Chapitre 1

Cet endroit me donne la chair de poule. Tous ces arbres autour de moi, je n'ai pas confiance. Leurs troncs aussi larges qu'un être humain me rendent paranoïaque. A chaque fois que je m'avance, je crois quelqu'un en train de nous suivre. Mes yeux surveillent les moindre recoins de cette forêt. Je me lasse de cette méfiance qui me rend ridicule. L'air chaud et la lumière du soleil me permettent de cacher cette angoisse. Car, évidemment, il n'est pas question de frayeur pour les deux gars devant moi. Allen et Kanda, côte à côte - avec une distance de sécurité quand même - entament pour la énième fois une engueulade. Une dispute insignifiante, comme toujours. Après, il suffit de trouver qui a raison et qui a tord. Mais avec l'habitude, on attribue tout les mérites à Kanda. La seule tête de mule parmi tout les exorcistes du monde. Allen, qui sait avoir raison, rit de cette hypocrisie. Un vrai cercle vicieux. Personnellement, je trouve cela divertissant ; et pour l'heure, je suis heureux de voir qu'ils sont plus confiant dans l'endroit où l'on est que moi.

Depuis le début on ne cesse d'avancer. Ces longues distances m'ennuient et m'épuisent, du coup, je ne sais même plus ce que l'on est venu faire ici. Mon innocence posé sur mon épaule gauche, je fais figure d'un exorciste qui se fiche du danger. Je connais bien mon revers de poignet : cette rapidité n'égale en rien les attaques des akumas ; ils sont misérables par rapport à moi. Cependant, je ne peux pas rivaliser avec les innocences d'Allen et de Kanda.

Un brin de vent caresse mon visage. Le chant des oiseaux cessent. Un bon groupe d'entre eux prennent leurs envols. Je ne comprends pas leurs agissements soudain, mais après tout, c'est la gente animal. Le nez pointé en l'air, j'observe comme un enfant les bienfaits de la nature. Qu'est-ce que j'aimerais savoir voler ! Sans utiliser mon innocence, juste avoir des ailes. Je pourrais caresser le ciel de mes deux mains, ne plus être obliger de mettre pied a terre. Je fuirais toutes ces contraintes et toutes horreurs.

Je heurte Allen de face et tombe sur l'arrière train. Mon étourdissement ne me permet pas de comprendre ce qu'Allen gesticule. Je regarde autour de moi apeuré : mon innocence, je ne l'ai plus dans les mains ! Encore une frayeur pour rien, je l'ai laisser tomber près de moi.

« Mais qu'est-ce que tu fais Lavi ? Mets-toi en position y'a des Akumas dans l'coin ! »

En effet, Allen ne serait mentir, son œil gauche s'est actionné. Cet œil que maudit Lenalee. Il détecte au loin – même très loin – la présence d'akuma. Cette capacité qu'aucun autres exorcistes possèdent. Une longue et lourde histoire que porte Allen.

Mon innocence en main, je me prépare comme eux. Allen se trouve sur mon côté gauche et à ma droite Kanda. Tous les deux se tournent le dos. Non pas à cause de leur dispute mais grâce aux heures d'entraînements qui nous obligent à se positionner en triangle. Nous devons couvrir les moindre coins de notre regard. Rien ne doit nous échapper. Souvent nous sommes le nombre inférieur par rapport aux ennemis qui battent en traître. Il faut que nous soyons les plus rapides, les plus habiles et les plus puissants.

Le stress me fait grincer des dents, j'en ai marre de contenir cette peur d'être surpris. Agissez bandes de dégonflés ! Mes bras tremblent, ils ont soifs de tuerie. Mes jambes tremblent, elles ont besoins d'actions. Je sens sur mon côté droit, la ruse fusionné à la concentration. Le besoin de Kanda en agissant seul est compréhensible. Mais ce que tout le monde blâme c'est son insolence à ne rien dire. S'il le pouvait, il prendrais la responsabilité de mettre a terre tout les ennemis alentour. Je trouve cela assez ennuyeux, car je me sens dans l'obligation de le surveiller au même titre que les ennemis.

Un buisson tremble près d'Allen. Je le sens calme et confiant. Il sais déjà ce qu'il va faire et peut-être même comment tout va se dérouler. Son innocence prête, il ne reste plus qu'un intrus marchant sur notre périmètre de sécurité.

