Titre : Le P'tit Tonkin

Auteur : Rieval

Spoilers : saison 4 jusqu'à The Kindred.

Rating et genre : GEN. Humour.

Résumé : une tentative d'enlèvement ratée sur la personne du docteur McKay se transforme en une bien étrange aventure.

Disclaimer : pas à moi, blablabla, pas d'argent échangé, blablabla.

ooOoo

Prologue

Rodney courrait. Dans sa tête, les mots tournaient, comme un mantra : mes amis, ma famille, ma Cité. C'était vers eux qu'il courrait, c'était pour elle qu'il poussait tous ses muscles à lui obéir. Pas question de flancher, pas question de s'arrêter.

Là, à gauche ! Il sauta, empruntant la passerelle qui était devenue avec les années, le parcours préféré des joggeurs de tout bord. Ses poumons allaient éclater et son cœur suivrait certainement … mais il ne pouvait pas s'arrêter, pas maintenant.

Ils l'avaient enfermés dans ses quartiers. Les crétins ! Comme si ça allait le stopper. Non, franchement, il aurait pensé que Sheppard le connaissait mieux que ça. Humpf, ça lui apprendrait à le sous estimer !

Dernier obstacle, le balcon à droite de la Porte des Etoiles. Un sourire lui vint à la pensée de ce balcon. C'était celui par-dessus lequel Sheppard l'avait balancé lorsqu'ils testaient le bouclier individuel, il y avait trois ans de cela. Trois ans déjà. Trois ans qu'il était ici, chez lui.

Oui, cette Cité était devenue sa maison et il entendait bien la défendre, ses habitants et elle.

Mes amis, ma famille, ma Cité.

Ah, il y était ! Il jeta un coup d'œil en bas. Yep, méchants armés jusqu'aux dents en vue. Juste cinq ? Peuh, du gâteau ! Après tout, il était un génie et surtout, il avait pour lui l'effet de surprise.

En bas, Sheppard et Lorne, ainsi qu'une bonne dizaine de Marines, tenaient en respect le chef de la petite bande. Ce dernier tenait fermement calée contre lui une Jennifer complètement terrifiée. Il faut dire qu'avoir un couteau sous la gorge était une sacrément bonne raison d'être terrifiée.

Rodney ferma les yeux, sauta et se mit à compter jusqu'à 100 … en nombre premier.

2, 3, 5 ,7 ,11 ,13 … il atterrit sur Crétin numéro Un, le déséquilibrant. Jennifer poussa un petit cri de surprise et tomba en avant. Rodney en profita pour attaquer se délectant des cris subséquents …

17, 23, 31, 37, 41 … bien entendu, Crétin numéro 2 se retourna et pointa son arme vers lui. Rodney ouvrit la bouche et lui sourit … l'arme ne bougea pas, son propriétaire avait le même visage que Jennifer quelques secondes plus tôt : le visage de quelqu'un pétrifié par la peur. Parfait, pensa Rodney qui en profita pour sauter sur le poignet de son assaillant. Un cri rauque, un clang sonore. Plus que trois, pensa Rodney …

43, 53, 59, 61, 67 … aaaaah, quand même, Capitaine Kirk et Conan le Barbare se réveillaient ! Bien, qu'ils s'occupent de -- Oh, non, Crétin Numéro 1 lui aussi s'était réveillé !

L'homme avait récupéré son arme et la pointait vers le dos de Sheppard. NON ! Rodney sauta sur son ami juste au moment où le coup de feu retentit. Il atterrit lourdement sur le dos de John. Il y eu des cris, d'autres coups de feu.

71, 73, 79 … Rodney cligna des yeux. Il se sentait bizarre. Cotonneux et -- Sheppard bougea, le délogeant doucement de son dos et une douleur lui perça l'abdomen. Pas si cotonneux que ça en fait ! Il avait mal, mal, mal … quelqu'un – John ? – l'avait déposé sur le sol de la salle d'embarquement. C'était froid, il avait froid. Il ouvrit les yeux et vit Sheppard penché juste au-dessus de lui. Il avait enlevé sa veste cet idiot ! Ne sentait-il donc pas le froid de canard qui régnait ici ? Mais bien sûr, le Lt. Col. John Sheppard ne sentait rien, il était un héros après tout.

Les lumières se mirent à clignoter autour de lui. Qu'avait donc encore fabriqué ce diable de tchèque avec sa Cité ? S'il avait saboté Atlantis, Rodney allait lui crever les yeux ! Ou bien pire : il pillerait ses réserves secrètes de bacon … comme si on pouvait lui cacher se genre de chose, ah ! Pauvres Philistins !

