Disclaimer : les persos ne sont pas à moi et les chansons non plus

Genre : pas UA même si j'ai dû faire des changements pour adapter, aventure, romance et angst ça c'est sûr.

Rating : M pour la suite

Couple : 1x2 bien sûr ! vous m'avez déjà vu faire autre chose ?

Bon quelques explications. Nous sommes bien dans l'univers Gundam mais ils ne sont pas encore cinq et c'est un mélange avec ….. …... (j'ose pas le dire) …. ….. Tarzan de Disney …. Oui je sais curieux mélange et non ce n'est pas une parodie ou autre, c'est une fic très sérieuse et même douloureuse pour certains persos. C'est une idée qui m'est venu en écoutant une chanson du DA, d'ailleurs les phrases en italique ce sont les paroles des chansons de Phil Collins dans le DA, je pense utiliser les chansons un peu comme une bande-son d'un film, c'est plus un support que les pensées des persos.

Sinon, je suis désolée mais j'ai du mal à écrire sur des persos aussi jeunes que dans l'animé (ça vient sûrement du fait que mes élèves ont également une quinzaine d'années et que ça me perturbe vachement), donc je suis navrée et les puristes pourront me jeter des pierres j'assumerai mais je vais les vieillir, ils auront 19 ans environ, pardon pardon pardon …

Ne partez pas en courant, ayez confiance.

Fic dédiée à toutes celles qui m'ont donné envie d'écrire sur GW, surtout Mithy (même si je te l'ai déjà dit, on ne se lasse pas des bonnes choses) mais aussi Lysanea qui m'a fait découvrir GW puisque ce sont ses fics que j'ai lu en premier et qui m'ont donné envie d'en lire d'autres, et à bien d'autres également, merci donc !


180 AC, forêt équatoriale du Congo, base américaine de recherches éthologiques

Ils se dépêchaient de rentrer à la base. Ils couraient autant qu'ils pouvaient en se faufilant entre les branches basses, les lianes, les feuilles géantes qui semblaient tombées du ciel, évitant les racines qui sortaient traitreusement du sol, pataugeant allégrement dans les quelques flaques boueuses. Leurs mains repoussaient les obstacles comme elles pouvaient, pas toujours synchrones et on entendait parfois un juron étouffé quand une branche repoussée par l'un atterrissait dans le visage d'un autre.

Enfin, les deux hommes et la femme, essoufflés et échevelés sortirent de la forêt dense pour arriver dans une petite plaine et là devant eux, contrastant complètement avec le paysage, un édifice vert kaki d'environ 2,50 mètres de haut et composé de plusieurs parties se fondait tout en contrastes dans la végétation luxuriante de tous les verts existant. Il y avait comme un igloo géant au milieu et dans quatre directions, en croix, partaient des bras d'une longueur de vingt mètres environ pour cinq mètres de large.

Sans hésiter, ils s'engouffrèrent dans le bras Nord pour rejoindre l'igloo. Une femme y jouait avec un petit garçon qui ne devait pas avoir plus de quatre ans. Il était assis sur ses genoux et elle s'amusait à décoiffer ses mèches châtaignes indisciplinées. Le garçonnet riait à gorge déployée en tentant maladroitement de repousser les mains maternelles mais envahissantes. Entendant le bruit de course précipitée des nouveaux arrivants, leur jeu cessa immédiatement et ils se levèrent pour leur faire face.

L'homme qui était en tête ralentit et attrapa le garçon pour le faire tournoyer au-dessus de sa tête avant de le serrer fort contre lui puis de le reposer à terre. Il se tourna ensuite vers sa femme, les joues rouges et pas encore tout à fait remis. Il s'avança et l'attira à lui sous les yeux bienveillants mais impatients de ses collègues.

_ On les a trouvé Hélène … souffla-t-il, on a trouvé des nids …

Elle lui rendit son sourire et l'embrassa tendrement avant de se dégager de son étreinte.

_ Je vais préparer un magnifique repas pour fêter ça, j'ai eu peur que vous ne rentriez pas ce soir, il est déjà tard, il fera bientôt nuit. Je vous laisse travailler. Viens mon chéri, dit-elle en tendant la main à son fils.

_ Yes mum.

