Les personnages appartiennent bien sur à S.M, je ne fais que les mettre en scène au gré de mon imagination
En espérant que cette nouvelle histoire vous plaira
Chapitre 1
Douleur, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit...Douleur intense... J'essaie de reprendre conscience, doucement, mais j'ai mal...Je ne sais même pas où, j'ai l'impression que mon corps entier est un brasier.
Je bouge doucement un de mes bras, c'est supportable, jusqu'à ce que je ressente une fois encore cette brulure immense dans mon dos.
Et l'odeur, tout autour de moi, est horrible...ça sent la mort...la crasse, l'urine, les poubelles aussi. J'ouvre les yeux doucement, lentement, eux aussi me font mal, ils sont collés.
Sois forte Bella, réagit! Je me motive autant que je le peux, mon instinct tout entier me demande de fuir, fuir le plus loin possible, fuir avant de mourir!
Il fait nuit, il fait froid, mais je sais que je suis à l'extérieur, je sens le vent frais sur ma peau...encore cette brulure dans le dos. Je relève doucement ma tête, et inspecte tout autour de moi... Les relents me donnent envie de vomir...
C'est pas vrai! c'est pas possible! Ils ont jeté mon corps dans une décharge à ciel ouvert, ils m'ont jeté là comme le déchet que je suis. J'ai envie de pleurer, tandis que je me redresse.
Aie ! encore cette brulure.. je me secoue un peu plus vivement, je viens de comprendre, et je réprime avec difficulté un hurlement...Des rats...ce sont des rats qui sont en train de me mordre... Je suis devenue leur repas du jour.
Cette fois, malgré la douleur qui devient de plus en plus vive, je suis debout, au milieu des détritus, nue et ensanglantée. Mon corps est couvert de sang séché sur le devant, par contre je dois surement saigné encore dans le dos, mes plaies sont surement à vif, et la morsure des rats n'a rien arrangé.
Je ne veux pas mourir, en tout cas pas ici ! Je dois partir, m'enfuir, rejoindre un endroit civilisé, revoir mon pays avant... oui, revoir une dernière fois mes parents, et qui sait revoir celui pour qui je me suis tant battue !
Je dirige doucement mes pas, de peur de tomber, et ne plus pouvoir me relever. Vers le bas de ce monticule d'ordure, je distingue des morceaux de tissu, des vêtements dont quelqu'un c'est débarrassé. Je souris, depuis combien de temps n'ai je pas porté de vêtement? Depuis combien de temps n'ai je plus rien, ni même de dignité? Depuis combien de temps m'a t'on enlevé?
Je ne sais même plus si le temps a une signification importante, qu'est devenu ma joie de vivre? Disparue en même temps qu'on m'ôtait à ma vie, une vie insouciante que je ne retrouverais jamais.
Je fouillais dans le sac éventré d'où sortaient les vêtements. Ils étaient presque propres, un vieux pantalon de toile grise, un gros pull-over difforme, le tout bien trop grand pour moi, mais les enfiler me fit un bien énorme, je n'étais plus ...plus rien.
Je ne savais pas où j'étais, mais je me décidais à prendre un long chemin de terre qui descendait vers la route. Du haut de mon promontoire, j'avais pu apercevoir au loin, une grande étendue d'eau, la mer ou l'océan, peu importe...du moment que j'y trouvais un bateau. Je savais que j'avais quitté les États Unis depuis bien longtemps que je n'étais plus sur mon continent natal, et qu'il me faudrait surement traverser de longs territoires avant de me retrouver sur mon sol.
Il me fallut longtemps pour arriver jusqu'à ce port, qui fourmillait d'activité. Je me déplaçais lentement, et essentiellement de nuit...ne voulant risquer de croiser la mort et la souffrance de nouveau. J'avais compris une chose essentielle, l'Homme était le pire des prédateurs, la pire des créatures, se délectant sans fin de la souffrance des autres, y puisant même sa propre force, sa joie, sa domination et sa jouissance.
La nuit, le port était un peu plus calme...il y a avait toujours des chargements mais moins, bien moins d'activité qu'en plein jour. J'avais subtilisé de la nourriture à un des dockers, pendant qu'il s'était absenté pour diriger son équipe...pas grand chose, mais enfin un repas, le premier depuis des jours.
Si je voulais revoir mon pays, il fallait que je survive, quitte à voler pour ça! J'avais pris le temps de regarder le nom des bateaux en partance, espérant trouver celui qui me rapprocherait de chez moi. Je faillis mourir de joie en découvrant que l'un d'eux se rendait au port de New Jersey, grand port de l'est américain. J'avais toujours été nulle en géographie mais je connaissais au moins ça...
