Disclaimer: Je ne possède pas Naruto, j'en laisse l'honneur et la gloire à Masashi Kishimoto son immortel créateur.
Spoil: De toute la partie du manga a partir de la nouvelle saison et des épisodes rajoutés de l'anime.
Attention: Après moult péripéties et embuscades, nos héros succomberont à l'appel des sens et de Kanzeon Bossatsu, Déesse hermaphrodite du yaoi. Soyez prévenus.
Bla-bla: Je me suis décidée à écrire une histoire sérieuse sur Iruka et Kakashi parce que j'en avais marre des fics certes drôles mais débiles que je fais. J'espère même réussir à glisser un peu de angst là-dedans... Je vais essayer le plus possible de garder tout ce petit monde in character, souhaitez-moi bonne chance.
Bonne lecture.
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Sur la route
Chapitre 1: Konoha.
Tsunade, princesse des Limaces, pigeon extraordinaire et Cinquième Hokage regardait la ville étendue à ses pieds. Le crépuscule commençait à cacher certains pans, mais la reconstruction qui affectait en ce moment même le village était bien visible. Lentement mais sûrement, le village caché de la Feuille renaissait de ses cendres. La paix reprenait ses droits et bientôt, la tranquillité règnerait de nouveau pour les shinobis du Pays du Feu. Peut-être le poids qu'il y avait sur son coeur disparaîtrait enfin.
Sa rêverie fut interrompue par un cri. Elle se retourna, prête à jurer à Shizune qu'elle n'avait pris que quelques secondes de repos et qu'elle était prête à reprendre son travail maintenant là tout de suite... Sauf qu'il n'y avait pas de Shizune dans le bureau, elle était seule.
Le cri suraigu repris et elle regarda par la fenêtre vers le ciel. Un rapace volait aux alentours du Palais. Elle ouvrit la fenêtre d'un geste rapide et l'aigle royal fondit vers le perchoir. Elle se hâta de lui tendre un morceau de viande fraîche et il accepta de lui laisser prendre le message attaché à sa patte.
Elle déjoua les différents pièges sur le rouleau, prit garde à désactiver le sceau d'autodestruction et décoda vite le message. L'aigle royal n'était pas un animal que les ninjas de Konoha utilisaient à la légère, il était souvent associé à des messages urgents et graves. Elle parcourut le message très vite, son cerveau commençant à analyser presque immédiatement les implications de ce qui s'y lisait.
"Shizune!"
Elle ouvrit à toute volée la porte de son bureau. Son assistante, élève et meilleure amie releva la tête.
"Il me faut la liste de tous les ninjas disponibles immédiatement. Fais vite."
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Umino Iruka, shinobi ordinaire du village caché de la Feuille, chuunin et professeur momentanément au chômage de l'Académie de Konoha était pour la deuxième fois de la journée en train de ranger et de nettoyer son appartement. Non pas que le dit appartement en eût besoin vu qu'il était déjà irréprochablement propre et rangé, mais Iruka avait besoin de s'occuper et Tsunade-sama lui avait interdit de s'approcher du Palais du Hokage et l'avait sommé de prendre du repos. Le problème étant bien entendu qu'il n'avait aucunement envie de prendre du repos. Il avait besoin de faire un travail stupide et répétitif qui viderait sa tête de tout ce qui pouvait s'y bousculer.
Depuis l'attaque du village par le Sable et Orochimaru sa vie avait basculé. L'homme qu'il respectait le plus avait été tué par un psychopathe qui avait été son élève. Il avait été obligé de réconforter les enfants qui lui avaient été confiés alors que lui-même ne savait pas s'il allait se remettre de sa peine... Et puis il y avait eu Mizuki...
Il retourna à son ménage avec plus d'entrain. Il ne devait pas emprunter cette voie-là. Il avait besoin de penser à autre chose, mais la routine qu'il avait tenté d'établir après cette horrible mission n'avait rien fait pour le distraire... Il avait tenté de travailler jusqu'à l'épuisement mais le Hokage l'avait renvoyé pour qu'il aille se reposer... Comme s'il pouvait!
