Depuis ce matin, au grand dam de ses amis, James ne voulait voir personne. À certains moments, il était furieux et cassait tout ce qui lui tombait sous la main. Mais la majeure partie du temps, il était prostré sur son lit, retenant difficilement ses larmes. Pendant un court moment de lucidité, alors qu'il était étendu sur le dos, il réfléchit.
« Bon dieu, je suis pitoyable… mais j'en peux plus!!! Ça ne peut plus durer! » se dit-il tout bas, en grommelant, se tenant la tête entre les mains.
Personne ne le comprenait, surtout pas ses camarades de dortoirs. Il était populaire et jouait bien le rôle qu'on attendait de lui. Il affichait toujours un sourire de convenance, comme à son habitude et insultait chaque serpentard qui osait croiser son chemin. Son attitude envers eux, lui avait valu de perdre beaucoup de points pour sa maison, mais il n'en avait cure. C'était la seule chose qui lui faisait encore apprécier la vie. Cette vie misérable…
Il faisait ça depuis longtemps, mais maintenant, il ne lui restait que quelques jours à tenir encore avant de quitter cette école. Ça n'avait donc plus d'importance. Ensuite il retournerait chez ses parents, bien sûr. Mais il n'osait pas vraiment parler avec eux. Ils étaient si…si différents. Cependant, ce maudit tiraillement ne cessait de le faire souffrir. James regrettait profondément sa conduite, et avait l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Et ce n'était pas ses amis qui allaient l'aider à aller mieux.
Écœuré de rester à l'intérieur, il prit son balai, cadeau de son père, et alla faire un tour à l'extérieur. À peine la porte de son dortoir ouverte, il vit une ombre brune lui sauter dessus en criant.
-Jamie!!! Je suis trop contente de te voir!!
Sans réaction, le jeune homme de 17 ans, regarda la fille pendue à son cou. Rebecca était une très jolie étudiante brune avec de beaux yeux noirs, l'une des plus belles de l'école. Elle ne cessait de lui tourner autour depuis la troisième année à Poudlard. Elle était mince et délicate, comme une rose. Une rose avec des épines, car elle pouvait se montrer très cruelle avec les plus jeunes. Oh bien sûr, jamais lorsqu'il était dans les parages, mais tout le monde le lui avait dit. Pris d'une soudaine vague de fureur devant l'hypocrisie de la jeune fille, il la repoussa violemment.
-James!! minauda-t-elle, effrayée de sa réaction.
-Dégage je ne veux pas te voir!!! Tu me dégoûtes!!! cria-t-il.
Lui qui croyait que personne ne ferait attention à cette dispute, il en fut pour ses frais. Un silence de mort, accompagna la déclaration du prince des griffons envers la coqueluche de leur année. Les élèves étaient divisés entre leur deux représentants. Pour qui devaient-ils prendre parti? Un de ses amis de classe, s'approcha et vint lui donner une claque dans le dos.
-Eh ben mon vieux, ça c'était quelque chose!!! Tu l'as pas manquée! Elle le méritait, cette chieuse.
Après cette démonstration, tous virent le féliciter pour avoir réagit, alors que quelques filles tentèrent de consoler Rebecca en le foudroyant du regard. James, lui, cherchait une porte de sortie. Puis, après quelques minutes, il parvint à s'échapper de cette pièce étouffante pour aller vers la grande porte.
Une fois à l'extérieur, il se dirigea, non pas vers le stade de Quidditch, mais plutôt vers la forêt interdite.
OOooOO
Après un moment de marche, il arriva à l'enclos des sombrals. Il pouvait les voir depuis sa rentrée scolaire. En fait, c'était plutôt depuis la mort de sa mère quand il avait 10 ans. Elle avait péri dans un affrontement contre les mangemorts. Son père s'était remarié et il adorait ses deux parents. Ils étaient vraiment sympas, lui laissant pleine liberté de ses actes. Il s'installa sur un tronc d'arbre et regarda les étranges chevaux se nourrir. Il les contempla un bon moment, enviant leur tranquillité. Comme il doit être facile d'être un sombral.
Soudain, un bruit se fit entendre derrière lui. Il se retourna rapidement, baguette à la main.
Une jeune femme apparut sous la lumière lunaire, qui apparaissait dans la clairière. Elle sortait de la forêt, telle un fantôme. James paniqua. Mais après un coup d'œil, il vit que la femme était tout ce qu'il y a de plus humain. De longs cheveux blonds emmêlés flottaient dans son dos. Elle était habillée d'une veste rouge, par-dessus un t-shirt bleu pâle et portait des pantalons trois quart jaunes. Elle n'avait qu'un soulier pour ses pieds.
