NDA : Dans cette fiction, les prénoms humains seront utilisés préférentiellement pour la raison que l'Europe du Moyen-âge ne ressemble pas tout à fait à l'Europe d'aujourd'hui et que donc la plupart des personnages vont caractériser davantage un peuple qu'un pays car les frontières sont peu marquées. Je rappelle donc ici les prénoms humains des différents personnages (qui sont à cette époque des enfants dont l'âge est compris entre 5 et 15 ans) qui interviendront dans l'histoire.

Angleterre/Royaume-Uni : Arthur.
France : Francis.
Espagne : Antonio.
Italie du Nord: Veneziano.
Italie du Sud: Romano.
Prusse : Gilbert.
Hongrie : Elizabeta/Liza.
Suisse : Basch.
Autriche : Roderich.
Russie : Ivan
Ukraine : Yekaterina/Katyusha.
Biélorussie: Natalia/Natasha
Pologne : Feliks.
Lituanie : Torris
Danemark : Matthias/Matt.

Attention : Cette fiction comporte de nombreux anachronismes autant dans le récit que dans les dialogues. Sachez que cela est tout à fait voulu et fait partie de l'esprit de l'histoire.

Cette fiction comportant aussi de nombreux désordres au niveau de la chronologie, sachez que le but de cette fiction n'est pas de retracer l'Histoire de l'Europe pré-an mil. Ainsi, les puristes des légendes Arthuriennes ou les historiens dénués d'humour seront priés de fermer cette page et d'aller lire une autre fiction plus sérieuse.

Pour les autres, je vous remercie de lire ma fiction et espère que vous vous amuserez bien. N'oubliez pas de reviewer - ou de laisser un petit commentaire qu'il soit gentil ou moins gentil pour les amoureux de notre belle langue française- ce sera très apprécié, merci.


Il était une fois, dans des temps héroïques et oubliés, un jeune garçon nommé Arthur.

Ses cheveux étaient blonds comme les blés dorant au soleil, et au-dessus de ses yeux d'un vert éclatant se dessinaient une paire de sourcils particulièrement épais.

Ces sourcils-là étaient bien souvent, je vous prie de le croire, un sujet de moqueries insipides. Ah ça, non ! Arthur, ses sourcils, il ne les aimait guère. Mais il pouvait au moins se vanter d'être le seul garçon au monde à en avoir de tels. Et même, ces sourcils ne gâchaient point du tout son visage enfantin.

Le passage souterrain du vieux château était obscur, froid, humide, puant, grouillant de rats plus gros encore que les pieds du garçon qui empruntait avec courage les marches assassines du souterrain recouvertes de moisissures, bien qu'il tremblait de tout son corps sous les morsures du froid.

Sa torche éclairait à peine. Ce qui effrayait Arthur au plus haut point était que sa torche meure étouffée par l'humidité et le laisse seul dans cet endroit maudit. A plusieurs reprises, il faillit trébucher sur un rat et glisser en jurant.

Il descendait toujours plus bas, toujours plus profond. Arthur regrettait à chaque nouvelle marche de ne pas être resté à la surface mais il renonça avec ardeur à l'envie oppressante de remonter là-haut à toutes jambes.

Enfin, cet escalier terrifiant se termina dans une salle voûtée éclairée par une lampe à huile. La pièce ne devait pas faire plus de douze pieds de long et six de large et était décorée de peintures ancestrales représentant des symboles celtiques et de signes complexes qu'Arthur ne connaissait que trop bien. Une table en pierre effritée sur laquelle reposaient ses vieux livres qui lui avaient transmis le savoir et la pratique de l'art magique, lesquels se faisaient impitoyablement à ronger leurs derniers fils par les cloportes et les punaises, et un siège aux pieds pourrissants encombraient la pièce. Cette pièce, Arthur la connaissait par cœur, mais cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait plus osé descendre en ces lieux qu'il fut frappé d'horreur par toute cette décrépitude omniprésente.

Comment cela se faisait-il ?

Il resta debout dans l'encadrement de la porte, blême de terreur, lorsqu'il aperçu la silhouette recroquevillée, minable, du vieillard décharné, en loques, assis à même le sol sur la pierre moisie et gelée.

Le vieillard remua et leva vers le garçon un visage creusé et ridé surmonté par de longs et rares fils blancs en guise de chevelure et prolongé par une barbe blanche exceptionnellement longue. Ses yeux grands ouverts étaient recouverts d'un voile opaque, blanchâtre.