Les lumières revinrent et cette fois, Rodney découvrit Jennifer penchée sur lui. Elle lui parlait mais les sons qu'elle produisait lui parvenaient étouffés, incompréhensibles. Radek avait-il aussi touché à l'acoustique ? Hey, Teyla était là aussi, et Sam ! Pourquoi avaient ils tous l'air si inquiets ? Tout s'était bien passé, non ? Les méchants (doublés d'idiots finis) avaient été une fois de plus boutés hors d'Atlantis ; et une fois encore, ç'avait été grâce à lui. Et aux nombres premiers. Oui, les nombres premiers étaient bien utiles et d'ailleurs, il n'avait pas fini sa suite. 83, 89 … Et … et … il ne se souvenait pas de ce qui venait après ! 95 ? Non, pas 95 … 9--

Les lumières s'éteignirent pour de bon.

ooOoo

John serrait contre lui sa veste couverte du sang. Le sang de Rodney. Le sang de son ami. L'ami qui avait pris une balle pour lui. Il serra la mâchoire. Rodney avait intérêt à ne pas mourir parce qu'il se réservait le plaisir de lui faire regretter de vouloir jouer aux héros ! Une main se posa sur son épaule et le fit sursauter.

- Ne vous en faites pas Colonel, Rodney est solide, lui dit Sam avec un petit sourire forcé sur le visage. Il va s'en sortir.

John hocha la tête. Son regard se posa sur l'une des civières qui se trouvaient dans le couloir devant l'infirmerie. Un drap recouvrait le corps de l'homme qui avait tiré sur Rodney. Tué d'un coup de poignard dans le cœur. John n'avait jamais autant aimé les cheveux de Ronon qu'en cet instant où il l'avait vu en tirer cette incroyablement longue lame.

L'homme s'était écroulé comme une masse, les doigts crispés sur son arme. Sans l'intervention de Ronon, il les aurait sans aucun doute achevés, Rodney et lui. John regrettait juste que Ronon ne soit pas intervenu juste quelques secondes plus tôt. Il soupira et se cala dans sa chaise. Ses yeux fixaient le plafond suivant les courbes élégantes de l'architecture des Anciens. Existait-il dans cette foutue galaxie un seul peuple qui ne manigance pas dans leur dos ? Il allait finir par croire que les Athosiens étaient une exception.

Sam interrompit le cours de ses pensées. Elle s'était installée sur une chaise à ses côtés.

- J'ai fait rappeler les trois équipes que nous avions en exploration. Je ne veux prendre aucun risque. Lorne a identifié les cinq hommes. Ils portent tous les tatouages rituels des prêtres de Nólaquen. Nous en avons deux de morts, deux de blessés, sous bonne garde, et celui que Rodney a assommé – un gamin – a été conduit en cellule. Apparemment, il ne cesse de demander pardon à l'Alcartur pour ce qu'il lui a fait.

John ricana. L'idée serait risible si l'Alcartur en question n'était pas entre la vie et la mort ! Si cela ne tenait qu'à lui, gamin ou pas, en fait de pardon il offrirait à cette petite ordure un aller simple pour l'enfer.

Du mouvement en provenance de la salle d'op. lui fit lever la tête. Jennifer apparut, hocha la tête et lui adressa un petit sourire. John relâcha le souffle qu'il retenait. OhMonDieu. Vivant ! Il était vivant !

Jennifer vint à leur rencontre. On aurait pu croire que la moitié d'Atlantis s'était donnée rendez vous dans ce qui tenait lieu de salle d'attente. Teyla, échevelée mais plus que jamais resplendissante comme seules peuvent l'être les femmes enceintes était assise sur un brancard, Ronon se tenait débout à ses côtés. Lorne et Radek se trouvaient là aux aussi. Tous attendaient fiévreusement des nouvelles de Rodney.

- La chirurgie s'est bien passée, annonça Jennifer, mais il a perdu pas mal de sang … nous l'avons perdu deux fois sur la table d'opération et il est très faible. Les heures qui suivent seront déterminantes. Pour le moment, il est dans le coma mais c'est plutôt une bonne chose, cela va permettre à son organisme de récupérer. Nous ne pouvons plus rien faire sauf attendre et --

John s'emporta interrompant violemment la jeune femme.

- Attendre !? C'est ça votre diagnostic, docteur ?

- Oui, Colonel, lui répondit Jennifer sur le même ton, c'est tout ce que je peux vous dire pour le moment. Comme vous me le rappelez fort gentiment, je suis docteur, pas vétérinaire !

Trois semaines plus tôt

- … et donc, je propose que nous allions sur P3M-667, conclut Rodney qui referma son PDA et arborait un superbe sourire sur le visage. Celui qui disait « comment pourriez vous refuser d'aller sur cette planète après un exposé aussi brillant ? »

Sam examinait les données que Rodney et Radek leur avaient fournies pour le meeting concernant P3M-667.

- Hummmmmoui, marmonna t-elle. Et qu'en dit l'équipe d'anthropologues ? Je ne voudrais pas que nous nous retrouvions dans la même situation que pour P15-Z25, n'est-ce pas ?

John fit une grimace. Oui, il avait un excellent souvenir de cette planète vraiment. Un souvenir en forme de petit croissant en haut de la cuisse gauche. Une cicatrice de plus à ajouter à la panoplie qu'il portait déjà. Une cicatrice qui lui avait valu les sarcasmes de Rodney pendant plusieurs jours : et non, la cuisse ce n'était pas la même chose que les fesses, bon sang ! Mais allez donc dire ça à ce foutu canadien. Bref, John se rappelait bien des flèches et des lances des natifs de P15-Z25, planète où il était interdit de se laisser pousser les cheveux sous peine de mort. Imaginez la tête qu'avaient fait les dits natifs à la vue de Ronon … Après coup, les anthropologues avaient expliqué que cette coutume pouvait être liée aux wraiths, ces derniers portant tous sans exception, les cheveux longs.