Maintenant je n'avais plus de temps à perdre, il fallait que je trouve le moyen de monter à bord sans me faire repérer. Je regardais nerveusement autour de moi, regardant le chargement qui se dirigeait vers mon bateau sauveur. Je m'approchais le plus possible sans être vu, et regardais les palettes encore disposées sur le sol, qu'un homme accrochait pour que la grue les soulève.
Je n'aurais surement qu'une seule chance, et je ne voulais pas la rater, c'était maintenant ! L'homme s'était détourné et parlait dans son talkie à l'homme de la grue. J'en profitais pour courir et m'accrocher au chargement qui déjà se soulevait. Je fermais les yeux le plus fort que le pus, et priait pour que personne ne me voit.
C'est ainsi que commença mon voyage de retour, mon voyage vers ma liberté...enfin relative liberté. Je ne me voyais plus aucun avenir, je n'avais plus aucune envie, j'étais détruite physiquement et psychologiquement, mais je rentrais enfin chez moi.
Je sentis le bateau partir, j'entendis la sirène hurler et seulement à ce moment, je m'autorisais enfin à pleurer, pleurer comme je n'avais pas pleurer depuis si longtemps, pleurer pour évacuer ma douleur, pleurer pour évacuer ma peur, pleurer aussi sur..Lui. Je ne savais pas ce qu'il était devenu, j'espérai seulement qu'il avait pu être sauvé, Lui qui m'avait soutenu, Lui qui avait été pendant de longues semaines mon seul confident, celui que j'avais soigné, calmé et apaisé lorsqu'il renonçait à vivre, celui pour qui j'avais donné ma vie...enfin presque puisque je m'en étais sorti aussi... ou presque.
Je ne sais combien de temps dura le trajet, je somnolais les trois quart du temps, économisant le repas volé au docker, grignotant de temps à autre. Le fond de cale était humide, et au moins je pouvais me désaltérer en léchant l'eau qui coulait des parois.
Le bruit de la sirène et celui des moteurs, le cri des hommes au dessus de ma tête me fit enfin penser que la fin du voyage était proche. J'allais enfin atteindre mon dernier but : rentrer chez moi.
Il me fallut attendre encore un long moment afin de rejoindre la terre ferme, j'étais remontée sur le pont, toujours accrochée au milieu de la cargaison, puis m'étais cachée à l'arrière, où il n'y avait personne. J'attendis encore une fois, frigorifiée, que la nuit tombe. Je ne voulais pas descendre sur le quai où l'activité me semblait plus proche de celle d'une ruche en plein travail, que du calme que je recherchais.
Je me décidais enfin à descendre au bout de longues heures où la fatigue, la faim et la douleur ne me lâchaient plus. Sur le moment, je me sentis terriblement stupide, j'étais rentrée dans mon pays, certes, j'avais entendu ces hommes parler un langage qu'enfin je comprenais, mais maintenant où aller, où me diriger. Je ne me sentais pas le courage de traverser les USA d'Est en Ouest à pied, j'étais trop épuisée, vidée.
Je me décidais juste à marcher, un peu, jusqu'au bout de mes limites, pour sortir au moins du port, éviter les hommes, leurs regards, leurs touchers, sortir de la ville, aller au calme, me reposer, ou mourir.
Des petites maisons alignées, avec des petits jardins où les fleurs commençaient à pointer, le printemps surement... Je poussais un petit portillon, et m'allongeais à bout de force près d'un bosquet, et fermais mes yeux...
Sauvetage ?
Une petite chose humide sur ma joue, des petits coups mouillés contre mon nez, j'entrouvre un œil, la petite boule de poil aboie, une voix qui crie :
« OH MON DIEU »,
une femme d'un certain âge, qui se penche sur moi et me parle. Je ne comprends pas tout, je lui répète un numéro de téléphone et un prénom, Renée ma mère. J'espère qu'elle comprends, je n'en suis pas certaine, elle parle vite, au téléphone, je comprends des mots comme le Samu, les secours, alors je répète encore et encore le numéro de téléphone...je ne veux qu'une seule chose, que ma mère sache que je suis revenue, qu'elle vienne me chercher...je veux juste rentrer.
Ma chambre est blanche, tranquille et paisible, plus encore depuis hier où ils ont enfin débranché tous ces appareils qui bipaient. J'ai enfin presque tous les éléments de mon histoire grâce à Angela. Angela, c'est mon infirmière préférée, enfin la seule qui passe du temps avec moi, qui me parle, elle arrive même parfois à me faire sourire.