« Ils sont pas loin, je le sens. Attend mon signal Kanda ! Ils sont nombreux nous devons faire équipe cette fois ! intervient Allen d'une voix calme. »

Aucun signal de vie. Kanda devient-il muet ? Non. Comme mes yeux me le confirment, Kanda est déjà parti. J'en reste stupéfait.

« Bah sa alors ! Comment il a fait pour partir sans que l'on s'en aperçoivent ? Dis-je déconcerté »

Un souffle d'agacement sorti de la bouche d'Allen. Oups. Je pense qu'il ne voulait pas entendre sa. Soudain, on entend un cri de douleur. Les oiseaux courageux quittent alors leur nid, sans doute ont-ils eu peur. Une personne vient de s'éteindre. Mais ce n'était pas Kanda. C'était un akuma. Sa y est, il commence déjà la tuerie dans son coin.

« - Lavi, il y en a trois sur le côté gauche et cinq à droite ! Je vais faire diversion ! Près ? déclara Allen en un souffle.

- Toujours Allen ! Dis-je avec de l'amusement dans la voix, C'est parti ! »

Allen fonce dans les buissons en face de lui. Je suis seul désormais, il faut que j'applique son plan.

Je lève mon innocence en pointant le ciel, en ce même temps, j'invoque les sceaux des éléments de la nature. Il y en a deux que j'utilise généralement : le sceau de feu pour attaquer et le sceau de bois pour défendre. Tout autour moi, comme une barrière sphérique, les sceaux, écrits en caractères japonais, flottent. Ils tournent lentement comme des enfants en jouant à la ronde. Les yeux fermés, je me concentre sur celui que je vais invoquer.

Cette peur d'être surpris a disparut. Derrière ces barreaux invisibles je me sens intouchable. La seule attaque que peuvent faire les akumas c'est me regarder méchamment ou m'insulter. Là, je ris de leur stupidité. J'aimerais ne pas casser la sphère magique. Rester enfermé et rire de la peine qui entoure notre monde. Mais je n'ai pas le cœur à laisser Allen et Kanda se battre pour survivre. Surtout si Allen se faisait prendre au piège, je me reprocherais toute ma vie de ne pas avoir agis plutôt. D'un côté, il n'a pas besoin de mon aide. Il est plus fort et plus redoutable, il sait se débrouiller sans personne. Mais d'un autre côté, il a besoin de soutien. Sans cela, il se serait déjà laisser tuer par le comte millénaire.

Le courage me reprend alors. Rien que de me figurer le comte prendre entre ses mains la vie d'Allen sans remord ni pitié me fait réagir. J'ouvre les yeux avec une volonté de fer.

« Hi Ban !!!! »

Le sceau de feu vient se placer dans la trajectoire de mon maillet et je le frappe d'un seul coup. La surface plate de mon innocence emporte violemment le symbole sur le sol. Le choc fait jaillir une étendue de flammes qui se dirigent vers le ciel. En détectant les ennemis cachés derrières les arbres, par voie aérienne, elles replongent sur la terre ferme. J'entends pas très loin des cris, sur ma gauche et sur ma droite. Des cris appartenant à des akumas. Justement, l'un d'entre eux sort de sa cachette. Il court, il n'est pas très loin de moi. Sachant ce qu'il fuit, je l'interpelle. Il me regarde et s'arrête.

« - C'est toi, Exorciste, qui m'a envoyé cette boule de feu ?

- Oui c'est moi ! Alors ! Comment tu trouves la température ? Pas trop chaud j'espère ?!

- Je vais te tuer Exo... »

Ma boule de feu l'a rattrapé. Il grille sous les flammes, sous mon regard. Son cri strident me perce les oreilles. Un de moins ! Je me demande où en sont Allen et Kanda. Des cris provenant des akuma se font entendre partout dans la forêt. J'espère qu'ils ont eu aussi peu de mal à les tuer que moi. De plus, ils m'ont l'air d'être du niveau deux.

Les akuma ont trois niveaux d'après nos informations récentes : le niveau un consiste à l'akuma de tuer tout ce qui bougent sans état de conscience ; le niveau deux caractérise l'ennemi par son habilité à se confondre dans la masse : il peut revêtir une ressemblance humain. Il peut parler, être actif et instaurer des plans. Tout cela bien sûr pour détruire les exorcistes. Le niveau trois, le plus redoutable, permet d'être complètement autonome et sa soif de sang n'est plus comparable par rapport aux deux autres niveaux. Ils sont capable de se détruire entre eux – niveau trois entre niveau trois. Pour un exorciste, même pour le plus doué de tous, il est préférable de laisser leur maître se charger de l'achever.

