque Ginny se leva, ce fut pour lui rendre son baiser. Les gestes maladroits des deux débutants ne faisaient qu'aviver leur passion. Hésitant, Rogue se décida à étreindre sa jeune amante, mais Ginny ne le rejeta pas.

Elle resta dans les appartements de Rogue toute la soirée, et tard dans la nuit, ils s'endormirent, enlacés et profondément épuisés.

  Juste avant de fermer les yeux vers un sommeil apaisant, Ginny murmura :

« Je vous aime. »

Rogue ne répondit pas. Il savait que c'était inutile. Enfin, il était aimé.

  Celui qui n'avait jamais aimé aima, pour la première fois de sa vie.

Fin

J'espère que ça vous a plus, pour cette deuxième fanfic. Je remercie les auteurs qui ont aimés ma première HP, ce qui m'a encouragé à en écrire une autre.

Nyônoshii.