Titre : Une vie avec toi

Disclaimars : La série et ses personnages ne m'appartiennent pas.

Note : Ce texte est le bonus de Lune Rousse, pour vous remercier de vos reviews =)

Il y aura une seconde partie, et peut-être une troisième, mais j'en doute.


Pov Derek

Le corps rompu après un entrainement intensif, je quittais mes louveteaux qui se laissèrent tomber au sol, épuisés. Ils travaillaient bien dernièrement, vraiment bien. Particulièrement Scott, et donc tout naturellement Isaac. Ils étaient motivés, et amoureux… Ça leur réussissait vraiment.

J'entrais dans la maison, mon nez se plissant involontairement à l'odeur de peinture fraiche. La maison ne ressemblait plus à ce qu'elle avait été avant l'emménagement de Stiles. Tout était refait à neuf, pièce par pièce. L'odeur de bois brûlé était si mince que souvent je ne la remarquais plus. C'était agréable… La maison avait vraiment repris vie, et ça je le devais à mon amant… Il s'investissait vraiment dans les travaux et modernisait tout. En plus les couleurs qu'il choisissait était particulièrement douces, apaisantes… La meute trainait très facilement dans les pièces refaites, et venait aider sans rechigner.

Vérifiant que tous les pots de peinture étaient bien à la place où je les avais laissés, je trottinais doucement vers notre chambre, en quête de mon compagnon. Je le retrouvais allongé sur notre lit, gisant sur le ventre alors qu'il paressait. Cette vision m'arracha un sourire. Je savais que notre lien calmait son hyper activité. Il m'avait un jour dit que c'était comme s'il y avait un fond sonore, comme un bourdonnement dont il était incapable de se débarrasser, et que ça le fatiguait énormément. Mais depuis qu'il m'avait accepté, moi et toutes les contraintes que notre relation supposait, il connaissait le silence, le repos. J'étais sincèrement heureux pour lui. D'un point de vue bien plus égoïste, je m'assurais ainsi qu'il soit dépendant de moi…

Je me débarrassais en silence de mes chaussures avant de grimper dans le lit, m'allongeant sur le ventre moi aussi, tout près de son corps détendu. Mon compagnon tourna son visage vers moi et m'offrit un sourire à peine éveillé.

_ Ça s'est bien passé ?murmurais-je en nichant mon visage dans son cou.

_ Je suis resté tranquillement ici, rit-il tel un lutin. Que voulais-tu qu'il m'arrive ?

Rien… Strictement rien… Je ne voulais pas qu'il lui arrive quoi que ce soit… ou alors que de belles choses… et avec moi…

_ J'ai juste pris un douche et je suis venu sommeiller ici Derek, me jura-t-il.

Je grognais mais n'insistais pas, ne voulant pas me disputer avec lui ou le décevoir par un manque de confiance. Il savait de quoi je l'accusais implicitement. Je lui avais interdit de poursuivre les travaux seul, quand je n'étais pas auprès de lui. La peur qu'il tombe d'un escabeau ou autre ne me quittait pas… Et puis honnêtement, le voir dans son vieux jean et son T-shirt surdimensionné tâchés, concentré sur son travail, était une vision qui me plaisait énormément. Il dégageait une sensualité absolument divine, à laquelle il était parfaitement aveugle… Moi il me tardait de pouvoir installer une nurserie à l'étage, mais ce n'était pas vraiment à l'ordre du jour…

Mon aimé se blottit contre moi, m'apaisant par l'odeur caractéristique du sommeil qui se dégageait de lui. J'aimais cette senteur… C'était celle qui accompagnait mes nuits et mes réveils… C'était à la fois la sécurité et le confort familial… Doux et tendre… Mes bras trouvèrent par automatisme leur place autour du corps fluet de mon compagnon. Mon organisme était déjà favorable à une sieste réparatrice, mais je ne voulais pas risquer de dormir trop longtemps…

_ J'ai une surprise pour toi…, glissais-je à l'oreille de mon compagnon.

