Rating: T
Genre: Aventure-Angst.
Disclamer: Zaraki et l'univers de bleach appartiennent à Tite Kubo,mais certains personnages secondaires sont tout droit sortis de mon imagination.
N/A: Je ne sais pas pour vous, mais j'ai toujours bien aimé Kenpachi, je trouve que c'est un personnage qui a de la présence et " qui en impose ". Mais comment Zaraki est-il devenu celui que nous connaissons tous? Cet enfant qui affronte Unohana quel est son histoire? D'où vient-il? Pour qui a-t-il eu de l'estime? De la haine? De l'admiration?
Cette fanfiction essaye de répondre à toutes ces interrogations en présentant les grandes étapes de la vie de cet homme (Spoiler jusqu'au tome 63).
Contrairement au manga, dans cette fiction les âmes doivent se nourrir, peu importe leur puissance spirituelle.
Danse. Les lames qui s'affrontent et qui coupent les chairs. Elles dansent. Les souvenirs qui l'abordent, l'assaillent. Ils dansent. Et ces sourires sur leur visage. Ils dansent. Pour Yachiru Unohana à cet instant tout danse. Même l'acier qui lui transperce le corps.
- Je t'en supplie! Ne meurt pas!
Déjà la voix se fâne. Comme le reste. Elle n'entend plus rien. Seul ce visage à demi-fou demeure. Celui de Zaraki. "Mignon". La femme articule le mot en silence. En souriant.
A l'image du guerrier qui vient de la tuer se superpose celle du gamin. Du môme qui la blessa des années auparavant. C'est drôle. Le premier homme qui l'ait jamais touchée de son zanpakuto et le dernier. Comme quoi, la vie est pleine de coïncidences. Ou alors de fatalités.
"Ne pleure pas. "Elle voudrait lui crier. " Tout est bien. Je suis heureuse. Tu le seras aussi." Mais les mots ne sortent pas. C'est bête un Kenpachi qui pleure. Ça parrait inconvenable. Inconcevable. Au fond il était toujours cet enfant qui connaissait tant de choses de la vie et à la fois si peu.
Mais déjà il ne la voit plus. C'est bien. Elle ferme les yeux. Tranquille. Apaisée de ce grand feu qui l'a dévorée toute sa vie. Retsu n'est pas inquiete pour ce grand marmot qui se tient devant elle. Il s'en sortira. Parce que Zaraki Kenpachi ce n'était pas deux mots vides de sens. Parce que Zaraki Kenpachi s'était un homme. Un passé. Un futur. Une histoire.
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80ième district du Rukongai. Zaraki. Un nom qui des années auparavant glacait déjà le sang. Le quartier des malheureux. Des miséreux. Des pillards. Des bandits. Des assassins. Le quartier de la mort. On ne vivait pas à Zaraki. On survivait. On traînait tant bien que mal sa carcasse décharnée. Quelques années. Quelques mois. Quelques jours. Quelques heures. On en repartait aussi vite que l'on était venu. Dans un cercueil, ou plutôt dans le caniveau si personne ne vous enterrait. A quoi bon s'intéresser aux morts quand on se moque des vivants.
L'espérance de vie la plus faible de toute la Soul Society. Vivre six ans là bas était déjà un miracle. Plus de dix ans contre nature. On vivait pour un rien et on se tuait pour un rien. Quand la maladie et la famine ne vous avez déjà pas terrassé. Pas de maisons. Des cabanes. Des ramassis de bout de bois qui tenaient tant bien que mal. Plutôt mal. Pas d'hygiène. La rare eau propre que l'on trouvait était gardée pour boire. On se lavait dans le sang des cadavres. Presque pas de nourriture. La terre était trop aride, trop peu fertile pour de bonnes cultures. Les rares gibiers avaient déserté le district. La population se nourrissait le plus souvent de racines. Aucunes lois, sinon celle du plus fort. Pas de famille. Qui s'occuperait de quelqu'un d'autre quand la mort vous frôle chaque jour?
En un mot l'enfer. En arrivant là bas les âmes tentaient de se remémorer les péchés capitaux commis sur terre. Car on arrivait à Zaraki. On ne naissait presque jamais. Les habitants n'avaient déjà pas le temps de survivre, encore moins d'enfanter. Et tout de suite les nouveaux venus étaient mis à l'épreuve. Dépouiller de leurs habits dés le commencement par les indigents. C'était la seule manière de ne pas se faire tuer. Ou il fallait tenter de fuir. Ou ne pas être remarqué.
Le travail le plus commun dans la région était le meurtre. Et le vol. Dans le district même ou dans ceux les plus proches. Piller les pillards. Tuer les tueurs. Meurtriers contre meurtriers, bandes contre bandes. Des histoires banales qui jonchaient le sol avec les cadavres.
Il n'y avait que des hommes à Zaraki. Les femmes ne comptaient pas. Elles étaient assassinées dès leurs premiers pas, ou bien vendues dans les maisons closes. Dans d'autres quartiers les plus belles pouvaient prétendre à rentrer comme courtisane dans de meilleures zones. Pas ici. Elles ne quittaient jamais ce territoire. Vouées à une vie encore plus misérable que les mâles. Pauvre tas de chair, simple sac de vidange, vite utilisé, et vite jeté.
Seuls les enfants avaient un sort encore moins enviable. La mort dans la semaine. Dans le mois ou l'année si les dieux étaient généreux. Mais il y avait bien longtemps que plus personne ne croyait à ces idoles de bois, de pierre ou de rêve. La seule religion était le sang. Rien d'autre. Les plus beaux rentraient aussi dans les lieux de plaisir. Les autres étaient livrés à eux même. Dans un monde où les adultes ne peuvent subvenir à leurs besoins, les destins de ces gamins étaient inévitablement funestes. Tués par la faim. Ou par une main secourable qui vendait leur sang, os, organes au marché noir pour des cérémonies profanes et maléfiques.
