Un chaudron plein de passion
Disclaimer : Les personnages ne nous appartiennent pas ! Dommage, on aurait bien voulu (surtout pour Draco !)
Chapitre 1 : Quand Hermione rencontre Draco
Hermione
soupira. Elle avait encore une demi-heure d'avance pour son
rendez-vous sur le Chemin de Traverse avec Harry et Ron.
Qu'allait-elle faire en attendant ? Son amie Camélia lui
ayant emprunté le dernier numéro de Belle et Intelligente,
elle n'avait même plus de quoi lire (elle avait déjà épluché
tous les livres de sa liste pour cette sixième année à Poudlard) !
Elle allait se résoudre à compter les pavés lorsqu'elle le vit
sortir de chez Mme Guipure. Sa nouvelle robe, d'un vert profond,
faisait ressortir l'éclat gris de ses yeux. Il avait enfin grandi,
et à présent, s'il avait été plus près, ses lèvres auraient
été à hauteur adéquate pour effleurer les oreilles rosissantes de
la jeune fille. Elle sentit son cœur s'accélérer alors qu'il
s'approchait inexorablement de l'endroit où elle se trouvait. Un
soupir lui échappa. Elle avait cru que l'été la débarrasserait
de cette maudite fascination… las, il n'en était rien. Cette
année, elle le sentait, il serait encore plus difficile de se
retenir de le dévorer du regard à chaque seconde, et de contenir
son violent embarras pendant leurs cours en commun. Heureusement, Ron
et Harry ne se doutaient de rien, et prenaient ses longues
contemplations pour une assiduité dévouée à la surveillance de
l'ennemi. Malgré ses quinze hiboux au courrier du cœur de
Belle et Intelligente, elle n'avait toujours pas reçu
l'aide de Jeannine, la spécialiste des causes perdues.
Au fond,
elle savait bien que ce dilemme était insoluble. Il n'y avait
aucune issue, songea-t-elle, jetant un dernier coup d'œil à
l'éphèbe qui se trouvait devant elle. A sa grande surprise, il
s'était arrêté, la fixant de ses yeux pénétrants.
Incroyable,
pensa Draco en réalisant que la merveilleuse créature qu'il
détaillait de pied en cap n'était autre que cette bêcheuse de
Granger.
Ayant aperçu une silhouette digne de la couverture des
Vraies Raisons pour lesquelles les Sangs-Purs ne se Marient
qu'Entre Eux, auquel son père l'avait abonné depuis ses
treize ans, il n'avait pu s'empêcher de s'approcher, en se
demandant comment il avait pu ignorer l'existence d'un si beau
parti. Elle avait tout ce qui lui plaisait, aux bons endroits :
selon son œil expert, il estimait son tour de poitrine identique à
celui de ses hanches : un bon 86 cm. Après sa séance chez la
couturière, il avait le compas dans l'œil. Quant à sa taille,
elle était fine (environ 62 cm), et semblait n'attendre qu'une
chose : que Draco l'enlace et vérifie la précision de ses
suppositions. Suppositions d'ailleurs grandement facilitées par la
légèreté de ses vêtements estivaux : son « top »
(mot qu'il avait appris dans les pages de Belle et Intelligente,
auquel sa mère l'avait abonné depuis ses douze ans, afin qu'il
n'ignore rien des mystères du corps et du cœur féminin), de
couleur blanche, plutôt simple à première vue, offrait à qui
savait s'y attarder des attraits délicieux : Draco aimait
beaucoup la lingerie, surtout, comme c'était le cas, quand elle
était bien remplie. Le short bleu marine qu'elle portait aurait pu
appartenir au jeune Malfoy quand il n'avait pas encore dix ans,
s'il s'était abaissé à porter ce genre d'articles. Elle
avait dû passer l'été au soleil (peut-être sur un bateau, comme
le laissait imaginer sa tenue), si l'on en croyait le grain doré
de ses jambes interminables ainsi dévoilées. Décidant que cette
nymphe méritait une inspection poussée, son regard remonta, une
fois n'est pas coutume, jusqu'au visage délicat de la jeune
fille. Il apprécia les lèvres roses et charnues, le teint frais, le
petit nez retroussé, et les mèches qui virevoltaient au gré d'une
brise caressante. Même si ce désordre capillaire ne lui était pas
inconnu, ce fut seulement lorsqu'il rencontra les yeux vifs et
l'expression méfiante de la sang-de-bourbe qu'il la
reconnut.