Rodney soupira et fit un geste de la main à Corrigan lui indiquant, à regret, qu'il pouvait parler. Le jeune anthropologue se tourna vers Sam.

- Nous ne savons pas grand-chose des habitants de Nólaquen, je veux dire P3M-667, en dehors de ce qui nous a été rapporté par Teyla et par le Major Lorne. Les athosiens entretiennent des relations amicales avec les Nólaquen depuis plusieurs générations. Ils cultivent des céréales mais sont surtout réputés pour leurs vergers. Ce sont de fervents adorateurs des Ancêtres et ils ont édifié plusieurs temples dédiés à ces derniers tout en --

- Edifié !? Squatté oui ! Sam, nous savons tous que ces fameux temples sont en fait les restes d'un complexe ancien et si nous ne voulons pas retrouver de la cire de chandelles sur toutes les consoles, et surtout dans toutes les consoles, nous devons agir vite et --

Sam fit taire Rodney d'un regard noir.

- Vous disiez docteur Corrigan ? fit elle à l'adresse du jeune homme qui fixait, fasciné, le grand docteur McKay en train de bouder.

- Euh, oui, ahem. Comme vous le savez, ce sont les dirigeants de Nólaquen qui nous ont contactés à propos de problèmes qu'ils ont rencontrés dans un de leur temple. D'après ce que j'ai compris, au début d'une célébration, toutes les lumières se sont allumées brusquement faisant fuir les malheureux fidèles.

Rodney le coupa une fois de plus.

- Keller pense qu'il est possible qu'une des personnes présentes ait été porteuse du gène ATA. C'est rare dans Pégase mais pas impossible … bref, sa présence a activé la technologie ancienne dormante et nous savons très bien ce que cela veut dire Sam : un E2PZ ! Seul un E2PZ peut après plus de 10 000 ans alimenter de la technologie Ancienne.

Sam sourit en voyant s'allumer des étoiles dans les yeux du scientifique canadien. L'image d'un Rodney de cartoon autour de la tête duquel dansaient de petits E2PZ fit pop dans son cerveau. Son sourire s'élargit.

- Quoi ! Fit un Rodney pas du tout cartoonesque sur un ton irrité.

- Euh, rien, rien du tout, répondit Sam. Docteur Corrigan, quelles sont vos recommandations ?

- Nous devons êtres prudents. Nólaquen possède un gouvernement civil mais l'Eglise, si je puis employer ce terme, y est extrêmement puissante. Les émissaires que l'équipe du Major Lorne a rencontrés étaient accompagnés de représentants religieux. Ces derniers sont facilement reconnaissables à leurs tatouages. D'après les photos que le Major a rapportées, les tatouages sont la transcription de mots Anciens. Nous en avons déchiffrés deux différents qui peuvent indiquer une sorte de système hiérarchique.

Corrigan se leva et actionna le vidéo projecteur.

- Trois représentants de la caste religieuse se trouvaient avec les émissaires du gouvernement Nólaquen. Comme vous pouvez le voir, il n'y a que deux sortes de tatouages. Celui-ci …

L'image d'une fine ligne de runes apparut sur l'écran.

- … Et celui-ci.

Une autre image, cette fois avec une ligne de runes beaucoup moins élaborées.

- Les gardes portaient ce symbole ci. Ils sont vraisemblablement en bas de la hiérarchie, le premier agrandissement était la reproduction du tatouage du Grand Prêtre. C'est ainsi qu'il s'est présenté.

- Et que veulent dire les tatouages ? Demanda Ronon.

Corrigan se rassit et soupira.

- Malheureusement, nous n'en avons aucune idée. M'Gembwe, euh, c'est la responsable du département linguistique, a travaillé dessus. Il y a indéniablement une racine Ancienne mais le langage a pas mal évolué. Son équipe travaille toujours dessus. Quoiqu'il en soit, si nous envoyons une équipe sur Nólaquen, je recommande de la prudence et une observation stricte des règles Nólaquiennes.

- Parfait ! s'écria Rodney en claquant des mains. Respecter les règles, rien que de plus facile, n'est-ce pas ?

Sam fronça les sourcils. Quelque chose lui disait que cette mission allait être une énorme catastrophe … mais ils ne pouvaient pas décemment petit a) refuser d'aider des alliés potentiels dans leur lutte contre les wraiths et contre Michael, petit b) ignorer la possibilité qu'il y ait effectivement un E2PZ sur P3M-667.

Elle espérait juste que Sheppard serait capable de gérer McKay sans que ce dernier n'insulte la mauvaise personne …

ooOoo

Les deux équipes – celle de Lorne et de Sheppard, minus Teyla – furent accueillies par la délégation Nólaquienne qui avait pris contact avec Atlantis par l'intermédiaire de Lorne. L'équipe du Major s'était trouvée sur Belkan (1) pour négocier l'achat de semence pour le Continent lorsqu'elle avait été approchée par les Nólaquiens.