Il mit toute sa force dans son bras et frotta comme un dément des traces de graisse imaginaire.
Il se bagarrait avec l'arrière de sa cuisinière quand son oreille aiguisée de ninja entendit un bruit qui sortait de l'ordinaire. Quelqu'un tapait au carreau. Cela n'aurait rien eu d'étrange s'il n'avait pas vécu au troisième étage d'un immeuble sans balcon ni vis à vis... Ce qui ne laissait qu'une seule explication possible.
Il abandonna avec joie ses gants et son éponge et fonça vers la fenêtre. Ce genre de choses n'arrivait pas souvent à un simple chuunin comme lui, mais cela faisait battre son coeur beaucoup plus vite. La peur et l'excitation le poussèrent vers la fenêtre. Il l'ouvrit et l'un des oiseaux blancs du Hokage vint se poser sur son épaule. D'un geste un peu tremblant, il se saisit du sac à dos d'urgence qu'il tenait toujours prêt comme un bon soldat et sortit de chez lui en laissant un mot dans la boîte à lettre de sa voisine pour qu'elle arrose les plantes.
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Hatake Kakashi, génie extraordinaire, ex-anbu, jounin du village de la Feuille et pervers qui s'affiche avait le nez plongé dans son bouquin. Ce qui ne l'empêchait bien sûr pas de surveiller ce qui se passait à côté de lui. Car voyez-vous, Kakashi avait fait une promesse. Une promesse débile qu'il aurait dû s'abstenir de faire, mais une promesse tout compte fait. Or il était un homme d'honneur comme son maître avant lui et il tenait ses promesses.
Voilà pourquoi, alors qu'il était en repos forcé pour réplétion de chakra, il surveillait deux jeunes shinobis qui s'entraînaient sans relâche. Il n'aimait pas avoir à s'occuper des petiots, mais Gai le lui avait fait promettre alors qu'il était coincé sur son lit d'hôpital, alors plutôt que de passer deux autres heures à l'entendre beugler sur la beauté et la force de la jeunesse, il avait donné sa promesse de veiller sur l'entraînement des "fières jeunes pousses de Konoha!" comme l'avait si bien présenté Gai.
Les bourgeons de Gai s'entraînaient fort heureusement très bien tout seuls et Kakashi se contentait de temps en temps de crier un conseil: redresse ton coude; tends plus la jambe... et de retourner dans le monde paisible et merveilleux du Paradis du Batifolage. Ça valait sans doute mieux pour tout le monde. Il ne manquerait plus qu'il abîme l'équipe de Gai en plus de la sienne...
Par tous les Hokage, même le simple fait de penser à eux faisait se serrer ses entrailles. Il avait poussé l'un de ses élèves à la trahison et les deux autres avaient étés confiés à d'autres maîtres... Il ferma les yeux dans une vaine tentative d'oubli. Mais comme toujours, l'obscurité ne lui amena que de nouvelles raisons de souffrir.
Un appel d'air tout près de lui le poussa à relever la tête et ouvrir son seul oeil valide. Un oiseau blanc se posait sur son épaule avec l'aisance et l'assurance tranquille d'un chat. Il était temps d'arrêter la séance d'entraînement et de passer à quelque chose qui le ferait oublier pendant un instant l'échec que représentait sa vie.
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Iruka attendait devant les grandes portes du bureau des Hokages. Son sac était sur son dos, sa posture était fière et droite. Il était fin prêt à partir en mission quelle qu'elle soit.
"Yo!"
Une multitude de feuilles vola dans la salle d'attente. Une seule personne dans tout Konoha avait le culot d'arriver aussi nonchalamment dans le Palais du Hokage. Iruka se retourna pour saluer avec un sourire poli l'arrivée du jounin masqué.
"Bonjour, Kakashi-sensei."
L'autre haussa un sourcil en signe de reconnaissance et sortit son infâme livre à la couverture orange. Au moins cette fois-ci n'y avait-il pas d'enfants à proximité.
Iruka allait se retourner et abandonner Kakashi à ses lectures perverses quand il se rappela qu'il avait une dette envers le Ninja Copieur.