Pourquoi s'était-il arrêté juste devant elle ?
Hermione s'apprêtait à encaisser l'inévitable insulte qui
n'allait pas manquer de franchir les lèvres appétissantes du
Serpentard, tout en s'efforçant de ne pas trembler à la proximité
de son corps d'athlète.
- Même avec leurs cerveaux atrophiés,
Potter et Weasley se sont enfin rendu compte qu'ils étaient mieux
sans toi, Granger ?
- Je comprends pourquoi Crabbe et Goyle
restent toujours à tes côtés, par contre, Malfoy. Eux, ils n'en
ont pas du tout !
Il sourit, tandis qu'elle remerciait la
partie de son cerveau qui était restée consciente lorsqu'il lui
avait adressé la parole de lui avoir soufflé cette réplique
cinglante.
Si son physique avait changé, elle était toujours
la même, constata Draco avec amusement. Mais il n'allait pas la
laisser avoir le dernier mot.
- J'aurais pu me sentir vexé si
je ne voyais pas que même Ladameaux t'a laissée tomber. Vraiment
pathétique.
Il observa avec plaisir les traits de la Gryffondor
se contracter. Avant qu'elle ne puisse répondre, il lui adressa un
salut goguenard et s'en alla, fier de son petit effet.
Et
voilà qu'il la prenait pour une sans-amis ! Où était donc
Camélia quand elle avait besoin d'elle ? Non pas qu'elle
lui eût raconté en détail combien la nouvelle collection de Mme
Guipure seyait au jeune Malfoy : Honteuse, en effet, de cette
attirance purement physique, et persuadée, depuis plusieurs mois
déjà, qu'elle s'effacerait rapidement, Hermione avait fait de
son mieux pour dissimuler ce lourd secret à sa meilleure amie.
Nul
ne devait jamais le découvrir. C'était pour cette raison qu'elle
s'appliquait à répondre avec un empressement apparent à chacune
des lettres enflammées que continuait à lui envoyer régulièrement
Viktor Krum, et qu'elle ne manquait jamais de laisser traîner au
vu et au su de tous. Pendant que Lavande et Parvati se pâmaient
devant la chance d'Hermione, qui avait su mettre le grappin sur un
jeune homme aussi célèbre, sportif de surcroît, et se lançaient
dans un débat quant à l'identité de celle qui réussirait à
décrocher le jackpot (comprendre : s'attirer les faveurs de
Harry Potter), Camélia n'avait guère l'occasion d'en placer
une. Hermione était très satisfaite de son petit arrangement, et
quand une question glissait vers un terrain dangereux, elle se
contentait d'y répondre évasivement. Son absence de déclaration
passionnée passait pour de la timidité ou de la discrétion, et
même son amie n'y voyait que du feu.
Hermione n'avait
pas de montre, mais elle aurait juré qu'Harry et Ron étaient en
retard. Malfoy aurait-il eu raison ? Elle fronça les sourcils.
Elle ne devait pas se laisser impressionner par les vantardises et
les piques sans fondement de cet imbécile. Par ses muscles
saillants, par contre…
Le regard dans le vague, fixant les
traits douloureux de perfection d'un Draco imaginaire, elle ne
remarqua pas l'arrivée (pourtant bruyante) de ses deux amis.
-
Et alors, à ce moment-là, Harry a attrapé le Vif d'Or…
-
Juste au-dessus de la tête de Dobby !
Cette exclamation la
fit sortir de sa transe Malfoyenne.
- Encore en train de
martyriser ces pauvres elfes ? Je vous avais pourtant prévenus…
s'énerva-t-elle en guise de bonjour.