« Bon sang, elle est dingue! Il fait presque moins quinze degrés ici!!! »
-Fout le camp, je ne veux voir personne, lui dit-il avec hargne.
-Tu n'es pas très gentil, James Potter… pas comme ta mère…dit-elle en s'asseyant. Et puis, c'est toi l'intrus ici…mais ça ne me dérange pas, tu peux rester.
Sa voix fluette et aérienne semblait sortir tout droit d'un rêve. On aurait dit qu'elle n'avait pas toute sa tête. Mais ces détails n'empêchèrent pas le jeune James de répliquer durement :
-Ne me parlez pas de ma mère!!! Ça ne vous regarde pas! cracha-t-il, ne voulant pas aborder ce sujet déclaré tabou pour ses amis. Et comment me connaissez-vous?
-Aurais-je touché un point sensible? questionna la femme, la tête penchée sur le côté. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vue… mais je suis sûre qu'elle n'a pas changée. Comment va-t-elle?
-Elle est morte!!! hurla James, incapable de se retenir, ne voulant pas en parler. Et vous ne m'avez pas répondu!!!
-Ah alors tu es comme moi? Tu n'as plus de maman. La mienne aussi est morte quand j'étais jeune. continua-t-elle en regardant le ciel. Pourtant cela ne m'empêche pas de lui parler. Je faisais pareil avec ta mère… mais voilà longtemps que je ne lui ai plus parlé.
Elle prit une inspiration et sans baisser la tête elle ajouta :
-Les étoiles sont belles non? Elles nous font paraître tout petits.
Il ne put répliquer, abasourdi. Qui était-elle? On aurait dit une folle. Parler avec les morts!! Non mais et puis quoi encore!! Mais, étrangement, cela le faisait rire. Il se rendit compte qu'il se sentait si bien ici, pour la première fois depuis longtemps.
Petit à petit, sa réticence le quitta. Il lui raconta ses problèmes, sachant qu'elle irait les répéter. Après tout, elle n'avait plus toute sa tête non? Donc personne ne la croirait. Il lui expliqua comment il n'avait aucun ami digne de confiance, tous étant des hypocrites, chacun voulant le côtoyer parce que ses parents étaient célèbres, jamais pour lui-même, comment il vivait sans sa mère qui l'avait abandonné en mourant et combien c'était difficile de vivre sans elle car ils étaient très proches.
Elle le regardait sans l'interrompre. Parfois il avait l'impression qu'elle était dans la lune mais jamais il ne s'arrêta. Et pour la première fois, des larmes coulèrent sur ses joues. Cela faisait du bien d'avoir quelqu'un pour l'écouter, sans le juger ou le critiquer.
-Eh bien James Potter…on peut dire que tu te compliques la vie… rit-elle.
Il la toisa comme si elle venait d'une autre planète. Elle osait dire qu'il était compliqué!! Elle ne s'était pas vue?
-Explique-moi. ricana-t-il, ne voulant pas la croire, bien que son cœur l'ait admis.
-Eh bien, pour tes amis…si tous les griffondor sont méchants, pourquoi ne va tu pas voir ailleurs? Je parie que tu n'as pas pris le temps de les connaître non?
Incrédule, il lui lança un regard sceptique. Ne connaissait-elle pas la rivalité entre les différentes maisons? Depuis l'ascension du Lord Noir, c'était chacun pour soi. Plus personne ne se faisait confiance. Et il avait une réputation à tenir!! Mais une part de lui, donnait raison à la jeune femme.
Puis il se sentit coupable…il n'y avait jamais vraiment pensé. Dès son arrivée, on l'avait conditionné à croire que les serpentards étaient mauvais, les serdaigles de petits prétentieux aux fesses serrées et les poufsouffles, des têtes de turc, dont tout le monde peut rire car ils sont très naïfs. Il s'était comporté en salaud, et avait écarté des gens qui auraient pu devenir de vrais amis.
Pourtant, ses parents lui avaient appris la tolérance lorsqu'il était jeune. Mais il était tellement content d'être accepté par une bande de griffondors plus âgés à son arrivée, qu'il s'était laissé emporter.
Au début, il avait trop honte pour l'avouer à quiconque et il ne voulait surtout pas se mettre ses amis à dos, et par après, il s'était habitué à sa condition et c'était devenu un automatisme. Il les avait attirés comme des mouches, à cause de la réputation de ses parents. Mais chacun riait dans son dos. Il l'avait appris en surprenant des conversations entre ses soi-disant amis.