"Merci de m'avoir prêté Pakkun."
Kakashi leva les yeux de son petit livre orange, surpris.
"Grâce à lui nous avons facilement suivi la trace de Mizuki."
Iruka s'inclina rigidement pour montrer ses respects.
"Ça lui fait du bien de sortir de temps en temps..."
Et le visage déjà bien caché du jounin disparut derrière son livre.
Décidément, cet homme était tout sauf sociable et son sens de la politesse laissait à désirer. Mais c'était un shinobi de la Feuille et pour cela, Iruka le respectait, même si le simple fait de le voir se promener avec ce torchon lui donnait envie de lui tordre de cou.
"Hatake Kakashi, Umino Iruka, vous pouvez passer."
Shizune ouvrit la porte et les deux hommes se contemplèrent une fraction de seconde. Le visage d'Iruka annonçait son étonnement; il allait devoir travailler avec lui? Celui de Kakashi accusait une légère surprise; ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu d'équipier.
Tsunade-sama était agitée. Ça se voyait à sa manière de ne pas tenir en place et à la façon qu'avait son visage de se plisser autour de ses lèvres.
"Hatake Kakashi et Umino Iruka au rapport."
En tant qu'officier le plus gradé, Kakashi les annonça tous les deux.
"Repos."
La formidable brute qui pouvait détruire une montagne à mains nues et se trouvait accessoirement être leur Hokage se mit derrière son bureau, les mains posées sur le cadre de bois, les seins sur le point de déborder de son énorme décolleté.
"A partir de maintenant vous êtes tous deux en mission de classe A top secret."
Ils acquiescèrent. Tout ce qui allait se dire ne pourrait sortir de ce bureau et toute fuite les amènerait en cour martiale.
"Je viens de recevoir un message d'urgence d'un de nos espions au Pays de la Foudre. Le Son essaye de gagner des alliés. Une délégation officielle est arrivée au village caché des Nuages. Mais il y a plus inquiétant. Plusieurs de nos espions infiltrés dans tout le pays et de nos informateurs sont morts."
"Une trahison?"
Iruka n'avait pas l'habitude d'entendre cette voix si sérieuse et froide s'échapper de la gorge du jounin pervers.
"C'est possible. Nous n'en savons rien."
Le silence se fit, lourd et pesant tandis que tous les présents considéraient la possibilité d'un traître infiltré dans les rangs.
"Jusqu'à nouvel ordre les communications par animaux sont interdites, nos hommes sont donc seuls. C'est là que vous intervenez."
Elle plongea son regard dans les yeux couleur chocolat du chuunin.
"Iruka, vous savez manipuler les marionnettes?"
"Je..."
Les regards lourds et puissants du Hokage et du soldat d'élite se posèrent sur lui, faisant hésiter les mots dans sa gorge. Le chuunin se reprit et continua d'une voix sûre de maître d'école.
"Je connais quelques techniques du théâtre de marionnettes traditionnelles du Pays du Feu et je sais jouer quelques unes des pièces les plus connues."
"Ce sera suffisant."
Elle attrapa trois rouleaux sur son bureau.
"Vous allez traverser le Pays de la Foudre en tant que marionnettistes ambulants et prévenir nos hommes. Kakashi voilà le rouleau des contacts, il ne sort pas de Konoha."
"Oui Hokage-sama."
"Iruka vous montrerez à Kakashi les mouvement de base. Voici des rouleaux sur les techniques plus avancées et les histoires traditionnelles les plus répandues."
Elle remis les deux rouleaux restant au chuunin.
"Vous partez demain à l'aube lorsque les portes ouvriront. Maintenant il ne vous reste plus qu'à passer chez Mako-chan pour les derniers détails."
Mako-chan? pensa Iruka cependant toujours aussi concentré et rigide.
"Votre priorité est l'information, alors pas d'acte héroïque. J'espère que c'est compris."
En gros, si on rencontre des ennuis on file la queue entre les jambes faire notre rapport à Konoha...
"Oui, Hokage-sama." dirent-ils d'une voix claire.
