Disclaimer : les personnages sont de JK Rowling, l'histoire de Shiv5468. Moi, je traduis…
Trop fort le Mangemort, 2
Smudger avait un visage honnête.
Ça lui avait bien rendu service dans les Mauvais Vieux Jours, quand il s'était agi de récolter des informations. Plus d'un Mangemort avait amèrement regretté le moment où il avait confié son plan à ce Bon Vieux Smudger, pour se rendre compte que finalement les choses ne se déroulaient pas exactement comme prévu, et que Smudger s'en sortait blanc comme neige.
Mais pour le moment, il était loin d'être convaincu que ce soit un tel avantage, et il était en train de se demander s'il était trop tard pour commencer à agir un peu plus comme Severus, que personne n'avait jamais appelé Ce Bon Vieux Severus de toute sa vie, même quand on était sûr qu'il ne pouvait pas entendre.
Cependant, le moment était peut-être mal choisi pour se lancer dans un tel changement, puisque les confidences qui lui étaient livrées autour d'un verre étaient celles d'une Hermione bouleversée-mais-qui-le-cachait-bien. Ça lui éviterait peut-être de devoir écouter les détails de l'état actuel de sa relation avec Severus, mais ça risquait de l'impliquer dans des ennuis d'envergure bien plus importante.
Quels que soient les doutes qu'Hermione puisse avoir, Smudger ne doutait pas un instant que si Severus pensait qu'il se mêlait de sa relation de couple, il ne se donnerait pas la peine de choisir entre les mauvais sorts et le poison.
« Je ne sais pas ce qu'il a, » disait-elle. « Il me semble tellement… distant et… ailleurs en ce moment, et il a toujours 'mal à la tête'. » Elle rougit.
Smudger tressaillit. Il ne tenait vraiment pas à penser au S-E-X-E et à la jeune Hermione en même temps, parce que si Severus l'apprenait jamais – et avec sa Légilimencie, c'était garanti – Smudger serait de l'histoire ancienne.
Et de la géographie, selon toute vraisemblance, si on tenait compte de la surface sur laquelle on pourrait retrouver les morceaux de son corps.
Severus n'était pas du genre à attendre qu'il lui explique comment cette idée lui était entrée dans le crâne, et pourquoi c'était une pensée tout à fait innocente. Surtout si la jeune Hermione rentrait à la maison pour annoncer qu'elle pensait qu'ils feraient mieux de se séparer quelque temps.
Ça semblait être son plan pour le moment, et il n'avait pas la moindre idée de la façon dont il pouvait aider. Oh, ça remettrait peut-être en place les idées de Snappy, en lui faisant réaliser à quel point il tenait à elle, mais ensuite il se mettrait à bouder, et monterait sur ses grands chevaux, persuadé que c'était à elle de revenir. Avant qu'ils ne comprennent quoi que ce soit, ils seraient séparés pour de bon, et il devrait écouter des mois et des mois de jérémiades de la part de Severus, sur l'air de 'le destin m'a vraiment dans le collimateur'.
Du coup, c'était à Smudger d'arranger leurs problèmes.
« Je suis sûr que tout va bien, » affirma Smudger, essayant d'endiguer le flot d'Informations Non Désirées. « Il est seulement un peu fatigué, avec son nouveau boulot, et puis son anniversaire approche. Ça le rend toujours un peu chose. Et ce n'est pas n'importe lequel cette année, il va avoir quarante ans. »
Hermione ne semblait pas convaincue, mais elle était prête à se laisser rassurer. « Est-ce que tu es sûr que c'est ça ? Il ne t'a parlé de rien d'autre, si ? »
« Il l'a peut-être fait, » admit Smudger, sans mentionner le fait qu'il n'avait probablement pas écouté.
