C'était une journée paisible et ordinaire qui s'écoulait sur la Soul Society. Les oiseaux gazouillaient, le vent soufflait, le soleil brillait. Chacun vaquait à ses occupations qui étaient plus ou moins plaisantes. Dans la sixième division, le célèbre et glacial capitaine Kuchiki traitait les habituels dossiers et documents de sa division tout en jetant de temps à autre un coup d'œil à l'heure. Il était plus de onze heure et aucune, mais vraiment, aucune trace de Renji, à se demander si lui et son vice-capitaine étaient réglés sur le même fuseau horaire, théoriquement oui. Le noble finit par se lasser de faire ces papiers qui n'en finissaient pas alors qu'il travaillait dessus depuis trois bonnes heures déjà et décida de s'aérer un peu en se promenant dans sa division et, dans le même temps, regarder ce que faisaient ses subordonnés. Le noble eut à peine le temps d'ouvrir la porte de son bureau qu'un véritable vacarme digne d'un troupeau d'éléphants mâles adultes et affamés retentit. Il soupira intérieurement reconnaissant la signature si caractéristique des arrivées de Renji. Aussi est-ce sans surprise qu'il vit son vice-capitaine arriver en faisant un dérapage semi-contrôlé avant de glisser magistralement de sorte à faire une magnifique embrassade au sol à moins d'un mètre de son capitaine.

« Désolé taicho, mais hier soir…, commença le rouge.

- Je me moque de tes explications que je connais pratiquement par cœur vu le nombre de fois où tu me les as servi, coupa le noble d'un ton glacial.

- Ah…euh…d'accord taicho, dit piteusement Renji en se relevant.

- Par ailleurs, cela va faire un moment que je me le demande mais pourquoi cours-tu toujours à en faire trembler les murs en arrivant alors que tu es toujours en retard d'au moins deux heures ?

- Euh… pour arriver moins en retard ? » Répondit-il avec un sourire crispé.

Voyant que son capitaine n'était nullement convaincu par cette explication plus que douteuse, il décida de changer de sujet, celui en cours étant particulièrement dangereux pour lui.

- Bon, ben, quel est le programme aujourd'hui ?

- Le remplissage des documents, répondit son supérieur d'un ton neutre, je veux qu'à mon retour au moins une vingtaine de tes dossiers soit fait. Je reviens dans une demi-heure. »

Sur ce, le Kuchiki partit sous de légers bougonnements de son subordonné. Finalement, après avoir parcouru et vérifié que sa division était en ordre, il décida de faire le petit service que Rukia lui avait demandé, c'est-à-dire aller chercher un colis à la douzième division ce qui lui permettait en même temps d'y déposer des dossiers. Donc, après être passé à son bureau, où il surprit Renji à dormir sur son bureau après avoir fait un document, il partit pour la douzième division, le repère de Mayuri Kurotsuchi. Même si celui-ci ne faisait nullement peur au noble, il préférait ne pas trop s'aventurer par là-bas à cause de tous ces produits et expériences plus dangereux les uns des autres, qui sait ce qui pourrait arriver. Il eut juste le temps de passer la porte qu'il entendit une explosion sonore en provenance du fond du laboratoire personnel du capitaine de la douzième.

« Bon, je pense qu'il vaudrait mieux que je me dépêche, se dit le noble.

- Kuchiki taicho ? » Appela soudainement Nemu.

Le concerné tourna la tête dans la direction de la jeune femme puis lui remit les documents pendant qu'elle lui donne un petit paquet. Aussitôt l'échange fait, le frigide capitaine retourna dans sa mille fois plus sûre division en shunpo ayant entendu une seconde explosion plus violente et une étrange fumée verdâtre qui commençait à s'échapper. Pas question de servir de cobaye involontaire ! Au moment où il arriva, Renji revenait aussi, sûrement alerté par la présence de son supérieur qui se rapprochait rapidement. Heureusement pour lui, Byakuya avait des obligations familiales dans la soirée aussi ne pouvait-il pas le bloquer dans son bureau jusqu'à pas d'heure, cependant cela avait un double tranchant car cela signifie que demain aucune discussion possible pour rater cette corvée ! Aussi passèrent-ils le reste de l'après-midi dans un silence plus ou moins coupé par le brun qui indiquait à son paresseux subordonné plusieurs choses comme « Renji, je doute que tu réussisses à faire ce document les yeux fermés. » ou « Renji, c'est ton tampon qui doit marquer le document et non ta salive. ». Cette corvée fini, le noble rentra dans son immense manoir où il pourra se détendre un peu avant la réunion avec les anciens qui lui parleront sûrement de remariage avec une illustre inconnue d'une grande famille qu'il connaîtra vaguement. Décidément assaillit, il réussit tout de même à entrer chez lui avant que Rukia ne l'aborde pour son paquet qu'il lui donna.

