Titre : Essaye-moi (WIP- Chap 1)
Auteur : Zia Black
Pairing : Mckay/Sheppard
Rating : T (pour ce chapitre) langage un peu cru - M pour la fic dans sa totalité
Spoilers : Saison 2 avant 2x05
Avertissement : (Pré)Slash (rien de très compromettant pour ce chapitre)
Résumé : Atlantis s'est fait un nouvel allié qui va leur offrir beaucoup de choses dont une qui pourrait bien changer la relation de Mckay et Sheppard de manière radicale.
Disclaimer : John et Rodney ne sont pas à moi (ce dont, je suis certaine, ils sont fort chagrinés !)
Note1 : C'est la première fanfiction que j'écris, donc s.v.p un peu d'indulgence pour mes éventuelles maladresses. Ceci dit, ne vous enfuyez pas, j'ai l'habitude d'écrire même si c'est à travers un « média » différent.
Note2 : C'est une fic assez légère (ce qui ne ressemble définitivement pas à ce que j'écris habituellement) avec un côté sans doute plus sérieux au fur et à mesure que l'histoire progresse.
CHAP 1
« Oui, Colonel, s'écria Mckay légèrement irrité, ils n'ont pas de cheveux. Aucun d'eux n'a de cheveux, et oui, cela semble être un choix délibéré, je sais bien que c'est un concept difficile à appréhender pour vous, mais tout le monde n'aime pas se balader avec un animal mort sur la tête ! »
« Je suis blessé, Rodney ! Je croyais que vous aimiez mes cheveux ! », répliqua John, faussement offensé. « Et puis, essayez de parler un peu plus fort, je crois qu'il y a 2 ou 3 de nos nouveaux amis qui ne vous ont pas entendu ! »
Le Colonel Sheppard ponctua sa phrase par un pincement vicieux du bras de Mckay tout en adressant un sourire ultra bright à une assemblée de Séphalens médusés.
«Aïe ! Est-ce que je vous ai déjà mentionné que j'avais une peau particulièrement délicate ? », gémit Rodney en se frottant le bras. « Et puis, de toute façon, j'ai déjà prévenu nos amis que vous étiez un peu limité intellectuellement, donc je sui sûr qu votre attachement aussi pathétique qu'irrationnel à votre surplus capillaire ne constitue pas une surprise pour eux ! »
Levant un instant son regard du portable placé sur ses genoux, Rodney jeta un œil en biais à Sheppard et ajouta : « Et franchement, ce n'est pas ce sourire niais qui va les persuader du contraire ! »
Au prix d'un effort herculéen, les Séphalens s'arrachèrent à l'observation fascinante des nouveaux venus pour reprendre leur cérémonie du nouveau jour.
Après que leur Régent ait placé son honorable séant sur un bloc de ce qui ressemblait à du marbre blanc, le groupe de Séphalens se leva comme un seul homme.
Le Colonel Sheppard crut préférable de les imiter et incita Mckay à faire de même en tirant vigoureusement sur sa manche. Celui-ci tapant frénétiquement sur les touches de son portable ne leva même pas le nez, se contentant d'agiter une main en direction de Sheppard pour lui signifier de le laisser tranquille.
« Mckay ! » fit Sheppard d'un ton ferme. « Bougez vos fesses et levez-vous ou je vous jure que vous ne reverrez pas votre ordinateur jusqu'à la fin de cette mission ! »
« Vous n'oseriez pas ! » s'étrangla Rodney, virant écarlate.
« Continuez sur cette voie et vous allez rapidement le découvrir ! »
Le jaugeant un bref moment, Mckay estima apparemment la menace assez crédible pour fermer son portable et se lever en soupirant bruyamment.
« Merci ! », fit John avec un sourire en coin.
Ignorant Sheppard, Mckay croisa ses bras sur sa poitrine, et l'air renfrogné, fixa son attention sur le spectacle étrange se déroulant sous ses yeux.