Severus lui avait parlé de quelque chose en long en large et en travers la semaine dernière, d'accord, mais les Gars n'étaient pas vraiment pourvu de l'équipement nécessaire rayon partage des sentiments. Ils accordaient leur sympathie virile, payaient des verres, et parlaient de Quidditch jusqu'à ce que le moment de faiblesse soit passé. Ils ne donnaient pas dans l'écoute et les conseils raisonnables : les filles étaient faites pour ça. Ou les familiers, à la rigueur.
On pouvait toujours compter sur son animal familier pour offrir une oreille bienveillante, et une léchouille (ou une mâchouille, le cas échéant) amicale pour vous soutenir. Il avait de plus l'avantage de vous encourager à suivre la décision que vous aviez prise au départ.
En fait, les familiers étaient mieux que les filles, qui avaient tendance à avoir des Opinions, et qui vous diraient d'être raisonnable, ce qui était peut-être un Bon Conseil, mais certainement pas celui que vous aviez envie d'entendre.
« Alors ? » demanda Hermione. « Qu'est-ce qu'il a dit ? »
« Tu ne pense quand même pas que je vais trahir une confidence, » répliqua t'il, dissimulant habilement le fait qu'il n'en avait pas la moindre idée. « Tout ce que je peux dire, c'est que quoi qu'il ait dans le crâne, ça n'a rien à voir avec le fait qu'il n'est pas heureux avec toi. »
« Alors c'est simplement son anniversaire, c'est ça ? »
Smudger agita un doigt en sa direction. « Mais ne lui dis pas que tu tiens ça de moi, d'accord ? » Mission accomplie, rupture évitée, Smudger put se détendre. A la réflexion, il toucherait deux mots à Snappy la prochaine fois qu'il le verrait, pour lui faire remarquer qu'une pouliche haut de gamme comme Hermione n'appréciait pas tellement d'être ignorée, et qu'il ferait bien de faire quelques efforts.
Hermione hocha la tête. « Je me demande… »
Le sang de Smudger se glaça. Hermione se demandant quelque chose, peu probable que ce soit de bon augure.
« Je me demande si une fête d'anniversaire lui remonterait le moral. »
« Ne vas pas t'imaginer ça un seul instant, » répliqua Smudger. Son imagination pouvait à la limite lui fournir une image mentale d'un Severus en chapeau pointu, mais ce n'était pas un Severus heureux. En fait, il avait l'air presque aussi malheureux qu'il l'était quand il enseignait encore à Poudlard. Smudger avait toujours du mal à se faire au nouveau Severus, quasi-souriant, mais il n'avait pas la moindre envie de voir revenir l'ancien Snappy, qui le fusillerait du regard par dessus sa chope.
« Je ne pensais à rien d'extravagant, je sais bien qu'il aurait horreur de ça – simplement une soirée tranquille au pub avec les Gars. Si on parvient à l'occuper, il n'aura pas le temps de broyer du noir. Après quelques pintes de crème de menthe, il redeviendra lui-même, aussi sarcastique qu'à l'accoutumée. »
Après quelques pintes de crème de menthe, il serait à l'horizontale, et leur chanterait la version obscène de 'Sept Serpentards s'en revenant d'Inverness'. Avec tous les gestes, dont certains étaient vraiment élaborés.
Smudger sourit. « Je pense que c'est une idée formidable, Hermione. Ça lui remontera un peu le moral. »
« Tu ferais n'importe quoi pour pouvoir boire gratis, pas vrai ? »
Smudger eut l'air blessé. « Non, c'est faux. Pas n'importe quoi. »
« Ne t'en fais pas, ton secret est en sécurité avec moi. »
Il y eut un silence confortable, pendant qu'Hermione manœuvrait entre les décorations de son verre à cocktail sans se crever un œil. Ils étaient dans un abreuvoir moldu plus classe que ceux auxquels Smudger était accoutumé. Les boissons étaient servies dans des verres hauts pour les filles, avec une véritable forêt sur les bords, et un stupide parapluie qui était un véritable danger pour la santé. Les garçons devaient se contenter de bières exotiques – horreur !- qui étaient servies en bouteille, avec une espèce de morceau de fruit coincé dans le goulot. Le barman l'avait regardé bizarre quand il avait réclamé un verre, mais Smudger avait insisté. Il prétendait peut-être avoir des manières un peu rustres, mais sa maman lui avait appris les bonnes manières.
