FANFICTION HARRY POTTER
Informations :
Il s'agit de ma toute première fanfiction alors j'espère que vous, chers lecteurs et lectrices, saurez faire preuve d'indulgence ^^
Pour la petite histoire, cette fanfiction est née d'une idée de cadeau pour ma meilleure amie, tout aussi Potterhead que moi. Nous nous étions mutuellement promises un Calendrier de l'Avent pour patienter jusqu'à Noël sous forme d'un chapitre par jour. Cela explique donc pourquoi cette histoire est assez "courte" et découpée en 24 chapitres.
Ce qui m'a motivé à écrire une fanfiction sur l'univers d'HP (en-dehors d'être fan) et sur le contexte en particulier est ma lecture d'une excellente fanfic que j'ai trouvé ici, sur ce site, par pur hasard: "Les Cicatrices du Temps" d'Ellana-San. J'ai tellement été absorbée par son histoire que j'ai eu, moi aussi, l'envie d'aller explorer Poudlard dans des années antérieures avec Severus Snape. Aussi, je lui accorde volontiers quelques crédits de cette idée de base. Allez lire sa fanfic, elle est géniale !
RÉSUMÉ
Julie Casadano et Mélanie Rimini sont deux Aurors françaises qui, contre leur gré, ont été mutées au Ministère de la Magie de Grande-Bretagne et s'y ennuient ferme. Lors d'un accident au Département des Mystères, elles vont se retrouver propulsées 18 ans en arrière... mais pas seules. Par un mélange de quiproquos, les voici embarquées au sein même de Poudlard.
Comment vont-elles réussir à repartir dans leur époque ? Comment se fondre dans le décor d'un pays et d'une période qui leurs sont totalement étrangers ? Et si elles venaient à s'attacher à certaines personnes ?
CHAPITRE 1 : LE DÉPARTEMENT DES MYSTÈRES
La tête posée sur son coude, les cheveux lui tombant à moitié sur les yeux, Julie faisait distraitement rouler un Rapeltout du bout du doigt sur le bureau. Elle poussa un soupir à fendre l'âme. Du coin de l'œil, elle vit l'air agacé de sa chef, consciencieusement penchée sur son parchemin, écrivant à toute allure. Julie poussa un nouveau soupir, profondément encrée dans l'ennui.
« Si vous soupirez encore une fois, Mademoiselle Casadano, je ne répondrais plus de mes actes » La menaça sa supérieure d'une voix glaciale. Julie leva les yeux au ciel sans y réfléchir, une mauvaise habitude qui exaspérait particulièrement Kate Lowton. L'air morne, et parce qu'elle en avait assez d'être assise sur sa chaise, Julie rejoignit la fenêtre du bureau et observa Londres. La ville était grise, pluvieuse, ennuyante. Elle n'aimait pas cette nouvelle ville, les habitudes renversées la France lui manquait. Pourquoi avait-il fallu qu'elle atterrisse ici ? Maintenant, elle s'ennuyait ferme au Département de la Régulation des Créatures Magiques. Elle maudissait le Ministère de la Magie Française et son choix de muter une bonne partie de ses Aurors ici. « Pour venir en aide à nos amis Britannique, avait plaidé Leonidas Bruges. Le Seigneur des Ténèbres a fait son retour et il faut absolument empêcher une nouvelle ère de Terreur. ». Là-dessus, elle était bien d'accord. En revanche, le Ministère de la Magie Britannique, et son imbécile de Cornelius Fudge, semblaient décidés à minimiser l'affaire et on l'avait reléguée, comme tous ses autres collègues, dans des bureaux administratifs à remplir de la paperasse inutile.
« Plutôt que de tourner en rond et de me distraire, lui reprocha Lowton sans lever les yeux de son travail, vous feriez mieux d'anticiper votre rentrée à Poudlard ».