« Mais qu'est-ce que c'est Rukia ? Demanda-t-il assez intrigué que sa petite sœur fasse une commande à cette sordide division.

- C'est du parfum Nii-sama, répondit-elle, en faite, j'ai juste demandé à Nemu de me faire un flacon plus original que celui qu'il y avait à l'origine. »

Byakuya ne savait pas pourquoi il avait l'impression que « original » rimait avec une certaine bestiole rose.

« Vous voulez voir à quoi il ressemble ? »

Le capitaine hocha la tête, après tout autant être fixé. Rukia défit donc le paquet et avec un hurlement de joie, que les tympans son frère n'apprécièrent pas tellement, elle montra triomphalement une tête de chappy rose avec un petit chapeau blanc et rose. Seulement, tellement excitée par son cadeau, la jeune fille appuya sur le chapeau aspergeant son nii-sama de parfum.

« Ah…euh…désolée nii-sama ! S'excusa-t-elle piteusement.

- …Bon cela ira puisque de toute manière je vais devoir me préparer pour la réunion de ce soir avec les ancien.

- Ah oui, c'est vrai. Est-ce que l'on pourra manger ensemble ? Demanda la brunette

- Je ne crois pas.

Légèrement déçue, la jeune shinigamie partit laissant seul le brun capitaine qui eut alors une légère migraine. Celui-ci partit alors prendre un bain puis se changer.

Il était dans un immense jardin ensoleillé recouvert d'herbe à chat à poursuivre une magnifique balle multicolore qui changeait de couleur quand on touchait une face colorée rebondissant gaiement dans l'herbe. Il l'attrapa finalement d'un saut souple et se mit à jouer en la refaisant rebondir jusqu'à ce qu'elle se transforme en une énorme pelotte de laine rouge vif qui elle aussi se colorait d'une autre façon quand on la touchait. Celle-ci se mit alors à partir ailleurs et comme avec la balle, il la poursuivit jusque dans une forêt où il prit plaisir à grimper aux arbres tout en s'amusant à titiller son joujou. Finalement, il arriva à une belle rivière calme et claire où sa pelotte se transforma en canne à pêche qu'il utilisa pêchant ainsi divers poissons étranges et colorés mais aussi des souris et des rats. Soudain, un grondement énorme retentit lui faisant hérisser le poil. Un énorme chien d'au moins trois mètre atterrit devant lui et se mit à le poursuivre voulant le dévorer. Apeuré, il courut arrivant même à distancer le molosse qui donnait l'impression de grandir encore et encore. Il était cependant trop effrayé pour se rendre compte que sa vitesse dépassait l'entendement et qu'il approchait dangereusement d'un profond ravin. Il s'arrêta à moins d'un mètre se demandant ce qu'il devait faire : Mourir dévoré ou écrasé ? Il paniquait jusqu'à ce que le sol sous ses jambes disparaisse le faisant tomber.

C'est en sursaut et avec des maux de tête affreux que Byakuya se réveilla, certes à ses horaires habituels. Il songea alors à ce rêve plus que bizarre qu'il venait de faire. Sa migraine continuant, il se demanda s'il ne devrait pas se rafraîchir le visage mais cette idée le repoussa violement ce qui le surpris. Il entendit alors très distinctement des voix et des craquements comme s'il y avait quelqu'un dans la pièce avec lui pourtant les présences les plus proches étaient à cinq pièces d'ici. Pensant qu'il avait sûrement attrapé quelque chose à la douzième division, il s'étira légèrement et balaya la pièce qui lui paraissait étrangement bien éclairée. Il ferma et rouvrit les yeux plusieurs fois mais eut toujours la même impression qu'il était en pleine journée à croire qu'il s'était réveillé vraiment tard sauf que sa pendule indiquait cinq heure. De plus en plus perturbé il sentit alors qu'une partie de son corps était comme…écrasée et aussi entravée de tout mouvement ce qui l'inquiéta encore plus. Il se releva vivement pour se regarder dans un miroir et sentit cette partie située au niveau du haut de son bassin qu'elle n'était plus écrasée mais toujours gênée dans ses mouvements. Une mèche de ses cheveux ébène lui tomba alors sur les yeux, mèche qu'il tenta de caler derrière une oreille…qu'il ne trouva pas ? Il se tourna alors vers son miroir et se statufia immédiatement. Deux oreilles de chat de la même couleur que ses cheveux se dressèrent sous ses yeux qui avaient désormais une pupille qui s'amincissait comme celle d'un félin. Il retira vivement le bas de son hakama et vit alors une queue ébène elle aussi qui tombait souplement mais qu'il pouvait contrôler comme s'il s'agissait d'un autre membre.

« Ô mon dieu… »