Un des hommes accompagnant le Régent s'était levé. Il n'était pas différent des autres Séphalens, le crâne rasé, des yeux clairs aux reflets pourprés et une longue tunique couleur crème, il s'avança lentement jusqu'à ce qu'il atteigne le milieu de la salle circulaire baignée d'une lumière blanche et intense. Il se tourna pour faire face au Régent et se mit à sautiller sur un pied puis un autre, bras légèrement écartés.
Après seulement quelques secondes d'un silence interloqué, Mckay laissa échapper un petit grognement de dédain en secouant la tête, visiblement consterné.
« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a Mckay ? » demanda John, mi exaspéré, mi amusé, et à peine les mots furent-ils sortis de sa bouche qu'il savait (qu'encore une fois) il allait être à l'origine d'une des fameuses diarrhées verbales de Mckay.
« Oh, rien du tout, tout va très bien, assura Rodney, je suis entrain de regarder Kojak version drag queen, faire, si vous me permettez cette remarque, une bien piètre imitation d'une poule arthritique, et ce, alors que j'ai des relevés très importants à étudier, des relevés dont, dois-je le préciser, dépend notre survie, mais à part ça, tout va on ne peut mieux dans le meilleur des mondes ! »
John essaya de garder un ton calme et mesuré et surtout de ne pas élever la voix, ne voulant pas encore une fois interrompre la cérémonie. « Pensez que tous vos précieux relevés ne vous serviront à rien si nos chers hôtes ne nous font pas assez confiance pour vous laisser accéder à leur technologie ! »
« Une confiance que nous aurions déjà acquise si vous aviez bien voulu sacrifier votre nids à poux ! », rétorqua Rodney lançant un regard vindicatif à la touffe de cheveux paradant effrontément sur la tête de Sheppard.
« Ils n'ont jamais dit que me raser la tête était un préambule nécessaire à toute discussion ! », argumenta Sheppard en passant nerveusement sa main dans sa crinière.
« Oui, eh, bien, ils n'ont pas non plus dit qu'assister à leur trente messes quotidiennes était indispensable, et pourtant, nous sommes là à endurer ce supplice pour la huitième fois aujourd'hui, et je tiens à vous prévenir officiellement que si je dois encore être le témoin d'une cérémonie de ce genre, mes neurones vont commencer à sérieusement envisager un suicide collectif ! »
Bien que John fut enclin à penser pareillement, il savait à quel point ces négociations avec les Séphalens étaient cruciales pour Atlantis. C'était la première fois qu'ils rencontraient un peuple non hostile et technologiquement avancé. Un peuple qui avait connu les Anciens. Et il était bien décidé à ne rien laisser entraver ces négociations, dussent-t-ils endurer les trente messes prévues ce jour-là et même sacrifier sa chevelure (mais seulement en cas de dernier recours car quand même, il ne fallait pas pousser !).
Et alors qu'il s'apprêtait à ordonner à un Mckay au bord de l'implosion de se calmer et de subir cette épreuve, et toutes celles à venir avec le sourire, il vit que le Séphalen sauteur s'était finalement arrêté de sauter et s'était agenouillé. Sheppard en comprit la raison quand il vit le Régent descendre de l'hôtel et se diriger vers lui.
Habillé de la même tunique blanc cassé que tous les Séphalens portaient, la tenue du Régent se distinguait toutefois de celle du « petit peuple » par la grande écharpe aux broderies dorées entourant son cou. Le dirigeant Séphalen s'arrêta un instant près de l'homme prosterné et caressa sa tête d'une main légère. L'homme leva vers lui un regard d'adoration et le Régent lui sourit doucement.
John entendit Rodney émettre un grognement de dégoût et lui adressa un oeil réprobateur.