« Arthur. Prononça le vieillard d'une voix rauque et faible. Je ne vois guère plus, mais j'ai senti ta présence. Ce n'est plus comme dans tes souvenirs, hein ?

- M-Merlin ? Bafouilla Arthur en tremblant.

- J'ai vieilli, Arthur, murmura Merlin, et je redeviens poussière. Tu es effrayé, je le sais, Arthur... J'ai pourtant vécu beaucoup plus longtemps que ce qu'il est permis à un homme mortel. Mais toi, tu n'es pas un homme ordinaire. Avant même que je ne sois né, cela faisait plus de mille ans que tu vivais déjà. Aujourd'hui je meurs et toi tu es toujours un enfant. Tu as grandi, Arthur, mais d'une lenteur...

- Merlin, vous... êtes sorti de la prison de Viviane ? Mais la question d'Arthur demeura sans réponse.

- Arthur, reprit le vieux magicien après une quinte de toux, tu n'as plus besoin de moi... Je ne suis plus...

- Merlin !

- Ne pleure pas, Arthur. Dit le sage d'une voix douce et paternelle. Et souviens-toi de ce que je t'ai appris. Va et n'aie plus peur, tu es grand maintenant, et capable...

Le vieux professeur se glissa vers son ancien élève et lui chuchota quelques mots à l'oreille. Le jeune garçon frissonna en percevant son souffle fétide.

- Souviens-toi, nous sommes tous des petites étincelles issues d'une grande flamme,
et cette flamme est la source de tout ce qui a été et de tout ce qui sera.
Tiens, prends ceci, et va-t-en quérir le Graal. »

Arthur sentit un grand poids tomber dans ses mains. L'objet était si lourd qu'il failli chanceler.

Il le regarda et étouffa un cri de stupeur.

L'Epée Légendaire ! Comment ? Merlin ! Pourquoi ?

Il vit la pièce se déformer et tout se mit à tourner autour de lui à toute vitesse.

Merlin ! Merlin !

Arthur se réveilla en sursaut au milieu d'une clairière saupoudrée de rosée au bord d'un lac de petite taille.

Il s'assit dans l'herbe détrempée et réajusta sa cape et sa tunique. Quel effroyable cauchemar ! Il secoua la tête comme pour chasser son rêve à tout jamais, et il entreprit de se lever pour aller faire sa toilette au bord du lac.

Il se mit de l'eau sur le visage. Elle était transparente et fraîche.

Arthur s'aspergea une nouvelle fois et soudain, une étincelle, là, au fond de l'eau. Ses yeux scrutèrent anxieusement les galets polis et les plantes aquatiques, puis il distingua la pierre qui était à l'origine de l'étincelle, puis le morceau de métal dans lequel elle semblait incluse.

Il plongea sa main dans l'eau et la tendit vers l'objet brillant, sans pouvoir l'atteindre. Au lieu de cela il senti deux mains robustes s'appuyer sur son dos et le pousser en avant. Il n'eut pas le temps de résister et tomba dans l'eau glacée avec fracas, accompagné par des éclats de rires moqueurs. Il rougit de rage en reconnaissant la voix grave et douce du sacripant.

« Haha ! Elle est bonne ! Pas vrai, petit ? Ne crois-tu pas que cela faisait une éternité que nous n'avions pas joué ensemble ?

Arthur se retourna pour jeter un regard empli de mécontentement au grand garçon blond debout sur la rive. Il semblait plus vieux que lui, de longues mèches blond pâle et ondulées tombant sur des épaules déjà bien développées encadraient un visage qui gardait encore des traces enfantines malgré une barbe naissante qui révélaient ses quinze ans. Ses yeux bleus toujours remplis d'étincelles le fixaient avec un air de victoire.

Il lui en faut tellement peu pour qu'il se mette à croire qu'il est le maître du monde ! Quel imbécile !

- Francis ! Espèce de crétin ! Qu'est ce que tu fiches ici ? T'es venu exprès pour m'emmerder ?

- Hein ? Quoi ? s'indigna le jouvenceau. Mais c'est toi qui es chez moi ! Que me vaut l'honneur de ta visite, petit ? Il se pencha avec un sourire à la fois avenant et ironique.