Ma mère m'a fait rapatrier à l'hôpital de Phœnix où elle vit, enfin où nous vivions. Ça fait deux mois maintenant que je suis ici, dont un mois et demi plongée dans un coma artificiel. C'est dans cette ville que je me suis faite enlevée quand j'avais presque seize ans, Angela m' a dit que ça ne fait que huit mois que j'ai disparu, pourtant j'ai l'impression d'avoir vieilli de plusieurs années.
Je m'appelle Isabella Marie Swan, j'aurai dix sept ans le treize septembre, j'ai toujours été une bonne élève, mais très discrète au grand désespoir de ma mère. Je n'ai jamais été populaire, et j'étais du genre solitaire. Ma mère a divorcé alors que j'avais quatre ans de mon père Charlie, shérif de Forks, et nous sommes parties toutes les deux vivre à Phoenix. Je ne suis pas très proche de ma mère, et plus encore depuis qu'elle s'est remariée. Elle n'est pas méchante, loin de là, mais simplement distante...je ne suis pas celle qu'elle aurait voulu...tout simplement.
J'ai disparu un soir en rentrant de l'école, tout a été très vite, une voiture qui ralentit à mes côtés, une portière qui s'ouvre et se referme après m'avoir happer...je n'ai rien vu venir, je n'ai rien compris. Un enlèvement comme il en existe beaucoup, j'étais surement au mauvais endroit au mauvais moment.
Ensuite, je ne sais plus très bien, le déroulement des faits m'a quelque peu échappé, comme je l'ai dit et répété à la policière qui m'a interrogé. Chloroforme peut être ou autre produit anesthésiant...je ne sais pas... Je suis même incapable de dire où ils m'ont emmené, un autre pays, ça c'est sure, un autre continent, c'est plus que probable.
Les seuls éléments que je veux bien lui révéler depuis que j'ai repris connaissance sont maigres à ses yeux. Que veut elle que je lui dise, mes longues heures d'agonie, les viols dont j'ai fait l'objet, les humiliations quotidiennes et les coups de fouet ou de ceinture qui ont marqué mon corps ! Tout ça elle le sait déjà, tout est minutieusement décrit dans mon dossier médical. Je le sais, Angela m'en a parlé un jour où je me sentais plus mal que d'habitude.
La seule chose innovante que je dis à cette enquêtrice, c'est que je n'étais pas seule, d'autres personnes étaient enfermées ailleurs, et surtout Lui, ce jeune garçon de mon âge...Edward.
Nous avons passé de longs moments, enfermés ensemble, lui aussi était un simple objet de plaisir pour ces êtres abjects que sont les hommes, lui aussi a été violé, frappé, humilié. Nous avons passé de longues heures a nous réconforté mutuellement, à penser nos plaies, à soigner nos blessures physiques. Nous avons partagé nos douleurs, nous dormions souvent blottis l'un contre l'autre...Nous savions que nous pouvions nous faire confiance.
Il avait l'air si fragile, il était si terrorisé, que j'avais toujours envie de le protéger. Dans ses bras, j'oubliai un peu ma douleur, tout comme il occultait la sienne. Nous parlions aussi de temps en temps, de ce que nous aimions, les livres, la musique. Il jouait du piano...avant, il aimait la musique, il aimait ses parents, son frère et sa sœur jumelle. Mais à part ce que nous avions partagé, je ne savais rien d'autre.
L'enquêtrice était repassée me voir, pour me dire qu'aucune piste n'avait pu voir le jour avec mes maigres indices, quant à ce fameux Edward, elle ne doutait pas de son existence, mais rien non plus ne pouvait prouver que je ne l'avais imaginé !
Moi je savais qu'il existait, au plus profond de moi... Je me rappelais très bien la dernière fois que je l'avais vu... Un des hommes était très en colère parce qu' Edward avait jeté son bol de soupe contre la porte, je m'étais dénoncée à sa place, pour le protéger des coups. Un homme d'âge moyen, adipeux m'avait sorti de ma cellule en me tirant par les cheveux, et m'avait emmené dans un autre lieu...
Il m'avait fait subir les pires douleurs, et avait marqué mon dos à grands coups de couteau. J'avais tellement criée le nom d'Edward qu'il me l'avait gravé dans le dos, ma souffrance avait été si insupportable que j'avais du perdre connaissance. Je suppose que c'est lui qui après m'avoir cru morte m'a balancé dans la décharge où je me suis réveillée.