Ces akuma sont créés et guidés par le comte millénaire. Celui-ci n'ayant pour but que d'anéantir le monde et de le remodeler à son image. Ennemi premier, ils se cachent souvent et bat en retraite. Sa création, les akuma, consiste à prendre les âmes des défunts après que la personne la plus triste ai donné son accord. Cela lui permet de se défendre et de former une armée de plus en plus croissante et puissante.

Les exorcistes redoutent la présence de ces machines. Cela signifie que le comte millénaire n'est pas très loin. Il s'attaque à l'endroit où il y a plus de mortalité humaine, là où commence la naissance de ses machines chéries. Ce qui fait de lui un homme heureux.

« Lavi ! Continu d'activer ton innocence ! Il y en a encore ! me hurle Allen avant qu'un autre cri strident se face entendre. »

A ce même moment, Kanda franchit mon champs de vision. Sa posture, pendant un instant, faisait penser à celle d'une fille. Ses cheveux longs rassemblés en une couette retombent légèrement sur son dos. Son profil représente la réflexion, il a vu un ennemi derrière les buissons. Son costume épouse parfaitement ses formes : ni trop musclé ni trop maigre, taille parfaite, il est la risée des exorcistes féminins. Il porte son innocence à sa main droite : en forme d'arme blanche, Mugen comme il l'appelait. Elle est redoutable malgré l'aspect tout à fait basique d'une arme comme on se l'imagine. Quand, sur son visage on ne devine aucune trace de mépris, Kanda paraît être une personne ouverte, en quête d'amitié.

Il tourne son visage vers moi. Il n'est pas stupéfait de me voir ici : je n'ai pas bougé d'endroit depuis le début de l'attaque. Il me regarde. Ses yeux croisent les miens. J'ai la chair de poule, il m'intimide. Je le regarde aussi, sans rien dire ; je me suis perdu dans ses yeux noirs.

« Eh ! Crétin, bouge-toi ! »

Les douces paroles d'un homme que je connais bien là. Des rides de fureurs maintenant apparaissent sur son visage. Il est moins mignon tout d'un coup ! Il me jette un regard de haine. Il serait près à me trancher la gorge si je n'étais pas dans la même organisation que lui. Il tient son innocence dans les deux mains, en position de combat : droit, perpendiculaire au sol, le côté tranchant vers l'extérieur.

Avant de disparaître derrière les arbres, Kanda dévie son regard du mien pour retrouver l'akuma qui l'attendait.

Je me trouve stupide. Je n'ai rien dit, rien fait. Je l'ai juste regarder dans les yeux, hypnotisé par sa beauté. Mon corps devient chaud. Suis-je en train de rougir ? Je pose délicatement ma main sur le bouche pour cacher cette émotion. Mes paupières se ferment d'elles-même en laissant une petite fente et entrevoir le sol. Je me sens faible ; et pris de souvenirs. Ce moment. Je me rappelle l'avoir vécu autrefois. Sa y est, je me rappelle.

Le premier jour où je l'ai vu je me suis trouvé aussi ridicule que maintenant : la bouche à demi-ouverte, les yeux figés et la parole manquante. J'étais accompagné de Allen, de Grand Père et de Komui. Ils nous faisaient visiter, Grand Père et moi, le QG ; c'est dans les couloirs des dortoirs, formés en cercle en son centre un grand vide qui laissait entrevoir tous les étages, Kanda est arrivé à ce moment-là. Alors qu'il sortait de sa chambre, nos regards se sont croisés brièvement. Son air innocent m'avait fait perdre le groupe, ils étaient loin devant moi. Un bref instant je crus qu'il allait m'adresser un sourire charmeur mais au lieu de ça, j'eus droit à une grimace. La même que maintenant. Malgré tout, j'étais charmé et je le suis encore. Bien que je cache le plus possible mon attirance pour lui, je me fige inconsciemment et me trouve abasourdit quand il n'est pas loin.