Ils quittèrent l'igloo qui servait de laboratoire pour se rendre dans l'un des bras qui servaient comme les autres pour le spièces de vie. Sans un mot, les trois scientifiques se mirent chacun à leur poste. Le professeur David Maxwell s'installa devant son ordinateur pour y faire son rapport. Cela faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas eu grand chose à y mettre. Son collègue, le professeur Steve Davidson analysa les prélèvements fait dans les nids au microscope électronique alors que la seule femme du groupe, le professeur Kimberley Stown, s'installait devant un écran plus grand que les autres pour y faire défilés ses dernières photos.

David brancha sa caméra et son micro et se rapprocha de l'écran qui reflétait son image. On pouvait lire l'excitation dans ses yeux, il ressemblait à un enfant qui aurait vu le père Noël, le vrai, pas celui des magasins de jouets. Il avait une barbe d'au moins deux jours, des cernes et les traits tirés mais une joie incommensurable irradiait de toute sa personne.

_ Base REFEC (Recherches Ethologiques Forêt Equatoriale Congo), 107ème jour. Enfin, enfin nous avons trouvé une preuve de leur présence ici, de leur existence. Et même si nous ne les avons pas vus, nous avons ramassés suffisamment de preuves pour prouver ce que nous avançons depuis des années. Ils existent encore à l'état sauvage, les spécimens présents des les parcs d'études et les zoos ne sont pas les derniers survivants. Notre équipe travaille depuis des années à ce projet et aujourd'hui nous avançons réellement pour la première fois, il s'arrêta un instant, essoufflé. Kim, Steve et moi avons suivi une nouvelle idée il y a trois semaines et elle s'est avérée payante. Nous avions établi depuis quelques temps qu'il était fort possible que les survivants se cachent de nous. Nous avons assez de preuves des traitements que les hommes leur ont fait subir pendant des siècles, ce n'est pas étonnant qu'une espèce intelligente et développée comme la leur ai finalement opté pour cette solution. Ils se cachent, ils nous fuient. Il faut donc gagner leur confiance. Notre première étape à été de changer de stratégie. Au lieu de les poursuivre pour les trouver, nous nous sommes désintéressés d'eux. Nous avons reportés nos efforts sur d'autres espèces et avons récolté pas mal d'infos qui pourraient servir plus tard. Ça a fini par payer ! S'exclama-t-il soudain en faisant sursauter ses collègues qui écoutaient d'une oreille distraite le compte rendu de la semaine. Ils ont relâché leur attention, pensant sûrement que nous ne les cherchions plus. Nous sommes les premiers êtres humains depuis des siècles à avoir trouvé des preuves de leur préservation à l'état sauvage. Tous ces chercheurs, ces éthologues, nos soit disant confrères qui nous ont humilié et tourné en ridicule pendant des années vont enfin être obligés de reconnaître notre travail …

Il s'arrêta pour de bon cette fois et passa une main devant ses yeux qu'il frotta distraitement. Il réalisait à peine. C'était le travail de toute une vie. Plus que ça même ! Il avait entraîné ses collègues mais aussi sa famille dans cette aventure. Il avait failli renoncer tant de fois en voyant sa femme le soir, perdue dans les pensées d'une vie dont elle se rappelait à peine. Il les avait coupé de tout. En cas d'accidents ou de maladie grave, il fallait contacter la ville la plus proche et le moindre hélico mettait près de 45 minutes à arriver. Il avait bien conscience de ce qu'il leur avait imposé à tous, et aujourd'hui, il voyait enfin le bout du tunnel. C'était bien plus qu'une vague reconnaissance de ses pairs qu'il voyait là, c'était une justification pour tout ce qu'il avait fait endurer à sa famille.

_ Daddy !

Il sursauta en entendant son fils et se retourna vers lui. Depuis combien de temps était-il dans ses pensées ? Il était seul dans le labo et il faisait noir. Encore une fois, il s'était égaré dans sa tête et ses collègues avaient préféré le laisser émerger seul.

_ Tu viens manger ?

Les grands yeux violets interrogatifs qui le contemplait avec vénération le firent sourire. Il attrapa le petit sous un bras puis le chargea sur son épaule avant de partir en direction du réfectoire dans un grand éclat de rire enfantin.


