Bonjour à tous,
Voilà ma nouvelle fiction. Il s'agit d'un angst et croyez moi, c'est largement mérité. Je vous préviens tout de suite que cela ne ressemble pas du tout à mes précédents écrits. C'est moins joyeux en somme.
Il s'agit d'un travail qui a longuement muri et qui a été écrit en plus de trois mois (oui c'est très long pour moi). Alors, j'espère sincèrement que cela va vous plaire...
Bonne lecture !
Rating : M
Praring : HPDM
Disclaimer : Les personnages sont à JKR. Mais juste les personnages... :)
Résumé : Le phénomène se reproduisit encore : un réveil dans son lit ainsi qu'une sensation de s'enfoncer dans les limbes et déjà son corps se figeait. Le jeune étudiant ne savait pas ce qu'il lui arrivait, mais cela n'avait très vite plus d'importance : il était là. Comme à chaque fois, il l'observait, son même sourire en coin au bord des lèvres.
OoOoO
La journée harassante se terminait enfin. Le jeune étudiant poussa la porte de son petit loft et pénétra dans son chez lui. Une série de cours s'était enchainée, sans fin, rajoutant un peu plus de travail à chaque instant. La pile de devoirs qui s'amoncelait sur son bureau était impressionnante et il savait qu'il ne se coucherait pas avant une heure tardive.
Mais Harry avait l'habitude, il ne comptait plus le nombre de soirs où il restait assis sur sa chaise droite, le dos courbé, penché sur sa feuille et grattant sans relâche. Il ne se plaignait cependant pas. Il aimait ses études et ne les aurait changées pour rien au monde.
Une fois la porte claquée, le jeune homme brun jeta son sac vers le bureau. Epuisé par les transports, il s'autorisa une douche rapide durant laquelle il tenta de se relaxer et de relâcher la pression. L'eau chaude détendit ses muscles endoloris et soulagea ses épaules douloureuses.
Il habitait seul, en avait fait le choix, et devait donc assurer ses tâches ménagères en plus de son travail. C'est pourquoi, une fois sec, il lança une lessive et alla réchauffer son dîner, des restes comme bien souvent. Pendant ce temps là, Harry prépara un café. Ce dernier était son seul ami dans l'adversité, son seul rempart contre le sommeil.
Une fois la nourriture engloutie et une bonne tasse du liquide noir avalée, l'étudiant put enfin s'installer face à son bureau. Prenant son courage à deux mains, il sortit son planning de la journée de son sac et soupira en voyant qu'il avait à peine fait la moitié. Il ne pourrait pas le finir, une fois encore. Mais il ne désespérait pas, la persévérance le sauverait.
Après de longues heures et des dizaines de feuilles blanches remplies par sa plume bleue, il finit enfin les trois quarts du programme de sa journée.
Le jeune homme regarda alors l'heure sur son réveil et fronça les sourcils. Minuit était passé depuis deux bonnes heures. Il devait se coucher.
S'étirant longuement et faisant craquer les os de son dos, Harry se frotta les yeux et ferma son stylo. Puis, il se leva sans prendre la peine de ranger ses livres et se dirigea vers sa chambre. Tout petite, elle ne comprenait qu'un lit et une armoire.
L'étudiant n'alluma même pas la lumière et se glissa rapidement sous la couette.
Puis, lorsque ses yeux se fermèrent tout seuls, ses paupières se faisant très lourdes, il remarqua qu'il avait oublié de se brosser les dents. N'ayant plus la force de se lever, il ne s'en préoccupa pas et sombra sans regret dans le sommeil.
Le lendemain matin, Harry se réveilla lentement. Allongé sur le dos, il ouvrit légèrement une paupière et remarqua que la lumière filtrait à travers les rideaux tirés. Sans aucun doute, l'heure de se lever était arrivée mais, n'ayant pas assez dormi, il n'en trouva pas la force et laissa sa paupière se refermer.
Il ressentit alors son corps qui devenait lourd. Son esprit à peine éveillé s'engourdit dans la brume et il se sentit s'enfoncer dans ses draps. Sachant qu'il ne devait pas se rendormir, l'étudiant souhaita sortir de cet état comateux. Il rouvrit à nouveau une paupière et voulut bouger.
