Sherlock peut être un sale enfoiré quand il veut, et John est parfois vraiment pénible. Pourtant, pour rien au monde ils changeraient quoique ce soit. John est la pièce de puzzle qui manquait à la vie de Sherlock, et vice-versa. Voici des ficlets de leur vie de tous les jours. Slash peut-être à prévoir.
Traduction de ma fic "Love of the loveless": je n'ai pas traduit le titre littéralement car c'est le titre d'une chanson de Eels, et ça ne sonnait pas terrible en français.
LES GENS VONT JASER
Chapter 1 – Je ne te laisserai pas faire
Trop, c'est trop! Ras le bol! Sherlock est allé trop loin! Cette montre mécanique, c'était un cadeau de ses amis de la fac pour ses vingt-cinq ans. Il y tenait beaucoup, Sherlock n'avait pas le droit de –
"Tu ne vas nulle part," dit Sherlock, sans même lever les yeux de son livre.
Evidemment qu'il ne va nulle part. Où irait-il, de toute façon? Il espérait juste que ça ferait flipper Sherlock de le voir quitter l'appartement une valise à la main. Il était de toute évidence stupide de penser qu'il pouvait duper l'unique détective consultant au monde. Exaspération. Il se pince les lèvres et se tourne lentement vers Sherlock, encore en robe de chambre alors que l'après-midi touche à sa fin.
« Alors… Dis-moi… Qu'est-ce qui m'a trahi ? Quelque chose dans mon regard ? Est-ce que tu as su juste en la regardant que la valise était vide ? Ou alors c'est parce que tu as vu que j'avais acheté des sushis pour le dîner ? »
Sherlock le regarde d'un air perplexe.
« Non, » il dit, avec nonchalance. «Tu ne vas nulle part parce que je t'en empêcherai. »
Logique. Parfaitement logique.
« Oh… » John marmonne. Quelque part, au fond de lui, il est flatté de savoir que Sherlock ne l'aurait pas laissé partir, mais il ne peut pas le laisser s'en tirer aussi facilement. Il est encore en colère. Bon sang, il l'adorait, cette montre ! « J'arrive pas à croire que tu l'aies bousillée ! » il s'écrie.
« Ca a été utile. Ca m'a permis de prouver qu'en moins d'une minute et trente-sept secondes, une montre mécanique pouvait –»
« Je m'en fous ! J'y tenais, à cette montre, Sherlock ! »
« C'est sentimental ? »
« Oui, exactement ! C'est sentimental ! »
Durant un court instant, Sherlock a l'air perdu dans ses pensées, et John se dit que, même si son ami est toujours aussi ignorant en matière de sentiments, il arrive désormais à comprendre quand il en est question pour les autres, et à montrer un peu d'empathie. Un réel progrès.
« Il y en a à la daurade ? »
Ou pas.
« HEIN, QUOI ?! SHERLOCK ! T'es qu'un… T'es vraiment un sale enfoiré, tu le sais, ça ?! »
Il aurait dû faire sa valise pour de bon. Et pourtant… Il pousse un long soupir et pose la valise au sol.
« Bien sûr qu'il y a des sushis à la daurade. Je sais que ce sont tes préférés… »
Du coin de l'œil, Sherlock regarde son colocataire s'affairer dans la cuisine et ne peut s'empêcher de sourire. Peut-être qu'il songera à s'excuser. Plus tard.
Merci d'avoir lu ! Les commentaires sont toujours les bienvenus )
Version anglaise et française publiées le 1er mai 2013