Julie grimaça. La rentrée. Voilà bien une chose à laquelle elle n'avait pas envie de réfléchir. Elle songea à son ancienne école : Beauxbâtons, le château raffiné, les jardins à la française, la chaleur du Sud. Dans une semaine, elle devrait prendre un stupide train à vapeur pour partir à Poudlard, un vieux château écossais, perdu au milieu de nulle part, probablement ringard, humide et froid. Sur l'insistance du célèbre Albus Dumbledore, Fudge avait accordé que quelques Aurors viennent patrouiller à Poudlard. Evidemment, le Ministre s'était débarrassé des français, bien heureux de les envoyer loin de lui. « Qu'est-ce qui est le pire, se demanda avec dégoût la jeune femme, jouer les secrétaires au Ministère ou les surveillants d'une centaine de sales gosses au milieu de nulle part ? ». Décidant qu'elle en avait assez de rester plantée là, elle attrapa sa veste en cuir bleue et annonça qu'elle prenait une pause.
Tout en traversant les couloirs et les bureaux, elle ne put s'empêcher de faire une moue indignée devant la mode vintage des employés du Ministère. Lorsqu'elle monta dans un ascenseur, elle fixa avec perplexité la myriade de boutons. Lequel choisir ? Etait-ce trop compliqué d'indiquer quels endroits étaient desservis par tel ou tel bouton ? Elle en testa un au hasard. La cabine partit en trombe, montant, tournant à gauche, puis descendant. Ce fut une chance qu'elle soit seule et que les portes ouvrent sur un couloir vide car elle aurait été bien honteuse d'être vue écroulée au sol. Un panneau indiquait : « Département des Transports Magiques ». Grommelant un juron, elle appuya sur un autre bouton. Puis un autre. Puis un autre. Après cinq tentatives, qui commençaient à lui faire péter un câble, les portes s'ouvrirent sur un petit monsieur trapu. « Etes-vous perdue mademoiselle ? Lui demanda-t-il poliment, les yeux étonnés, probablement à cause de ses cheveux en bataille, son teint verdi par un mal de cœur et parce qu'une inconnue n'avait rien à faire au Département des Objets Occultes comme l'indiquait un panneau.
-Heu… Oui, admit-elle avec beaucoup de gêne. Je cherche le Département des Mystères.
-Et pourquoi cela ?
Le petit homme fronça les sourcils et croisa les bras.
-Je suis une Auror, se défendit Julie d'un ton moins poli, n'appréciant guère un tel jugement. Je travaille au Département de la Régulation des Créatures Magiques.
-Ah oui, nos nouvelles collègues françaises, se radoucit le bonhomme.
-C'est cela, lâcha-t-elle en claquant la langue.
« Nos collègues françaises… » Pensa-t-elle rageusement. Quel était le besoin pour les employés du Ministère de sans cesse lui rappeler qu'elle n'était pas d'ici ? Ou de s'amuser de son accent ? Julie pinça les lèvres.
-Et donc… le Département des Mystères ?
-Ah ! C'est ici.
Le bonhomme choisit un bouton et l'ascenseur repartit de plus belle. A peine les portes ouvertes, Julie s'en alla en grommelant un vague « bonne journée ». Elle longea plusieurs couloirs avant de repérer celle qu'elle cherchait derrière une vitre. La seule chose positive à ce déménagement était que Mélanie Rimini, sa meilleure amie depuis toujours et Auror à ses côtés, avait également été mutée. Julie frappa à la porte pour se signaler et entra. La tête blonde s'éclaira d'un grand sourire.
« Palpitante journée ? Lui demanda Julie en remettant en place sa chevelure noire et bouclée qui partait toujours dans tous les sens.
Mélanie ricana.
-Discuter avec un lampadaire serait plus intéressant que cette foutue paperasse !
-Viens, je t'offre un chocolat chaud.
Les deux jeunes filles s'échangèrent un sourire, bien heureuses de pouvoir vadrouiller un peu. Discutant de tout et de rien, elles firent le tour de l'étage au moins quatre fois. Cela commençait d'ailleurs à leur valoir plusieurs regards noirs. Alors qu'elles parcouraient leur cinquième tour, elles décidèrent de s'arrêter devant une porte pour éviter de passer à nouveau devant une quinquagénaire aux cheveux gris et à la peau fripée qui tapotaient sa baguette du bout des doigts et semblait prête à s'en servir. Julie fut attirée par la petite pancarte collée contre la porte : Réserve. « On jette un œil ? Chuchota-t-elle avec une lueur espiègle.