"Rompez."
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Ils sortirent en silence du bureau et Iruka suivit sans même y penser son supérieur. C'était la première fois qu'il était associé à une mission d'une telle importance. En tant que ninja classe moyenne ses missions n'avaient encore jamais été au dessus de rang B. Maintenant le sort de plusieurs personnes reposait sur ses épaules.
Ils s'arrêtèrent et Iruka leva automatiquement les yeux et crut à une blague de la part du jounin. Ils étaient arrêtés à côté de plusieurs maisons de bain dont la réputation n'était plus à faire.
Kakashi frappa à une porte sans aucun néon ni signe distinctif.
"Voilà, j'arrive!"
Un jeune homme pâle et féminin leur ouvrit la porte en souriant.
"Kakashi-san! Nous vous attendions. Iruka-sensei, comment allez-vous?"
"Shi... Shin?"
Le sourire du jeune homme se fit encore plus grand.
"Cela faisait longtemps."
C'était un euphémisme. Il y avait plusieurs années que Shin avait été son élève. Un orphelin maigre et pâle aux traits féminins qui se faisait écraser par ses camarades et mépriser par les filles pour ses cheveux et ses cils plus beaux que ceux de beaucoup de femmes. Il avait réussi à passer genin avec beaucoup de difficulté et avait disparu, du jour au lendemain. Iruka avait été fou d'inquiétude et l'avait cherché dans tout le village. Il avait fallu que le Troisième lui-même vienne le rassurer sur l'avenir de son élève pour qu'il cesse de passer le village au peigne fin. Mais il n'avait jamais eu le droit de savoir ce qu'il était véritablement advenu de lui. Seul les anbu disparaissaient ainsi de la vie du village... Il s'était inquiété encore plus.
"Alors voilà où tu étais caché."
Ses bras blancs étaient vierges de tout tatouage et il ne portait pas de masque. A dire vrai il portait une sorte de kimono moulant qui s'arrêtait en haut des cuisses. Une nouvelle inquiétude vint faire frissonner le coeur du professeur. Où diantre étaient-ils? Et qui était cette Mako-chan?
"L'entraînement de Mako-sensei est rude et les trois premières années il m'est interdit de quitter la maison... Je suis désolé que vous ayez eu à vous inquiéter."
Le sourire de Shin était sincère, il n'était pas famélique et ses yeux n'avaient aucunement l'air vide d'enfants traumatisés.
"Bienvenue. Kakashi, Iruka-san."
La nouvelle venue était grande comme un homme et avec des épaules que n'aurait pas reniées Asuma, ses bras étaient blancs mais des muscles jouaient visiblement sous la peau pâle. Son visage était fardé comme celui d'une femme des quartiers de plaisir. Le coeur d'Iruka sombra dans sa poitrine.
Il savait qu'il n'y avait pas de vains métiers dans un village de ninja et que chacun à sa façon contribuait à la survie des enfants de Konoha, mais il n'aimait pas penser que l'un de ses élèves ait pu devenir... le réconfort d'une nuit dûment rémunérée...
"Shin m'a beaucoup parlé de vous, Iruka-san. Il ne tarit pas d'éloges sur la façon dont vous l'avez aidé à passer l'examen des genin. C'est vraiment un enfant hors pair, je ne sais pas ce que je serais devenue sans lui."
Elle lui souriait de toutes ses dents et Iruka ne put empêcher sa politesse innée de lui rendre son sourire. Après tout, si le Troisième avait pensé que c'était la bonne voie et que Shin était heureux...
"Suivez-moi, nous avons beaucoup à faire."
Mako-chan les entraîna dans un couloir sombre.
Beaucoup de choses à faire? Des choses de quel genre? Qu'est-ce qu'ils faisaient dans cette maison? Pourquoi Tsunade-sama avait-elle trouvé bon de les envoyer ici juste avant une mission aussi importante?
"Je vous en prie, installez-vous, je suis à vous dans une minute."