- Pas du tout !
protesta Ron. C'est lui qui tenait absolument à venir voir Harry
jouer…
- Je lui ai fait une faveur, en quelque sorte, continua
Harry avec un sourire qui faisait craindre à Hermione qu'il ait eu
en sa possession le hors-série estival « Comment conquérir le
Survivant » de Belle et Intelligente. Bien entendu, la
jeune fille ne l'avait pas acheté, mais Ginny s'en était
procuré tellement d'exemplaires qu'Hermione n'avait pu
échapper à cette lecture pour le moins instructive.
Elle haussa
les épaules, renonçant pour une fois à combattre cette cause
perdue qu'était la conception des elfes de maison par Harry
Potter et Ronald Weasley.
Il fallait dire qu'elle avait des
sujets plus intéressants auxquels songer : la carrure à la
fois délicate et imposante du jeune Malfoy, par exemple.
- Il
ne nous reste plus beaucoup de temps avant le départ, nota Harry. Il
faudrait qu'on y aille !
- Ma mère va me tuer si je
suis en retard, prédit Ron, légèrement inquiet.
Ils se mirent
en marche au son d'un « Les Canons seront les Champions ! »
-
Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Hermione.
- Ce sont
des chaussettes qui chantent dès que tu fais un pas !
s'enthousiasma Ron. Je viens de les acheter…
Il souleva son
pantalon, découvrant d'horribles choses orangées.
- Puisque
c'était pour une si noble cause, je ne peux pas vous en vouloir de
m'avoir fait attendre, ironisa Hermione.
- Il a économisé pour
ça tout l'été, précisa Harry, ce qui acheva d'exaspérer la
jeune fille.
- Pff ! Moi, au moins, j'ai utilisé mon
argent à bien meilleur escient, déclara-t-elle en extirpant de son
sac l'objet de ses emplettes matinales.
- Une Fraise Flippante ?
s'écria Ron. Tu es allée chez Fred et George ? fit-il en la
fixant d'un air incrédule.
Hermione se contenta d'un petit
sourire.
- Je voulais prendre un Flageolet Flamboyant, mais Ginny
m'en a dissuadé, regretta Harry en jetant un regard envieux à la
nouvelle possession de son amie.
- J'ai hésité avec une
Framboise Frivole…reprit Hermione.
- Cette gamme de « Fruits
en folie » a vraiment du succès, remarqua Ron. Je ne sais pas
comment ils font pour inventer tout ça…
Ils repartirent en
direction de la gare, au son de fanfare des chaussettes de
Ron.
Draco était confortablement installé dans son compartiment. Crabbe et Goyle y avaient porté ses bagages –ce n'était pas comme s'il avait besoin de se faire les muscles ! La fenêtre entrouverte laissait filtrer un peu d'air frais, et il avait usé de son influence pour obtenir qu'on lui serve des sucreries alors que le train n'avait pas encore démarré. Cependant, quelque chose lui manquait. Et il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, ce qui l'agaçait au plus haut point. Il avait tout ce dont on pouvait rêver. Mais il méritait encore mieux que cela. Et quand il aurait trouvé ce dont il avait besoin, il l'obtiendrait. C'était aussi simple que cela.
-Celui-là
m'a l'air libre !
Une voix désagréable et familière
retentit aux oreilles du Serpentard.
- Par ici, Hermione !
intervint une autre voix, encore plus honnie.
Draco grimaça.
Ses
trois ennemis jurés franchirent la porte, Weasley toujours aussi
ridiculement affublé de vêtements ayant sans aucun doute appartenu
à des frères aux goûts et aux tailles différents, Potter avec son
éternelle allure de martyre incompris, et Granger…
Eh bien,
c'était Granger, voilà tout.
- Tiens, qui voilà, les
apostropha-t-il de son ton le plus condescendant. Malgré le plaisir
de voir que vous vous empressez de me rendre visite, j'ai le regret
de vous informer que ce sentiment n'est pas réciproque,
continua-t-il.
Il dégusta l'air abruti –en ce qui concernait
Weasley – ou stupéfait –Potter et Granger – de ses
interlocuteurs.
- L'été a été long sans moi ?
Ron
se jeta sur lui, ne réalisant pas qu'il ne faisait que confirmer
ses insinuations, alors qu'Harry, à la grande surprise du
Serpentard, roucoula :
- Tu n'as pas idée, Draco.