Ils étaient à pied, le champ électromagnétique de la planète ne convenant pas au système de guidage des Jumpers. Cela ne représentait pas un gros problème, puisque la capitale de Nólaquen se trouvait à moins de trois km de la Porte.

Corrigan se chargea des présentations et John fut obligé de donner un coup de coude à Rodney qui ignorait leurs hôtes, trop occupé à régler son détecteur d'énergie pour limiter les effets du champ electromagnétique. Le « Ouch, Colonel qu'est-ce qui vous prend ? Je vais certainement avoir un bleu de la taille de l'Alaska ! » fut suivi d'un regard noir de la part de John et d'un « Oh, euh, oui, bonjour, bonjour. Nous pouvons visiter vos temples ? » de Rodney. Ce type était incurable …

Tout le monde parvint néanmoins sain et sauf jusqu'à la capitale des Nólaquiens. Pas de natifs assoiffés de sang, agitant des fourches, sans aucun doute parce que Corrigan et Lorne empêchaient McKay d'approcher trop près des délégués Nólaquiens.

Nólaquen était à l'image de pratiquement toutes les planètes que connaissait John : des arbres, des champs, des maisons en bois et en pierre. Yep, bienvenue à l'ère médiévale. Ceci dit ça valait mieux que le Jurassique, non ? Ici, le seul TyRex que John avait à manager c'était son scientifique préféré.

ooOoo

Rodney bailla. Pour au moins la sixième fois en moins d'une heure. Mon Dieu que tout ce fatras diplomatique était ennuyeux. Et inutile. Si seulement il pouvait -- Aie !

Rodney jeta un regard noir à Sheppard qui venait de lui donner un coup de pied sous la table ! A ce rythme là, son corps ne serait plus qu'une vaste ecchymose à la fin de cette mission.

Et Sheppard qui souriait à … euh, comment s'appelait le Gouverneur, au fait ? Oui, bon, peu importe, ce qui importait c'était que Sheppard faisait son « lèche-botte » alors que Rodney savait parfaitement que le Colonel détestait lui aussi ce genre de banquet.

-… visiter le Temple d'Alcartur, DocteurRodneyMcKay ? Annonça « quel-que-soit-son-nom » avec un petit sourire timide.

Hu, temple, un temple, quel tem--AIE !!

Rodney se frottait la cheville (elle était certainement cassée tellement elle lui faisait mal !) pendant que Sheppard, tout sucre et tout miel, remerciait le dignitaire religieux de sa confiance et oui, en effet, le DocteurRodneyMcKay (ces gens parlaient comme Teal'c) serait honoré de visiter le Temple d'Alcartur.

Sheppard ne perdait rien pour attendre. Il allait goûter au plaisir des douches froides pour les 25 années à suivre !

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Corrigan était visiblement aux anges : sur le chemin vers le fameux temple, Erundur (c'était le nom du Grand prêtre) leur avait racontés en long et en large l'histoire d'Alcartur.

L'Alcartur était l'émissaire des Ancêtres sur Nólaquen et à ce titre, il était vénéré et chéri de tous, et blablabla. Comment pouvait-on croire en de telles fadaises ? Et puis s'ils savaient qui se cachaient derrière la façade vénérable des Anciens, les Nólaquiens brûleraient toutes leurs effigies !

Rodney sourit à Erundur qui le regardait, toute dents dehors. Héhéhéhé, il était fier de lui : amabilité, courtoisie, ajoutez un zest de charme et vous obtenez le grand et unique Docteur Rodney Mckay.

ooOoo

La main de John se resserra instinctivement sur son P90. Du coin de l'œil, il vit Ronon régler son pistolet sur « tuer ». L'instinct du soldat.

Il y avait quelque chose chez ce Erendur qui mettait John mal à l'aise, quelque chose qui n'avait pas non plus échappé à Ronon. Ou à Lorne, qui venait stratégiquement de se rapprocher de Corrigan qui était en grande conversation avec le Grand Prêtre.

Et brusquement, John comprit ce qui le gênait dans le comportement d'Erundur : l'homme conversait avec Corrigan mais c'était Rodney qu'il regardait ! En fait, il l'observait comme un rapace observe sa proie avant de lui fondre dessus. Pas étonnant que Ronon l'ait lui aussi remarqué : il savait ce que ressentait à la fois la proie et le prédateur.

John aurait bien tiré dans le tas de manière préventive mais il n'était pas certain que Carter apprécierait son explication du « ce type regardait McKay bizarrement » comme étant suffisante pour justifier un carnage. Ils allaient juste devoir ouvrir l'œil et le bon … rien que de très habituel en fin de compte.

ooOoo

Aaaaaah, enfin ! Ils étaient arrivés. Rodney sortit son petit scanner de sa poche et se concentrait sur ses réglages lorsqu'il se rendit compte qu'Erundur le fixait, ses dents blanches toujours de sortie. Rodney se força lui aussi à sourire. S'il continuait comme ça, son visage serait à jamais fixé en une grimace grotesque, comme les victimes du Joker !

Erundur se tourna vers le reste des terriens.

- Honorés visiteurs, pour entrer dans le sanctuaire de l'Alcartur, il vous faut tout d'abord obtenir sa bénédiction.