-Tu es folle ? S'inquiéta sa meilleure amie en secouant la tête, faisant valser ses longs cheveux d'or. Ma chef passe dix minutes chaque matin à me rabâcher que je ne dois surtout pas aller dans la Réserve du Département, que je ne suis pas habilitée, que c'est dangereux, et bla bla bla… Comme si j'avais quinze ans ! En articulant bien chaque mot, dès fois que je sois complètement stupide.
-Ils ont tous tendance à oublier que nous sommes des Aurors ! Allez, on y va.
-Non ! Protesta encore Mélanie en fronçant les sourcils.
-Quoi ? Se moqua son amie. Tu as peur de te faire gronder ?
-Tu peux rire ! Je ne tiens pas à ce que le Ministère se vexe qu'on n'écoute pas ses stupides règles et qu'il se décide à me muter dans un endroit pire que mon bureau. Tu sais que Florent Auchar est bloqué depuis un mois dans les Archives du sous-sol, dans une pièce minuscule, froide, humide et qui sent le moisi ? Un mois !
-Allez… On est au Département des Mystères. Tu imagines ce qu'il doit y avoir là-dedans ? Juste un coup d'œil.
Mélanie fixa la poignée de la porte. Son côté raisonnable lui ordonnait de ne même pas envisager l'idée. Pourtant, elle avait terriblement envie d'aller voir. Julie haussa les épaules, un brin déçue et commença à s'éloigner. « Bon d'accord ! » Flancha la blonde en ouvrant elle-même la porte. Julie eu un sourire triomphal et s'élança à sa suite. Elles refermèrent la porte le plus silencieusement possible. Lumos.
Lorsque les baguettes éclairèrent la pièce- si on pouvait appeler ce hangar gigantesque dont on ne voyait pas le bout une « pièce »- elles soufflèrent d'excitation. Il y avait de longues et interminables rangées d'étagères à droite et à gauche, regorgeant d'objets incongrus. Elles avancèrent dans l'allée centrale puis s'engouffrèrent dans une allée au hasard. Ensemble, elles étudièrent avec curiosité plusieurs objets posés là, sans avoir la moindre idée de ce qu'ils pouvaient être. Après dix bonnes minutes de balade, elles changèrent de rangée. « Wow, souffla Julie en découvrant cette nouvelle allée.
-Ce sont des Retourneurs de Temps ! S'enthousiasma Mélanie en approchant plus près sa baguette pour en observer un. Qu'est-ce que c'est beau !
-Il y en a des milliers, constata sa meilleure amie. Je savais qu'ils avaient été soigneusement retirés du commerce et confisqués par tous les Ministères à cause de leur dangerosité mais je ne pensais pas qu'ils étaient tous ici. Tu imagines s'ils étaient encore partout dans le monde ? Le temps deviendrait totalement chaotique !
-Ce serait cool d'en avoir un, fit remarquer la blonde. On pourrait traverser toutes les époques.
Les yeux des jeunes filles brillèrent à cette idée.
-Vivre en Antiquité, voir des jeux romains, découvrir Pompéi avant l'éruption du Vésuve !
Julie ne put réprimer un petit rire moqueur que sa meilleure amie n'apprécia pas.
-Quoi ?
-« L'éruption du Vésuve » ? Se moqua la brune en levant un sourcil. Tu lis beaucoup trop les manuels d'Histoire moldus. Tout le monde sait qu'il n'y a jamais eu d'éruption.
-Je sais, je sais, répliqua sèchement Mélanie, le visage rembruni. Pompéi est un accident de la Guerre des Dragons. J'ai dis ça par réflexe.
Pour faire tomber la tension, Julie lui donna un coup de coude amical. Elle aimait bien charier sa meilleure amie sur ses gaffes historiques. Mélanie Rimini était une Sang-Mêlé née d'une mère sorcière travaillant au Ministère et d'un père moldu enseignant-chercheur en archéologie. Son père avait transmis le virus de l'Histoire et de l'archéologie à sa fille qui pouvait l'écouter parler pendant des heures. De ce fait, il était parfois compliqué de faire la part des choses entre « l'Histoire selon les moldus » et « l'Histoire selon les sorciers ».