Flashback :
-Tu as vu Potter?
-Non et je m'en fous… il est trop manipulable, c'est plus drôle, il est complètement à notre botte. Un vrai pantin. Je me demande pourquoi on reste encore avec ce taré. Il ressemble à un poufsouffle, à croire tout ce qu'on dit et à nous imiter.
-On reste parce que cela peut servir, si on a besoin d'un coup de pouce plus tard…ses parents ont des contacts partout…Et en plus, il a de la répartie et un sacré caractère ce gosse.
Bla bla bla
-…père ne rejetait personne à l'époque. Il fut l'un de mes premiers amis avec ta mère.
James sortit de ses pensées. Il assimila les informations sous le choc. L'énergumène était une amie de son père!!! Et de sa mère aussi!! Comment ont-ils pu s'abaisser à côtoyer une fille de ce genre à l'école?
-Comment ça se peut? Ils étaient les vedettes de leur groupe. Et toi…
-Moi j'étais la petite aux lubies. Tous riaient de moi, mais ils ont été les premiers à me défendre. Ensuite, plusieurs se sont joints à eux. C'est ainsi que j'ai connu mon époux.
Elle arrêta de parler, perdue dans ses pensées, prise de nostalgie. Une larme apparut sur sa joue. Mais elle se frappa violemment le visage et sourit de nouveau.
-Allons, il n'aimerait pas que je le pleure. Il est au ciel, m'attendant.
Un sanglot la secoua, mais elle le réprima et sourit, le visage tourné vers la voûté étoilée.
-Il aimait tellement me voir sourire. Il me le disait constamment. murmura-t-elle.
James la regarda avec pitié. Elle aussi avait eu une vie difficile. Il compatissait et appréciait de plus en plus sa présence. Elle était la seule à pouvoir le comprendre, puisque les deux avaient perdus des êtres chers mais tentaient de cacher leur peine. Il fit alors un geste qui le surprit. Il posa sa main sur l'épaule de la jeune femme.
-Maman disait toujours de ne pas refouler nos larmes…que ça faisait du bien de pleurer..
Il ne su pas pourquoi, mais cela fit rire l'inconnue. Elle hoqueta.
-Ta mère n'a jamais pleuré de sa vie. Sauf une fois…
-Quand? James était intrigué. Il est vrai qu'il n'avait jamais vu sa mère pleurer, d'aussi loin qu'il se souvenait.
- La seule fois où je l'ai vue pleurer, c'est à ta naissance. Et c'était de joie. Elle était forte et savait se tirer de toutes les situations avec un sourire. Tu lui ressemble tellement… Toi aussi possède cette force. Tu dois juste la laisser s'exprimer.
La blonde lui sourit doucement, son regard bleu donnant l'impression de lire les âmes, passant au travers du corps. L'adolescent se sentit bizarre. Elle lui rappelait sa mère en un sens, mais il ignorait comment. Ils continuèrent à discuter tranquillement. La nuit défila et le soleil commença à illuminer le ciel.
James regarda sa montre et constata qu'il était presque l'heure d'aller en classe. Il avait passé la nuit dehors, mais ne regrettait rien. Il se leva et se retourna.
-Je dois y aller...
Il ne finit pas sa phrase. Elle était partie. Elle était partie au moment où il allait lui demander son nom. À sa place, il ne restait qu'une petite boîte emballée, marquée:
Pour ton père. Il saura ce que c'est et ça vaut tous les mots de la terre.
James revint au château. À peine arrivé à la tour des griffons, il fut accosté par ses camarades de dortoir qui voulaient savoir où il avait passé la nuit.
-Euhh...
-Allez Jamie, dis-nous où tu étais. On s'est fait un sang d'encre, tu sais. dit un adolescent appuyé sur le mur. C'était un membre de sa "bande".
James s'approcha de lui rapidementet lui donna un coup de poing au visage.
-C'est pas tes affaires Patterson. Je fais ce que je veux de ma vie!! cria-t-il, prenant son courage de rouge et or à deux mains. -Et tu sauras que le gamin qui t'imitais et qui te tapait sur les nerfs, eh bien il a disparut. Alors gare à tes fesses et surtout ne t'avise plus de m'approcher c'est clair?
Sur ce coup de théâtre, il sortit dignement de la salle commune, allant vers la Grande Salle. Arrivé aux portes, il ne se dirigea pas vers sa table de maison mais plutôt vers celle des serpentards. Il se dirigea vers un jeune homme aux cheveux foncés du nom de Nott, qui était un brillant élève dans les cours de sortilèges, comme lui. Ils avaient eu des différents assez sérieux par le passé, mais James était prêt à tout pour corriger son comportement.