Les yeux du professeur s'écarquillèrent quand il jeta un coup d'oeil dans la pièce. Un mannequin de couturière, des étagères débordantes de tissus, des ciseaux et des épingles qui s'étalaient à leur aise sur la table... Un atelier de couture?
"Oh, aurais-je oublié de mentionner que Mako-chan est la couturière attitrée de Konoha?"
Une lueur de pure malice brillait dans les yeux de Kakashi et Iruka dut compter jusqu'à trente pour se retenir d'exploser et d'essayer vainement d'étrangler le ninja de classe supérieure.
"Vous pouvez vous déshabiller, messieurs, je ne veux plus voir que vos caleçons."
La voix de Mako-chan était inflexible et Iruka se dit qu'elle aurait pu faire un formidable professeur d'académie. Il se hâta de lui obéir, non sans essayer de réprimer la petit rougeur insidieuse qui menaçait de prendre possession de ses joues. Il n'avait pas vraiment l'habitude de se tenir en caleçon devant d'autres personnes que son miroir. Kakashi lui enleva ses vêtements avec la tranquillité de l'habitude.
"Reprenons depuis le début. Vous êtes des artistes ambulants. Vous êtes donc plus pauvres que pauvres et vous vivez de l'envie des gens de se divertir. Donc vous n'avez pas les moyens de vous payer des caleçons. Ce sera des slips que j'ai achetés au marché d'un village du Pays du Feu. J'espère les avoir pris à votre taille, mais je pense que ça ne devrait pas poser de problème."
Elle posa un paquet de slips blancs dans un panier d'osier.
"Passons à votre corps... Défaites vos cheveux, Iruka-san et Kakashi, retire-moi ce bandeau. Donc, un cache oeil renforcé avec du plomb comme d'habitude pour le sharingan..."
Iruka essaya très fort de ne pas se tourner vers son compagnon pour le voir sans son bandeau, même si la curiosité le tuait.
"Quant au masque, c'est tout simplement non. Si ça ne te plait pas tu n'auras qu'à te faire pousser la barbe."
Le chuunin essaya un moment d'imaginer Hatake Kakashi, le jounin génial avec la barbe d'Asuma mais dut s'arrêter avant de laisser ses gloussements le trahir.
"A nous, jeune homme. La cicatrice sur le nez devra rester, ce sera une preuve de votre vie aventureuse. Par contre les cheveux sont trop bien lavés, vous n'aurez pas de shampooing, c'est trop cher, mais du savon devrait faire l'affaire et un peu de citron leur donnera du brillant. Vous attacherez les cheveux sur le bas de la nuque avec un lacet à la manière des gens du nord du Pays du Feu."
Elle se détourna de lui et fouilla dans un de ses placards.
"Vous venez d'un village des montagnes du Nord du Pays appelé Chêne. Vous avez fait partie de la troupe d'opéra de Maître Lanksi, mais vous avez préféré vous tourner vers l'art du théâtre de marionnettes."
Elle sortit deux tuniques et deux pantalons usés.
"Il fait froid au Nord et vous allez devoir vous déplacer au Pays de la Foudre où la pluie et le vent font rage. Les moutons du Nord donnent une laine chaude et fine dont on fait ce genre de tuniques et de pantalon. La teinture coûte cher alors les teintes sont grises. Je vous ai donné assez pour pouvoir faire la lessive une à deux fois par semaine. Essayez-le que je vérifie les tailles."
Iruka enfila la tunique matelassée de laine et le pantalon qui s'arrêtait à mi-mollet. Il attacha la ceinture rudimentaire et dégagea ses cheveux du col.
"Bon, on dirait que Shin a fait du bon boulot. Même si vous êtes tous les deux bien plus maigres que la dernière fois que vous avez été mesurés..."
Elle passa quelques épingles et refit certains ourlets.
"Je vous ai rajouté pour chacun un habit de fête. Que ce soit bien clair, c'est votre habit le plus précieux, vous ne le portez que pour deux raisons: vous faites partie d'un festival ou vous voulez impressionner une fille."
Elle sortit deux simples kimonos aux motifs discrets qui faisait en effet habit de fête par rapport à ce qu'ils portaient.