Ah, évidemment, ç'avait été un peu trop facile.

ooOoo

Le temple était bien un ancien complexe Ancien, le scanner de Rodney était devenu comme fou dès qu'ils étaient entrés. Ce qui était d'ailleurs un peu curieux : il avait détecté au moins deux sources d'énergie différentes. Rodney était aux anges, passé la cérémonie de la Bénédiction, il pourrait enfin explorer ce que ce temple avait dans le ventre … et dire qu'il y avait plus de seize temples rien que dans la région de la capitale de Nólaquen !

Erundur leur expliqua qu'ils allaient chacun leur tour être présenté à l'Alcartur et que lorsque celui-ci leur aurait donné sa bénédiction, il pourrait entrer dans toutes les salles du temple. Il ne s'agissait réellement que d'une formalité.

- Tous les visiteurs s'y soumettent, du plus jeune au plus ancien, du plus riche au plus pauvre, et tous en sortent plus léger, leur âme --

Blablabla, pensa Rodney qui décida qu'il avait plus important à faire que d'écouter les envolées ésotériques du Nólaquien. Il sortit son ordinateur portable de son sac à dos et l'ouvrit, à l'abri des pieds et des mains de Sheppard. Ce type avait parfois un comportement de psychotique ! Lorsque soudain, la voix de Lorne résonna dans le temple.

- C'est ça, l'Alcartur ?

Rodney fronça les sourcils et, curieux, leva les yeux. Il faillit lâcher son précieux ordinateur en découvrant lui aussi l'identité du fameux Alcartur.

ooOoo

L'Alcartur se tenait bien droit, l'air royal et légèrement dédaigneux comme seuls savent l'être ceux de sa race, sur un petit coussin de velours rouge. Il fixa un moment le petit groupe de visiteurs puis il ouvrit enfin la bouche :

- Miaou ? Feula t-il.

- Un chat ! S'exclama John en pointant l'animal du doigt. C'est … votre … le truc là, c'est un chat !

Rodney leva les yeux au ciel.

- Oh, bravo Colonel, vos dons d'observations ne cesseront jamais de m'étonner. Laissez moi deviner, c'est le miaou qui vous a mis sur la piste, hein ? Lança t-il sur un ton sarcastique.

- Siamois ? Hasarda Lorne.

Nouveau montage de yeux vers les cieux de la part de Rodney.

- Espèce d'inculte, c'est un Tonkinois ! La robe et la posture ne trompent pas, en revanche ce qui est absolument étonnant c'est la couleur des yeux, topaze, non ? Les Tonkinois ont tous les yeux aigues-marines, enfin, les Tonkinois de la Voie Lactée.

- Tonkinois ? Jamais entendu parler de cette race, fit Lorne, pensif.

- Ah ! Encore un signe de l'impérialisme américain, sans aucun doute ! Le Tonkinois est une race qui n'a été reconnue que par les canadiens. Signe supplémentaire de sa valeur si vous voulez mon avis … avant que John n'ait pu réagir, Rodney précisa … je parle des chats pas des américains bien sûr.

- Bien sûr, sourit John.

- Vous connaissez l'Alcartur ? Balbutia Erundur, stupéfait.

John chargea Corrigan de l'explication relative à l'existence sur notre bonne vieille terre des animaux de compagnie et se tourna vers Rodney qui bien évidemment était déjà monté sur l'estrade dans le but de cajoler le chat.

- Rodney, grinça t-il. Descendez de là ! Cet animal est sacré pour ces gens, alors je doute qu'ils apprécient qu'on lui fasse des gouzis-gouzis.

- Oh, vous n'avez pas à vous inquiéter Colonel, le rassura Corrigan. Erundur m'a expliqué que c'était justement en cela que consistait la bénédiction. N'est-ce pas ? Fit-il en se tournant vers le Grand Prêtre qu fixait à nouveau Rodney comme s'il était la huitième merveille du monde, faisant grincer les dents de John. D'ailleurs, je vais m'y soumettre le premier si vous me le permettez, en signe de confiance, ensuite, il serait bon que vous ou le Major Lorne, qui représentez la puissance militaire, vous y soumettiez.

John n'avait absolument aucune confiance dans ces gens. D'ailleurs, les poils de ses bras étaient complètement hérissés : sa pilosité réagissaient toujours lorsqu'il allait y avoir du grabuge. C'était un baromètre à « emmerdes » très efficace. John avait une confiance aveugle dans ses poils et ses poils lui disaient qu'Erundur leur préparait un mauvais tour.

- Ok, je passerai juste après vous Doc, et après, McKay puis Ronon, puis Lewis et Danvers.

Erundur ressemblait au gérant d'un magasin de jouets en pleine saison de Noël. Excité comme une puce, il donnait des ordres en claquant des mains, un sourire de bien heureux sur le visage.

La Bénédiction n'était pas une cérémonie bien compliquée : la personne demandant à être bénie se présentait, nus pieds, devant l'Alcartur, une offrande à la main. Il présentait l'offrande au chat : s'il la refusait, c'était que le fidèle n'était pas digne de sa bénédiction. John était certain qu'il ne devait pas y avoir bien souvent de refus, vu le type d'offrande proposée à l'animal. De la viande ou une espèce de petit poisson vert. Malheur cependant à celui qui arrivait après tous les autres. Le chat repus devait certainement lui tourner le dos.