Se
serait-il procuré un second degré pendant les vacances ?
Granger,
quant à elle, restait interdite, ses yeux écarquillés et sa bouche
entrouverte lui donnant un air d'innocence choquée qui lui allait
à ravir. Son short avait-il raccourci depuis tout à l'heure, ou
Draco prenait-il ses désirs pour des réalités ?
Réagissant
enfin, elle sortit sa baguette, qu'elle dirigea vers eux. Draco
tenait tant bien que mal Ron à distance, tout en se débrouillant
pour avoir un champ de vision dégagé.
- Séparez-vous tout de
suite, si vous ne voulez pas que je vous stupéfie, les
avertit-elle.
- Comme tu voudras, Granger. Tu sais bien que je ne
peux rien te refuser, lui lança-t-il, moqueur, alors que Ron
s'écartait à contrecœur.
Pour son plus grand plaisir, elle
rougit et détourna les yeux. Facilement impressionnable, pensa-t-il
en observant son trouble avec délectation.
Suivant sa
propension à jouer les héros, et n'étant visiblement pas
d'accord avec le vieil adage qui proclamait que le ridicule ne
tuait pas, Potter décida de sauver une fois de plus la vie de ses
deux amis en les empoignant avec autorité. Il conduisit un Ron
mécontent et une Hermione étonnamment silencieuse hors du
compartiment des Serpentards, non sans adresser un « La
prochaine fois, ce sera moins expéditif ! C'était l'émotion
des retrouvailles, tu comprends ? » à Draco.
Ou bien
Potter avait définitivement acquis un sens de l'humour, ou bien il
avait flashé sur lui. Draco ne savait pas ce qui était le plus
inquiétant. D'ailleurs, il était préoccupé par une autre
question. Il se demandait pourquoi l'administration pourtant
laxiste de Poudlard restait si conservatrice au sujet de l'uniforme
des élèves, et ne tolérait que des robes qui traînaient par
terre. Les vêtements sorciers ne mettaient vraiment pas en valeur
les merveilles du corps humain. Il se tourna vers ses deux acolytes
qui revenaient d'il ne se souciait pas où, mais renonça à
engager la conversation sur un sujet qui ferait certainement baver
Crabbe et Goyle sur leur robes tout à fait réglementaires.
Hermione
avait du mal à croire à la réaction qu'elle avait eue aux
paroles de ce poseur de Malfoy. C'était la deuxième fois dans la
journée qu'il lui clouait le bec ! Elle songea avec nostalgie
à l'époque où elle était capable de lui flanquer des gifles
monumentales. Elle n'avait pas eu la présence d'esprit, ce
jour-là, d'en profiter pour savoir si ses joues étaient aussi
douces qu'on le racontait. Comment en était-elle arrivée là ?
-
Hermioooone, si tu n'as pas été embrassée par un détraqueur,
réponds-moiiiii !
La voix de Ron tout contre son oreille
l'arracha à sa méditation pas très métaphysique. Une tape
vigoureuse sur le crâne de son ami lui confirma qu'elle n'avait
rien perdu de ses réflexes. Où était donc le problème ?
Songeant qu'il vaudrait mieux réfléchir à tout cela lorsqu'elle
serait seule, Hermione entra dans la conversation de ses deux
meilleurs amis à propos des nouveaux déboires du ministère. Elle
se sentait à l'abri avec Harry et Ron, même lorsqu'ils
parlaient de l'ascension de Voldemort, tandis que la seule image du
visage du jeune homme blond lui donnait des sueurs… pas si froides
que ça. Elle était véritablement damnée. Comment allait-elle
survivre cette année, surtout si Jeannine s'obstinait à ne pas
lui répondre ?