Et puis, il valait mieux subir les inconvénients d'un bar à la mode que de courir le risque que cette rencontre ne revienne aux oreilles de Severus. Il pouvait se passer d'un deuxième Serpentard furieux à ses trousses dans la semaine. C'était vraiment une curieuse ironie qui faisait qu'il se retrouvait toujours dans des situations telles qu'un esprit soupçonneux – et y avait-il autre chose chez les Serpentards ? – aurait pu croire qu'il essayait de séduire sa femme ou sa petite amie.
Si Lucius et Severus parvenaient tous les deux à la même conclusion, et alliaient leurs forces, il se retrouverait vraiment dans le pétrin.
« Hermione, » demanda t'il. « Est-ce que Severus a eu des nouvelles de Lucius ou de Narcissa récemment ? »
« Non, pas pour autant que je sache. Pourquoi ? »
Smudger soupira, et fixa pensivement son verre.
« Hermione ? »
« Hmm. »
Smudger hésita. Il avait besoin de conseils, mais il n'avait pas l'habitude de se confier aux autres.
« Ecoute, » lui dit-elle. « Tu m'as écoutée babiller à propos de Severus. Crache le morceau, il n'y a pas de problème. C'est à mon tour de te rendre la pareille. »
Smudger prit une profonde inspiration, et commença à raconter. « Tonks ne doit pas entendre parler de cette histoire. Non, ce n'est pas ça, » dit-il, remarquant l'expression désapprobatrice d'Hermione. « Je veux juste éviter qu'elle n'aille faire quelque chose d'idiot. Si elle en entend parler, je ne sais pas ce qu'elle fera, mais quoi que ce soit, ça n'améliorera certainement pas les choses. »
« Je serai muette, c'est promis. »
« Ça a commencé la semaine dernière. Narcissa m'a invité à venir prendre le thé avec elle. »
Il avait été pour le moins surpris que Madame Malefoy le contacte. Leurs chemins ne s'étaient pas réellement croisés auparavant, mise à part l'invitation cordiale qu'elle lui avait toujours envoyée pour le pique-nique annuel des Mangemorts, invitation qu'il avait à chaque fois poliment acceptée. Il lui serrait alors la main en arrivant, avant de filer vers le bar aussi vite que possible.
Il avait accepté, principalement parce qu'il valait mieux ne pas contrarier un Malefoy, et en toute petite partie parce qu'il était curieux de savoir ce qu'elle lui voulait. La curiosité avait tué le chat, après tout, et elle pourrait très bien blesser le Smudger s'il n'était pas prudent.
Et Smudger était tout, sauf imprudent.
Il y avait de vieux Serpentards, et il y avait des Serpentards téméraires, mais il n'y avait pas de vieux Serpentard téméraire, tel était sa ligne de conduite, qu'il résumait la plupart du temps par la phrase : « Ne te porte jamais volontaire. »
Les choses avaient commencé comme il s'y était attendu : elle l'avait invité dans le Petit Salon et lui avait offert le thé, avec des crumpets. Le Petit Salon, c'était la pièce qu'ils utilisaient pour les invités à qui ils essayaient de passer la pommade, mais pas d'impressionner à mort pour les soumettre. Contrairement au Grand Salon, les chaises y étaient confortables et bien rembourrées. Il avait été un peu déçu de ne pas voir le Grand Salon. D'après la rumeur, le plafond n'était qu'une immense peinture, dans laquelle on pouvait voir une nymphe et un satyre se livrer à des activités vraiment coquines, cachés au milieu des sujets classiques et des nuages amoncelés.