Corrigan reçut donc sa bénédiction, puis Lorne, mais au moment où vint le tour de Rodney, John l'empêcha de monter rejoindre le chat et prit sa place.

- Petit changement de programme, au cas où … murmura t-il en passant devant le scientifique. Il entendit clairement ce dernier répondre : « paranoïaque ! ».

John s'agenouilla donc devant le chat et lui présenta un poisson. L'animal le fixa un moment, renifla ses doigts, ainsi que ses cheveux (oups ! c'est le problème lorsque l'on utilise de la gomina à base de produit animal), puis consentit à avaler le poisson. John retira vivement ses doigts avant que le chat ne les lui morde. Il n'avait jamais été très à l'aise avec les chats : lorsqu'ils vous regardent, vous ne savez jamais ce qu'ils pensent alors qu'avec un chien, c'est différent. Un chien vous regarde toujours avec adoration.

Il changea l'ordre du passage encore une fois, espérant éviter … et bien, il ne savait pas trop bien quoi, mais il sentait que c'était lors de cette fichue bénédiction que quelque chose allait arriver. Et peu importait les regards noirs que lui lançaient à la fois Corrigan et Rodney. Malheureusement, il fallut bien qu'à un moment, il laisse McKay s'agenouiller à son tour devant l'Alcartur.

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Est-ce que tous les militaires sont des paranoïaques ? Se demanda Rodney pour la énième fois depuis leur arrivée sur Nólaquen.

Et franchement, que risquait Rodney au juste ? De tomber raide, asphyxié par l'haleine fétide du chat ? De se faire griffer le bout du nez ? D'être étouffé sous les câlins ? Quoi, hein ! Ce typé était tout simplement un hystérique.

Rodney s'installa donc devant le chat. C'était réellement un bel animal. Une superbe robe lilas, classique chez les Tonkinois. A part les yeux. C'était quand même curieux que ce soit la première planète qu'ils visitent sur laquelle vivent des chats, non ? A bien y penser, ils n'avaient jamais vu de chiens non plus.

L'Alcartur miaula, son ton cachant mal son mécontentement à l'insupportable attente qu'il subissait. Il faut dire que Rodney admirait le chat tout en tenant bien haut la petite friandise qu'il lui réservait.

Rodney sourit à l'animal et baissa la main.

- Allez tiens, espèce de goinfre !

Le chat avala le petit morceau de viande séchée pendant que Rodney lui tapotait la tête et ce fut à ce moment là qu'une lumière blanche aveuglante illumina l'autel et ses deux occupants.

ooOoo

John le savait ! N'avait il pas dit qu'il savait que cela allait arriver, hein ? Est-ce qu'il n'avait pas dit qu'il y avait quelque chose de louche dans tout ça ? Alors, pourquoi ne l'écoutait on jamais ?

C'était décidé, la prochaine fois, s'il voulait visiter un temple, Rodney le ferait en 3D sur ordinateur ! Il pourrait bosser pénard après que d'autres scientifiques aient fait le boulot de terrain. Parce que franchement, est-ce que les autres équipes avaient ce genre de problème, hein ? Nooooooooooon, monsieur, juste la sienne, c'était toujours et invariablement son équipe, qui se faisait capturer, tirer dessus, et autres charmantes aventures.

Rodney allait rester avec Teyla jusqu'à l'arrivée du bébé, bien tranquille sur Atlantis, et après la naissance, il aurait la même permission que le gamin, à savoir pas de sortie avant le 18ème anniversaire.

John pestait mais son cœur battait la chamade lorsqu'il arriva près du corps de Rodney. Il le retourna doucement et vérifia son pouls. Il battait mais de manière franchement erratique. John hurla à Lorne d'avertir d'Atlantis et de faire en sorte qu'une équipe médicale se tienne prête. Le Major fit un signe à Danvers et les deux hommes sortirent du temple.

- Hey, Rodney ! Rodney, on se réveille, allez, je suis sûr que vous pouvez le faire, murmura John, après tout, il s'agit juste d'ouvrir vos jolis yeux, rien de bien compliquer pour un génie tel que vous, non ?

Mais bien entendu, Rodney étant Rodney, il refusa de lui obéir.

ooOoo

Aux côtés de John, les serviteurs du temple et Corrigan, menés par Erundur, s'affairaient autour de l'Alcartur, lui aussi inconscient. Le Grand Prêtre avait délicatement pris l'animal dans ses bras et se releva précautionneusement, puis il remit le chat à l'un des serviteurs du temple qui le déposa dans un large panier. Le serviteur s'engoufra dans un couloir et disparut avec le panier.

- Comment va-t-il ? Demanda Corrigan qui avait rejoint John.

- Inconscient, pouls rapide. Mais il est en vie. Et le chat ? Demanda John.

- Pareil. Bon sang mais qu'est-ce qui c'est passé ! S'exclama Corrigan en se passant la main dans les cheveux. Cette lumière, qu'est-ce que c'était ? Et pourquoi ne s'est il rien passé lorsque tous les autres ont reçu la bénédiction ?

