Voici un three-shot. J'espère qu'il vous plaira.
Titre : Il y a
- J'aimerai tant que tu ne sois plus là. Que tu ne fasses pas parti de ma vie. Que cette fameuse enquête n'est jamais eu lieu, dit-elle.
Elle se tenait debout devant moi, me tournant le dos. Les bras croisés et tête baissée, elle ne bougea pas, attendant un signe de ma part.
- Kate ...
- Non, Castle. Ne parle pas, s'il te plaît. C'est déjà assez dur comme ça.
- Kate ...
Elle fit signe de la tête de gauche à droite.
- Tu sais, j'ai toujours rêvé de te rencontrer. Voir de mes propres yeux le grand Richard Castle. Voir celui qui me faisait tant rêver. Celui qui m'emmenait dans un autre monde, grâce à ses livres.
Elle fit une pause, laissant ses mains se glisser dans les poches de son jean.
- Tss, j'étais naïve. La fan en moi ne croyait pas un mot des journaux, parlant de ta manie de play-boy. Et puis, cette enquête est arrivée. L'enquête de trop car à partir de ce moment-là, ma vie a été un enfer.
- Kate...
- Oui un enfer, dit-elle en se retournant, me faisant ainsi face. Tu étais un vrai gamin devant un magasin de jouet, s'extasiant devant chaque meurtre, devant chaque arrestation. Et plus les jours et les mois passaient, plus tu continuais à être ce petit gamin s'amusant et s'immisçant dans nos vies, sans se demander si nous étions d'accord.
Elle fit encore une pause. Ses yeux verts m'électrisaient. Je ne savais plus bouger, ni parler. Son regard. J'arrivais à tout découvrir en la regardant mais aujourd'hui, rien. Elle ne laissa rien échapper. Elle avait réussi à cadenasser tout son être.
- Tu es devenu ami avec mes coéquipiers, avec le capitaine. Tu faisais ce que tu voulais au commissariat. Tu as même acheté cette machine à expresso. Tu te croyais le roi. Enfin, tu te crois le roi partout où tu passes. Monsieur est l'ami du Maire et se croit tout permis.
Je m'avançai, en tendant ma main droite, lui indiquant que je ne voulais pas lui faire du mal. Les yeux embués, c'était pour moi la seule façon de lui prouver qu'elle avait tort. Lui prouver que ce que nous avions n'était pas un rêve. N'était pas arrivé en vain.
- Non Castle, arrêtes. Tu n'y arriveras pas. Pas cette fois, continua-t-elle, en reculant.
Elle percuta une chaise et faillit tomber. Elle se retint et me fixa de ses yeux verts émeraude que j'aimais tant. Je ne bougeais plus, ne sachant plus quoi faire et quoi dire. Elle était en train de mettre fin à quatre années de collaboration. Quatre années de bonheur, où j'ai pu la voir sourire, être heureuse. Mais tout ça était-il de la comédie ? S'était-elle jouée de moi pendant toutes ses années ?
- Tu ne peux pas me faire ça, Kate. Pas maintenant. Je t'…
Je me retins de dire ces petits mots. Je ne voulais pas qu'elle s'engouffre encore plus dans son refus d'un avenir à deux. Une larme roula sur ma joue et vint s'échouer sur le parquet de la salle de repos.
- Mais arrête de penser qu'il y aura un possible « nous », Castle, dit-elle, énervée. Les rêves sont faits pour les enfants. Grandis un peu. Tu ne peux pas rester éternellement ce petit garçon de 9 ans. Il va falloir de faire à l'idée que tu ne peux pas tout avoir.
Cette phrase sonnait dans ma tête, tel un son de cloche. Elle se tenait devant moi, poings serrés et visage crispé, les yeux noirs de colère. On se regarda encore quelques minutes, sans rien dire. Une autre larme coula le long de ma joue.
- Il y a que je ne t'aime pas et ne t'aimerai jamais, cria-t-elle, dans le désespoir le plus total.
« Elle ne m'aime pas ? » Comment pouvait-elle dire ça, après tout ce que nous avions vécu ? Tous ses moments de joie, ses moments de peur, de stress ? Des nuits à veiller, des soirées poker avec mes compères, les écrivains, ou encore avec la famille du 12th.
- S'il te plaît, pars et ne reviens jamais. Laisse-moi vivre ma vie comme je l'entends, continua-t-elle, en se calmant. Si tu ressens un tant soit peu quelque chose pour moi, laisse-moi et pars.
Elle se retourna, me tournant encore une fois le dos. Elle avait décidé d'en finir. Elle était en colère mais elle semblait tellement regrettée ses paroles. Les bras croisés et la main droite sur sa bouche, elle semblait se ronger les ongles.
- Comme tu le veux mais saches que, si un jour, tu as besoin de parler, je serai là. Always.
Je sortais de la salle de repos et quittais le precinct, un goût amer en bouche. J'avais tant espéré qu'un jour, elle se laisse aller mais le mur autour de son cœur était bien trop grand pour arriver à le faire tomber. C'était sûr maintenant, je n'y arriverais pas.
Alors, verdict ?