J'avais raconté tout cela à Angela, c'était, je pense, la seule personne à me croire. Ma mère avait fini par ne pratiquement plus venir me voir à l'hôpital, elle avait été présente à mon réveil pour la presse, certainement, et pour se faire bien voir de la police peut être. Mais maintenant, elle voulait que je redevienne comme avant, elle ne comprenait pas ma peur des autres...
Je ne supportais pas que l'on me touche, je ne concevais pas la présence de personne de sexe masculin dans la même pièce que moi, je hurlais à m'en casser les cordes vocales lorsqu'un médecin homme pénétrait dans ma chambre . Pour elle j'étais tout simplement « dérangée ».
Angela était d'avis que je retourne vivre à Forks, loin de toute médiatisation, et que je reprenne mes cours par correspondance. Ce pouvait être possible, le seul problème était mon père. M'accepterait il mieux que le faisait ma mère? D'après Angela, il avait été très présent lors de mon coma, et depuis qu'il était reparti, plus ou moins chassé par ma mère, elle l'avait au téléphone presque chaque jour.
Il n'était pas quelqu'un d'expansif, plutôt comme moi...avant. Et, elle m'avait promis de lui en parler, de lui expliquer, ma situation. De toute façon, je n'avais guère le choix...Renée ne voulait pas de moi chez elle, tant que je serais « associable »!.
Nouveau départ
Voilà comment je me suis retrouvée vivre avec mon père, durant les quatre années qui ont suivi. Nos débuts n'ont pas été faciles, et c'est même Angela qui m'y a conduit. Je ne pouvais pas envisagé d'être seule en voiture avec lui. Pourtant, Charlie est mon père et je sais qu'il m'aime, mais c'est aussi un homme, et ça c'était difficile pour moi.
Il a été très patient, nous nous sommes apprivoisés petit à petit, avec le temps. J'ai passé mes diplômes par correspondance, et même créer une start up informatique, développant des concepts pour des entreprises, des sites Web, j'ai fait breveté un système de télé surveillance, et eu la proposition du siècle. Un grand groupe américain m'a proposé de racheté mon « bébé » me versant pour cela plusieurs millions de dollars, et m'ont fait rentré dans leur capital à hauteur de quinze pour cent.
J'avais toujours tenu mon père au courant de ce que je faisais, et lors de l'obtention de mon diplôme de fin d'année, deux ans après mon arrivée chez lui, nous l'avions fêté tous les deux.
C'est ce jour là, que pour la première fois, je l'ai pris dans mes bras, et que l'ai laissé embrassé ma joue. Il m'avait fixé un long moment, puis les larmes avaient coulé sur ses joues. Ses premières larmes de joie, depuis si longtemps. Nous ne sommes pas très proche physiquement, mais de temps en temps je l'enlace, quand je suis heureuse...Ce qui ne m'arrive guère. Je dirais que jusqu'à aujourd'hui, j'ai survécu, ma passion pour l'informatique m'a beaucoup aidé. La musique aussi, elle me fait toujours pensé à Edward.
C'est curieux comme avec le temps, son visage ne s'estompe pas de ma mémoire, j'ai même fait un portrait de lui, à mon sens il est très fidèle à la réalité : ses cheveux avec des reflets cuivrés, ses yeux verts magnifiques, bien qu'éteints, on voit la souffrance dans son regard, mais je crois que je l'ai toujours vu ainsi. J'écoute très souvent les morceaux de musique dont il me parlait, Chopin, Bach, ou encore Debussy, ils me détendent.
La vente de ma start up m' a permis de m'acheter mon chez moi, il y a plus de dex ans maintenant, entre Forks et Seattle : une résidence sécurisée avec un petit parc, un grand portail et un gardien à l'entrée vingt quatre heures sur vingt quatre. Charlie m'a aidé a y emménagé et il vient de temps en temps me voir. Je continue à programmer pour mon plaisir, pour ma société aussi et pour quelques entreprises locales, et je ne sors toujours pas de chez moi. Je ne supporte pas la foule, j'ai peur des autres, et la seule personne à part mon père a qui je parle au téléphone, c'est Angela. Même si nous ne nous voyons pas souvent, nous avons gardé contact, elle me maintient dans une certaine réalité, je vis souvent à travers elle.