Mais son corps ne l'écouta pas. Sa fatigue était telle qu'aucun de ses muscles ne se mouvait. A nouveau, Harry eut l'impression de plonger dans les limbes et l'espace d'un instant, il se laissa couler. Heureusement, sa volonté fut plus forte, il rouvrit à nouveau sa paupière, vite suivie par l'autre.
A travers les rideaux, les rayons du soleil venaient éclairer son plafond, créant des ombres, ici et là. Le jeune homme admira un long instant les figures provoquées par le tissu, puis il tenta à nouveau d'effectuer un mouvement. Encore une fois, son corps ne répondit pas.
Légèrement interloqué, Harry mit encore sa faible volonté en l'action de bouger ses mains, présentes sur son torse. Seulement, il vit de ses propres yeux que ces dernières restaient à leur place. L'inquiétude monta alors en lui.
Il sentit sa poitrine être compressée, bloquant faiblement son souffle tandis que son rythme cardiaque s'accélérait. Le jeune homme commençait à paniquer. Son corps ne lui répondait plus du tout.
Puis, alors qu'il voulut parler, il sentit un souffle de vent parcourir sa joue. Tournant le regard vers la source de celui-ci, il ne vit rien à part sa fenêtre. Des bruit de pas lui parvinrent cependant de son salon. Ses yeux, plus vifs que jamais, se dirigèrent vers la porte mais ne tombèrent sur rien d'autre que celle-ci.
Harry vit l'angoisse monter en lui violemment. Cherchant à aspirer un maximum d'air, il souhaita crier, extérioriser son effroi. Rien ne sortit de ses poumons mais un ricanement lui parvint de sa fenêtre.
Percevant une présence vers les rideaux, le jeune homme les regarda à nouveau et discerna un mouvement entre ceux-ci. Quelqu'un était chez lui. Et il était paralysé. Sa poitrine se comprima plus encore tandis qu'une ombre se dégageait du tissu. Effrayé, Harry aperçut alors une mèche blonde. Pas sûr d'avoir bien vu, il papillonna des yeux mais le rideau était à nouveau en place. La sensation de présence était cependant toujours là.
Puis, soudain, son cœur fit une embardée.
- Harry, susurra une voix douce.
A sa gauche, sans qu'il puisse le voir, un homme lui chuchotait à l'oreille. Etant dans l'incapacité de tourner la tête où de faire quoique ce soit d'autre, le brun ne put qu'écouter le murmure. La voix grave continua doucement, sans relâche :
- Harry… Harry…
Un souffle effleurait son oreille tandis que le rythme s'accélérait. Le ton était agréable, doux. Légèrement envouté, l'étudiant oublia bientôt sa peur. Lentement, sa poitrine se décompressa et sa respiration se calma. Le son diminua alors. Harry ressentit à nouveau un besoin de dormir et ferma donc ses paupières.
Après ce qu'il lui sembla être une seconde plus tard, le son s'était tu et la présence avait disparu. Le jeune homme tenta alors à nouveau de bouger et cette fois-ci ses muscles lui obéirent.
Lentement, il se redressa. Se mettant sur ses coudes fébriles, il tourna la tête de gauche à droite, cherchant l'inconnu. Mais il n'y avait personne. N'y croyant pas, Harry se releva et se mit à parcourir son appartement de long en large, soulevant les rideaux, vérifiant les fenêtres. Il dut cependant se faire une raison, l'appartement était vide et il était seul.
Tremblant de tous ses membres car encore choqué parce qu'il venait de lui arriver, l'étudiant essaya d'oublier tout ceci. Il prit une douche rapide et se prépara son petit déjeuner. Pendant qu'il le mangeait, des murmures lui parvinrent encore mais cette fois-ci, ce n'était que des souvenirs de son réveil. Ne voulant pas se laisser à nouveau entrainer dans cet événement dont il ne comprenait rien, Harry alla ouvrir la fenêtre de la pièce qui lui servait de bureau et de cuisine et laissa les bruits de la ville le ramener à la réalité. Soulagé par ceux-ci et un peu remis de ses émotions, le brun passa par la salle de bain et prépara son sac pour la journée. Lorsqu'il claqua la porte de son appartement, la fenêtre toujours ouverte, il avait totalement oublié ce qu'il venait de se produire et ne pensait plus qu'à ses cours qui l'attendaient.