« Oh, je vous en prie Colonel, chuchota Mckay, qu'est-ce que c'est que ça ? 30 millions d'amis ? … Est-ce qu'il va lui donner des croquettes maintenant ? »
« Pensez ZPM, Mckay et fermez-là ! »
Rodney leva son menton et se prépara à se lancer dans une des ses diatribes quand une voix le coupa dans son élan :
«Mon nom est Alomé et c'est un grand honneur de représenter les Séphalens pour la première visite du nouveau peuple d'Atlantis sur nos terres ». Le ton du Régent, tout en étant solennel, recélait une chaleur et une bienveillance plutôt rare dans la galaxie de Pegasus et Sheppard lui répondit par son sourire n°3, celui réservé aux aliens qui :
1) - N'essayaient pas de les tuer (qualité fort appréciable si vous lui demandiez son avis) et 2) – Ne pensaient pas qu'ils étaient trop arriérés pour partager leur avancée technologique avec eux ( une qualité qu'il aurait pu placer avant la première si celle-ci ne conditionnait pas fortement l'existence de la seconde).
« L'honneur est partagé », répondit Sheppard, sourire toujours accroché aux lèvres. Il inclina légèrement la tête comme la tradition Sépalienne l'exigeait et ajouta :
« Je suis le Lieutenant Colonel John Sheppard et voici le Docteur Rodney Mckay », fit-il en désignant Rodney d'un signe de la main.
« Oui, c'est un honneur et tout ça, intervint Mckay, mais est-ce qu'il serait possible que vous me montriez votre générateur parce que les relevés que j'ai pu faire sont vraiment incroyables et … »
Alors que John le fixait d'un air furieux pour avoir encore un fois fait montre d'une rudesse difficilement imaginable, le Régent Alomé s'avança vers Mckay, posant une main délicate sur son épaule, et l'interrompit d'une voix éthérée :
« Je suis profondément désolé, Docteur, mais je crains qu'il ne puisse être discuté maintenant de ce sujet ! »
« Ah, bon et … pourquoi ça ? balbutia Rodney, l'air déconfit.
Quand John vit son expression passer en un quart de seconde du chiot surexcité à celle du gosse à qui on vient de confisquer son jouet préféré, la colère qu'il avait ressentie un instant plus tôt s'évapora plus vite qu'elle n'était apparue (ce qui était souvent le cas quand il s'agissait du canadien et Sheppard refusait catégoriquement d'en interroger la cause).
Le Régent Alomé inclina doucement sa tête et expliqua :
« Je suis vraiment navré pour cette inconvénient, mais il est fait obligation de par nos coutumes que de tel sujet ne soit abordé qu'en présence de nos compléments vitaux respectifs. »
« Quoi ? De quel complément est-ce que vous parlez ? »
Bien que Rodney fasse un effort visible pour masquer son impatience grandissante, Sheppard pouvait voir à la façon dont ses mains s'agitaient presque incontrôlablement qu'il allait bientôt atteindre son seuil de non retour.
« Je m'excuse si je n'ai pas été clair, déclara le Régent en s'inclinant à nouveau, permettez-moi de m'expliquer. »
Le Régent Alomé garda le silence comme s'il attendait effectivement l'autorisation de parler. Mckay lui fit alors un signe de la tête pour l'informer qu'il pouvait expliciter plus avant les absurdités de ses coutumes, et il espérait bien que son froncement de sourcil était assez expressif pour convoyer le fait qu'il était à deux doigts de l'assommer avec son portable si sa Sainteté ne se pressait pas un petit peu.
« Quand les sujets débattus sont d'importance certaine, expliqua le Régent, il est impératif pour assurer la justesse et l'équilibre de nos paroles et de nos échanges que nos compléments vitaux soient présents.»
« Euh … » fit Mckay la bouche ouverte et les yeux écarquillés.
Constatant la détresse de son interlocuteur, le Régent poursuivit :
« Il est nécessaire que le premier Suppléant soit présent pour que nous puissions nous entretenir des matières qui vous préoccupent »
« Ah, donc si je comprends bien le premier Suppléant est votre complément vital », intervint Sheppard alors que Rodney fixait toujours le Régent, la bouche ouverte.
« Oui, c'est exact », dit le Régent Alomé. Mon complément est occupé pour l'instant avec notre fils, mais je peux vous assurer qu'il sera libre avant que les lunes ne tombent.