Stiles ouvrit les yeux aussitôt et me bouscula sans ménagement pour s'installer à califourchon sur moi. Je m'autorisais quelques secondes de plaisir, à simplement accepter d'être noyé de baisers, avant de réagir, maintenant mon compagnon par les épaules pour pouvoir parler.

_ Bébé, je ne parlais pas de sexe, m'amusais-je.

Je vis immédiatement la mine de mon aimé se renfrogner. Son visage exprimait à la fois la déception et la frustration, voire même la honte.

_ Ah… tu n'as pas envie ?

Mon aimé eut un petit sourire, mais n'osait plus croiser mon regard pour le coup. Mon sourire fut lui ouvertement carnassier. Je me fis un plaisir de plier mes genoux, ramenant ainsi Stiles à hauteur de mon bassin.

_ Comme si tu ne savais pas…, ris-je d'une voix un peu trop rauque.

L'adorable rougissement qui para ses joues réveilla le loup, qui avait tout autant envie que moi de le décorer tout entier. Pourtant je devais faire abstraction de ce désir brûlant. Mon compagnon méritait mieux que ça, ou plutôt plus. Et repousser le désir qu'il m'inspirait était déjà une preuve d'amour en soi…

_ Mais tu n'es pas curieux de connaitre ta surprise ?respirais-je difficilement.

Le regard de mon aimé retrouva enfin le mien. Les étincelles qui y brillaient firent chavirer mon cœur… encore… Je pouvais m'estimer plus que chanceux en cela. Rares étaient les loups qui connaissaient cette sensation, cette intensité dans leur relation. Au début c'était insupportable, trop puissant et exténuant… mais ça se révélait vite être une force, un atout dont nul autre jouissait.

Evidemment Stiles ne savait pas ce que c'était. Il n'avait que les bons côté de la relation, puisqu'il ne connaissait pas la violence du loup qui se déchainait. Même s'il consentait à devenir un loup, je doutais qu'il en subisse les plus sombres aspects. Pas de frustration ou de désir refoulé pour lui, et un loup moins présent que le mien… Mais ça me convenait parfaitement ainsi. Je ne lui souhaitais pas l'adversité…

Stiles me pinça violemment, me ramenant sur terre. Il était contrarié que je me sois perdu dans mes pensées. Comme toujours trop impatient pour daigner m'offrir quelques secondes d'égarement. Quand on pensait que c'était toujours lui qui était dans la lune… littéralement…

_ Ce soir je t'emmène dîner dehors, lui annonçais-je.

Mon aimé tenta de m'étrangler par une étreinte surexcité. Je savais bien qu'il était content. Je ne l'amenais pas dehors bien souvent. Etre le gendre du sheriff ne m'aidait pas à me faire accepter des locaux. J'avais toujours mauvaise réputation et voir le fils prodige du sheriff avec un « meurtrier présumé » ça faisait jaser…

_ Repose-toi alors, s'écria-t-il euphorique.

Je ne l'empêchais pas de se faufiler hors de mes bras. Le voir se faufiler ne me plaisait pas particulièrement mais son bonheur était contagieux… même si ça effaçait la perspective d'une sieste crapuleuse… Mais tant que Stiles était heureux.

A cause des regards des gens, sortir était difficile. Ça mettait mon aimé mal à l'aise, lui qui ne rêvait que de banalité… Alors la plupart du temps « sortir » c'était dîner avec son père en ville. L'homme qui m'avait passé les menottes avait eu du mal au début, mais Stiles ne lui avait pas vraiment laissé le choix. C'était son fils unique, et il l'aimait… Alors quand en plus nous lui avions annoncé que j'étais un loup… Mon cher beau-père m'avait juste jeté à la porte, sans ménagement. Je n'avais rien dit, contrairement à Stiles, juste heureux que le sheriff ne nous fasse pas une crise cardiaque.