D'ailleurs, grâce à elle j'ai pu passé mon permis de conduire, elle m'a appris sur des petites routes alentours, sous le regard craintif de Charlie. Elle m'a inscrit pour le passage avec une inspectrice après avoir demandé une dérogation avec un certificat médical justifiant mon agoraphobie auprès de l'inspection. Lors de son mariage, je lui ai offert leur voyage de noce, elle est venue me voir à leur retour, les yeux brillants, avec plein de photo de l'ile Maurice. Je ne connais pas son mari, Ben, mais d'après ce qu'elle m'en dit il est gentil, doux et très amoureux; je crois que parfois je l'envie.
Elle, qui connait ma passion pour la musique classique et quelques compositeurs,
m'a prévenu du concert qui se tenait à Seattle, elle ne pourra pas se libérer se soir là, car elle sera de garde, mais elle s'est chargée pour moi de réserver toute une loge de six places et s'est assurée du service d'une hôtesse qui me fera rentrer une heure avant le début du concert et ressortir après tout le monde. Je crois que pour la première fois depuis longtemps, très longtemps, je suis enthousiaste. Ce sera ma première sortie dans une salle de spectacle, et je vais enfin pouvoir écouter en live cette musique qu'y n'existe pour moi que sur CD. J'en sauterai presque de joie. J'ai vraiment hâte d'y être.
La date du concert arrive enfin, je n'arrive à rien faire de la journée tellement je suis excitée...Je ne me serais jamais cru capable de virevolter chez moi, de ne pas toucher mes ordinateurs de la journée, de sourire. En plus j'ai commandé une jolie robe pour l'occasion, que j'ai reçu juste à temps hier. Elle est sobre, simple mais très jolie. Enfin, je suppose qu'elle convient à ce genre d'occasion. Elle est noire, la taille est marquée, et m'arrive juste sous les genoux; Avec une paire d'escarpin achetée pour l'occasion également, ce devrait être parfait.
D'ailleurs je me suis prise en photo et je l'ai envoyé à Angela pour avoir son avis. Elle m'a trouvé très belle et en fait je me demande si c'est une bonne idée de la mettre finalement. Je ne veux surtout pas attirer les regards! Je n'ai jamais été jolie, ni belle, ma mère me l'a assez répété, je suis tout juste banale, et ça me convient. Comme d'habitude Angela m'a convaincu...et de toute façon, je ne croiserai personne, l'hôtesse doit me prendre en charge dès mon arrivée sur le parking. Allez, aujourd'hui, je fais des folies, je me lance dans le grand monde pour quelques heures...
Direction Seattle, dans ma petite voiture que j'ai pris soin de verrouiller de l'intérieur, j'ai environ une heure de trajet, que je fais en écoutant de la musique. Comme convenu, l'hôtesse est déjà sur le parking à m'attendre, et me fait entrer à sa suite dans la salle, directement dans ma loge par un petit escalier en colimaçon. Je la remercie et m'y installe confortablement. Pour le moment je suis seule, les autres loges tout comme le parterre sont vides. Derrière le rideau, j'entends un peu d'agitation, quelques notes aussi, des débuts de morceau...le pianiste s'échauffe surement. Je ferme les yeux et respire l'odeur particulière de ce lieu, je m'imprègne de l'ambiance silencieuse de cette grande salle, qui ne tarde pas à se remplir.
Les lumières se baissent enfin, le rideau s'ouvre sur un piano majestueux, le musicien entre en scène. Après un petit salut, il s'installe et commence à jouer. C'est tout simplement magique, je sens les vibrations jusque dans mon corps, je ferme les yeux et me laisse porter par la musique. Je ressens en puissance mille toutes les émotions qu'il fait passer dans sa musique, de la tension, de la colère, de l'angoisse et de l'amour. Le visage d'Edward m'apparait comme à chaque fois, d'une précision encore plus nette. Je
garde mes yeux clos jusqu'à la dernière note...c'est déjà fini, plus de deux heures de concert, et je n'ai rien vu passer. Les lumières se rallument déjà, le pianiste salue de nouveau sous une salve d'applaudissement, je me lève aussi pour l'acclamer, j'ai envi de sourire et de pleurer en même temps, son interprétation m'a pris aux tripes, la joie que je ressens est indescriptible, je suis heureuse d'être venue.
C'est à ce moment là que j'ai ressenti une impression étrange, je relevais les yeux vers la loge en face de la mienne où se trouvaient six personnes qui me regardaient; Mais une seule captura mon regard, ses cheveux décoiffés et ses yeux verts fixés sur moi...Edward!
Merci de me dire ce que vous en pensez...je continue ou pas? N'oubliez pas le bouton magique !