- Eh ! M'appelle pas petit ! Qui te donne le droit de m'appeler de la sorte ? Un jour je serai plus grand que toi et moi aussi je t'appellerai petit ! Petit, petit, petit, petit ! Et puis, va au diable ! C'est chez moi, ici, pas chez toi, abruti fini de mes deux fesses ! Enfin, de tes deux fesses ! Enfin bientôt ton unique fesse, car quand je sortirai d'ici, j'irai t'en ôter une ! hurlassa Arthur en frappant des poings dans l'eau, causant des grandes éclaboussures autour de lui.

Francis rougit d'émotion.

- Oh ! Arthur ! Tu es tout rouge et tellement mignon ! Oh, petit ! Dans mes bras ! Francis courut, entra dans l'eau et ouvrit grand les bras, son beau visage trahissant une joie extrême. Viens ! cria-t-il. Viens donc embrasser ton grand frère adoré !

- T'es pas mon frère ! Dégage ! » Le jeune garçon se débattit en vain pour fuir l'étreinte du jeune homme.

Puis soudain, Francis s'arrêta.

Les yeux de Francis étaient fixés sur quelque chose au fond du lac. L'objet qu'Arthur avait entr'aperçu ! Il se pencha, plongea le bras dans l'eau, attrapa l'épais morceau de métal serti de la pierre brillant de mille feux à pleine main et tira, sans succès. Il réessaya une nouvelle fois avec ses deux mains, mais rien n'y faisait. Cette chose semblait collée.

- Arthur ! Eh ! Qu'est-ce que c'est que cette diablerie ? Arthur, viens donc m'aider à extirper cette curieuse chose! »

Les deux garçons agrippèrent l'objet de leurs quatre mains, tirèrent de toutes leurs forces avant de sortir l'Epée.

Par tous les anges !

Ils n'en crûrent pas leurs yeux lorsqu'ils examinèrent le pommeau en or serti de la grosse pierre cristalline, parfaitement ronde, aussi grosse que l'œil d'Arthur et qui renvoyait une étrange lumière à la fois rouge, jaune, vert, indigo, bleue sur les paumes de leurs mains. La poignée en bois recouverte d'entrelacs de fer formait des motifs celtiques, la garde était également en or, puis ils admirèrent la lame, qui semblait forgée dans un métal inconnu et surnaturel.

Francis glissa légèrement sa main le long du fil de la lame et la retira aussitôt, un filet de sang s'échappa de son doigt.

Pas même émoussée !

Puis sur le plat de l'Epée, ils lurent ces inscriptions :

Þæt Sweord in þæm Stáne

«Qu'est-ce donc que ce charabia ? demanda Francis, qui n'y comprenait goutte.

- Þæt Sweord in þæm Stáne. répéta Arthur avant de traduire. L'Epée dans la Pierre.

Les deux garçons se regardèrent avec stupeur.

Excalibur!

Mais ils furent encore davantage stupéfaits de voir les mots disparaître et se faire remplacer par ceci :

Arthur, ic béo þín

Arthur ouvrit de grands yeux.

- Qu'est-ce qu'elle dit? demanda Francis.

- Arthur, je suis tienne. Répondit-t-il dans un murmure.

- C'est ton épée ? bondit Francis.

- Il semblerait. Dit Arthur avec un grand sourire.

- Fort bien ! répondit Francis en lui adressant à son tour un grand sourire forcé.

Arthur tira légèrement l'Epée vers lui. Mais Francis ne lâcha pas et tira même de son côté. Mais Arthur, de même, agrippait fermement l'Epée qui lui revenait de droit.

- Eh ! protesta Arthur.

- Eh bien quoi ?

- Eh bien donne-la moi, triple imbécile!

- Pourquoi donc, mon amour ?

- Je suis pas ton amour ! Me confonds pas avec ce crétin d'Antonio !

- Ohé ça va ! Ca va ! Je voulais juste te taquiner un p-

- Rien à foutre ! Et donne-moi ça !

Francis, ácwín

- Eh ben tu vois, elle mentionne aussi mon prénom, maintenant.

- Crétin ! Elle te dit d'aller te faire voir ! Dégage !

- D'accord ! Relax, le môme, s'inclina Francis après avoir lâché Excalibur, t'énerve pas, c'est pas bon pour la santé.

- Rawr...

- Grrrrrrrrr... »

Les deux garçons se tournèrent le dos, chacun dans leurs pensées.

Le jeune Arthur se questionnait sur son rêve qui semblait lié à la réalité. Et Francis se demandait pourquoi Arthur avait une mine si préoccupée. Il pensait qu'il allait partir mais Arthur ne bougeait toujours pas et gardait le silence.

