Hello tout le monde ! Voici enfin le premier chapitre de la suite de "Rapprochements" que vous avez étés des centaines à lire et à adorer ! J'aurais bien evidement aimé atteindre les 400 reviews pour cette fic mais je devrais me contenter des 388, lol ! Bref ! Aller, c'est repartit pour une nouvelle histoire. On reprend les même et on recommence, et j'espere que vous serez pas decu(e)s.
Aller, c'est partit !
PS: Merci a tous ceux qui ont reviewé l'Epilogue de "Rapprochements", je ne vous reponds pas mais merci bcp !
Chapitre 1
1er janvier 2009. Dix ans ont passé depuis les derniers évènements qui ont rythmé la vie du plus populaire couple de Poudlard : Harry Potter et Drago Malefoy, restés ensembles malgré les obstacles qu'ils on eut à franchir durant les deux premières années de vie commune dans la Tour Sud du célèbre collège de Poudlard.
Aujourd'hui, ils sont plus soudés que tout et, malgré les ennuis habituels que rencontre un couple, ils restent très amoureux et s'occupent de leur fils, Gabriel Christopher Lucius James Potter-Malefoy, du mieux qu'ils le peuvent tout en gérant leurs carrières respectives.
Le 10 août 1999, sous soleil magnifique et un ciel d'un bleu d'azur aussi limpide que les yeux de Drago, ils se sont dit oui officiellement, en même temps qu'Hermione et Alexandre, et ont fait baptiser Gabriel et Andrews, né le même jour à quelques heures d'intervalle et dans des conditions tout de même bien différentes.
Après avoir été le « disciple » du professeur Rogue pendant presque deux années, Drago Malefoy avait décidé que l'enseignement n'était pas pour lui et avait laissé tomber le professorat pour se tourner vers une chose qu'il serait plus à même de faire puisque son père y exerçait déjà : le Ministère de la Magie. Il n'avait eut d'ailleurs aucun besoin de se faire pistonner, « papa Malefoy » l'ayant propulsé à ses côtés à peine le fiston avait-il voulu entrer au Ministère. Drago dirigeait à présent une poignée d'Aurors spécialisés dans la recherche d'enfants disparus, ayant testé le système et l'ayant trouvé plus qu'insuffisant quand, dix ans plus tôt, Gabriel avait été enlevé par un sorcier pourri du nom de Steller, un ancien Mangemort qui, visant la place vacante de « sorcier le plus puissant du monde », avait profité des ascendances spéciales du petit garçon en vue de s'emparer de ses immenses pouvoirs et ainsi régner sur le monde et devenir le nouveau Voldemort.
Cependant, le Destin en avait voulu autrement et, en juillet 1999, il avait fait arrêter Andy Steller, le Médecin-Mangemort corrompu et l'avait mis sous les verrous pour le reste de sa vie, l'homme ayant enlevé à de jeunes mamans, de la même façon qu'il avait agit pour Drago, leurs enfants en les faisant passer pour mort-nés.
Inutile de préciser que Harry et Drago avaient tout fait pour que cet imposteur récolte la peine maximale, à savoir l'aspiration de son âme par les Détraqueurs, mais le Magenmagot ne l'avait pas jugé nécessaire, aussi Steller était à présent enfermé à vie à Azkaban, la terrible prison des sorciers contrôlée par les Détraqueurs, ces horribles créatures décharnées qui se nourrissent des peurs de leurs victimes.
A présent, la vie à reprit son cours, Drago part travailler tous les matins en transplanant après avoir embrassé celui devenu son mari, et son fils, puis Harry s'en va à son tour, transplanant à Poudlard pour prendre son poste de professeur de Défense Contre les Forces du Mal, Remus Lupin lui ayant volontiers céder sa place pour aller roucouler en quelque endroit du monde avec sa bien-aimée atteinte, elle aussi, de lycanthropie, entrée dans sa vie grâce à Harry, des années plus tôt.