- Ca, grogna John, qui tenait toujours la tête de Rodney sur ses genoux, c'est quelque chose que moi aussi j'aimerais bien savoir. Malheureusement, la seule personne qui pourrait nous donner un début de réponse c'est McKay.

Erundur s'approcha d'eux et se laissa brusquement tomber par terre.

- Je vous demande pardon, honorables visiteurs, mais ce qui s'est produit ici … Erundur secoua la tête. C'est ce que arrive depuis ce jour néfaste ! C'est comme si le temple était … maudit ! Oui, les Ancêtres nous punissent certainement …

- Comment ça ! Hurla John. Vous saviez que cela risquait de se produire et vous nous avez néanmoins laissé nous soumettre à votre petit rituel ?

- Colonel, l'admonesta Corrigan. Comment aurait-il pu savoir ce qui allait se passer ? Puis il murmura. Cette technologie est bien au-delà de leur compétence et ces rituels comme vous les appelez, font partie de leur culture. Ils n'y sont pour rien !

John ne répondit pas et se contenta de foudroyer Erundur du regard. Ok, ce type n'était peut-être pas responsable de ce qui était arrivé mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il devait l'apprécier.

ooOoo

Rodney avait mal à la tête … le genre migraine qui ne vous lâche plus. Et puis, il avait la bouche pâteuse. Il déglutit. Gah ! Quelque chose avait manifestement décidé d'élire domicile dans sa bouche et d'y mourir. Charmant, non vraiment, charmant. Il ouvrit les yeux. Sur un plafond bas. Très bas … OHMONDIEU ! Son nez touchait le plafond ! Il était enfermé dans quelque chose. C'était ajouré, il distinguait de la lumière, mais c'était définitivement clos.

Grands espaces, grands espaces, grands espaces, déclama t-il immédiatement.

Pas de panique ! Il ne fallait surtout pas qu'il panique … mais il faisait un peu chaud, non ? Et puis, la cloison touchait aussi son front et si jamais elle se rapprochait et si jamais il étouffait et si --

Grands espaces, grands espaces, grands espaces.

Il fallait qu'il se calme parce que ce n'était pas le moment de --

- Ah, vous êtes réveillé à ce que je vois, docteur, fit une voix.

Rodney arrêta immédiatement de bouger.

- Je suis si content que nous puissions enfin nous rencontrer. Travailler avec vous sera un privilège. Nous allons accomplir de grandes choses vous et moi !

Mais qu'est-ce que racontait ce fou ? Travailler avec lui ? Et d'abord qui était ce type ?

Rodney ouvrit la bouche pour poser toutes ces questions mais ce qui sortit ressembla à ça :

- Mwwarmouarrrrmmmmmiiiiiiaaaa !

Ce qui eut pour effet de le faire taire immédiatement. Il était arrivé quelque chose à sa voix ! L'homme, qui visiblement le connaissait bien, éclata de rire.

- Oui, les premiers instants de conscience après le transfert sont toujours un peu difficiles mais ne vous inquiétez pas docteur …

La chose dans laquelle se trouvait Rodney se mit à bouger et il vit un œil gigantesque à travers la prison. Rodney recula instinctivement au fond de son étrange habitacle.

- …. Je vais bien m'occuper de vous. Dès que nous serons à bord de l'Alassea. Et oui, cher docteur, vous êtes désormais un invité des Travellers.

ooOoo

Ronon déposa Rodney toujours inconscient sur la civière que les Nólaquiens avaient préparée pour le retour vers la Porte des Etoiles. John soupira et fit un signe à Ronon qui souleva la civière.

- ColonelJohnSheppard, annonça Erundur, je vais vous accompagner jusqu'au Grand Portail, si vous m'y autorisez.

John hocha juste la tête et ils prirent le chemin du retour.

ooOoo

Les Travellers ? pensa Rodney. Ces fous qui voyagent à bord de vieux vaisseaux rapiécés de partout ! Et puis, un transfert ? Quel transfert? Il recommença à se débattre. Pas question qu'il mette les pieds sur une de ces boites de conserve volantes ! Et puis, où étaient les autres et --arrrrrrrhg !

- Assez de ces comédies, docteur, maugréa l'homme.

Et sa prison bougea. Pas un petit soubresaut ou une légère vibration, non, c'était plutôt le genre secousse sismique, indice 8 sur l'échelle de Richter. Un sentiment étrange de vertige s'empara de lui. Il n'aurait pas su distinguer le haut du bas. Il allait être malade ! Il gémit. Comme la première fois, le son qu'il produisit ressemblait plutôt à la plainte d'un animal mais Rodney était trop occupé à veiller à ce que son estomac ne se vide pas pour s'en inquiéter. Il entendit en revanche son mystérieux geôlier jurer.

Tout arrêta de bouger aussi soudainement que cela avait commencé. Rodney clignait des yeux, incapable de faire le point sur ce qui se trouvait devant lui. Et puis le couvercle devant lui fut soulevé et la lumière l'éblouit un moment. Il sentit qu'on le soulevait.

