Disclaimer : Albator, son cuirassé et son équipage appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto
Les autres personnages sont à moi
Univers très très Alternatif, dans un premier temps tout du moins
1.
L'an 2666, d'abord pris pour de coutumiers volcans sous-marins, le phénomène avait soudain pris une ampleur et une évolution aussi incontrôlable qu'alarmante.
Après les relevés des habituels amas immédiats de lave solidifiée au fond de la mer, des dégagements de fumée quand l'eau s'était infiltrée dans les fentes aquatiques, cela avait été la stupeur quand des îles en pleine activité étaient apparues, de plus en plus nombreuses, projetant débris et produisant d'importants dégagements de vapeur qui avaient rapidement perturbé les circulations maritimes et aériennes.
Mais ce qui avait été le plus inquiétant était que ces irruptions étaient toutes concentrées en Méditerranée, un lieu relativement calme, du moins du point des volcans sous-marins !
- Si la situation perdure, la Méditerranée va se transformer en véritable cocotte-minute et nulle vie ne saura être sauvée, sans compter les dégâts aux pays qui l'entourent et les pertes sèches des économies.
Le Conseil Terrien s'était réuni en extrême urgence, mais en dépit du défilé d'éminents scientifiques, aucune solution n'avait pu être dégagée.
- Nous ne pouvons pas grand-chose contre les forces de la nature, avait soupiré un autre Député.
- Tâchons au moins de protéger les populations, quitte à sacrifier la faune et la flore de Méditerranée.
- Cela ne suffira jamais. La nappe en fusion sous ce territoire est bien trop forte, rappela un des sous-vulcanologues. Elle doits s'évacuer, d'une manière ou d'une autre. Ces volcans devenus îles sont comme des bouchons de champagne, ils vont sauter les uns après les autres et tout ravager !
Et la dernière séance du Conseil Terrien s'était terminée sur ce terrible constat.
Retraité de la boîte d'ingénierie qui l'employait, Arthur Dorschmidt avait quitté les Etats-Unis et avait rejoint sa fille et sa famille dans la campagne germanique d'Heiligenstadt afin de s'adonner à son amour du bricolage dans une des caves.
C'était en effet dans un coin bucolique que s'était établie Cécilia Mischermann en compagnie de son époux Pieter, et depuis quelques années une petite Lorelei illuminait leur foyer, toute aussi blonde que l'étaient ses parents.
La famille réunie habitait une villa très à l'écart de la ville, ce qui permettait à Pieter de s'adonner à sa passion : les voitures. Il s'était composé un véritable petit garage privé où il pouvait les retaper et les faire ronronner sans déranger personne. Un hobby qu'il adorait, mais qui coûtait bien cher.
Pieter avait fait le total des factures.
- Je vais devoir repartir plus tôt que prévu, fit-il à l'adresse de sa femme.
- Mais tu détestes vendre des assurances !
- Possible, mais ça paie ces courriers désagréables ! C'est décidé, il n'y a pas à revenir là-dessus !
- Bien, en ce cas je retournerai faire des ménages pendant que Lorelei sera à l'école.
La demeure familiale vide durant la journée, un visiteur non prévu s'était invité sans être bien évidemment attendu !
Après avoir parcouru le jardin en une sorte de reconnaissance, avant de se diriger vers le garage de collection un peu à l'écart.
Une fenêtre de soupirail délicatement forcée à l'arrière du bâtiment, l'inconnu avait d'abord passé son baluchon avant de se glisser à l'intérieur et de refermer soigneusement derrière lui.
Son ample manteau de voyage ne faisant pas plus de bruit que ses bottines de marche trahissant un long périple, il opéra une nouvelle inspection, cherchant ses marques.
Il se dirigea alors vers le studio installé à l'étage du garage, s'installant sans plus de façon, de façon discrète, positionné de façon à pouvoir anticiper toute venue qui l'aurait importuné dans ses nouveaux pénates.
Et toujours sans se poser de questions, l'intrus passa dans le coin sanitaire pour y faire un semblant de toilette.
Il jeta un coup d'œil à son reflet dans le miroir lui renvoyant son image de grand brun à la crinière en bataille, un bandeau sur l'œil droit et une balafre lui traversant la joue gauche.
« Si on ne me déloge pas, je pourrais presque me plaire ici ! ».