Ce matin-là, une nouvelle année commençait. La veille, la fête avait battu son plein dans le petit salon des Potter-Malefoy, au 136, impasse des Trèfles, sur le Chemin de Traverse, où ils avaient une maison digne de ce nom, tout en hauteur et pouvant accueillir un nombre impressionnant de personnes.
Personne ne travaillant en ce premier de l'an, tout du moins chez notre célèbre couple, la maison était encore silencieuse à neuf heures du matin. Seule la cuisinière s'affairait deux étages plus bas, à ranger la montagne de vaisselle utilisée la veille par pas moins d'une demi-douzaine d'invités.
Katia virevoltait habilement dans cette cuisine qui était la sienne à elle et où personne, pas même Harry ni Drago n'avaient le droit d'entrer sans demander. C'était son territoire, tout comme le bureau du rez-de-chaussée était celui de Harry et à l'occasion, celui de Drago.
Tout en contrôlant la préparation du déjeuner, elle rangeait d'une main rapide et habile les couverts dans leur tiroir et les assiettes dans leur placard. Debout depuis sept heures du matin, elle était aussi fraîche que si elle venait de se lever et son sourire radieux mettait quiconque le voyait de bonne humeur. Aucun doute, elle était heureuse de travailler ici.
Entendant du bruit à l'étage, Katia éteignit le feu sous la marmite posée sur la cuisinière puis se saisit d'un plateau et fit le tour de la cuisine, tel un taxi, en prenant cafetière, sucrier, tasses et toasts au passage. Elle monta ensuite en tenant le plateau devant elle et entra dans la salle à manger où une lumière blafarde entrait par les deux hautes fenêtres qui donnaient sur la rue.
Déposant son plateau sur la table de la salle à manger, elle se dirigea ensuite vers la pièce adjacente dont la porte s'ouvrit à son approche pour se refermer après son passage.
> Bonjour Gabriel, dit-elle en souriant largement à l'enfant de dix ans recroquevillé dans le grand fauteuil de Harry, derrière son bureau. Tu es bien matinal…
Le garçon la regarda mais ne dit rien. Il n'avait d'ailleurs jamais rien dit, depuis aussi longtemps que ses parents s'en souvenaient. Étant petit, quand Gabriel ouvrait la bouche, c'était pour manger ou babiller. Il pleurait rarement et, quand Andrews commença à parler, lui, resta muet. A présent, Andrew Greenwald, le fils qu'Hermione avait eut avec Lucius Malefoy lors d'un moment d'égarement qui les avait conduit dans le même lit, parlait très bien et parfois un peu trop bien pour un petit garçon de dix ans.
Gabriel esquissa un petit sourire puis se leva et tendit les bras vers Katia. La jeune femme de trente ans lui sourit à nouveau puis le hissa dans ses bras et le cala sur sa hanche, comme elle le faisait quand il était petit, alors que Harry, lui dévoilant ses pouvoirs magiques, l'avait engagée comme gouvernante pour l'enfant qu'elle avait nourrit pendant plus de cinq mois.
Et oui, Katia était la jeune femme Moldue qui, à l'époque, avait été engagée par Steller pour s'occuper du bébé subtilisé au couple de sorciers. En ce temps, elle atteignait tout juste ses vingt ans et, désespérée par la mort de son propre enfant trois jours après sa naissance, elle avait tenté de se suicider en se jetant dans la Seine. Steller l'en avait empêchée et l'avait gardée près de lui, faisant d'elle la nourrice de l'enfant qu'elle croyait être le sien à lui.
Quand Steller avait été arrêté par la police après une visite surprise d'agents de la D.D.A.S.S française, la jeune femme et l'enfant avaient été placés dans un foyer, puis déplacés dans un orphelinat pour sorciers. C'était là que, terrifiée, la jeune femme avait apprit la véritable nature de Gabriel ainsi que de ses parents et leur secret. Drago, n'ayant alors pas le cœur à lui jeter un sortilège d'Oubliettes, avait parlé avec Harry et ce dernier avait fait d'elle la gouvernante de l'enfant, afin qu'il y ait « une présence féminine » sous leur toit. Depuis, elle vivait avec eux, s'accommodant tant bien que mal des transplanages de ses maîtres et des quelques tours que faisait Gabriel quand l'envie lui prenait de jouer avec la baguette magique d'une de ses papas.