Le soir, la porte fut de nouveau claquée, le sac balancé près du bureau et les vêtements éparpillés jusqu'à la salle de bain. Douché et propre, l'étudiant mangea ensuite en vitesse afin de reprendre ses devoirs le plus rapidement possible. Lorsqu'il se coucha le soir, sa fatigue était telle qu'il s'endormit comme une masse à l'instant où il se retrouva allongé sous sa couette.
Ce fut la lumière aveuglante du soleil matinal qui le sortit de son sommeil. Sa tête sur l'oreiller, son dos enfoncé dans le matelas, il papillonna des paupières pour s'habituer à la luminosité. N'étant qu'à moitié éveillé, il abandonna vite la partie et souhaita se reposer encore quelques instants. Seulement pour cela, il voulut se tourner sur le ventre et cacher la lumière de son visage. C'est alors que tout recommença.
A nouveau son corps ne lui répondit pas, encore il sentit ses membres se faire lourds. Sa respiration s'accéléra et en un instant il se rappela l'événement de la veille. A présent totalement alerte, il regarda tout autour de lui, cherchant l'inconnu.
Ses yeux tombèrent d'abord sur la fenêtre, il avait oublié de tirer les rideaux et c'est pour cela que les rayons de soleil traversaient la pièce sans difficulté. Là, il n'y avait personne.
Harry allait pousser un soupir de soulagement lorsqu'un ricanement lui parvint de l'autre côté de la pièce. A toute allure, son regard défila à travers toute la pièce pour aller se poser sur l'origine du son.
Dans le seul coin de la pièce assombri, près de la porte, un homme se tenait debout. Il était caché dans l'angle de la pièce qui n'était pas atteint par la lumière du jour. Les bras croisés, il s'appuyait négligemment contre le mur. L'étudiant ne pouvait voir son visage, en revanche sa taille ne laissa pas place au doute. Il s'agissait d'un homme adulte. Ses habits étaient classiques. Une simple chemise blanche, rentrée sagement dans un pantalon de costume noir, habillait le corps fin de l'inconnu.
Le brun paniqua un moment, il ne pouvait pas parler car sa bouche ne lui répondait plus mais l'homme sembla saisir son malaise. D'une voix douce, il murmura :
- De quoi as-tu peur, Harry ?
La respiration de celui-ci s'accéléra. Son souffle comprima sa poitrine tandis qu'il avait l'impression d'étouffer. L'inconnu dut entendre ses sifflements puisqu'en un instant il sortit de l'ombre et vint sur le lit. Après avoir pris appui sur le matelas en y enfonçant son genou, il posa délicatement sa main pâle sur le torse de l'étudiant.
S'il avait pu, Harry aurait ouvert grand la bouche, bluffé par le visage calme et serein qui se présentait à lui. La chevelure blonde, mi longue avec quelques mèches retombant sur les joues, brillait à la lumière du soleil et illuminait les traits fins. Des iris gris se fixèrent sur ses yeux, emprisonnant son regard, tandis qu'un sourire délicat courbait la bouche de l'homme.
- Harry, souffla-t-il.
La respiration de ce dernier s'était calmée. Les doigts sur sa poitrine nue bougeaient en douceur. La caresse l'apaisa et lentement il se sentit replonger dans le sommeil. Ses paupières se scellèrent à nouveau.
Mais alors qu'il allait réellement sombrer dans les limbes, la sensation disparut. Une impression de manque le saisit alors et il amena sa propre main à son torse afin d'y rechercher celle de l'inconnu. Il n'y trouva rien d'autre que sa peau nue.
Ouvrant grand les paupières, Harry se redressa avec difficulté. Il pouvait à nouveau bouger et il était seul.
