Bonjour ! Bon, si je dois être honnête avec moi-même, cette histoire était à la base qu'un amusement pour moi, une manière de mieux comprendre la comédie musical dont je m'inspire. Pour autant, j'espère que cela vous plaira.
L'histoire reprend celle de la comédie musicale Hamilton qui traite de l'indépendance de l'Amérique et qui retrace l'histoire d'un personnage clé de cette période, Alexander Hamilton. Sauf que tous les personnages ont été modifié de façon à ce que soit repris des personnages d'Harry Potter !
Disclaimer : La sage Harry Potter appartient à J.K Rowling et la comédie musicale à Lin-Manuel Miranda.
Chaque chapitre suit une chanson, pour ce prologue, il s'agit de la chanson "Alexander Hamilton".
#1 - Drago Malfoy
Les vents se déchaînaient atrocement contre l'habitacle, forçant Drago à se recroqueviller sur lui-même. Les larmes qui embuaient ses yeux ne voulaient cesser leur écoulement le long de ses joues creuses. Il avait faim. Son ventre grognait insupportablement sous ses mains d'enfants. Et qu'il avait froid, par tous les dieux ! Les tremblements l'envahissaient, toujours plus fort que les précédents. Drago en avait assez. Peut-être que si son père n'était pas parti, tout ça ne se serait pas déroulé de cette manière. Mais il était trop tard pour penser au passé. Ce lâche avait fui en le laissant devenir responsable de sa mère à à peine dix ans.
Un goût acide remonta dans sa gorge et il recracha le peu d'aliments qui reposaient encore dans son estomac. L'odeur du vomi était nauséabonde et pourtant, elle composait son triste quotidien. Il voulu éclater en sanglot, laisser sa rage et son chagrin s'extérioriser librement, mais un faible gémissement à sa droite l'en empêcha. Il se tourna immédiatement vers la source du bruit avec inquiétude. Allongée à ses côtés sur la couchette qui leur servait de lit reposait sa mère, dans un état similaire au sien. Ses longs cheveux d'un blond autrefois si soyeux était grisés par la poussière et par la saleté et son teint de porcelaine était d'une pâleur presque verdâtre. Elle respirait avec difficulté et n'arrivait même plus à ouvrir les yeux tant la maladie la rongeait.
Un instant, Drago se rappela l'été de ses neuf ans, à l'époque où tout allait encore bien. Il se souvenait des rires et des sourires qu'il échangeait avec sa mère, la si belle et lumineuse Narcissa Malfoy. Il se souvenait des heures à étudier avec son père, Lucius Malfoy, dans un calme apaisant. A quel moment leur vie avait-elle pu prendre un tournant pareil ? Pourquoi eux, qui avaient du rembourser les dettes d'un père fuyard, devaient encore subir tant de désespoir ? Drago passa une main sur le front de sa mère en reniflant. Il aurait tant aimé que tout aille mieux.
-Maman ?
La voix de Drago était alarmée. Il n'entendait plus le souffle et les gémissements de douleur de sa mère à ses côtés. Si son organisme avait réussi à vaincre la maladie au bout de quelques semaines, ce n'était pas le cas de Narcissa. Drago avait veillé sur elle comme l'on veille sur une pierre précieuse, mais il fallait croire que ça n'avait pas été suffisant. Il tata le cou de sa mère dans l'espoir d'y trouver son pouls mais il ne sentit aucun mouvement sous ses doigts. Elle était morte, sa maman était morte et il n'avait rien put faire pour empêcher cela.
Ce jour-là, Drago pleura et hurla sa haine envers ce monde qui n'avait rien fait pour l'aider et qui avait laissé périr sa mère. Il hurla contre son père qui les avait abandonné, contre tous les gens qui les avaient toujours fixé avec pitié. Il en voulait au monde entier.
A douze ans, Drago Malfoy devint un orphelin.