-Ou alors on pourrait aller à Versailles sous Louis XIV ? Proposa Julie pour relancer la discussion. Je nous imagine bien dans nos robes, déambulant dans les jardins, admirant un ballet sur la musique de Lully dans la Salle de Bal ou échangeant les derniers ragots au Bosquet des bains d'Apollon. So French, you know.
-Puis à Boston dans les années folles, danser le charleston dans des tenues affriolantes.
Sous les éclats de rire, Mélanie fit trois pas de danse.
-Tant qu'on ne tombe pas dans un endroit glauque, genre un hôpital abandonné dans lequel aurait eu lieu des expériences sordides pour la science…
Mélanie frissonna rien qu'à l'idée.
-Ca ne pourra jamais être pire que de pourrir au Ministère.
-Ensuite on irait dans les Caraïbes, combattre avec les pirates ! Proposa encore Mélanie.
Telles deux terribles hors-la-loi des mers, les deux jeunes filles se mirent face à face, baguettes levées comme deux épées tranchantes.
-Ce trésor est le mien ! Déclara Mélanie d'une voix forte et faussement menaçante. Ecarte-toi de mon chemin.
-Jamais, répliqua Julie avec un sourire en coin. Jamais je ne plierai devant toi… heu… Red Boots !
Mélanie fronça les sourcils. C'est en suivant le mouvement du menton de sa meilleure amie et en apercevant ses bottes rouges qu'elle comprit d'où lui venait ce surnom bizarre.
-Alors meurs !
Les deux jeunes filles simulèrent un combat épique. Dans leurs têtes, elles pouvaient entendre le choc des fers qui se croisent, l'explosion des canons, les cris des équipages. Après de bonnes minutes à jouer comme des enfants –ce qu'elles étaient toujours restées malgré leurs vingt-sept années- elles se turent et se mirent en garde. Un bruit sourd venait de retentir, comme une porte qui claque. Elles éteignirent leurs baguettes et ne tardèrent pas à voir un autre point lumineux longer les allées. Puis se fut autour d'un deuxième. Discrètement, elles remontèrent la longue allée des Retourneurs de Temps jusqu'à pratiquement atteindre le couloir central. Il y avait deux hommes, à deux mètres à peine, qui chuchotaient. Sous la pâle lueur de leurs baguettes, les deux Aurors purent les dévisager. L'un leur était parfaitement connu : Lucius Malfoy ne manquait jamais de leur jeter un regard dédaigneux chaque fois qu'il croisait ses deux collègues féminines. En revanche, son interlocuteur, au visage de marbre, un nez proéminant, des cheveux raides et sombres jusqu'aux épaules, raide comme un piquet et enveloppé de robes noires, ne leur disait rien du tout. Malgré sa tentative de sort informulé pour mieux capter leur discussion, Julie ne comprit rien à la conversation, tant ils sifflaient plus leurs mots que ne les prononçaient. Le seul geste qui capta son attention fut la main que chacun porta à son bras gauche. Finalement, dans un geste beaucoup trop élégant, Lucius Malfoy tourna les talons et quitta la Réserve. Le deuxième homme, qui leur tournait le dos depuis le début, ne semblait pas enclin à faire de même. Qu'est-ce qu'il pouvait bien attendre, planté au milieu de cette allée ?