« J'imagine que vous n'avez rien d'un peu plus fort ? » avait-il répondu. Depuis toutes ces années qu'il la connaissait, jamais il ne l'avait vue avec une mèche de cheveux de travers, ou une robe un peu chiffonnée. Elle était toute en perfection glacée, et à peu près aussi attirante qu'un iceberg. C'était amusant d'essayer de froisser cette sérénité en ignorant l'étiquette, qui demandait qu'il s'asseye là pour siroter du Darjeeling et grignoter un sandwich au concombre
Le concombre, ça lui donnait des gaz.
« Bien sûr, » avait-elle répondu, sans se troubler le moins du monde. « De la bière, par exemple ? »
Il avait hoché la tête, commençant à comprendre que quoi que veuille Narcissa, ce devait être sérieux si elle était prête à servir de la bière à un péquenaud comme lui. Il s'était bien dit que Narcissa recherchait probablement autre chose que le plaisir de sa compagnie en l'invitant comme ça. La seule chose qui pouvait l'intéresser, c'étaient les activités de Lucius, alors il avait préparé ses bobards à l'avance. Il avait peut-être un visage honnête, mais ça ne voulait pas dire qu'il pouvait se reposer uniquement dessus. Il fallait aussi que son ton soit sincère. Il s'était entraîné à dire ses répliques devant son miroir, jusqu'à ce qu'il puisse nier toute connaissance des dernières infidélités de Lucius sans le moindre tressaillement, alors qu'ils prenaient les paris pour savoir combien de maîtresses il avait en même temps.
Une seule en ce moment, semblait-il, mais personne ne croyait ça. Ça voulait simplement dire qu'il couvrait bien ses traces. Les Gars avaient passé plus d'une soirée peinarde, à se demander ce qu'il pouvait bien faire, et avec qui. Les moldus avaient Les Feux de l'Amour, les Sang Purs avaient la vie privée de Malefoy.
Un elfe de maison fut convoqué, et la bière apportée et goûtée. Elle n'était pas mauvaise, vraiment – servie à la température de la pièce, comme il se devait, et certainement meilleure que la meilleure pinte du Chaudron Baveur.
« Dites-moi, Monsieur Smudger, » avait-elle demandé. « Comment allez-vous ? »
« Bien, bien. » Il ne l'avait pas invitée à l'appeler 'seulement Smudger', il ne tenait pas à se retrouver si familier avec Madame Malefoy.
« Vous et mon mari êtes amis, n'est-ce pas ? »
Smudger était un peu estomaqué qu'elle parle d'amitié. Ils s'étaient à peine parlés plus d'une ou deux fois, et à chaque fois, ça avait été pour que Lucius lui donne des ordres. Peut-être que les Malefoy pensaient que c'était ça, un ami : quelqu'un qui faisait ce qu'on lui demandait de faire sans qu'on ait besoin de le leur répéter. « Nous nous connaissons, » avait-il prudemment répondu.
Elle sourit, d'un air un peu faux. « Voyons, Monsieur Smudger, ce n'est pas la peine d'être si timide, je vous assure. Je connais tous les petits secrets de mon mari, comme vos réunions, par exemple. » Elle parvint à donner l'impression qu'elle parlait de réunions furtives, sournoises, et surtout ultra-secrètes : une véritable conspiration.
C'était peut-être faux, mais plutôt flatteur, et définitivement un coup de fouet à son ego de Serpentard.
« Oh, » dit-il.
« Est-ce que vous pensez ça se passe bien ? »
« Quoi donc ? »
« Les tentatives de Lucius de mettre le monde magique à ses pieds ? » avait-elle répliqué avec un brin d'exaspération.