- Hum, il va falloir que je sois un peu plus prudent temps que vous êtes dans ce corps, dit l'homme tout en le déposant sur quelque chose de mou. Allez, buvez ça, ça va vous remettre d'aplomb.

Quelque chose fut glissée entre ses dents. Rodney ouvrit les yeux et but. Et compris qu'il y avait quelque chose de vraiment pourri au Royaume de Danemark parce que sauf s'il était aux pays de Gulliver, il avait un problème. Un méga problème.

Tout était immense autour de lui, hors de proportion. L'homme penché sur lui était un géant à moins que … ce ne soit lui qui ait rapetissé.

C'est à cet exact moment que son regard tomba sur le superbe gong qui ornait le mur de la pièce dans laquelle il se trouvait. Un gong bien lisse, comme un miroir …

… un miroir qui n'aurait certainement jamais du lui renvoyer cette image de lui. Rodney fit un bond en l'air, accompagné d'un cri aigu. Sa réaction surprit son kidnappeur, et Rodney, qui avait été à bonne école, en profita : il planta ses dents dans la chose qui se trouvait juste en face de lui.

Un nez.

L'homme hurla.

ooOoo

Ils avançaient doucement, évitant à la civière de trop brusques mouvements. John était furieux contre les Nólaquiens, mais il était surtout furieux contre lui-même : il était sensé protéger ses hommes ! Il soupira. Ronon qui tenait le devant de la civière se retourna, sourcils froncés, interrogateur. John lui fit signe de continuer à avancer.

Plus vite Rodney serait entre les mains expertes de Keller et mieux se serait.

ooOoo

Rodney n'avait pas demandé son reste et avait détalé après avoir lâché (quoiqu'à regret) le nez de l'homme. Le goût du sang dans sa bouche n'avait pas amélioré l'état de son estomac.

Il fallait qu'il rejoigne la Porte des étoiles et vite. Même s'il ignorait complètement ce qu'il ferait une fois là-bas.

Rodney se mit à courir.

ooOoo

John soupira une fois encore, mais cette fois de soulagement. La Porte était en vue. Il se pencha vers Rodney qui n'avait toujours pas repris conscience.

- Tenez bon, Rodney, on y est presque, nous serons bientôt à la maison.

ooOoo

Rodney bénissait tous les Dieux de cette galaxie et de la Voie Lactée de ne pas avoir hérité du piètre sens de l'orientation de Sheppard. Malgré un environnement complètement dément autour de lui – couleurs, sons, odeurs, tout était différent ! Comme s'il était sous acide – il retrouva sans peine le chemin de la Porte.

Derrière lui, la chasse avait été donnée …

ooOoo

Corrigan composa l'adresse d'Atlantis et envoya son identification. La voix de Carter se fit entendre :

/Colonel Sheppard, une équipe médicale vous attend en salle d'embarquement !/

Pendant que Corrigan faisait ses adieux à Erundur, Ronon et John passaient la Porte.

John émergea de l'autre côté du vortex et soudain, il fut propulsé en avant. Quelque chose l'avait frappé dans le dos à grande vitesse et il s'écroula avec un ouch, faisant basculer la civière. Rodney roula à terre.

John jura, se retourna pour voir ce qui l'avait frappé et découvrit stupéfait l'Alcartur en personne ! Le chat reprenait son souffle comme s'il avait couru un marathon. John allait demander nondedieudemerde ce qui se passait lorsque d'autres projectiles passèrent la porte, nettement plus dangereux ces derniers, qu'un simple chat. On leur tirait dessus de Nólaquen.

- Fermez le bouclier hurla Sam, juste au moment où Corrigan, Lewis et Erundur passaient la porte.

John se leva et se tourna vers le Marine.

- Lewis ! Qu'est-ce qui vous a pris d'amener cet homme sur Atlantis.

Et curieusement, ce fut Corrigan qui répondit sur un ton dépité.

- Colonel, je crois que vous aviez raison, les Nólaquiens nous cachaient bien quelque chose.

- Monsieur, dit Lewis. Lorsque vous êtes passé, nous avons vu le chat surgir des fourrés poursuivis par plusieurs personnes armées.

- Il ne s'agissait pas de Nólaquiens, précisa Corrigan. Ces gens portaient l'uniforme du peuple des Travellers ! Je le sais, c'est moi qui suis responsable de l'étude de cette civilisation.

- J'ai pensé que vous pourriez vouloir lui poser quelques questions, Monsieur, termina Lewis en désignant le malheureux Erundur.

Et c'est au milieu de cette belle pagaille que McKay décida de se réveiller. Il roula sur le dos et grogna, puis ouvrit les yeux et tourna la tête vers John … qui poussa un cri stupéfait.

Les yeux qui le fixaient étaient d'une belle couleur Topaze.

- Miiiiiiiiiiaaaaaa ! Fit l'Alcartur qui s'était glissé près de McKay et qui fixait John.

Bleus, les yeux du chat étaient bleus.

- Ro -- Rodney ? Balbutia John en fixant le chat.

Ce dernier pour toute réponse, se contenta de lever les yeux au ciel.

TBC

Pour savoir à quoi ressemble Roro : http: (view./photos,image,5:160:434556;23.html)

Il vous suffit d'enlever les parenthèses et les espaces devant le (http:)