Les chiens étaient mieux traités que les femmes et la marmaille. Véritable machine à tuer dans les combats ou dans les jeux. Et facile à nourrir. Ils se repaissaient des corps sans vie qui poussaient à la place des fleurs.
C'était ici que Zaraki Kenpachi était apparu en attendant sa réincarnation. Un marmot de trois ans. Avait-il tué sur Terre? Était-il la cause d'un meurtre? D'un accident pour mériter pareil traitement? Peut-être que oui. À moins qu'il n'ait été le jouet comme tant d'autre du destin. Cet enfoiré de destin qui allié au hasard les menaient tous par le bout du nez. Vers la mort.
Il aurait pu crever comme ça, dès le premier jour. Comme un rat. Écrasé par un adulte ne faisant pas attention à lui. Dévoré par un de ces cabots pelés et galeux qui préférait la chair fraîche. Mais Zaraki avait deux choses pour lui.
Tout d'abord il n'était pas beau, et de ce fait n'attirait pas le regard. Non, il était même plutôt effrayant. Mince, la tignasse noire en bataille, pourvu de ces deux grands yeux noirs déjà sanguinaires, un peu fous qui vous donnaient des frissons. Une sorte de diable enfantin.
Ensuite, dès ses premières heures il avait déjà la volonté de survivre. Quand d'autre se lamentait, pleurait, appelait leur mère, leur dieu, lui observait. L'enfant était resté assis plusieurs minutes. Calme. Puis à quatre pattes, pour aller plus vite, il s'était dirigé vers un bout de viande laissé par les chiens. Et il l'avait engloutie. Comme ça. Sans rechigner, ni faire la moue. Sans attendre que la faim le tenaille pour tenter de retrouver un lambeau de chair putride. Écoutant directement son instinct qui lui hurlait de se nourrir comme il pouvait. Oubliant l'humain. Devenant la bête.
Enfin Kenpachi possédait un troisième atout. Sa force spirituelle était assez conséquente. Aurait-il atterri dans les dix premiers districts, un shinigami l'aurait tout de suite remarqué. Et l'histoire aurait été différente. Mais dans le dernier quartier du Rukongai les hommes en noirs avaient d'autres préoccupations. Comme survivre par exemple. Dernier des divisions. Hommes corrompus. Faiblards. Ceux qui surveillaient la région ne s'intéressait qu'à la date de leur départ. Rien d'autre.
Quand à la population, elle était incapable de ressentir le moindre reitsu. Seuls les bêtes, les chiens sentaient ce début de pouvoir. Grâce à cela le petit pouvait circuler près d'eux sans grands risques. Grâce à cela et au fait que déjà cette puissance spirituelle il la convertissait inconsciemment en force physique. Ce n'était pas un petit hercule. Non. Mais il avait les mains assez musclées, et les dents assez aiguisées pour tenir en respect les cabots les plus faibles.
C'est ainsi que Zaraki Kenpachi pu survivre. Parce qu'il était déjà effrayant. Qu'il s'accrochait à la vie. Et qu'il se battait comme un chien. Ce fut cette dernière affirmation qui le sauva. Les combats de canidés étaient la seule distraction du coin. Avec le saké et les femmes. Mais l'alcool était rare et on ne pouvait pas toujours se payer une prostituée. Tandis que des chiens, il y en avait partout. Il suffisait juste de les affamer, puis d'en mettre deux dans une cage.
Sanguinaire. Cruelle. Une occupation au reflet des moeurs. Les paris pouvaient rapporter pas mal. Et puis c'était un bon entraînement pour les bêtes. Avant de les jeter sur les hommes.
Le gamin avait été repéré avec d'autres cabots. Pas très forts, mais pas faibles non plus. Ils se battaient pour un bout de bœuf avarié. Probablement chapardé. Il se debrouillait bien le môme. C'était ce qu'ils avaient tous pensé en le voyant mordre et frapper. Il n'avait pas pu remporter toute la viande, mais en avait arraché un lambeau avant de se retirer. Qui avait eu l'idée en premier? On ne savait plus. Mais quelqu'un avait décidé que le mioche pouvait servir. Devait servir.
Quand Kenpachi s'était retrouvé dans cette grand cage il n'avait pas bougé. Il avait faim. Encore plus que d'habitude. Depuis plusieurs jours il était le spectateur d'étranges événements. Deux canidés qui s'affrontaient dans un lieu semblable à celui-ci. Le vainqueur obtenait un peu de nourriture. Il avait tout de suite compris. Si un individu lui faisait face, il devait le tuer. Pour manger.
La porte s'étaient ouverte et il s'était tout de suite jeté sur le nouvel arrivant. Il n'y avait pas laissé sa peau. Mais avait failli. Une chance que les combats se faisaient par taille. Le chien qui était rentré n'était pas bien gros. Mais musclé. Et féroce. Aussi féroce que l'enfant. Cependant c'était le gamin qui l'avait emporté. Amoché, Ensanglanté, mais vivant. Son propriétaire avait empoché les mises, et l'avait vendu.
Et c'est ainsi que débuta la vie de Zaraki Kenpachi parmis les hommes. En tant que bête de bataille.
N/A2: Yup je sais dans le manga Zaraki se contente de hurler à Unohana de ne pas mourir, mais puisque l'on ne voit pas très bien ses yeux, j'ai pris égoïstement la liberté de le faire pleurer ^^.