-Je peux m'asseoir?
Sans voix, l'autre acquiesça, se demandant si son adversaire était rendu cinglé. Et cela parut dans son regard. James prit place à ses côtés et dit:
-Je voulais m'excuser pour mon comportement des dernières années. J'ai été odieux avec tous ceux de ta maison et je suis sincèrement désolé.
-Va te faire foutre Potter. Si c'est encore une de tes blagues va-t-en! persifla l'adolescent.
-Non c'en est pas une. avoua James, penaud. J'ai foutu une baffe à un gars de ma bande et ai décidé de venir à cette table de mon propre gré.
-Les griffys t'emmerdaient? Où tu te sers de nous comme bouche-trous? demanda Nott, incertain.
-Première réponse exacte. Je me suis laissé tirer par le bout du nez. J'ai vraiment raté mon coup. Alors on fait la paix? dit James en lui tendant la main. L'autre la saisit vigoureusement
-Ouais, mais je crois que je vais te prendre à l'essai. Et faudra que tu te fasses pardonner de tous les serpents. Il y en a à qui tu as fait beaucoup de tort aussi.
-Bien sûr!
-Tu es sûr de ce que tu fais? Nott le regardait un sourcil relevé.
-Oui. Et si tu me parlais de comment tu réussis à faire des sortilèges aussi étranges et cool que ceux que tu exécutes en classe.
-Je te montrerai si tu veux. répondit le brun foncé, avec un grand sourire.
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Sur le quai de la gare 9 3/4, deux hommes attendaient impatiemment l'arrivée du train avec les autres. L'un était brun, avec les cheveux en épis indomptables, avec des yeux verts émeraude étincelants et était plutôt grand tandis que l'autre semblait être son parfait opposé, petit avec des cheveux blonds soyeux et de superbes yeux gris clair. Ils se tenaient côte à côte et discutaient tranquillement. Le train arriva dans un sifflet.
-Tu crois que James va bien? Il m'avait l'air déprimé à Noël...
-En tout cas, il ne l'est plus, regarde!
Le brun se tourna vers les portières et vit son fils en sortir riant aux éclats avec un jeune homme qui lui semblait familier. Quand il les aperçut, James se jeta en bas et courut vers ses pères. Car oui, le célèbre Harry Potter s'était remarié avec son ancienne Némésis, Draco Malefoy.
-Papas!!
-James Potter-Malefoy, alors comment s'est passée ton année? demanda Draco en lui ébouriffant les cheveux, sous le regard attendri de son époux. Il les regardait aller, lui son amour de longtemps et l'autre, son fils, qui ressemblait tant à sa mère, avec de beaux yeux bruns et quelques reflets roux dans les cheveux. Puis Draco nota la présence de l'ami de son fils adoptif et voulut se présenter.
-Bonjour, je suis...
-Je sais qui vous êtes M. Malefoy. dit l'adolescent, tranquillement avec un petit sourire. -Il se trouve que mon père vous connaît bien, même si vous ne vous êtes pas vu depuis...disons une éternité.
Ce fut le sourire qui déclencha la mémoire du blond.
-Nott?
-Exact, et voici mon père justement. dit le serpentard en regardant par-dessus l'épaule de Draco.
-Théo!
Profitant que son deuxième père parlait avec son ami, James sortit le paquet que l'inconnue lui avait donné.
-Papa, une dame m'a demandé de te remettre ça...
Harry prit le paquet. Il l'ouvrit précautionneusement. Un sourire triste orna son visage lorsqu'il vit ce que contenait la boîte. Une larme coula sur sa joue. Déstabilisé, James alla chercher Draco. Lorsqu'il vit l'état de son amoureux, l'ancien serpentard s'inquiéta.
-Amour que se passe-t-il? demanda le blond.
-Regarde.
Draco regarda aussi et son visage se peignit de la même expression, ramenant de douloureux souvenirs. Harry sortit quatre objets de la boîte. Un pendentif rouge en forme de fleur, une plante séchée, des boucles d'oreilles en forme de radis et une corne bizarre.
-Qu'est-ce que c'est? demanda James intrigué.
-Luna. murmura Harry.
-Hein?? Il ne comprenait plus rien. Qu'est-ce que ça voulait dire?
-Le pendentif était celui de ta mère...qu'elle avait donné à Luna Lovegood, une très bonne amie à nous deux, en signe d'un puissant lien. C'était son préféré à l'époque. Les boucles d'oreilles en radis sont le symbole de Luna. Elles les mettaient toujours, ce qui la rendait originale et peu aimée à Poudlard. expliqua Harry.