Marché derrière eux, tout à l'heure avant l'attaque, me permettais de rester moi-même, de ne pas me montrer agar et stupide. Même si la vie de Allen est plus précieuse que celle de Kanda par rapport au combat que nous devons mener contre l'extinction du comte millénaire, je m'en voudrais autant de ne pas avoir agi, de ne pas l'avoir sauvé. Peut-être montrerais-je au grand jour mon amour pour lui, peut-être pleurerais-je sur son corps suppliant de rester en vie et je l'embrasserais pour lui dire adieu … cet homme est un mystère, il cache tout de lui et cela me fascine. Je ne sais pas s'il est plutôt attiré par les filles ou par les garçons. A en juger par son comportement et sa faible envie de se faire des amis, je dirais qu'il n'aime personne. Mais que cela ne tienne, je peux toujours être l'exception.

Un petit rictus sur cette pensée rassurante. J'enlève doucement ma main de la bouche. Oui, peut-être un jour aurais-je l'honneur de compter parmi les gens exceptionnels auquel il tient. Je ferais tout mon possible pour qu'il comprenne ce qui me pousse à m'approcher de lui. Il m'a l'air si sensible …

« Lavi !!!! »

La voix d'Allen me réveille. Je sais ce qu'il attend de moi et machinalement j'exécute. Mes pensées s'envolent comme un rien et je recommence mon invocation. Les symboles flottent autour de moi, je me concentre, puis je frappe à coup de maillet le sceau de feu. Les flammes recommencent leur danse dans les airs pour ensuite partir à la rencontre des akuma cachés. J'entends des cris au loin, et je dirais, six tués par mon feu destructeur.

Allen sort de sa cachette. Il n'a pas l'air content et semble vouloir m'ignorer. L'ais-je déçu ? Après tout je ne suis qu'un bookman. Je ne suis pas conçu pour les batailles avec les akuma. Je suis un « historien » du passé de l'arche de Noé et des passés des exorcistes. Mon maillet m'a été donné depuis mon enfance et il s'y trouve que l'innocence incrusté à l'intérieur m'est choisi. Mais je ne suis pas digne de continuer la guerre auprès d'eux. Comme me le répète Grand Père : « Tu es un bookman, pas un exorciste, tu ne peux pas les aider ni te joindre à eux ! »

Alors j'abaisse mon regard du visage de Allen. Je lui montre à quel point moi aussi je suis déçu de ma lenteur et de ma naïveté. Je m'égare facilement. Je suis un doux rêveur. Pardonne moi Allen.

A sa suite, un akuma qui le traque. Allen fait volte-face et s'apprête à le catapulter de son innocence. L'ennemi, lui, à déjà pointé son arme et il lance déjà des munitions empoisonnantes. Je m'étais encore trompé, décidément, j'interprète mal les situations. Alors que je m'apprête à faire un geste pour sauver Allen, Kanda sort à son tour de sa cachette et tranche de sa lame Mugen les munitions. Allen était dans une situation qui n'arrivait pas à gérer. Bien qu'il soit doté d'une puissance supérieur à nous deux, Kanda et moi, l'akuma le dominait et il aurait eu du mal à se débarrasser de lui. Il serait devenu vulnérable mais le poison ne l'aurait aucunement tué. Possédant l'innocence dans son corps, du type parasite comme on le distingue, le poison aurait immédiatement disparut.

« Kanda ? Dit Allen avec surprise »

Sa pose qui respirait la tranquillité et la victoire ne dit mot. Il ne regarde pas Allen ni moi, il regarde l'akuma. Celui-ci le nargue de sa voix modifié tout en le pointant avec ses armes. Visiblement, Kanda n'ayant peur de rien, il ferme les yeux. Il invoque les esprits de l'innocence.

« Première illusion : Le déferlement d'insectes »

Son chuchotement accompagne le mouvement : de bas en haut, il caresse la lame coupante pour placer son innocence. Son sabre bleui quelques secondes, puis, par un revers de main très à lui, des insectes bleu meurtries s'échappent de Mugen, court sur l'ennemi qui le tranche d'un coup sec. L'onde de choc fait courir un vent frais. La couette de Kanda flotte légèrement, il est de dos, regard au sol, il est séduisant. Je ne peux m'empêcher de lui faire une remarque.

« Oua ! Bien joué Yû ! J'admire toujours autant ton habilité ! »

Il ne répond rien mais se retourne doucement pour croisé mon regard. Toujours aussi impénétrable, il m'adresse une grimace encore plus méchante cette fois. Je lui souris maladroitement, soutenant mon exclamation.