> Tu veux prendre ton petit-déjeuner maintenant, mon chéri ? demanda Katia en repoussant les cheveux blonds qui tombaient en bataille sur le visage légèrement triangulaire du petit garçon.
Le gamin hocha la tête avec un sourire et Katia alla le déposer sur une chaise de la salle à manger. Elle lui servit son petit-déjeuner puis s'installa en face de lui pour le surveiller.
A dix heures, Harry pointa une tête ébouriffée, comme à son habitude, dans la salle à manger. Il était habillé et Katia se demanda où il pouvait aller un 1er janvier. Elle se souvint alors qu'il avait promit d'emmener enfant et mari à Londres pour la journée, voir Hermione et Alexandre.
> Bonjour, Katia, dit le Gryffondor en s'asseyant en bout de table.
> Bonjour, monsieur, dit la jeune femme en lui souriant. Vous avez bien dormit ?
> Peu mais bien, dit Harry. Puis-je avoir mon petit-déjeuner, je dois faire quelque chose avant que nous allions tous à Londres…
> Oui, je vous l'apporte.
Elle lui fit un léger signe de tête puis disparut derrière le tableau représentant un serpent argenté enroulé autour du corps d'un gros lion orange, blason de la famille Potter-Malefoy.
> Tu as bien dormit, Gaby ? demanda Harry à son fils.
Le garçon enfourna une cuillérée de céréales en hochant la tête puis il fit un geste de sa main gauche et Harry dit :
> Il est encore couché, pourquoi ?
Gabriel haussa les épaules puis continua de manger ses corn-flakes abondamment arrosés de lait. Harry pinça légèrement les lèvres. Il ignorait qui lui avait apprit à dire « papa » en langage des signes. Sûrement pas Katia, elle était trop occupée pour apprendre le langage des signes à l'enfant. Cependant, les faits étaient là, depuis environ un mois, pour désigner l'un ou l'autre de ses parents, Gabriel agitait sa main droite – ou gauche selon la situation – dans un geste bien précis. Au début, Harry et Drago étaient restés perplexes. Ils ignoraient ce que voulait dire ce geste qui semblait leur être destiné puis le Gryffondor, avait, un jour, emprunté un livre sur les Moldus à la Bibliothèque de Poudlard. Il était alors tombé sur le langage des signes, étonnement bien détaillé et il avait pu reconstituer le geste de Gabriel. Il en avait fait part à Drago et Katia quand il était rentré, le vendredi soir, du collège et depuis, l'un comme l'autre des deux hommes, ainsi que la jeune femme, parvenait à reconnaître ce geste.
Cependant, cela ne plaisait pas trop à Drago. Il refusait tout net l'idée que son fils puisse être muet à vie. Il était certain que l'enfant aurait un jour un déclic et se mettrait à parler. Malheureusement, depuis les trois ans du gamin, le déclic, ils l'attendaient toujours. Et ils étaient certains que Gabriel était pourvu pour parler. Il avait deux cordes vocales en parfait état, un larynx et une langue tout ce qu'il y a de plus normal… Rien qui puisse justifier qu'il soit muet, en fait.
Harry se laissa aller à détailler le visage de son fils, sa fierté.
L'enfant avait un petit visage rond mais tout en étant légèrement triangulaire vers le bas. Il avait une mâchoire fine, comme Drago, et un front bas, comme Harry. Ses cheveux blonds clairs, typique des Malefoy, étaient coupés courts et partaient toujours dans tous les sens, exactement comme Harry qui, même à vingt-neuf ans, ne parvenait toujours pas à se peigner convenablement.
Cependant, le plus surprenant chez ce garçon était sans aucun doute ses yeux car, à l'image de ce qu'il était, l'union de deux personnes, il possédait un œil bleu clair et l'autre vert, comme ses parents. Les yeux des bébés étant bleus à la naissance pour la plupart d'entre eux, Harry et son entourage avaient étés étonnés de voir l'œil gauche de l'enfant foncer pour ensuite virer au vert émeraude. Tous pensaient qu'il aurait prit les yeux de Drago mais apparemment, Mère Nature ne l'avait pas entendu ainsi.