_ Base REFEC, 110ème jour. Je … je ne sais pas par quoi commencer. C'est si soudain. J'ai envie d'hurler et de pleurer, de prendre mon téléphone pour appeler tous ces pseudos scientifiques qui nous ont craché dessus pendant des années pour leur dire … On les a vu … Pas seulement les nids qu'on trouve depuis trois jours. Non. On les a vu en vrai, à quelques dizaines de mètres de nous, ils étaient de dos, ils partaient, je pense qu'ils nous ont entendu et ont décidé de s'en aller, mais ils sont partis dans le calme, ils n'ont pas fuis, pas de mouvements de panique. Ils étaient juste … Seigneur ! Ils étaient magnifiques … Ils avaient un « je ne sais quoi » que n'ont pas les spécimens qu'on trouve dans les parcs. Je suis sûr que bientôt on pourra les approcher. Il le faut.

Le professeur Maxwell s'arrêta de parler et après une brève hésitation, coupa l'enregistrement. Il se tourna ensuite vers ses collègues, au moins autant excités que lui devant les photos pourtant peu nettes qu'ils avaient pu faire.

_ Tu penses vraiment qu'on pourra les approcher David ?

_ J'en suis certain Kim, je dis pas ça naïvement, mais la façon dont ils sont partis aujourd'hui nous prouve que même si ils ne sont pas encore prêt à nous faire confiance ils ne nous fuient plus et c'est déjà un pas tellement immense !

_ David a raison Kim, si ils n'avaient pas voulu qu'on les trouve, crois-moi, on les chercherait encore, ajouta Steeve.

La jeune femme leur sourit et s'étira dans un mouvement trahissant son état fourbu.

_ Bon, je crois que j'ai eu ma dose d'émotions pour la journée, je vais aider Hélène pour le repas, ne trainez pas.

Sur ce, elle quitta le labo et laissa les deux hommes continuer de débattre des différentes possibilités qui s'offraient à eux maintenant que le premier contact visuel avait été établi. Les délibérations durèrent encore un bon moment car ce fut encore une fois un petit garçon affamé qui vint les rappeler à l'ordre.


_ Base REFEC, 115ème jour. J'ai cru mourir des mains de ma femme aujourd'hui. Nous sommes restés absents près de deux jours sans pouvoir donner de nouvelles à la base. Lorsque nous sommes rentrés, j'ai été accueilli par mon fils en pleurs et ma femme furieuse et inquiète. Elle nous a passé un savon comme on n'en avait plus eu depuis nos trois ans. Nous ne sommes pas près de recommencer mais … je ne devrais pas dire ça … mais ça valait le coup. On les a approché, mieux on a rejoins le groupe. On ne les a pas touché mais on a pu venir au milieu d'eux ! Dos argenté, le grand mâle, nous a jaugé pendant plusieurs minutes et je bénis le ciel de les avoir tant étudié en captivité pour décrypter ainsi leur langage corporel. Nous avons baissé la tête et nous sommes agenouillés en signe de soumission, ça lui a suffit et il s'est juste détourné pour nous montrer qu'il nous acceptait. Seigneur … souffla David en passant sa main dans ses cheveux, geste réflexe depuis quelques temps, avant de répondre. J'ai tant de mal à y croire. Nous vivons un rêve éveillé depuis des jours. Cette espèce que tout le monde pensait éteinte à l'état naturel et que personne n'a donc pris la peine de chercher est toujours bien présente ! J'ignore si ce sont les derniers spécimens ou si d'autres groupes subsistent encore et pour l'instant ce n'est pas notre priorité. L'étude du groupe a donc pu commencer. Il est constitué du mâle dominant, de trois autres mâles plus jeunes, de cinq femelles, dont trois sont accompagnées d'un petit, je pense que les autres sont trop jeunes pour procréer, donc au total 12 individus. C'est un groupe de taille moyenne tel qu'on en a étudié dans les réserves et les parcs ce qui veut dire que la vie en captivité n'a pas changé leur instinct grégaire si tant est que les directeurs leur laisse la possibilité de se regrouper en ne les séparant pas comme c'est malheureusement souvent le cas. Leur mode de vie semble basé sur la communication silencieuse, la gestuelle est leur principale moyen de se parler, très peu de grognements ou de cris, en cela ils diffèrent des captifs qui sont beaucoup plus bavards, à croire qu'ils ont perdu cette capacité de communication silencieuse au contact de l'homme. Ils sont entièrement nomades et se déplacent constamment en quête de nourriture même si l'étude de leurs traces nous permis d'établir un secteur précis ces dernières semaines. Ils restent dans la même zone et chaque nuit, ils construisent un nid de feuilles en quelques minutes pour se reposer. Ce sont des gorilles des plaines, nous nous en doutions au vu de notre localisation géographique mais nous en sommes sûrs maintenant puisque nous les avons vu grimper aux arbres assez souvent à la recherche de fruits, ils ne se contentent pas d'insectes. Les gorilles de montagne restent le plus souvent sur la terre ferme...