"Les chaussures sont des sandales en corde. Vous avez des chaussettes pour les nuits d'hiver."
Iruka passa les chaussures et sentit la corde frotter contre ses pieds sensibles... Ça promettait...
"Passons maintenant aux armes. Vous avez été apprentis dans une troupe d'opéra, vous savez donc manier l'épée. Il y en a deux dans la carriole, cependant, vous ne les portez pas à la ceinture puisque vous n'êtes pas nobles. Si vous devez tirer l'épée, veillez à ne pas laisser de témoins."
Le professeur déglutit. Il avait déjà tué, mais ça ne lui donnait pas le moins du monde envie de recommencer.
"Vos vêtements contiennent des armes en cas d'extrême urgence. Vous trouverez deux poches sur le devant de vos pantalons qui peuvent contenir jusqu'a quatre kunai et deux poches derrière pour deux shuriken. Une réserve de kunai et de shuriken se trouve cachée dans le faux plancher au dessus de l'essieu de la carriole. Vous portez tous deux un couteau à la ceinture. C'est l'un de vos plus grands trésors parce qu'il vous permet de fabriquer les jouets que vous vendez et de construire les marionnettes de votre théâtre. A l'intérieur de votre tunique huit petites poches peuvent accueillir des fioles: poudre de sommeil, poudre de confusion, anti-poison, aphrodisiaque, poudre de vérité, anesthésiant, poudre d'oubli et cyanure."
Les shinobi hochèrent la tête.
"Je ne vous rappellerai pas de faire attention aux filles avec qui vous couchez, vous connaissez les risques."
Kakashi jeta un regard goguenard vers le chuunin rougissant.
"C'est tout pour les vêtements, passons à l'équipement. Votre bien le plus précieux est votre théâtre démontable et le coffre à marionnettes. Vous savez coudre?"
"Je sais raccommoder des vêtements, à peine plus..." avoua le dauphin.
"Je sais coudre." fut la réponse plate et paisible du génie au sharingan.
"Bien, Kakashi, je te montrerais comment fabriquer les vêtements des marionnettes. Il y a du tissu pour ça dans le coffre. Ça vous occupera le soir lors des veillées."
Iruka se sentit gêné, mais la couture n'avait jamais vraiment été son fort et les ourlets de ses pantalons laissaient vraiment à désirer.
"Vous possédez une carriole qui abrite vos affaires et un cheval. Ce ne sera pas un cheval ninja, mais il est pour vous presque plus précieux que votre vie. Sans lui, c'est les chemins à pied et vous n'avez pas assez d'argent pour vous en racheter un."
Les yeux trop maquillés de Mako-chan se plantèrent dans les leurs et ils se hâtèrent d'acquiescer.
"Vous aurez un chien. Je laisse à Kakashi le soin de décider lequel. Ai-je oublié quelque chose?"
Iruka ne trouva rien à lui répondre. Si il était honnête avec lui-même il s'avouerait qu'il était quelque peu perdu sous toutes ces instructions.
"Nos noms."
L'énorme main de la couturière rencontra son front.
"Bien sûr, merci Kakashi. Vous êtes à présent Shiro et Kuro du village du Chêne."
"On dirait des noms de chiens..."
"Ce sont des noms d'artistes pauvres, quand vous serez connu dans tous les Pays vous en changerez pour ce que vous voudrez. Je crois que c'est tout. Iruka-san, vous pouvez vous changer et partir. Les vêtements vous seront livrés dans une à deux heures. Le départ aura lieu à l'aube à la Porte Nord."
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Iruka regarda par la fenêtre la course lente de la lune. L'appartement était plongé dans l'obscurité, il avait rangé les dernières traces de son ménage. Demain il allait sortir du Pays du Feu...
Cette mission allait lui faire le plus grand bien. Il allait changer d'air, de rythme de vie, de paysage et quand il reviendrait il pourrait reprendre sa vie à zéro et respirer enfin de nouveau.
La lune lui sourit depuis le ciel nocturne.
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Shiro: blanc
Kuro: noir.
Ce sont habituellement des noms de chien ou de chat.