« Votre fils … », répéta Rodney, l'air confus. « Donc, le premier suppléant est votre femme ? »
« Mon complément n'est pas de sexe féminin », répondit le Régent. « Est-ce que c'est la façon dont vous désignez votre complément quand il n'est pas de genre masculin ? »
Voyant que la mâchoire de Mckay n'allait pas tarder à toucher le sol et que sa réaction éberluée semblait troubler le Régent, Sheppard précisa : « Chez nous, il n'est physiologiquement pas possible pour deux hommes de procréer ensemble. Et on ne parle pas de compléments vitaux, mais d'un mari quand c'est un homme et d'une femme quand c'est … en fait une femme. »
« Je vois. Cela est vraiment fascinant. Mais je suppute que la complémentarité entre personnes de genre masculin n'est pas exclue dans votre peuple, car à moins que je fasse erreur, vous et le Docteur Mckay êtes bien de sexe masculin ? »
Oh, mon Dieu, il ne pouvait pas vouloir dire ce que John croyait qu'il voulait dire.
« La dernière fois que j'ai vérifié, j'étais effectivement de sexe masculin, pour ce qui est du Docteur Mckay, je ne peux le garantir, c'est le genre de questions qu'il est délicat de poser dans notre culture », John sourit nerveusement, il pouvait sentir les complications arriver. « Pour ce qui concerne ma complémentarité avec le Docteur Mckay, …» poursuivit-il avant d'être interrompu par Rodney.
« …. elle est extraordinaire ! », finit Mckay.
Quand il parlait de complication.
« Je veux dire notre complémentarité, elle est extraordinaire ! », crut-il bon de préciser.
Rodney finit sa phrase en levant le menton et en souriant, apparemment fier de lui.
Et sur ce coup, c'était au tour de la mâchoire de Sheppard d'être irrésistiblement
attirée par ses pieds.
« Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais parler un instant au Docteur Mckay ? » demanda John, adressant un rictus crispé au Régent.
Celui s'inclina avec grâce et s'éloigna de quelques pas.
« Quoi ? Qu'est-ce qui y a ? », fit Mckay qui avait le culot de paraître irrité.
John l'attrapa par le bras, faisant bien attention dans le processus d'enfoncer chacun de ses ongles dans la peau du canadien et le tira jusqu'au fond de la salle, ne tenant pas à ce que leur conversation soit entendue.
« Eh ! Je sais que nous sommes mariés maintenant, mais dois-je vous informer qu'il est passé le temps où on attrapait sa moitié par les cheveux pour la traîner dans sa grotte ! », protesta Rodney tout en essayant de se défaire de l'emprise de Sheppard.
« Je peux savoir ce qui vous a pris ? », éructa John sans lâcher le bras de Mckay.
« Oh, ça va, inutile de prendre cet air outragé ! » rétorqua Rodney en pointant son doigt dans sa direction. « Aucun de vos amis bidasses n'a à savoir que nous sommes mariés et votre réputation restera intacte, capitaine Kirk ! »
« Nous ne sommes pas mariés, Rodney ! » précisa John, la mâchoire crispée. « Vous voyez, j'ai ce curieux principe de fréquenter une personne avant de me marier avec elle ! »
« Pourquoi est-ce que vous choisissez toujours le mauvais moment pour pinailler ? Vous avez entendu ce qu'a dit notre gracieuseté, ils ne nous parleront pas à moins que nous soyons mariés ! »
« Et nous ne le sommes pas ! » dit John en essayant de ne pas crier. Il jeta un coup d'œil nerveux vers le Régent qui discutait tranquillement avec ses ouailles, apparemment ignorant de leur petite scène de ménage. « Est-ce que vous croyez vraiment que le meilleur moyen d'entamer des relations avec de potentiels nouveaux alliés, soit de leur mentir ? », demanda-t-il, recentrant son attention sur un Mckay fulminant.