Je l'avais revu plus tard, en prétendant avoir besoin de secours pour l'attirer à l'écart, lui parler loin de son fils. Et là nous nous étions expliqués. Ça m'avait pris du temps, c'était tout de même un monde parfaitement différent du sien qu'il fallait lui faire intégrer, mais il avait compris les grands traits. Notre monde était dangereux, oui, mais Stiles étant mon compagnon il était la personne la plus importante de la meute, pour laquelle chaque membre de ladite meute devait tout sacrifier. Plus important encore, j'étais programmé pour aimer Stiles, et je faisais son bonheur. Le sheriff n'avait pas pu s'opposer face à cet argument. Mais même l'amitié que me portait le représentant de la justice ne suffisait pas à me racheter une conduite, et les regards qui pesaient sur mon aimé le faisaient passer pour une bête de foire…

Bien sûr ce n'était pas mon aimé qui allait se plaindre. Il avait toujours espoir que les gens changent de regard d'une fois sur l'autre. Moi je n'y croyais pas… Pourtant j'allais l'amener dîner dehors ce soir, et ce loin de touts ces regards désobligeants…

En entendant il ne me restait plus qu'à dormir un peu. Je me concentrais sur le battement surexcité de mon compagnon pour me reposer. C'était rassurant d'entrendrd deux autres cœurs, forts et réguliers, à côté de lui. Isaac et Scott étaient près de lui, couvés par ses soins mais toujours attentifs à sa sécurité.

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Je ne comprenais pas pourquoi Stiles l'aimait. Ce n'était qu'une chemise, blanche de surcroit, et honnêtement pas d'une fabrique remarquable. Pourtant à chaque fois que je la portais son cœur battait plus vite quand ses yeux s'attardaient sur moi. Par plus vite, j'entendais plus vite que d'habitude quand il me regardait.

Moi je n'aimais pas cette chemise. Mais connaissant l'effet qu'elle avait sur mon compagnon, je ne voulais pas négliger ma présentation. Et à en juger par la réaction de mon aimé, j'avais vu juste. C'était fou l'effet qu'un jean bleu et une chemise blanche pouvait avoir sur lui, et surtout sa libido… Mais valais-je vraiment mieux ? Je le lorgnais depuis qu'il avait fait son apparition dans mon champ de vision, absolument délectable dans son fin T-shirt marron…

_ Viens par là, l'invitais-je en lui tendant la main.

Stiles me répondit par un sourire avant de venir s'accrocher directement à mon cou. Une fois privé de ses lèvres, j'empoignais une épaisse couverture et récupérais la main de mon compagnon. Ce dernier fronça les sourcils, un peu perdu, mais attrapa quand même sa veste. Ce ne fut qu'une fois dehors, quand nous prîmes le chemin des bois, que mon aimé protesta.

_ Tu m'as dis qu'on allait dîner dehors !geignit-il.

_ Et c'est ce qu'on va faire, ris-je amusé. Nous allons dîner dehors… juste toi et moi…

Je voyais que Stiles hésitait entre la moue boudeuse et la foule de question. Il opta pour la décision la plus raisonnable : juste attendre calmement. Il me suivit donc docilement, pressé contre moi, alors que nous avancions dans les bois sombres. Ce n'était pas une nuit de pleine lune, et même si mon aimé connaissait bien la forêt bordant la maison, ses yeux ne lui suffisaient pas pour éviter tous les obstacles. Ce fut donc avec un plaisir parfaitement égoïste que je le vis trébucher et que je pris cette petite faiblesse humaine à mon avantage pour le porter. Pas que j'aie vraiment besoin d'une excuse…

Je n'étais pas naïf. Je savais que tous mes gestes répondaient à un conditionnement, à des pulsions animales. La nuit je laissais plus de place au loup pour qu'il puisse s'exprimer. Il n'y avait rien de dangereux à cela. La part humaine et la part lupine formait un tout et Stiles appartenait aux deux. Là le loup voulait démontrer sa force, sa capacité à protéger son compagnon. C'était une parade amoureuse, et même si Stiles n'était pas forcément sensible à ce rituel, c'était important pour le loup.

_ Putain, Derek…, exhala mon aimé.