Regulus Black était l'un des cousins les plus proches de sa mère, mais aussi l'un des moins aisés de leur famille. Rejeté très jeune par ses parents à cause de difficultés contraignantes, Regulus avait dû apprendre à vivre seul et à ne dépendre que de lui-même. Drago avait toujours apprécié cet homme si calme et généreux, malgré son handicap qui l'avait plongé dans un silence éternel.
A chaque fois que sa mère et lui rendait visite à Regulus, l'homme l'autorisait à se rendre dans son immense bibliothèque le temps que sa mère s'entretienne avec son cousin. Drago avait dévoré une bonne partie des livres destinés à son âge et s'amusait à résumer chacune de ses lectures à Narcissa, du temps où écouter son fils piailler pendant des heures lui était encore possible. Se rendre chez son oncle Regulus était donc toujours synonyme de joie et d'amusement. Du moins, jusqu'à aujourd'hui.
A l'annonce de la mort de sa mère, Regulus avait accepté de le prendre chez lui pour l'élever, malgré les nombreuses critiques qui avaient suivi cette décision. "Pauvre enfant, cela ne va pas être facile pour lui de vivre avec un muet". "Cet homme ne devrait même pas avoir le droit de récupérer un enfant avec son anomalie !". Le voisinage avait pesté, s'était moqué et Drago avait vu peu à peu son oncle perdre le sourire si doux qu'il avait eu à son encontre.
"Tu es libre de faire ce que bon te semble, Drago, du moment que tu ne fais pas de bêtises. La bibliothèque t'es libre d'accès, bien évidemment", lui avait un jour écrit son oncle en désignant l'immense pièce qui était son refuge depuis son plus jeune âge. Drago avait alors débuté des lectures plus matures, qui requièraient plus de réflexions que ses anciens livres d'enfance. Il apprenait au travers des ouvrages la vie, l'Histoire, l'économie et emmagasinait ces connaissances dans un coin de son esprit pour les réutiliser à l'avenir. Drago avait trouvé dans les livres un échappatoire, un moyen de ne plus penser à sa mère et à la mort de cette dernière.
Le soir, il mangeait avec Regulus tout en lui posant des questions sur les diverses lectures qui avaient animées sa journée mais plus le temps passait, plus il voyait son oncle dépérir. Peu importe ses essais pour lui faire retrouver le sourire, Drago ne voyait dans les yeux de Regulus qu'une profonde tristesse qui le hantait, jours après jours. Aussi, Drago ne fut pas surpris en retrouvant, un matin, le corps sans vie de son oncle, pendu au plafond.
Regulus lui avait laissé une simple et unique lettre le priant de l'excuser. "J'en ai assez des critiques, Drago" lui avait-il écrit d'une main tremblante "Je suis désolé de ne pas pouvoir rester auprès de toi et de t'abandonner après ses deux ans à tes côtés. Je t'aime sincèrement Drago, mais je ne supporte plus cette vie".
A quatorze ans, Drago comprit une chose : il ne pouvait compter que sur lui-même.
-Arrêtez ce voleur !
Drago bouscula un groupe de personnes dans sa course, tirant la langue en guise d'excuse. Essoufflé, son poursuivant, se stoppa, les mains sur ses genoux, et l'insulta de tous les noms. Drago n'en avait rien à faire. Il tenait contre sa poitrine le bien volé avec un sourire fier sur les lèvres. Le livre qu'il venait de dérober était un recueil philosophique dont on lui avait vanté les mérites. Il avait tant espéré l'obtenir qu'en l'apercevant dans le sac d'un vieil homme enrobé, il n'avait pas résisté. Néanmoins, ses talents de voleur était à développer. L'homme n'aurait jamais dû se rendre compte du vol avant qu'il ne se soit déjà éloigné. Plongé dans ses pensées, Drago ne vit pas la silhouette qui le surplombait et hurla de douleur en voyant son oreille être tiré par son patron.