Comme la veille, il lui fallut un moment avant de pouvoir réussir à se mettre debout. Puis, en bas de pyjama, il parcourut son appartement cherchant vainement l'homme blond.
Cette fois-ci, l'étudiant n'oublia pas. Pendant toute la journée, le visage de l'inconnu lui revint, inlassablement. Encore ces traits éclairés, toujours ces cheveux illuminés par les rayons de soleil. Ils étaient irrévocablement ancrés dans sa mémoire. Il le savait, il le sentait.
Ses cours lui parurent lointains, la voix de son professeur inintéressante et lorsqu'il rentra chez lui et qu'il se retrouva face à ses devoirs, il ne put se concentrer complètement. C'est pourquoi, ce soir-là, il se coucha tôt et réussit à s'endormir malgré la dose importante de caféine qu'il avait bue après son dîner. La seule pensée qui occupait son esprit lorsqu'il s'allongea était de savoir s'il allait le revoir.
Cela ne manqua pas. Alors qu'il se réveillait, le même phénomène se reproduisit. Son corps lourd ne put à nouveau plus se mouvoir et seules ses paupières et ses yeux répondirent à ses ordres.
Seulement, lorsqu'il parcourut sa chambre de ses prunelles afin de savoir où se trouvait l'inconnu, il remarqua que le ciel était noir. S'était-il réveillé en pleine nuit ?
- Le matin n'est pas encore là, souffla la douce voix.
L'homme se trouvait sur sa couette, allongé à ses côtés sur la place vacante du lit double. Sa tête était appuyée sur sa main, le coude replié. Le brun pouvait ainsi voir son visage malgré son cou qui était incapable de bouger. Le blond lui offrit un sourire gentil.
- Nous allons peut être avoir plus de temps, alors. A moins que tu ne te rendormes.
Cela sembla le contrarier puisqu'il perdit son sourire et fronça ses sourcils pâles. Harry n'avait que faire de ces préoccupations, tout ce qu'il voulait savoir c'est qui il était. Ses cordes vocales étant hors d'usage, il tenta de se faire comprendre par le regard.
Au début, le blond se contenta de lever une main et de venir toucher sa joue d'un doigt, caressant la peau bombée. Puis, il se rapprocha, allant jusqu'à permettre à leurs corps de se frôler.
La chaleur de l'inconnu enveloppa alors l'étudiant et son souffle s'emballa. Encore, il essaya de croiser le regard de l'homme, ses yeux criant son interrogation mais celui-ci fixait ses lèvres. Le doigt de sa joue glissa jusqu'à elles et il les redessina. Un frisson parcourut Harry, vite accompagné par un ricanement de l'autre homme.
Sa position de faiblesse inquiéta le brun. Malgré le trouble que provoquait la caresse de l'inconnu, il ne pouvait oublier la sensation d'être immobile, bloqué, et surtout l'absence d'information qu'il possédait. Comme les précédentes fois, sa peur se concrétisa par la compression de sa poitrine et l'accélération de sa respiration.
Le blond se pencha alors encore plus sur lui, allant jusqu'à plonger dans le cou de l'étudiant. Ses lèvres frôlèrent son oreille tandis qu'il chuchotait :
- Chut… Doucement…
La main du doigt qui touchait ses lèvres se posa complètement sur sa joue, collant la paume à cette dernière. L'inconnu fit ensuite glisser sa bouche jusqu'au cou qu'il embrassa tendrement.
- Chut… Harry…
Et ce dernier se calma. Exactement comme précédemment, l'homme réussit à l'apaiser en peu de temps et à nouveau, il se sentit s'endormir lourdement. Avant que le sommeil ne le rattrape totalement, l'étudiant entendit :
- Appelle moi Draco… Pour toi, je serai Draco…
Puis ce fut le noir.
Harry était assis à son bureau, le dos appuyé sur le dossier, une jambe repliée sur l'autre. Autour de lui, la pièce était sombre. Seule la petite lampe de la cuisine était allumée. Il avait travaillé jusqu'à tard, jusqu'à que le soleil se couche, ne laissant ainsi que cette faible lumière pour éclairer ses feuilles noircies par l'encre.