Draco déplia le dernier exemplaire des Vraies Raisons pour lesquelles les Sangs-Purs ne se Marient qu'Entre Eux, en prenant soin de ne pas trop exposer la couverture aux yeux des autres passagers. Les fiches techniques des jeunes héritières étaient toutes plus alléchantes les unes que les autres, cependant il se prenait à penser qu'elles manquaient de quelque chose. Il aurait bien voulu savoir quoi. Cette magnifique blonde, par exemple, ne dégageait rien que de très fade. Il fut surpris de ne le remarquer qu'à présent. Toutefois, afin d'être sûr de son fait, et de ne pas gâter sa thèse par une conclusion trop hâtive, ce fut avec un regard expert de détective qu'il examina chacune des pages du mensuel.
Hermione n'était pas
fâchée de se retrouver dans la grande salle de Poudlard, assise
bien au chaud entre ses meilleurs amis, à regarder d'un air
compatissant les premières années qui attendaient leur sentence.
Comme elle avait eu peur, lorsque la petite voix du choixpeau avait
résonné dans son esprit ! Elle se souvenait encore des propos
qu'il lui avait tenu, de son soulagement quand on lui ôta de
dessus la tête, et de son bonheur d'être accueillie chez les
Gryffondors… Les murmures insistants au creux de son oreille
l'arrachèrent à son accès de nostalgie.
- Hermy, je te
parle !
Camélia Ladameaux, sa meilleure amie depuis leur
première année, chuchotait d'un air surexcité.
- Tu as vu
Dean, comme il est bronzé ? Trop craquant, non ? Je me
demande si je ne vais pas reconsidérer la proposition qu'il
m'avait faite l'an dernier…
C'était bien du Camélia tout
craché. A peine arrivée, elle s'empressait de reluquer tous les
élèves, à la recherche du plus séduisant. Cette année, Hermione
avait déjà trouvé le tenant du titre, mais elle n'en souffla mot
à son amie, bien évidemment. Pour faire bonne mesure, elle leva les
yeux au ciel.
- Tu ne crois pas que tu pourrais attendre demain
pour te mettre en chasse ? On ne souffle jamais, avec toi.
-
Enfin, Hermy, ne sois pas déjà rabat-joie ! Cette année, pas
d'examens importants : je compte bien en profiter le plus
possible. Donc je commence tôt, c'est normal, non ?
Incorrigible,
tout simplement. Renonçant à poursuivre une conversation qui ne
l'intéressait pas vraiment, Hermione prêta l'oreille aux
paroles qu'échangeaient Ron et Harry.
- Pas mal, Lavande, cette
année, non ? disait le rouquin sur le ton de la confidence.
-
Hum, oui, je vois ce que tu veux dire… C'est vrai qu'elle est
très jolie, avec Parvati, elles font la paire.
EUX AUSSI ?
Tous les Gryffondors de sixième année s'étaient donné le mot
pour mater leurs condisciples pendant le banquet, ou quoi ? Elle
ne doutait pas que les jeunes filles dont parlaient Harry et Ron
étaient elles aussi du lot, au vu des regards complices qu'elles
se jetaient de temps à autre.
Dans ces conditions, Hermione ne
voyait pas pourquoi elle n'en ferait pas autant. Puisque le banquet
de début d'année semblait être le moment ad hoc pour ce
genre d'attitude, elle ne devait pas déroger à la tradition. Elle
chercha donc des yeux celui qui la hantait depuis des mois… et
rencontra immédiatement son regard pénétrant.
Granger avait bien des amis, finalement. Draco observait la jeune fille qui paraissait soudain absorbée par la voix de Ladameaux. Il était assez drôle de regarder la table des Gryffondors, ce soir : ils chuchotaient tous en petits groupes, en s'épiant les uns les autres du coin de l'œil. En voilà qui n'avaient pas été abonnés aux bons mensuels, et qui se retrouvaient bouleversés par leurs hormones ! A ce propos, il réalisa, en examinant les autres tables, qu'il devait bien être le seul à ne pas en être affecté. Il remercia intérieurement ses parents pour leur prévoyance. Il était un esthète, les afflux sanguins dus à l'adolescence ne le concernaient pas. Rares étaient celles qui éveillaient en lui plus que sa sensibilité artistique. Il était encore stupéfait qu'une nouvelle personne ait rejoint ce petit groupe d'élues.
C'était la première année où, quand elle s'endormit, Hermione ne songea pas aux cours à venir.