Le scientifique continua son rapport pendant de longues minutes alors que ses collègues s'activaient à leur propres tâches, de temps à autre l'un deux faisait un petit commentaire. Ils n'oubliaient cependant pas que l'heure du dîner approchait. Les foudres d'Hélène étaient terribles et ils y avaient déjà eu droit en arrivant.

La porte du labo s'ouvrit sur une petite furie déchaînée alors que David éteignait sa caméra. Il eu juste le temps de se pencher pour recevoir son fils dans ses bras.

_ Alors boy ! Ça y est ? Tu es rassuré, ça va mieux ?

_ Yes !

Le petit garçon lança ses bras autour du cou de son père adoré. Il avait eu très peur que son papa ne revienne pas. Il avait toujours peur dans la jungle quand la nuit tombait, que les cris des animaux et le bruissement des feuilles se faisaient plus insistants et que son père n'était pas là pour le border. Il avait beau adorer sa mère, elle le réconfortait mais ne le rassurait pas autant que son papa. David le savait, tout comme il savait que sa femme n'avait pas dormi de la nuit, morte d'inquiétude quant à ce qui aurait pu leur arriver, et il s'en voulait énormément. Sa passion les détruirait un jour si il n'y mettait pas un frein, il le savait mais se voilait la face, se traitant d'égoïste, se disant que dès qu'ils auraient fini l'étude de ce groupe, ils rentreraient aux Etats-Unis et reprendrait une vie normale. Il leur devait bien ça après tout ...

_ Je suis désolé Duo, mais je suis là maintenant, allons manger ! Kim ? Steve ?

_ On arrive David, répondirent-ils en chœur.

Il leur sourit et sorti son fils dans les bras. Ses amis leur laissait un peu d'intimité avant de les rejoindre, il le savait et les en remerciait silencieusement. Il avait de la chance d'avoir d'une famille pareille.


_ Oh Duo … no, no, boys don't cry Duo, you remember ?

_ Yes dad … chouina le petit homme en tentant de contrôler ses sanglots.

Sa mère lui essuya le visage pendant que son père finissait de lui mettre un pansement sur le genou. Il lui avait pourtant dit et répété de ne pas courir, surtout quand sa mère venait de laver par terre ! Enfin, rien de bien grave heureusement.

_ Et voilà ! Un genou tout neuf ! Allons mon grand, ce n'est rien.

Un bisou magique de sa maman pour finir et Duo libéra son père. Ce dernier se tourna vers sa femme qui rangeait la trousse de secours.

_ Tu as bientôt fini ton travail ?

_ Il ne me reste que deux copies, pourquoi ?

_ Steve et moi devons nous rendre au village demain au plus tard, je pensais que nous aurions pu y aller tous ensemble, ça nous fera une sortie ?

Le visage de sa femme s'illumina et il eu sa réponse. La civilisation lui manquait cruellement même si elle gardait des liens internet avec ses élèves de ses cours par correspondance et ses amies, alors une sortie ! Même si ce n'était qu'un petit village de brousse, c'était toujours ça !

Le lendemain matin à la première heure toute l'équipe quitta la base pour le petit village où ils se réapprovisionnaient. En jeep, il leur fallait plus d'une heure, mais ils n'y allaient pas pour rien, ils passaient toujours commande pour la fois d'après et revenaient avec un stock important qui leur permettait en général de tenir plusieurs semaines.

David avait un étrange pressentiment en montant dans la voiture mais il mit cela sur le fait que pour la première fois depuis dix jours qu'ils avaient pu intégrer le groupe, ils n'iraient pas les voir de la journée. C'est qu'ils avaient pris un rythme d'étude très rodé et il craignait que cela ne perturbe les nouvelles habitudes des gorilles. Si il avait su que ce pressentiment se révélerait plus sérieux que ça …

Dans la pénombre d'une pièce sans fenêtre et non éclairée de la base, le téléphone satellite sonna plusieurs fois dans le vide avant que le répondeur ne s'enclenche. Une voix aux accents paniquées résonna dans la pièce avant de s'éteindre pour laisser place à quelques tonalités puis au silence.


_ Allez dépêchez-vous de sortir les courses que je puisse aller les ranger dans la chambre froide, il est tard et Duo doit faire sa sieste.