« Je crois qu'on a besoin d'un nouveau Z2PM, et on en a besoin genre pour hier, alors oui, je pense fermement que notre courante situation mérite quelques compromis avec la vérité. Et, Colonel, je tiens à vous rassurer, vous n'avez pas à vous inquiéter pour votre précieuse vertu – qui, soit dit en passant en a vu d'autres - je ne vous demanderai pas de vous allonger et de penser à Atlantis ! »
Ayant terminé l'exposé de son point de vue, Mckay croisa ses bras sur sa poitrine et regarda Sheppard droit dans les yeux comme pour le défier de le contredire.
Et à son grand dam, Sheppard savait fort bien qu'il ne le pouvait pas, à part pour le sujet de sa vertu qui se portait très bien, merci, enfin au moins pas plus mal que celle de la majorité des gens, bon, d'accord peut-être pas la majorité, mais certainement la plupart. Non ?
« Très bien, Mckay ! fit John avec réticence. On va la jouer à votre façon pour l'instant, mais évitez d'improviser à l'avenir et pas plus de mensonge que nécessaire ! »
Sans cacher son air triomphant, Rodney acquiesça de la tête et tourna les talons pour rejoindre le Régent. Pas loin derrière lui, John lui demanda à voix basse :
« Il faudrait qu'on se mette d'accord sur ce que vous m'avez offert lors de notre premier rendez-vous, Mckay. Je ne voudrais pas que le Régent s'imagine que je m'allonge pour une boîte de chocolats au rabais ! »
« Le problème, dit Rodney, c'est que si je raconte au Régent que vous n'accordez vos faveurs que difficilement, je violerai la règle du « pas plus de mensonge que nécessaire ». Règle, qui, je vous le rappelle, a été imposée par vous ! »
« Oh, arrêtez avec ça, Mckay ! Ca fait tellement de temps que je suis seul que je songe à devenir ambidextre rien que pour apporter un peu de variété à ma vie sexuelle ! »
Rodney s'arrêta de marcher si soudainement que John faillit lui rentrer dedans.
« Colonel, je suis désolé de vous décevoir, fit Mckay en se retournant, mais puisque votre mère ne vous a pas informé de ce triste état de fait, je crains que cela soit à moi que revienne cette lourde tâche : ce n'est pas parce que vous n'avez pas connu quelqu'un bibliquement depuis plus de 48 heures que vous redevenez un puceau rougissant ! »
« Est-ce que tout va bien ? » demanda le Régent Alomé d'une voix inquiète.
Rodney fit volte face et afficha son plus beau sourire.
« Il faut que je vous confesse quelque chose », déclara Mckay, s'approchant du Régent et posant une main sur son bras. « J'ai bien peur de ne pas vous avoir exactement dit la vérité tout à l'heure. »
« Je suis désolé que vous vous ayez ressenti le besoin de mentir, Docteur Mckay. »
Bien que le Régent Alomé eût l'air curieux, il ne semblait pas en colère, ce que Mckay considéra comme un bon signe.
Rodney pouvait sentir Sheppard lui lançait des regards en coin à la fois inquiets et confus, mais il ne s'en préoccupa pas et continua sur sa lancée :
« Voyez- vous, le Colonel et moi, nous ne sommes pas officiellement complémentaires » Cette déclaration lui valut un froncement de sourcil, ce qui, étant donné que les Séphalens n'avaient pas de sourcil - pas plus que de cheveux d'ailleurs- ne pouvait définitivement pas être considéré comme un signe encourageant.
« Cependant, officieusement, nous sommes très complémentaires, s'empressa-t-il d'ajouter, vraiment vous n'imaginez pas à quel point ! »
Le Régent parut rassuré par cette précision et le gratifia d'un demi-sourire.
« Puis-je m'enquérir de la raison pour la quelle vous n'avez pas encore déclaré votre état devant votre peuple ? »
« Oui, Rodney, renchérit Sheppard, expliquez à notre ami pourquoi vous n'avez pas encore fait de moi un honnête homme. »
Mckay lui lança un regard noir avant de retourner son attention vers le Régent.