La réponse leur vint à l'instant même où les deux jeunes femmes furent projetées en arrière. Julie avait jeté in extremis un Protego devant elle et son amie, ralentissant le Petrificus Totalus que l'homme avait subitement lancé dans leur direction. Le bouclier avait amoindri le sort, ne laissant que quelques fourmillements désagréable dans leurs corps mais n'avait pas su bloquer la puissance de leur adversaire. Mélanie lâcha un juron en se cognant contre une étagère. Reprenant rapidement leurs réflexes d'Aurors, elles bondirent sur leurs pieds et esquivèrent une nouvelle salve de sorts d'entrave. A deux Aurors contre un, la partie serait vite gagnée avait songé Mélanie. Pourtant, ce ne fut pas le cas. Qui que fût l'adversaire devant elle, il se défendait rudement bien. Cependant, elles n'avaient pas dit leur dernier mot. Mélanie et Julie se connaissaient par cœur, sur tous les aspects, et avaient toujours fait équipe en tant qu'Aurors il n'y eu pas besoin de mots pour signaler qu'à cet instant précis, elles devaient attaquer en simultané. Julie lança un Expelliarmus, Mélanie un Impedimenta. Leur adversaire ne pourrait pas parer un sort sans subir le deuxième. Elles le virent même grimacer brièvement. Il leva un bouclier. Pas assez puissant. Sa baguette lui échappa des mains et voltigea pratiquement aux pieds des jeunes femmes. Julie se jeta dessus avant d'être violemment poussée au sol sous un cri d'avertissement. L'Impedimenta n'avait pas été neutralisé par le bouclier mais dévié et Mélanie avait écarté son amie juste à temps. Le sort siffla tout proche du visage de la brunette et alla lourdement s'écraser dans une étagère. Tout à coup, chacun des trois protagonistes était figé sur place, le regard rivé sur l'endroit où le sort venait de cogner. Il y eu une longue seconde de silence.
Soudain, un bruit de chute. Puis un deuxième. Ils virent une avalanche de Retourneurs de Temps glisser des étagères et s'écraser sur le sol. « Oh merde » Murmura Julie, impuissante. Lorsqu'elle remarqua qu'il y avait un bourdonnement sourd venant du sol, elle avança sa baguette éclairée d'un Lumos maxima. Avec effroi, elle vit que les sabliers tournaient tous sur eux-mêmes, comme en résonnance les uns des autres. Ils tournaient si vite, que le métal doré se mit à chauffer à blanc. Tout à coup, sa baguette et le « lumos » ne servaient plus à rien tant les milliers d'objets éclairaient toute l'allée comme autant de petites boules incandescentes. A travers les rayons lumineux, elle vit le regard inquiet de l'inconnu en noir. Estomaquées, ni Mélanie ni Julie n'eurent la présence d'esprit de s'enfuir en courant. La lumière devint de plus en plus forte, jusqu'à en être aveuglante.
Quand la vue de Julie lui revint, le décor n'était pas droit. En vérité, elle se sentait en déséquilibre. Elle cogna lourdement contre quelque chose et sentit cette chose dégringoler avec elle. Une fois avachie au sol, et après avoir entendu le cri puis la plainte de sa meilleure amie, elle se rendit compte qu'elle n'était plus du tout dans la salle mystérieuse. Point d'allées, d'objets, d'obscurité et de silence. L'endroit était lumineux, grouillant de monde, bruyant. « On est dans une gare ? » Cria de surprise sa meilleure amie en se relevant. Un coude endolori, Julie se redressa et observa, les yeux stupéfaits, les quais de trains étalés devant elle. C'est en apercevant la vingtaine de paires d'yeux affolés et dirigés vers des rails que Julie réalisa que ce qu'elle avait bousculé tantôt n'était pas une chose… mais une personne. Enfin, quatre personnes visiblement. « Sortez-les de là ! Invectiva une petite vieille.
-J'appelle les pompiers, répondit une jeune femme.
-Est-ce qu'ils vont bien ? Chuchota une mère en poussette.
-Ils m'ont l'air inconscients, remarqua un homme d'affaire.
En tournant la tête, la jeune femme vit que le suspect qu'elles avaient combattu au Département des Mystères était également là, avachi sur le sol, tout autant secoué. Elle bondit vers lui, baguette dissimulée dans sa manche et l'attrapa au col.
-Ne tentez même pas de fuir ! Siffla-t-elle entre ses dents. Le lieu est peut-être rempli de moldus mais je n'ai rien contre vous donner une branlée façon moldue si cela s'avère nécessaire.
Au regard qu'il lui retourna, elle ne douta pas que s'il possédait encore sa baguette-laquelle se trouvait soigneusement sous le pull de l'Auror- Julie serait entrain de se tordre de douleur au sol. Mélanie arriva dans son dos.