_ Oh mum, pas fatigué moi …fit Duo avec une petite moue adorable.

Alors que David allait prendre le parti de son fils, un regard noir de sa femme l'en dissuada. Après tout, il valait mieux que le petit dorme, à quatre ans on se fatigue vite et la route avait été longue. Ils rangèrent donc les courses rapidement et Hélène coucha Duo après un baiser de bonne sieste à tout le monde. Elle avait du travail, aussi regagna-t-elle son bureau. Du moins, c'est ce qu'elle comptait faire lorsqu'un mouvement inhabituel attira son regard par la fenêtre du couloir.

Elle mit quelques secondes à comprendre ce qu'elle voyait puis parti en courant verrouiller la porte blindée de la chambre de son fils avant de courir à toute vitesse vers le labo où les scientifiques travaillaient. Déjà, le bruit des bottes claquait dans le couloir d'entrée, elle pouvait les entendre alors qu'elle ouvrait fébrilement la porte vitrée du labo.

_ Hélène ? s'écria David, alarmé par l'arrivée brutale de sa femme.

Tous les regards convergèrent vers elle et elle ne pu que bafouiller un seul mot avant que la porte vitrée n'explose.

_ … soldats …

L'explosion les projeta à terre dans une gerbe de paillettes de verre. Steve fut le premier à se redresser pour leur faire face. Une dizaine de soldats se tenaient devant eux, armes au poing. Un homme se détacha, il semblait plus gradé que les autres.

_ Qui êtes-vous ? Que nous voulez-vous ? les invectiva Steve.

Une détonation retenti et le scientifique s'écroula au sol, une lueur de surprise encore présente dans ses yeux vitreux. Kim hurla et se précipita sur lui mais n'eut pas le temps de faire un geste de plus qu'elle mourut de la même façon. David et Hélène, toujours au sol, les regardait sans les voir, ils ne comprenaient pas ce qui venait de se passer. Leurs deux meilleurs amis, leur famille venaient de mourir tous les deux en à peine quatre secondes. Leurs pensées allèrent aussitôt à leur fils et ils se tinrent tranquilles alors que le chef s'approchait d'eux.

_ Vous avez pu constater que nous ne plaisantions pas. Alors répondez sans faire d'histoire. Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que cette base ?

David se redressa légèrement en se plaçant devant sa femme.

_ Nous sommes des scientifiques américains, nous étudions le comportement des animaux sauvages et des espèces en danger. Cette base a été financé par une femme d'affaires, Kate Wish qui portent un grand intérêt à certaines espèces d'animaux. Elle nous en a confié la responsabilité pour que nous lui trouvions des preuves de l'existence des gorilles à l'état sauvage. C'est une riche excentrique. Si c'est de l'argent que vous voulez, on peut s'arranger...

_ Silence ! Le coupa le chef d'une voix tonitruante et sans appel. On se moque de l'argent ajouta-t-il avant de se tourner vers ses hommes. Fouillez tout et voyez si ils disent vrai ou si ce sont des espions.

_ Des espions ! C'est ridicule enfin, nous …

Un simple regard fit taire David et Hélène se serra plus encore contre lui. Si jamais il les tuait, qu'arriverait-il à leur trésor ?

_ Ils disent vrai Capitaine, déclara un soldat en jetant une pile de photos par terre devant eux.

Le Capitaine les regarda, l'air un instant ennuyé.

_ C'est bien dommage, j'aurai eu moins de remords si vous aviez été des ennemis. Malheureusement, vous êtes sur notre chemin, désolés.

Deux balles partirent avant que qui que ce soit ai pu bouger et les corps sans vie de David et Hélène Maxwell s'effondrèrent sur le sol blanc et froid du labo aux côtés de ceux de Steve et Kim.

Le Capitaine les regarda un instant avant de faire demi-tour pour sortir de la base. Il n'avait rien contre eux, seulement, leur général venait de décider de l'installation d'une base à quelques kilomètres de là, c'était trop risqué de les laisser vivre.

_ On brûle tout Capitaine ?

_ Idiot ! Tu n'as rien trouvé de mieux pour attirer l'attention sur nous qu'un incendie au milieu d'une forêt équatoriale et tellement humide que le gouvernement enverrait sûrement des enquêteurs pour élucider ce mystère ? Jetez les corps dans la jungle, les animaux se chargeront du reste !