L'étudiant rejeta sa tête en arrière et gémit lorsque son dos le fit souffrir. Il était resté trop longtemps courbé. D'une main, il alla ensuite se frotter un œil.
Cela faisait maintenant une semaine. Sept nuits que cet homme blond venait le hanter. Celui-ci s'était bien rapproché de lui depuis la première fois, le touchant par moment, l'allumant. Le brun ne pouvait bouger pendant ces moments-là et devait donc subir le bon vouloir de cet inconnu. Il était perdu.
Alors oui, il lui avait donné un nom, peut être n'était-ce d'ailleurs qu'un surnom ou tout simplement des lettres jointes pour former un mot vide de sens, mais à ses yeux, il n'avait rien appris. Cependant, il ne se sentait pas en danger. Malgré son impuissance, il n'avait pas peur.
Après tout, que pouvait-il faire d'autre ? Il lui était impossible de s'empêcher de dormir et le phénomène se produisait à chaque éveil. Il était donc coincé sans la moindre explication.
Alors, Harry s'était résigné. Il subissait sans se poser d'autre question, attendant de voir ce que la suite lui réserverait. Et puis, une personne aussi belle que ce blond ne pouvait pas être dangereuse.
Une fois persuadé de cette idée, l'étudiant se leva, parcourut la pièce rapidement afin d'éteindre la lampe puis se dirigea vers sa chambre. Fatigué, il n'eut pas la force de se changer et retira simplement ses habits. Il ne lui restait alors que son sous-vêtement. Ainsi paré, il se glissa dans ses draps et ferma les yeux.
Et, le lendemain matin, Draco fut là. Appuyé négligemment contre le mur face au lit, toujours habillé de ses vêtements simples mais couteux, il souriait avec malice.
Paralysé, l'étudiant l'observa de sa place. Toujours allongé sur le dos, les bras le long du corps, il attendait. Le blond ne fut pas long à bouger. Sans un bruit, il quitta le mur et se rapprocha de lui. Il monta alors sur le matelas sans hésiter, son sourire s'agrandissant. Ses yeux survolèrent ensuite le corps du brun.
A ce moment là, Harry se rendit compte que la couette ne le couvrait pas et qu'il n'était couvert que par son sous-vêtement. Il frissonna alors. L'homme, à quatre pattes au dessus de lui, le reluquait sans gêne. Ses lèvres frémissaient de temps en temps et bientôt sa bouche s'entrouvrit, laissant apercevoir sa langue.
Le souffle de l'étudiant s'accéléra.
- Quel beau spectacle tu m'offres aujourd'hui. Serait-ce une invitation ?
Levant le regard vers le visage du brun sous lui, Draco chercha une réponse dans les iris verts. Ne trouvant rien d'autre qu'une expectative, il abandonna les yeux de l'étudiant et se pencha. Tendrement, sa bouche se déposa sur un pectoral. Ses lèvres effleurèrent la peau puis glissèrent sur tout le torse. Elles l'explorèrent ainsi, traçant leur chemin et provoquant des sensations folles à l'homme allongé. Celui-ci contracta rapidement ses muscles. La tentation était extrême. Tout d'un coup, il voulait bien plus.
Mais le blond se redressa. Ses yeux flamboyants se plongèrent ensuite dans ceux de Harry. Il y lut un désir certain, semblable au sien. Sa bouche s'ourla en un rictus satisfait.
- Pas aujourd'hui, souffla-t-il cependant.
Puis, brusquement, il se pencha très bas, surprenant l'étudiant. Il alla lui chuchoter à l'oreille.
- Pas tout de suite, mais… bientôt. Oui, bientôt tu seras mien.
Sa main alla toucher la poitrine dans laquelle le cœur battait à mille à l'heure. Il y prodigua des caresses douces, apaisant le brun et provoquant ainsi la fin de leur entrevue. Harry put bientôt à nouveau bouger car il avait disparu.
Il n'en pouvait plus. La frustration était extrême. Cinq fois, cela faisait cinq rencontres que le blond l'attisait.