« Arthur ?

- Francis ?

- Quelque chose te chiffonne, je le sens. Tu veux qu'on fasse un jeu ? Ah ! Par contre je refuse fermement de jouer à petit poney, je te préviens. Ajouta-t-il, hilare.

- Pfff ! N'importe quoi !

- Sérieusement, Arthur. Francis avait recouvert son sérieux.

Arthur se retourna pour le regarder, puis soupira.

- Je m'ennuie.

- Hn, hn...

- Je sais plus quoi faire de mes journées.

- Hn, hn...

- Merlin est mort !

- Hn, hn...

- Arrête de faire « Hn, hn... » s'il te plait.

- Hn, hn...

- Espèce de crétin salopard mangeur d'escargots.

- Hn, hn...

- Dégage, t'as rien à foutre ici.

- Hn, hn...

- Oh et puis merde. Je veux faire la quête du Graal.

- Hn, hn... Hein ? Le Graal ?

- Yup.

- Hnnn... Francis plongea dans une réflexion profonde en se caressant le menton.

- Ca t'intéresse, hein ?

- Hnnn...

- Et cette fois ne me dis pas que t'en as déjà un parce que cette fois-ci ça ne prendra pas ! Lança Arthur avec défi.

- Ah zut, comment t'as deviné ?

- Alors, qu'est-ce que t'en dis ?

- Attends, tu me proposes de quêter le Graal avec moi ?

- Presque. Je te propose de quêter le Graal avec moi. C'est mon idée !

Francis eu un moment de réflexion, feinte, car évidemment, il ne ratait jamais une occasion de pouvoir s'amuser avec son anglais préféré. Un grand sourire se dessina sur son visage.

- J'accepte...

- Génial, je t'adore.

- C'est vrai ? Demanda Francis avec des étoiles dans les yeux.

- Mais non ! Pas comme ça !

- Ah... Dommage...

- Bon. Arrête de dire des conneries à tout bout de champ et mettons-nous en chemin ! Déclama Arthur, Excalibur pointée vers le ciel.

- Attends, petit, t'emballes pas trop vite.

- Bah pourquoi ?

- Parce qu'il faut constituer notre équipe de choc ! soutenu Francis avec véhémence.

- Euh... Ah ?

- Il nous faut des tarés du tir à l'arc, au moins un ou deux ménestrels, un magicien, des petites fées, un montreur d'ours, quelques danseuses folkloriques, une poignée de gros bourrins sans foi ni loi et deux ou trois crétins.

- Bon ok, je suis déjà un magicien. Et toi tu es crétin. Il manque plus que tout le reste.

- Eh ! Francis frappa du poing dans sa paume. Je connais un endroit où trouver toute cette bande de zoufs !

- Hein ? Oh vraiment ?

- Suis-moi ! »


NDA : Lorsque qu'Arthur dit à Francis « Et cette fois ne me dis pas que t'en as déjà un (de Graal) parce que cette fois-ci ça ne prendra pas ! », il s'agit en fait d'une référence au film Monty Python Sacré Graal. Si vous n'avez pas encore vu ce film, je vous conseille de le voir si l'humour anglais ne vous déplait pas. Si vous n'aimez pas ce genre d'humour, ne le regardez pas, personne ne vous en voudra à chacun ses goûts.

Pour la phrase en gras et italique dite par Merlin, il s'agit d'un proverbe celtique et/ou breton.

Pour les passages en vieil anglais (les inscriptions magiques qui apparaissent sur Excalibur), j'avoue que je ne m'y connais pas dut tout et que j'ai obtenu ces mots à l'aide d'un traducteur en ligne de l'anglais contemporain vers le vieil anglais. Alors si jamais un génie du vieil anglais passe par hasard ici et qu'il ne peut pas s'empêcher de pleurer en voyant cette langue ancienne ainsi écorchée, qu'il me laisse un petit MP pour me corriger, j'en serai très contente !

Vous avez peut-être remarqué que je m'essaye également à l'écriture dans la langue de Shakespeare. J'aimerais beaucoup présenter cette fiction ici présente en anglais mais hélas le vocabulaire moyenâgeux en anglais me fait cruellement défaut. Alors toute aide est également plus que bienvenue, de même si vous connaissez un bon bouquin, ou un bon film autre que Monty Python Sacré Graal pour m'améliorer dans ce domaine. Merci d'avance !