Le soldat baissa les yeux, honteux et rejoignit ses collègues qui se foutaient royalement de lui pendant qu'ils sortaient de la base pour rejoindre leur campement.

Dans la pièce d'à côté, une petite lueur rouge clignotait, indiquant qu'un message n'avait pas été consulté. Si David avait eu le réflexe d'aller voir son répondeur en rentrant, peut être que tout ceci aurait pu être évité, car sur le message il aurait pu entendre :

_ David ? Hélène ? Oh mon dieu les enfants répondez ! C'est Kate ! J'espère que vous aurez mon message à temps. Oh mon dieu, c'est affreux, je n'arrive toujours pas à y croire … Le leader des colonies, Heero Yuy a été assassiné ! C'est l'ébullition partout, les colonies hurlent au meurtre et accusent l'Alliance. Nos pays se défendent bien sûr mais … personne ne sait vraiment qui est responsable. Une grande agitation secouent tous les gouvernements, les forces armées se regroupent, il ne fait pas bon être étrangers dans un pays, vous devez rentrés tout de suite, une guerre se prépare c'est certain les enfants, c'est trop dangereux maintenant. Je suis déjà satisfaite des preuves que vous avez trouvé, vous en avez assez fait. Rentrez le plus tôt possible, je vous en supplie ...


Duo se réveilla en sursaut. Il avait cru entendre du bruit et il avait beau appelé sa maman, personne ne venait. Seule une petite veilleuse illuminait la pièce mais le garçonnet était bien plus dégourdi que ses parents ne semblaient le croire. Il sorti de son lit et alluma la lumière de sa chambre.

Il appuya ensuite sur le bouton d'ouverture de la porte mais rien ne se passa. Il fronça les sourcils et dans ses yeux on pouvait lire un mélange d'énervement et de lassitude. Sa mère le prenait encore pour un bébé, elle avait activé la sécurité. Comme si il n'avait pas compris comment ouvrir la porte même comme ça !

Il alla chercher la petite chaise de son bureau où il s'installait pour faire de beaux dessins à tata Kate et aussi pour apprendre son alphabet et ses chiffres avec sa maman. Il la poussa jusqu'à la porte de sa chambre et grimpa dessus. Il savait quoi faire, il avait déjà vu ses parents et même Steve et Kim le faire. Il y avait un petit cadran avec plein de chiffres dessus, il savait sur lesquels appuyés.

Une main contre le mur pour garder l'équilibre, Duo se dressa sur la pointe des pieds et tapa le code à quatre chiffres avant d'appuyer à nouveau sur le bouton d'ouverture. La porte s'ouvrit et Duo s'engouffra aussitôt dans le couloir. Il passa devant la cuisine et après un moment d'hésitation y entra. Il avait faim et soif après sa sieste, si courte fut-elle. Il chercherait tout le monde après. Après tout il était grand. Sur la table du réfectoire, quelques paquets traînaient encore, Hélène n'avait pas eu le temps de les ranger. Duo mangea quelques gâteaux puis ouvrit le frigo où il savait trouver un biberon de lait. Il aimait bien boire encore au biberon pour le gouter, mais juste pour le gouter, il n'était plus un bébé !

Il traversa toutes les salles, appelant tour à tour ses parents et leurs amis. Il empruntait le dernier couloir, celui qui menait au labo et sans qu'il ne comprenne vraiment, une sourde angoisse étreignit son cœur de petit enfant en arrivant devant la salle. Il fit attention à ne pas marcher sur les bouts de verre et regarda autour de lui. Vide, comme les autres pièces, mais une flaque d'un liquide rouge sombre tapissait le carrelage. Les larmes lui montèrent aux yeux, ils ne savaient pas ce qui se passait mais il savait ce qu'était ce rouge par terre. Son cerveau n'arrivait juste pas à faire le lien entre ce qu'il voyait et l'absence de tout le monde dans la base.

Encore sous le choc, il en sortit et chercha tout autour, n'osant pas appeler à voix haute pour ne pas attirer les bêtes sauvages. Il n'avait pas le droit de sortir tout seul, sa maman ne voulait pas, trop dangereux qu'elle disait. Pourtant, il savait qu'il ne devait pas rester dedans, ce n'est pas là qu'il trouverait ceux qu'il cherchait.

Ce n'est qu'au bout d'une heure qu'il s'effondra au pied d'un arbre en pleurant. Il était perdu et épuisé, il avait faim à nouveau et soif aussi. Il ferait bientôt nuit, il le savait et il était terrifié. Il se roula en boule et pleura encore et encore, jusqu'à l'épuisement total. Bercé par ses propres pleurs, il s'endormit, un « maman » sur les lèvres.