Avant, il n'avait jamais vraiment été porté sur le sexe. Il ne se touchait que rarement. Pourtant, toute cette tension qu'il accumulait chaque matin le rendait fou. Draco l'allumait. Alliant sensualité et attouchements légers, Harry n'avait jamais été aussi quémandeur. Seulement, il était toujours paralysé et ne pouvait donc forcer le blond. Celui-ci en jouait alors. Ses yeux gris brillaient du même désir que le sien, mais aussi d'un amusement intense. Parfois même, les frémissements qui parcouraient trop violemment le corps de l'homme à sa merci provoquait chez lui des sourires ravis.
A présent, l'étudiant ne se demandait plus qui il était, quel était l'étrange phénomène qui l'empêchait de bouger lorsque cet homme venait le tourmenter. La seule chose qui le préoccupait était de savoir jusqu'où il irait la prochaine fois. S'occuperait-il vraiment de lui ou le torturerait-il encore ?
Les avant-bras plaqués contre le carrelage de sa douche, le brun essaya de se remettre de ses émotions. L'eau glaciale ruisselait sur sa peau, refroidissant ses membres tendus par le désir qui courait dans ses veines. Cette fois-ci, il était allé plus loin. Il l'avait enfin touché.
Ses belles mains pâles qui habituellement ne s'amusaient qu'à parcourir la peau découverte s'étaient enfin glissées dans le caleçon. S'il l'avait pu, Harry aurait alors poussé un long gémissement de plaisir. Cependant celui-ci n'avait pas manqué. Draco l'avait parfaitement compris, comme s'il l'avait entendu. Il avait fixé ses prunelles et s'était repu du plaisir qu'il y avait trouvé. Mais, par la suite, il n'avait pas souri. Le brun s'était attendu à un sourire amusé, voire moqueur. Au contraire, l'inconnu n'avait jamais été aussi sérieux. Il s'était penché vers son visage, venant souffler sur les lèvres de l'étudiant, puis les avait cueillies avec douceur.
Alors, Harry avait fermé les yeux afin d'apprécier la texture de la bouche du blond plus encore. Cela avait été son erreur. Lentement il avait senti la chaleur du corps sur le sien s'en aller, tout comme la main qui le tenait fermement et les lèvres qui l'embrassaient délicatement. En à peine quelques secondes, tout était parti. A ce moment là, il avait poussé un long gémissement de frustration suite à cette perte et ce fut celui-ci qui lui fit rendre compte du retour. Lentement sa propre main s'était levée au niveau de ses yeux qui s'ouvraient à nouveau. L'instant était terminé.
Se souvenant de cette entrevue dans les moindres détails, Harry craqua. Après avoir remis l'eau à température normale, il glissa ses doigts vers son entrejambe et s'abandonna.
Au cours des fois suivantes, un fait attira toute l'attention de l'étudiant. Etant complètement perdu et désappointé lors de ces entretiens, il voulut en savoir plus où, du moins, essayer de comprendre un peu mieux le phénomène. C'est pourquoi, il décida de mesurer le temps qu'il perdait à chaque fois. Une horloge fut donc achetée et fixée sur le mur face au lit.
Mais, la fois suivante où Draco apparut, celui-ci ne la vit pas et l'étudiant oublia totalement son existence. Le blond se montra ce jour-là très entreprenant et affectueux. Car, oui, à présent, en plus du fait d'attiser son désir, l'inconnu le charmait aussi d'une toute autre manière. Il le cajolait.
Harry fut donc complètement perdu dans ses sensations ce matin-là et pas un seul instant il ne fit attention à l'horloge.
Lors de son petit déjeuner, cependant, il se rendit compte de son oubli et s'en blâma. La prochaine fois, il ne devait pas l'oublier.
Mais cela ne se passa pas comme prévu. La visite suivante du blond eut lieu au cours d'une nuit alors que l'appartement était sombre. Ses rêves troublés provoquaient souvent le réveil de l'étudiant au beau milieu de la nuit et Draco était toujours là. Cette fois là n'échappa pas à la règle.
Ce dernier était debout au fond de la chambre, toujours habillé des mêmes habits. Il sourit en apercevant ses paupières ouvertes.