Fier de mon petit effet, je retins de justesse un sourire idiot. J'avais travaillé dur pour arriver à ce résultat. Le faire dans le dos de Stiles avait été la plus grande difficulté. Je reposais en douceur mon amant par terre et le regardais se diriger vers le bassin que j'avais aménagé. Je l'avais creusé seul, avant de poser un revêtement imperméable. Le bassin n'était pas bien profond mais Stiles aurait de l'eau jusqu'aux épaules en s'asseyant à son extrémité. J'avais prévu une pente douce, qui le destinait plus aux rafraichissements et aux jeux d'eau qu'à la nage, et je l'avais entouré de plantes qui nettoieraient naturellement l'eau, la rendant pure bien qu'un peu colorée. Les diodes solaires qui entouraient le bassin lui donnaient un aspect surnaturel, irréel, et je savais que j'étais en train de marquer des points chez mon amant.

_ Tu… enfin, tu…, balbutia-t-il en trempant ses doigts dans l'eau.

Je lui adressais un sourire aimant en réponse. S'il était charmé par cet aménagement, alors j'avais déjà la récompense de mes efforts.

_ Je le barricaderai dès que nous aurons des enfants, lui promis-je.

Le cœur de mon aimé battit plus fort. Se sentir protégé était important pour un loup-garou passif, ça incitait à la confiance aveugle. Mon loup faisait toutes les démarches pour prouver sa capacité à devenir père de famille auprès de mon compagnon. Pourvoir aux besoins alimentaires, aménager un foyer confortable, prouver ses aptitudes physiques… Il s'agissait là d'instincts assez primitifs, mais quoi qu'on en dise c'était valable en toute situation. Jamais on ne reprocherait à quiconque, humain ou lycan, de vouloir prouver sa valeur en protégeant la ou les personnes aimées.

Mon aimé s'avança vers moi, les yeux encore luisant d'émerveillement, et m'offrit un baiser à couper le souffle. Mes mains s'ancrèrent lourdement sur ses hanches pour le dissuader ne serait-ce que de penser à s'éloigner. Mais la nature humaine de Stiles me rattrapa bien trop vite. Il ne pouvait pas se priver d'air aussi longtemps que moi, alors je dus consentir à relâcher ses lèvres. Ma prise s'adoucît aussitôt que je sentis ses bras entourer ma nuque, mes paumes venant presser avec tendresse son dos pendant que je frottais mon nez contre le sien.

_ Epouse-moi Stiles.

Mon aimé me relâcha plutôt brusquement, reculant d'un pas en faisant cette moue étrange qui consistait à hausser au maximum les sourcils en gonflant les joues pendant une poignée de secondes. Visiblement je venais de faire une bourde… Mon cœur s'accéléra, pris de panique, mais le sourire de mon compagnon n'annonçait aucun coup d'éclat…

_ Je crois que c'est officiellement la demande en mariage la moins romantique de l'histoire… Excuse-moi, c'est un peu fort… Ta première demande était bien pire…

Je fronçais les sourcils, ne voyant pas vraiment où je m'étais trompé. Le cadre romantique était là, j'avais prouvé ma capacité à être un bon Alpha, un bon compagnon et un bon père, alors quoi ? Par rapport à ma première demande en mariage… d'ailleurs ce n'était pas une demande en mariage, mais plutôt un ordre. Et celle-ci ne valait guère mieux… Mais je voyais difficilement comment la formuler autrement.

Je fis de mon mieux pour reprendre contenance. Visiblement je m'y étais mal pris, mais ce n'était pas un « non ». La soirée n'était pas encore gâchée, je pouvais toujours me rattraper. Je pouvais faire mieux que ça… Mon compagnon attendait et méritait mieux que ça !

_ Stiles, je t'aime.

_ Là tu vois c'est de suite mieux !m'encouragea-t-il.

J'eu un sourire bien malgré moi. Réussir à donner une touche d'humour au milieu d'une situation solennelle tenait de l'exploit… Seul Stiles pouvait faire ça… Le problème qui se posait c'était qu'il avait besoin de mots lui, et que je n'étais pas très doué avec ça. Mais pour lui… pour lui j'allais essayer…

_ Et je sais que ça n'a pas toujours été une évidence pour nous…

_ Outch…, me coupa-t-il grimaçant.