Le froid et une forte envie de soulager sa vessie le tirèrent du sommeil quelques heures plus tard. La nuit était tombée et seuls quelques rayons de lune perçant le couvert des arbres éclairaient un peu le cœur de la jungle.

Il ouvrit les yeux et se redressa, cherchant à comprendre ce qu'il faisait là quand tout lui revint en mémoire. Des sanglots remontèrent dans sa gorge mais la voix de son père répétant « boys don't cry Duo » les bloquèrent immédiatement. Il se releva complètement et fit ce pour quoi il s'était réveillé, debout contre l'arbre.

Ce n'est qu'en se retournant qu'il tomba en arrêt devant une créature étrange qu'il n'avait vu qu'en photo jusqu'à présent. Ne sachant pas quoi faire, il resta là, debout, à la dévisager de ses grands yeux violets, la tête penchée sur le côté. Il n'esquissa pas un geste alors que la femelle gorille s'avançait vers lui.

C'était une des femelles trop jeunes pour avoir un petit, elle aurait dû être en train de dormir mais les pleurs de Duo l'avait attiré un peu plus tôt et depuis elle l'épiait. Elle l'avait surveillée tout le temps de son sommeil et ne s'était résolue à approcher que maintenant qu'il bougeait.

Du haut de son mètre cinquante, elle surplombait le petit garçon qui ne la quittait plus des yeux, fasciné mais en confiance, sans savoir vraiment pourquoi. Il fit un pas un peu hésitant et tendit la main doucement. La femelle pencha la tête et renifla cette main si petite et si différente de la sienne. Elle sentait qu'il était de la même tribu que ceux qui était déjà venu leur rendre visite, il sentait comme eux mais elle voyait bien que ce n'était qu'un petit, un bébé, inoffensif …

Son instinct maternel, déjà sollicité par les petits de ses congénères, se réveilla et elle le prit doucement dans ses bras. Elle le souleva et l'examina sous toutes les coutures, le reniflant, soulevant les mèches de cheveux et les vêtements de l'enfant, curieuse de comprendre comment il était fait. Duo se laissait faire, étrangement docile, il se pliait aux examens du gorille, son esprit d'enfant lui soufflant que sa survie se jouait en cet instant.

Enfin, sûrement satisfaite de son inspection, elle le glissa sous un de ses bras et parti rejoindre sa tribu. Elle se confectionna rapidement un nid de feuilles et s'y allongea en coinçant Duo contre elle. Épuisé par les événements de la journée, ce dernier se rendormit malgré la faim, la soif et la peur qui le taraudaient.


Ce qui le réveilla d'abord ce fut une sensation de douceur et de chaleur, il n'était pas dans son lit, il le savait mais alors, où était-il ?

_ Maman ? marmonna-t-il en se frottant les yeux.

Avant qu'il ne comprenne, un grondement sourd se fit entendre, un bruit semblable à un roulement de tonnerre, il fut brutalement dégagé de cette douce étreinte et soulevé dans les airs par une jambe. Les yeux écarquillés de terreur, il fixa le gorille mâle immense qui le tenait à bout de bras et le dévisageait, furieux et les crocs à découvert.

Un deuxième grognement lui fit tourner la tête et il se rappela les événements de la vieille en voyant la gentille et douce petite femelle à la fourrure chocolat claire se dresser devant son chef pour l'arracher à lui. Le mâle dû être trop surpris qu'elle ose se rebeller pour se rendre compte qu'il ne le tenait plus, elle l'avait habilement glissé derrière elle et avait adopté une posture nettement défensive, signifiant bien par là l'importance de cette petite chose blanche sans fourrure. Blasé, le chef se dressa de toute sa hauteur et tapa du plat de la main sur sa poitrine à deux reprises avant de se détourner en les ignorant complètement.

La petite femelle se détendit alors et se retourna vers son précieux trésor, elle le découvrit en larmes, trop effrayé par ce qui venait de se passer pour pouvoir respecter la devise de son père. Sentant la peur émaner de lui de façon instinctive, elle le prit dans ses bras et le berça doucement.