Allen se relève aussi impressionné que moi ; il préfère garder le silence mais ne tarde pas à réprimer quelque chose.

« T'aurais pu me le laisser ! S'écria-t-il, Il était à moi ! »

Tout en pointant son doigt en direction de la dernière position de l'akuma, le cadavre devient poussière puis on ne distinguait plus de corps. Je sens qu'une dispute allait encore éclater. Allen s'avance vers Kanda avec rage. Il gesticule des choses que je trouve inutile de retenir. Je me contente d'observer la mise en scène qui me fait bien rire. On dirait deux gamins en bataille sur un cadavre pour juger qui aurait du l'abattre en premier. Une dispute assez obscène, pas digne d'une chamaillerie pour petits enfants.

Kanda reste de marbre. Il se contrefiche de ce que dit Allen : il l'avait tué un point c'est tout. De plus qu'il lui avait sauvé la vie. Agacé, il commence à entamer le chemin du retour. Allen semble vouloir l'ignorer. Il veux réclamer justice.

« Eh pousse de soja ! Dit enfin Kanda, si il y a quelqu'un a blâmer c'est le bookman ! »

Sur ces mots, il tourne les talons et s'en va. Allen ne dit mot, peut-être encore plus énervé a cause du surnom ridicule que Kanda lui a attribué.

« ET NE M'APPELLE PAS POUSSE DE SOJA ! Hurla Allen encore plus hors de lui. »

Il arrête de suivre son camarade tête de mule. Il est à quelques mètres de moi. Le dos baissé, il tente de reprendre sa respiration.

Un long silence s'était placé entre Allen et moi alors que la silhouette de Kanda ressemblait à un point à l'horizon. Je ne sais plus où me mettre. D'un côté, Allen qui a du mal respirer et d'un autre, Kanda qui m'accuse. Comment je peux me défendre ? Il dit vrai mais les raisons, je ne les dirais pas.

« - Si tu veux, tu peux l'appeler Yû pour te venger du surnom. Dis-je finalement pour briser la glace.

- Sa va Lavi ? Me demande Allen tout en essayant de se calmer. »

Sa question me surprend. Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Mon absence de réponse inquiète Allen qui tourne son regard vers moi. Mon expression du visage lui fait comprendre que je ne vois pas où il veux en venir. Il respire en rythme pour calmer son endurance. Je décèle dans ses yeux aucuns reproches. Il ne veut pas non plus me piéger en posant cette question. Je le laisser achever sa penser avant d'ajouter un mot.

« - Je veux dire … Tu ne m'as pas l'air dans ton assiette. Pourquoi tu as eu du mal a activer ton innocence pendant le combat ? Me demande-t-il posément.

- C'est que … Ne t'inquiète pas Allen. Je me suis un peu égaré, quelque chose me tracasse. Dis-je calmement.

- A propos de quoi ? demande Allen soucieux. »

Alors je le regarde en souriant. Je maintiendrais le secret de mon amour pour Yû Kanda jusqu'au bout. Je cherche au plus profond de moi-même quelle autre excuse potable je pourrais lui sortir. Je n'aime pas mentir à mes amis et encore moins partager mes déprimes. Je ne lui dirais pas non plus à quel point j'ai peur de ne pas participer à la guerre à leurs côtés. Je ne lui dirais pas à quel point je souffre de ne pas être un exorciste à part entière. Il faut que je garde le sourire, leur montrer que tout vas bien.

D'un coup rapide, je me pose sur ses épaules et lui titille le cuir chevelus version « shampoing ».

« On va pas laisser Kanda arriver avant nous ! Il va s'attribuer tous les mérites ! Le dernier arrivé paye sa tournée ! »

Sur mes derniers mots, je lâche mon étreinte et commence a courir dans le même direction emprunté par Kanda. Allen ne réagis pas tout de suite. Il se caresse le crâne pour soulager la douleur puis, avec un sourire de challenge, commence à courir.

Le soleil commence à se coucher, les arbres laissent passer encore quelques rayons chauds. L'ambiance est beaucoup moins stressante, la chaleur est toujours aussi présente, les oiseaux ont retrouvés leurs nids, ils recommencent à chanter. Comme si rien ne s'était passé, la nature reprend son court normal.