« Je ne saurais pas vraiment dire. Il ne se confie pas à moi, vous savez, » avait-il répondu, se préparant à subir le contre-interrogatoire de sa vie sur le sujet. Il avait eu bien tort. Ce n'étaient pas les infidélités de Lucius qui intéressaient Narcissa, mais celles qu'elle pouvait commettre.
Pour être précis, elle avait décidé que Lucius était à bout de souffle, physiquement autant que politiquement, et elle commençait ses entretiens de recrutement pour lui trouver un remplaçant.
Par promotion canapé.
Elle avait été impressionnée par son Ordre de Merlin (seconde classe), et avait pensé qu'il serait facile à manipuler – dans de nombreux sens du terme – afin de devenir le prochain Ministre fantoche, et le futur Monsieur Narcissa Smudger.
Elle l'avait plaqué contre le mur, et avait essayé de mettre ses mains à des endroits qui étaient réservés à Tonks. Et elle avait pris le fait qu'il se débatte pour des encouragements.
Il avait eu du mal à s'en sortir vivant et intact, et ça lui avait donné plus de respect encore pour Lucius et sa capacité à traiter avec cette espèce de veuve noire. Depuis, il s'inquiétait de ce qu'elle allait dire à Lucius. Il repensait à la femme de Potiphar (1), et il n'avait pas la moindre envie d'être accusé d'avoir chapardé l'argenterie des Malefoy.
« Hum, » dit Hermione, après qu'il eut fini de lui raconter son histoire toute entière. « Je comprends pourquoi tu ne tiens pas à ce que Tonks soit au courant. A tous les coups, elle irait directement lui coller son poing dans la figure pour avoir essayer d'embobiner son petit ami. »
Smudger hocha la tête. « J'espère bien. C'est la réaction qui s'impose. Le problème, c'est qu'alors Lucius en entendrait parler, et il n'est pas sûr qu'il soit prêt à entendre raison sur ce point : il pourrait bien se retrouver à blâmer la partie lésée. »
« Mais il doit bien savoir comment elle est ? » protesta t'elle.
« Peut-être, mais un homme a sa fierté. Une femme aussi, et c'est bien ce qui m'inquiète. »
Hermione aspira bruyamment dans sa paille, la glissant entre les glaçons au fond de son verre afin de bien attraper tout l'alcool qui restait. « Est-ce que tu crains qu'elle prenne mal que tu l'aies repoussée ? »
« Oui. Mais le problème, c'est que je ne comprends pas vraiment les femmes, alors je suis incapable de même commencer à prédire ce qu'elle va faire. Et si je ne sais pas ça, je n'ai pas l'ombre d'une chance de trouver une stratégie pour l'esquiver. »
Hermione ricana. « Ce n'est pas comme si nous étions d'une autre espèce, tu sais. Nous sommes humaines. »
Smudger ne contesta pas ; ça aurait été malpoli, et puis, Hermione ne l'aurait pas aidé. Mieux valait laisser passer la remarque. « Alors, qu'est-ce que tu ferais si tu étais rejetée comme ça ? »
« Je bouderais un peu, probablement. Je me gaverais de chocolat pendant une semaine environ, et puis je passerais une bonne soirée avec mes copines dans un bar sympa, pour me plaindre des hommes et faire la liste de tous leurs défauts. »
« Ce n'est pas si mal, » commenta t'il avec espoir.
« Je ne compterais pas sur Narcissa pour se conduire d'une façon aussi raisonnable. Le fait d'être du sexe féminin doit probablement être la seule chose que nous ayons en commun.
« Oh. » Il but une gorgée de bière pour se donner des forces. « Et que penses-tu que Narcissa fera, alors ? »
« Elle te pourchassera jusqu'au bout du monde, et te fera souffrir une damnation éternelle. »
« Merde. »
« Oui, c'est ce que je dirais aussi. »
« Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ? » demanda t'il, ne s'attendant pas vraiment à obtenir une réponse, mais misant au moins sur un peu de compassion.