Oublie ton chagrin, surtout ne crains rien.
Je prends en main ton destin.
Lorsque le danger te menacera,
Je serai là avec toi …

Sa condition faisait d'elle une femelle soumise aux désirs du chef de clan, le gorille au dos argenté était le mâle suprême, celui qui protégeait la famille et prenait pour elle toutes les décisions. Toutefois, pour la première fois de sa jeune vie, à peine âgée de neuf ans, elle avait osé défié son autorité pour protéger ce petit être. Son instinct avait parlé.

Elle posa les yeux sur lui alors qu'il se tenait debout à côté d'une petite étendue d'eau. Il semblait hésiter à y entrer. Elle eut un mouvement de recul. Les gorilles détestant l'eau, il ne lui serait jamais venu à l'idée de vouloir s'en approcher. Elle prit conscience de tout ce qui les séparait, des différences qu'il pouvait y avoir entre eux. Elle sursauta quand d'un mouvement souple, l'enfant entra dans l'eau et se mit à barboter. Jamais un gorille n'aurait pu avoir ce comportement. Une sorte d'admiration naquit dans ses yeux.

Tu es si fort et si fragile.

Le voyant s'éloigner un peu et connaissant bien les dangers qui pouvaient exister dans l'eau, elle grogna doucement pour montrer son mécontentement. Aussitôt, il se tourna vers elle, elle secoua la tête de haut en bas pour lui dire de revenir.

Duo la regardait perplexe. Elle avait l'air plus inquiète qu'autre chose. Il ne voulait pas qu'elle s'inquiète, elle était gentille et s'occupait de lui comme une maman même si elle ne lui ressemblait pas du tout, dans ses yeux il pouvait lire la même tendresse. Il se pencha en avant et bu de longues gorgées d'eau au creux de ses mains puis revint vers la berge. A peine eut-il posé un pied sur la terre, qu'il fut soulevé et placé dans des bras forts et puissants. Souriant, il s'accrocha de ses petites mains à la fourrure de la femelle.

Viens dans mes bras,
Je te ferai une île.

La femelle traversa le clan, son nouveau petit dans les bras, sous les regards curieux des autres. Ils se souvenaient très bien des autres êtres sans poil qui les avaient approché plusieurs fois, ils savaient eux aussi que cette petite chose était comme eux, aussi ils n'avaient pas vraiment peur de lui car les autres ne leur avait jamais rien fait, mais de là à le traiter comme l'un des leurs ... Elle s'en moquait, ils finiraient par l'accepter, par s'y faire. C'était trop tard pour renoncer, faire marche arrière. Un sentiment nouveau était apparu dans son cœur.

Ce lien qui nous lie ne cass'ra pas,

Duo les regardait, totalement émerveillé. Pourtant, il n'oubliait pas ses parents, sa famille, ils lui manquaient cruellement. Il avait envie de la douceur de sa mère, de la force de son père, de leurs rires, de leur voix, … Il avait …. Il avait faim surtout ! Son ventre gronda. Comme il aurait aimé que sa maman soit là, un biberon de chocolat dans une main et des tartines dans l'autre. Son papa l'aurait aidé à se mettre à table pendant ce temps là … Les larmes arrivèrent si vite à ses yeux qu'il n'eut pas le temps de les contenir.

Elle vit tout de suite que quelque chose n'allait pas, ses étranges gouttes d'eau salées coulaient encore des yeux de son petit protégé, alors, comme la vieille, elle le berça tout en marchant, juste pour le réconforter. Lui prouver sa présence.

Ne pleure pas, je suis là ...
Car tu vis dans mon cœur,
Oui, tu vis dans mon cœur !
Dès maintenant,
Jusqu'à la nuit des temps.

Elle sentit clairement la désapprobation des autres, cette petite chose était fragile mais en plus elle était bruyante. Faisant fi de ce qu'elle lisait dans leurs yeux, elle s'installa un peu à l'écart, attendant qu'il s'endorme pour aller chercher de quoi manger, des fruits essentiellement, la jungle en regorgeait.

Tu vis dans mon cœur,
Qu'importe leurs discours,
Tu vivras dans mon coeur,
Toujours...


Un chapitre un peu court, les autres devraient être plus longs mais celui-là sert surtout à la mise en place de cet univers. J'espère que tout est clair, que je n'ai rien baclé et que ça vous plaît. Par contre je risque d'avoir un rythme complètement aléatoire pour la parution de cette fic, c'est la fin de l'année et on est débordé au lycée. Je ferais de mon mieux promis et de toute façon je ne laisse jamais une fic inachevée !

Kisu !