-Professeur Snape ? S'étonna-t-elle en le reconnaissant mieux à la lueur du jour.
-Tu le connais ? S'étrangla à moitié Julie.
La sirène des pompiers retentit au loin. Du coin de l'œil, l'Auror vit que les trois blessés venaient d'être évacués. Etait-ce bien l'insigne du Ministère qu'elle apercevait sur leurs chemises ?
-Pas vraiment, répondit Mélanie. J'ai jeté un œil sur la liste du personnel de Poudlard et il me semble que c'est lui.
La brunette, qui tenait toujours d'une poigne sévère le col, détailla des pieds à la tête ledit professeur. A son humble avis, avec une tête aussi austère et crispée et des vêtements aussi sombres, il avait plus l'allure d'un croquemort que d'un professeur d'école. Ce devait être un supplice de suivre ses cours !
-Serait-il possible de me lâcher ? Gronda d'une voix sifflante le professeur Snape.
Julie hésita. Après tout, il n'avait plus de baguette et s'il s'avisait de se mettre à courir, elle était persuadée de pouvoir le rattraper et lui offrir un plaquage bien mérité. Sa liberté retrouvé, Severus Snape replaça correctement ses robes, les plissant de la main, comme si être froissé était la pire chose qui puisse être en cet instant.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Comment a-t-on atterrit ici ? Demanda avec empressement et inquiétude Mélanie à voix basse en regardant autour d'elle.
-Qu'est-ce que j'en sais ? Répliqua assez sèchement Julie, mitigée entre la frayeur et la colère.
-On est à King's Cross, non ?
-Quel sens de l'observation et de la perspicacité, railla le professeur.
-Vous, vous feriez mieux de la fermer.
Rimini et Snape se foudroyèrent du regard.
-On peut savoir ce que vous traficotiez avec Malfoy ? Demanda la blonde.
-Je pourrais répliquer la même chose pour vous et votre…
Il lança un coup dédaigneux vers Julie et ne prit même pas la peine de finir sa phrase. Le visage de la brunette vira au rouge.
-Il n'y a rien d'étrange à ce que deux Aurors soient dans une salle du Département des Mystères, répliqua Mélanie. On ne peut pas en dire autant d'un professeur d'une école paumée à des kilomètres d'ici et de Lucius Malfoy.
-Je dirai même : on ne peut pas en dire autant de deux Mangemorts, tacla Julie.
L'attaque eut l'effet escompté puisque Severus Snape sembla à deux doigts de l'étrangler de colère. Dans le silence qu'imposait une bataille de regards, les haut-parleurs de la gare crachèrent une de ses perpétuelles annonces : « Nous vous rappelons qu'en hommage à la disparition de Maria Callas, le 16 septembre dernier, la Gare de King's Cross accueillera la troupe du Royal Albert Hall Opera pour un concert exceptionnel ce vendredi à 20h dans le Hall 2… ».
Avant même de pouvoir prononcer un mot, Mélanie s'était déjà éloignée vers un kiosque à journaux. Julie était loin d'être aussi calée en Histoire que sa meilleure amie mais, de part son intérêt pour les émissions historiques racontées par un célèbre présentateur français, elle était quasi persuadée que Maria Callas était décédée depuis… longtemps. A peine Mélanie avait-elle posé ses yeux sur le papier que son visage s'était horrifié. Elle revint en petits pas précipités et colla presque la feuille sur le nez de Julie.
« Qu'est-ce qu'on fiche au 20 septembre 1977 ? » Hurla-t-elle presque.
Severus Snape lui arracha le journal et parcourut la feuille des yeux. Maintenant que Julie y prêtait attention, le monde autour lui paraissait… vintage.
« Les Retourneurs de Temps » Souffla-t-elle.
Merde. Merde ! Merde ! MERDE !
Paniquée, elle agrippa le bras de Mélanie en respirant fort. Bien sûr, les Retourneurs de Temps était connu pour pouvoir voyager dans le passé de quelques heures, voire de deux ou trois jours… mais pas de dix-huit ans !