Oui… un peu maladroit ça en revanche… Mais avec son franc-parler je devrais parvenir à trouver les mots qu'il attendait de moi puisqu'il me guidait par ses commentaires…

_ Mais je sais que tu es celui qu'il me faut, et il n'y qu'avec toi que je veux faire ma vie, que je me vois vieillir…

Mon aimé eut un sourire ému. Je savais que j'étais sur la bonne voie, je le sentais…

_ Si tu étais un loup tu comprendrais bien mieux cette référence, mais je tiens quand même à te le dire… Tu es la seule personne pour laquelle j'abandonnerai ma meute sans réfléchir.

Ce n'était pas peu dire. Abandonner sa meute, c'était renoncer à sa famille, sa sécurité, sa force, et surtout son rang, sa reconnaissance sociale, particulièrement en étant un Alpha. Mais j'avais fait mon choix, avant même que la question ait le temps de se poser.

_ Oh… Derek !

Et sur ce mon compagnon, les yeux humides, se jeta dans mes bras. Je l'accueillis avec le plus grand plaisir, le serrant tendrement contre moi. J'aurais pu lui mentir, pour qu'il me dise le « oui » que j'attendais tellement, mais je m'y refusais. L'accrochage que nous avions eu quand je lui avais appris qu'il pouvait porter notre progéniture était encore frais dans mon esprit. L'angoisse persistait quand Stiles était de mauvaise humeur… Je lui avais promis de ne pas le duper. Je pensais chacun de mes mots. Mon amant savait bien que j'étais franc, peut-être trop parfois.

_ Mon amour…, pleura chaudement mon aimé contre mon cou.

Je l'écartais de moi juste assez pour voir son visage et essuyer ses joues. Mon compagnon était émotif, très émotif… et c'était aussi gênant que touchant de mon point de vue. Ces pleurs ne m'encourageaient pas vraiment à m'améliorer avec les mots. Si je devais le faire pleurer à chaque fois… Mais il me prouvait indéniablement que le monde des loups-garous était bien moins obscur pour lui qu'il ne l'était pour certains loups…

_ Stiles, insistais-je gentiment. Veux-tu m'épouser ?

Les yeux de mon compagnon débordèrent une nouvelle fois, me déchirant entre la tristesse de le voir dans cet état et la chaleur de le sentir frémissant dans mes bras.

_ Oui ! Mille fois oui !s'écria-t-il entre ses larmes.

Et sur ce j'eu le droit au baiser le plus gauche que Stiles m'ait offert. Je me mordis la langue pour m'empêcher de rire, mais mon aimé s'esclaffa en premier, bien conscient de sa maladresse. Il s'écarta de moi une minute en respirant profondément pour retrouver son calme, puis revint en douceur picorer mes lèvres de tendres baisers. Nos cajoleries nous conduisirent sur le sol, mon corps surplombant la frêle carrure de mon amant.

_ Que dirais-tu de m'épouser pour la lune rousse ?lui proposais-je entre deux baisers déposés sur son cou.

_ Hum… Lune de miel en lune rousse… ça ne va pas faire un peu trop de lunes pour toi ?

Un sourire lubrique habilla mes lèvres. Evidemment cette accumulation d'évènements allait avoir un impact sur mon loup. Il était impossible que mon compagnon, en ayant pris le filtre qui lui permettrait d'enfanter, sorte de notre lit son ventre vide d'héritier…

_ Je m'en accommoderai très bien…, commentais-je en feulant.

Mon aimé frissonna et raffermit sa prise sur ma nuque, m'incitant à poursuivre ma délicieuse besogne sur sa gorge.

_ Et ce serait quand cette lune de miel rousse ?

_ Dans une lune…, m'amusais-je.

_ Ça commence à devenir intéressant, rit-il.

Je me redressais un peu pour le dévisager. Ses mots n'étaient pas destinés à me blesser, je le savais bien, mais pour une fois j'avais décidé de tatillonner.