Il les prit dans ses mains et les glissa tout doucement dans une de ses poches. Il poursuivit.
-La plante est un Mimbelus Mimbletonia, une plante très rare qui ne pousse qu'au Tibet. C'était la plante préférée d'un bon ami, qui se passionnait pour la botanique. Il s'appelait Neville Londubat et c'était un génie dans son domaine. Il est mort lors d'une expédition avec Luna, qui était sa femme.
Son visage se ferma, à la mention de la mort de son ami.
-Et quant à la corne, c'est la raison pour laquelle tous la traitait de folle. Luna ne faisait jamais rien comme les autres. Elle rêvait tout le temps et était bizarre. Mais quand elle parlait et semblait lucide, il fallait souvent l'écouter.
-Je me rappelle que Granger se fâchait souvent contre elle à cause qu'elle croyait en plusieurs créatures mythiques et qui semblaient complètement irréelles. Moi je me moquais souvent d'elle, l'appelant Loufoca, à cause qu'elle affirmait que le Ronflak Cornu existait. C'était son père qui lui avait fait croire cela. Quand j'ai appris à la connaître, j'en suis venu à l'apprécier énormément. C'est elle qui m'a ouvert les yeux sur les sentiments que j'avais pour Harry. soupira Draco.
-Et le rapport avec la corne. questionna James.
-C'est une corne de Ronflak que j'ai entre les mains. dit Harry avec un petit sourire. -Luna me l'a si souvent décrite que je la reconnaîtrais entre mille. C'est dans une expédition pour en chercher un que Nev est mort. Ça l'a démolie. Après avoir perdue son père et sa meilleure amie, ta mère, elle perdait Neville. Elle s'est retirée et je ne l'ai jamais revue. Mais dit-moi, où as-tu eu ça? Ce sont probablement ses trésors les plus chers, ses souvenirs de gens disparus.
-C'est elle qui me les a donnés. affirma James, triste d'apprendre que la femme qu'il avait vue, était sa marraine et la meilleure amie de sa mère, qui n'arrêtait pas de lui en parler tous les jours, vantant ses qualités et ses frasques. Il ne l'avait même pas reconnue!
Sur ces mots, Harry et Draco blêmirent. Si Luna se séparait de ses trésors, c'était qu'elle comptait en finir bientôt. Le Survivant se souvint d'un évènement qui s'était produit, au retour de l'expédition mortelle.
Flashback
À Ste-Mangouste:
-Luna?
-Ginny?
-Non c'est Harry. Comment tu vas?
Elle tourna la tête vers lui, le fixant de son regard exorbité, couchée sur un lit qui lui donnait un air encore plus pâle que d'habitude.
-Pas très bien je crois. Les médecins disent que je souffre d'un traumatisme crânien dû à une chute. Ça prouve qu'ils ne connaissent rien. Je sais bien moi ce que j'ai...c'est l'abandonite aigue.
-... c'est quoi?
-C'est quand quelqu'un qu'on aime s'en va loin, sans même nous dire au revoir. À tout jamais. Ça te laisse un gros trou douloureux au milieu de la poitrine. Et elle est aigue, parce que j'en souffre en permanence depuis 5 ans. Je crois qu'on peut en mourir à la longue.
Elle était sur le point de pleurer. Harry détestait la voir déprimée. Luna, pour lui, signifiait la joie de vivre, le rêve. Mais là, ce n'était plus le cas. Il sentit sa gorge se serrer
-Ne dis pas ça...je suis là moi. Et Draco...et James. Tu as encore ta place parmi nous.
Elle sembla soudain revenir à elle, comme si elle émergeait d'un long sommeil. Un sourire joyeux apparut sur son visage.
-C'est vrai. Il y a encore à faire ici. Je n'ai toujours pas trouvé de Ronflak, et Ne..Neville serait triste de me voir dans cet état. Il voulait tellement que je réussisse. Et j'ai toujours les trésors qu'ils m'ont laissés. J'en prendrai soin et l'heure venue, je les donnerai à quelqu'un que j'estime, et qui aura eut besoin de mon aide une dernière fois.
Harry sourit de voir le retour de la vraie Luna. Une infirmière vint le prévenir que les visites étaient terminées. Il lui souhaita Bonne Nuit et allait sortir quand...
-Harry...
-Oui?
-Vérifie s'il n'y a pas de Nargols sous le lit de James. Ginny le faisait toujours pour moi, avant. Sinon, ils vont l'empêcher de dormir.
Il éclata de rire et le lui promit.
