Ni pardon ni oubli

Bientôt onze heures, le Pouldard Express ne va pas tarder. Père est tendu à mes côtés, je ne comprends pas pourquoi.

Parents et enfants commencent à affluer. Des visages se tournent vers nous, des sourcils se froncent, des langues se déchainent, des doigts nous pointent, accusateurs.

Un homme observe le bras gauche de mon père, secoue la tête, dégoûté. Dans les yeux de sa femme j'y rencontre une telle dureté qu'elle me cloue sur place, sans pitié.

Père reste droit et fier, mais moi, à travers mes larmes, je vois des milliers de regards, des milliers de poignards.

S'il vous plait, arrêtez ! Arrêtez ! Qu'avons-nous fait ?...