_ Ça commence à peine ? Je croyais que ça l'était déjà à partir de « lune de miel »…

Mon bienaimé haussa les épaules, penaud. Je ne savais pas vraiment si j'étais en droit de m'étonner. Stiles était imprévisible, et ses réactions étaient la plupart du temps à l'opposé de ce que j'avais anticipé…

_ Je ne vois pas comment tu pourrais me faire crier encore plus fort et prendre encore plus mon pied qu'habituellement, alors pour moi ce sera commune une nuit avec toi, bandante mais quand même ordinaire.

Mon égo enflait dangereusement alors que le loup feulait. Mon compagnon avait vraiment une façon très… personnelle de me dire qu'il aimait les soins que j'appliquais à son corps… Mais sa phrase me félicitait autant qu'elle me défiait. Je n'avais pas encore atteint mes limites…

_ Tu te trompes Stiles…, susurrais-je dangereusement. Je vais te faire crier bien plus fort. Je vais te mordre, à pleines dents, juste là…

Je pressais la zone convoitée en parlant. C'était une parcelle de peau à l'intérieur de sa cuisse, tout près de sa fémorale. Je pourrais choisir un autre endroit, mais celui-ci était au summum de la sensualité. De plus toutes nos étreintes à partir de cette morsure amoureuse réactiverait ses fonctions, faisant chauffer tendrement les marques restantes. Il allait obtenir du plaisir de cette morsure, mais moi aussi…

_ Quand je te mordrai, tu hurleras à en perdre la voix. D'abord à cause de la douleur, et après à cause du plaisir… Ensuite je retirerai mes dents, et je lécherai la plaie pour te marquer de mon odeur… Arrivé là, ton corps sera tellement rompu de plaisir que je pourrais te faire subir les derniers outrages, tu ne songeras même pas à m'en empêcher…

Mon aimé gémît lourdement, désinhibé au possible. Je sentais son érection qui gonflait contre ma main, et après avoir pressé une dernière fois la chair que je comptais bientôt marquer, je laissais migrer ma main vers la braguette de mon amant. Mes gestes étaient parfaitement fermes, lui rappelant qu'il avait pris un Alpha pour amant. C'était le côté dominant du loup qui s'exprimait, mais savait que ça émoustillait énormément mon amant, alors je ne cherchais pas à réfréner ces pulsions.

_ Non Derek pas ici…, glapit mon compagnon.

Je me stoppais dans la seconde, désarçonné. D'habitude Stiles n'était jamais le dernier à s'échauffer pour un exercice d'endurance entre les draps… Pourtant là… ses mains repoussant mon torse manifestaient le désir d'arrêter là… Je ne comprenais pas ce qui le gênait. L'odeur de son excitation me rendait fou, je n'avais commis aucun faux pas et personne ne nous épiait…

_ Tu n'aimes pas le cadre ? On a pourtant déjà fait l'amour dans les bois…

_ Oui, mais… Mais j'aimerais amener nos enfants jouer ici dans quelques temps, et je ne pourrais pas le faire sans rougir si…

Mon aimé se mit à rougir, se tortillant, mal à l'aise. Je ne bougeais pas mais lui gigotait, frottant son bassin au mien pour amincir sa frustration. Je ne l'arrêtais pas dans ses gestes, appréciant la vision parfaitement érotique et aphrodisiaque qu'il m'offrait. Revenir à la raison était difficile dans une telle situation. J'avais plutôt envie de museler ses protestations de mes lèvres et de ravager longuement son corps… mais mon loup me rappelait que ce serait échouer dans le rôle de père que j'ambitionnais…

_ En plus tu ne m'as toujours pas donné mon alliance…

Il était vrai que j'avais oublié de lui enfiler l'alliance, mais en voyant ce sourire espiègle je ne le regrettais absolument pas… Respirant à grands coups, je me relevais en vitesse et jetais mon compagnon sur mon épaule pour aller plus vite. Bientôt c'était lui qui allait oublier qu'il lui manquait sa bague… En revanche je n'allais pas lui laisser oublier qu'il était fiancé…