« Vous voyez, si tout à l'heure le Colonel Sheppard n'était pas très content que je vous parle de notre complémentarité, c'est parce qu'il est militaire, et comme si cela n'était déjà pas suffisamment regrettable en soi, il est aussi citoyen d'un pays qui s'appelle les Etats-Unis, et là-bas, les gens ne sont pas très évolués, ils pensent que ce n'est pas bien pour un militaire d'aimer s'amuser avec des collègues du même sexe que le leur. »
« Cela est fort étrange », remarqua le Régent, l'air perplexe alors que Sheppard fixait Rodney comme s'il avait envie de lui faire avaler un citron.
« Donc, pour l'instant, on n'a pas le droit d'être officiellement ensemble, mais dès que le Colonel n'aura plus à jouer le GI Joe, on rendra bien sûr les choses officielles. Pour l'instant, en fait, on est juste, … euh, …fiancés. »
« Fiancé », répéta le Régent comme si c'était là le mot le plus étrange qu'il ait jamais entendu.
Voyant à son expression que Rodney s'apprêtait à expliquer au Régent Alomé, en termes peu flatteurs, ce qu'il pensait de sa capacité de compréhension, Sheppard s'interposa.
« Il est dans nos traditions, dit-il, qu'avant de se marier, les couples choisissent de se fiancer d'abord. Cela leur permet de mieux se connaître et de voir comment ça se passe entre eux. C'est une sorte de période de transition entre la vie de célibataire et le mariage. »
« Ah, je vois, vous parlez de la période d'essayage !», répondit le Régent, la mine réjouie. « Dans notre culture, les couples ne sont jamais en période d'essayage à un âge si avancé. »
Sheppard pouvait entendre derrière lui Mckay grommeler quelque chose comme «c'est ça, traiter nous de vieux croûton tant que vous y êtes ! ».
John toussa bruyamment, espérant couvrir les mots de Mckay qui continuait à maugréer, mais constatant l'échec de sa diversion, il opta pour une autre tactique en envoyant au canadien ronchon un discret coup de coude dans les côtes. Rodney laissa échapper un petit cri de douleur et fusilla John du regard.
« Oui, c'est vraiment utile la période d'essayage, fit Rodney sans quitter Sheppard des yeux. Quelquefois, on croit connaître quelqu'un, puis, avec le temps, on découvre que ce celui qu'on croyait être une personne intelligente et sensible, est en fait un gros porc sadique et dégénéré. »
« Je vous aime aussi, Rodney ! », déclara John tout sourire en plaçant sa main sur une des épaules de Mckay. Celui-ci le poussa énergiquement, lui rappelant avec une grimace en coin, leur règle du « pas d'attouchement en public ».
Sheppard haussa les épaules devant l'air quelque peu troublé du Régent et lui dit le plus sérieusement du monde : « J'ai juste du mal à garder mes mains pour moi quand mon complément est dans le coin. »
« Cela est fort compréhensible », répliqua le Régent d'un ton conciliant.
« Bien que cela soit exceptionnel, ajouta-t-il après une pause, il est arrivé par le passé que des échanges soient effectués avec des couples non reconnus, car il est de notre croyance que le fond doit toujours prévaloir sur la forme. Je crois que considérant votre situation particulière, le 1er Suppléant sera d'accord avec moi pour que vous puissiez, le Docteur Mckay et vous-même, participer aux discussions, et ce, malgré la non officialisation de votre relation. »
« Merci, le Docteur Mckay et moi-même, vous sommes très reconnaissants », déclara Sheppard en s'inclinant poliment et en pensant que s'il n'avait pas une sciatique d'ici la fin de cette mission, il serait vraiment chanceux.
Le Régent Alomé s'inclina à son tour et proposa que les discussions se déroulent d'ici deux de leurs heures et les invita à partager un modeste repas.
« Qu'est-ce que vous entendez par modeste exactement ?», demanda Rodney, soudain à nouveau intéressé par la conversation.