-Dis donc jeune homme ! Je te pensais au travail ! Et qu'est-ce que c'est que ce livre ? Tu as encore volé, c'est ça ?
Drago baissa la tête, honteux de s'être fait attrapé par son patron mais surtout, honteux de se faire réprimander comme un enfant alors qu'il avait dix-huit ans. L'ancien logeur de sa mère secoua la tête misérablement et lui plaça un sac rempli de canne à sucre entre les mains, récupérant le livre par la même occasion.
-Je te le rendrais quand tu m'auras apporté ça au port, et pas de discussion, compris ?
Drago hocha la tête docilement et se dirigea vers le port. Le jeune adulte adorait cette endroit. L'odeur de la mer, le brouhaha des passants venant admirer les bateaux amarrés dans les quais, les sifflements stridents des mouettes au dessus de sa tête… Prenant une grande inspiration, il savoura l'atmosphère qui régnait sur le port, sous les rires amusés des marins qui le connaissaient. Voyant que l'un d'eux lui faisait de grands signes de la main, Drago s'approcha de lui, rehaussant le sac dans ses bras pour qu'il ne glisse pas.
-Ce n'est pas trop tôt, grogna le marin en le déchargeant du sac, ton patron m'avait dit que tu serais là à deux heures, mais il faut croire que tu ne sais toujours pas être ponctuel, jeune homme.
-Pardon monsieur Rusard, il y a eu un imprévu.
-Comme toujours quand la livraison est avec toi !
Drago mordit furieusement sa lèvre pour ne pas dire ses quatre vérités au marin et se concentra à la place sur la chatte qui miaulait sur le pont du bateau. Quand miss Teigne le vit à son tour, l'animal se précipita sur lui pour quémander des caresses, caresses que Drago lui fournit avec un tendre sourire. Si le maître était insupportable, ce n'était pas son cas à elle, ce qui faisait que le blond s'était pris d'affection pour cette adorable chatte.
-Tu as toujours la folle intention de te rendre à New York une fois tes études terminées ? Questionna sans véritable intérêt le marin après avoir chargé le bateau.
-Toujours. J'ai un objectif à accomplir et je compte bien le réaliser !
-Ah vous les révolutionnaires, tous aussi idiots et rêveurs les uns que les autres. Vous finirez tous par mourir de la main des anglais un jour.
-Peut-être, mais au moins je me serais défendu pour ma liberté, singla froidement Drago en fusillant l'homme du regard.
Agacé par le marin, le blond lui arracha les billets qu'il lui devait et s'en alla, sans un regard de plus pour l'homme. Il détestait que l'on critique son idéal, celui de voir enfin son Amérique libre et indépendante et non sous le règne tyrannique du roi d'Angleterre, Tom Jedusor. Il savait les risques qu'il encourait en étant dans cette idée, mais il n'avait pas peur des conséquences. Mais pour rejoindre la véritable révolution, Drago devait se rendre à New York. C'est pour cela qu'il avait tant économisé depuis la mort de son oncle, ne dépensant pas le moindre dollars que Regulus lui avait légué. Les seuls frais qu'il faisait étaient pour ses études. Mais là encore, il faisait tout pour limiter l'argent dépensé.
Son regard se porta sur l'horizon, là où le soleil se reflétait sur l'eau, la faisant briller de mille feux.
-Je le promets, un jour, je rejoindrai New York.
Ses longues mèches blondes fouettaient son visage à la vue de la terre qui s'étendait au loin. Un grand sourire collé au visage, Drago voyait son rêve se rapprocher petit à petit. Il fallut une bonne trentaine de minutes avant qu'enfin il ne pose pied sur sa terre promise. Il écarta les bras, respirant à plein poumon l'air de cette ville qu'il avait tant voulu rejoindre. Derrière lui, le grognement de Rusard face à son attitude enfantine le fit même rire et il sentit Miss Teigne se frotter contre ses jambes.
1776. Drago Malfoy venait d'arriver à New York.