Rapidement, le blond parcourut la distance les séparant et grimpa sur le matelas, un sourire enjôleur aux lèvres.
- Mon Harry, tu te réveilles bien souvent la nuit. Tu fais bien, cela nous permet de passer plus de temps ensemble.
Cette phrase fit percuter l'étudiant. Un rapide coup d'œil vers l'horloge plus tard, il se rendit compte qu'il ne pouvait pas voir les aiguilles. Suivant son regard, l'inconnu tourna sa tête vers le mur.
- C'est nouveau ? demanda-t-il.
A nouveau, il fit face à Harry et plongea son regard dans le sien. Ce qu'il y vit ne lui plu vraisemblablement pas puisqu'il fronça les sourcils et se rapprocha de lui jusqu'à le coller. Allongé sur lui, ses avant bras servant d'appui, le blond le fixa, réprobateur.
- Que cherches-tu à faire ?
Le brun détourna les yeux.
- Non, ne fais pas ça…
Un doigt vint caresser la joue de l'étudiant.
- Regarde moi, souffla Draco.
Harry ne put pas résister à la caresse et au ton suppliant de l'inconnu. A nouveau, il fixa ses yeux sur lui, attendant la suite. Le blond fit alors :
- Je croyais que ces moments te plaisaient à toi aussi… Il faut que je passe à la vitesse supérieure ?
N'obtenant pas de réponse dans les prunelles vertes, il continua son monologue :
- Je voulais aller doucement, ne pas te brusquer… J'aime vraiment ces instants, Harry et je vais faire en sorte que toi aussi.
Une peur soudaine saisit le brun. Que voulait faire Draco ? Allait-il…?
L'inconnu se redressa afin de se reculer. S'asseyant à califourchon sur lui, le blond se mit à l'embrasser dans le cou. Mais contrairement aux fois précédentes, il ne prit pas son temps et descendit bien vite ses baisers sur le torse jusqu'à la lisière du pantalon. Et cette fois-ci, Harry ne voulait pas plus, il ne souhaitait pas qu'il aille plus loin. La panique le saisit et son cœur s'emballa. Alors que sa respiration s'accélérait et que sa poitrine commençait à se compresser, la main fine du blond fit glisser le pantalon sur les cuisses de l'étudiant. Ce dernier vit son regard appétissant fixé sur son entrejambe recouverte par le sous vêtement.
De tout son cœur, il tenta alors de l'appeler, bougeant follement ses paupières, les ouvrant et les fermant, encore et encore. Seulement, il ne pouvait pas prendre de grandes inspirations pour souffler et faire du bruit. Ses poumons étaient remplis d'air et celui-ci ne voulait s'échapper. Sa trachée était obstruée par une boule d'angoisse.
Ce fut alors que Draco releva les yeux vers son visage afin de le contempler. S'apercevant d'un coup de son état, il remonta derechef le pantalon de pyjama et s'allongea à ses côtés.
- Chut… Harry, pardon…
Sa main vint effleurer doucement la poitrine emballée afin de l'apaiser.
- Doucement, mon Harry, murmura le blond. Ca va aller.
Lentement, l'étudiant obéit et se calma. Les douces paroles de son inconnu décompressèrent sa poitrine et ralentirent le rythme effréné de son cœur. Les doigts sur son torse dessinaient des cercles et un parfum léger venait chatouiller ses narines. Lorsqu'il fut complètement apaisé, Draco se redressa afin de le regarder dans les yeux.
- Pardonne moi. On ira doucement, je me suis trompé… La prochaine fois, je prendrais mon temps.
Tendrement, il vint cueillir la bouche de l'étudiant qui ferma les yeux. Le baiser dura quelques secondes puis la sensation disparut, tout comme Draco. Lorsque Harry entrouvrit à nouveau ses paupières, il put mouvoir ses membres fébriles et se tourner dans son lit. Rabattant la couverture sur lui, il poussa un profond soupir. Il devait finir sa nuit.