« Parles-en à Tonks. »
« Mais elle va faire un malheur ! » Smudger était abasourdi. Elle sortait avec Severus depuis presque un an, et elle lui faisait une suggestion aussi stupide et pataude ! Pas la peine de chercher plus loin pourquoi ils avaient des problèmes de couple… « Et puis, elle va aller dire deux mots à Narcissa, ce qui veut dire que Lucius sera au courant, et cette fois, plus de doute à avoir, je serai véritablement dans la merde jusqu'au cou. »
« Evidemment, tu en parles à Lucius avant. »
Smudger la dévisagea, étonné au delà du possible. C'était de pire en pire. Il essayait de faire en sorte que ses organes restent à leur place initiale, et voilà qu'Hermione lui suggérait d'avouer la vérité. « Tu ne peux pas être sérieuse ? Il va me tuer. »
« Laisse-moi t'expliquer, » poursuivit-elle. « Bon, on sait que ça fait des années que Lucius cherche un moyen de se débarrasser de Narcissa, mais qu'elle reste scotchée à lui comme une potion Vitelius au fond d'un chaudron. »
Smudger acquiesça. Lucius s'était montré extrêmement clair à ce sujet quand ils s'étaient mis d'accord sur le prolongement des soirées du jeudi des Gars.
« Donc, je pense que si tu présente la chose à Lucius comme une opportunité de justement se débarrasser d'elle, tout ira bien. Et une fois que lui est au courant, et que tu as prévenu Tonks, Narcissa est pour ainsi dire neutralisée. »
« J'imagine que ça pourrait marcher. »
« Bien sûr que ça va marcher. Tu lui chantes la description de sa vie sans Narcissa, et n'oublie pas de dire qu'il sera consolé dans son malheur par des tas de femmes avenantes et peu farouches.
« Parfois même deux en même temps… » Smudger se reprit rapidement. Hermione n'avait pas paru beaucoup apprécier cette remarque. Il fallait qu'il se souvienne que même si elle paraissait plutôt raisonnable comme ça, elle n'en était pas moins une fille, et par conséquent insondable.
« Si tu trouves un candidat qui pourrait intéresser Narcissa, tu pourras même faire d'une pierre deux coups. Une fois que tu auras lancé Lucius sur cette ligne de réflexion, il sera tellement occupé à comploter que l'idée de te lancer un mauvais sort ne lui traversera même pas l'esprit. »
Smudger était impressionné. Ce n'était pas une tactique à laquelle il aurait pensé, mais pour être franc, ça pouvait marcher. « Tu reprends un verre ? »
« Non, merci, » répondit-elle en descendant de son tabouret. « Je ferais bien de rentrer à la maison et de voir ce que fabrique Severus. »
« Et moi, je vais me mettre à la recherche de Lucius. » Il regarda son verre avec tristesse. « Mais je pense que je vais reprendre une bière avant. Après tout, ça pourrait bien être ma dernière. »
Hermione lui tapota le bras. « Allons, allons. Tu n'as qu'à dire à l'affreux Monsieur Malefoy que s'il te touche, je viendrai personnellement m'occuper de son cas. » Smudger la regarda se frayer un chemin jusqu'à la sortie, admirant le fait qu'elle ne se cognait dans personne malgré les quatre cocktails qu'elle avait ingurgités.
Peut-être qu'en rappelant à Lucius ce qui était arrivé à Bellatrix, il serait toujours en vie pour la fête d'anniversaire de Severus.
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(1) pour
ceux d'entre vous qui n'auraient pas profité de
l'interruption pour lire la Bible. Potiphar : dans le livre de
la Genèse,
c'est l'officier du pharaon
qui achète comme esclave
Joseph
fils de Jacob. Sa femme (dont le prénom n'est
pas indiqué) s'éprend de Joseph qui refuse ses avances,
après quoi elle l'accuse d'avoir voulu la violer et il est
jeté en prison. (Merci Wikipedia !)