L'événement provoqua un nouveau tournant dans leur relation. Alors que Draco n'évoquait plus l'horloge, Harry fit en sorte de l'oublier. Cependant, elle était toujours là dans la pièce et elle représentait une menace. L'étudiant savait qu'elle était juste en face de lui et qu'il n'avait qu'à y jeter un coup d'œil afin d'avoir plus d'indices sur le phénomène. Et le blond semblait en être conscient, ou du moins le brun en avait l'impression parce qu'il se montrait beaucoup plus attentionné. A chaque fois qu'il voulait franchir une nouvelle étape, il venait quémander son accord dans son regard.
En effet, à présent, ils arrivaient à communiquer avec les yeux de Harry. Ce dernier faisait passer toutes ses émotions à travers eux et l'inconnu les saisissait sans souci. Ainsi leur relation progressait rapidement.
Les bras croisés sur les feuilles amoncelées présentes sur son bureau, sa tête au creux de ceux-ci, le brun se souvint d'un moment particulièrement intense entre eux, un qui avait provoqué de violents battements dans sa poitrine en provenance de son cœur.
Tandis que Harry se trouvait comme d'habitude sur le dos, torse nu, avec Draco au dessus de lui, celui-ci s'occupait d'embrasser chaque parcelle de sa peau. Et alors que le brun avait senti une langue se glisser dans son nombril, il avait soudain senti le besoin urgent de pouvoir lui aussi admirer le torse du blond. Il n'avait jamais pu l'observer, celui-ci étant toujours en chemise. Alors il avait respiré plus fort et comme à chaque fois, cela avait attiré son attention. Lentement, l'inconnu s'était redressé, sa langue léchant ses lèvres, une interrogation muette dans ses prunelles. Après un long regard échangé, il avait souri avec malice et, sans un mot, il avait obéi à sa demande. Ses longs doigts fins s'étaient glissés autour d'un bouton afin de le détacher en douceur. Puis un second avait suivi jusqu'au milieu de la chemise. Frustré, Harry aurait froncé les sourcils si l'avait pu. A la place, il avait soupiré bien fort, provoquant un rire chez son ami. Puis, le prenant en pitié, Draco avait fini sa tâche et, alors qu'il avait ouvert les pans de tissu, le souffle de l'étudiant s'était coupé. Jamais il n'avait vu un torse aussi parfait. La peau était blanche et claire, sans être trop pâle. Elle semblait douce et, bien que le brun n'avait pas pu vérifier, il avait pu admirer le grain parfait. La musculature était bien là mais délicate, appelant les baisers. Harry ne s'était alors jamais senti autant frustré de ne pas pouvoir bouger qu'en cet instant là. Il avait tellement eu envie d'embrasser, de caresser et même de mordiller la chair tendre. Cependant il n'avait pu qu'observer. Mais alors, à sa place, Draco était venu se toucher lui même. Suivant le regard du brun sur son torse, sa main avait parcouru le même trajet, dessiné à nouveau les mêmes courbes. Sans que l'étudiant ne s'en rende compte, l'inconnu avait aussi commencé à mouvoir ses hanches sur les siennes, collant ses fesses à son érection. Perdu dans sa contemplation, le brun avait senti son plaisir monter, implacable, incontrôlable, tandis que ses yeux suivaient toujours le chemin des doigts fins. Et puis soudain alors, il avait joui. Bien trop rapidement, l'orgasme l'avait emporté. Et cela avait été son premier avec Draco et bien qu'il n'avait pas été partagé, il avait été fulgurant et puissant.
Harry sentit le désir l'envahir à nouveau alors que les images lui revenaient, les souvenirs de l'inconnu se déhanchant sur lui… Décidant de se reprendre, il se redressa, frotta ses paupières puis parcourut à l'aide de ses yeux fatigués ses cours de la journée. Il était en retard comme trop souvent mais il n'avait aucune envie de poursuivre. Il souhaitait simplement tout abandonner sur son bureau et aller s'allonger pour dormir, car à son réveil, Draco serait là.
OoOoO
Et voilà, la fin de la première partie. Je posterai la suite lundi prochain.
Un avis ? Une impression ? Des interrogations ?
Merci pour votre lecture !