Gabriel était fier de ses yeux, comme il était fier d'être né là où il est né. Il n'aurait pas pu mieux tomber ailleurs que dans ce couple hors du commun.
Allant à l'école, comme tous les enfants de son âge, Gabriel disait, ou plutôt écrivait – car il se servait d'un calepin constamment suspendu à sa taille quand il quittait la maison – qu'il avait deux papas.
Au début, les parents des petits sorciers fréquentant la même école étaient restés un peu méfiants et puis, au fur et à mesure, ils avaient tous finit par apprécier Harry et Drago, et Gabriel était devenu l'un des préférés des maîtresses et le petit caïd de la cour de récré.
> Gabriel, tu te souviens, aujourd'hui, on va voir tante Hermione, dit Harry en se reculant pour permettre à Katia de déposer devant lui un bol de café fumant. Merci, Katia.
La jeune femme inclina la tête puis retourna à sa cuisine.
Gabriel regarda son père de ses yeux dissemblables puis sourit et hocha la tête.
> On va voir Andrews et peut-être que le Père Noël sera passé chez tante Hermione, tu ne crois pas ?
Le sourire de Gabriel se fit encore plus large et Harry ne put s'empêcher de l'imiter. Ils n'avaient pas vu les Greenwald pour Noël cette année. Hermione avait été invitée par ses parents à Londres et ils y avaient tous étés. Ils étaient rentrés au début de la semaine et Hermione avait aussitôt envoyé un hibou à Harry pour qu'ils viennent un jour boire le thé.
> Tu va t'habiller ? demanda Harry. Et tu réveilles Drago en passant, s'il te plait ?
Gabriel vida son bol de lait en hochant la tête puis se leva et fila ventre à terre dans l'escalier de bois qui menait au premier étage.
Après avoir prit sa douche et s'être habillé, le garçon se rendit au bout du couloir et entra sans bruits dans la chambre de ses parents. Il resta un moment sans bouger, le temps d'habituer ses yeux à la semi-obscurité de la vaste chambre, puis il s'approcha du lit et grimpa dessus.
A quatre pattes, il longea le long corps de son père et s'assit à sa tête. Il avança la main et toucha la joue légèrement piquante du jeune homme endormit sur le dos, un bras au-dessus de sa tête.
> Mhm… dit Drago en fronçant les sourcils. Harry…
Gabriel sourit puis décida d'employer les grands moyens. Prenant son élan en se levant sur les genoux, il tomba lourdement en travers du torse du blond qui sursauta violemment en poussant un cri de surprise. Quand il reconnut son fils, il le coinça dans ses bras en disant :
> Gabriel ! Espèce de gredin… Tu as faillit me faire avoir une attaque !
Le gamin se mit à rire – à défaut de parler, il parvenait quand même à émettre des sons mais pas toujours cohérents – et Drago le repoussa pour s'asseoir.
Tapotant le bras de son père, Gabriel lui fit comprendre sans trop de problèmes qu'il fallait qu'il se lève.
> Je viens, ne t'inquiète pas, dit le blond. Va rejoindre Harry, je suis en bas dans cinq minutes.
Gabriel hocha la tête puis, après avoir planté un baiser la joue rugueuse du jeune homme, sauta du lit et ses pas se firent entendre dans l'escalier de bois entendre jusqu'au rez-de-chaussée.
Dix minutes plus tard, Drago descendait à son tour, en train de nouer ses cheveux dans son dos.
Harry lui sourit en le regardant venir vers la table de la salle à manger puis, après un petit baiser en guise de bonjour, le blond se mit à son petit-déjeuner.
> On va aller chez Hermione aujourd'hui, tu viens ?
> Y aura mes parents ?
> Je ne sais pas, pourquoi ?
> Comme ça, ça fait un moment que je les ai pas vus.
> Dorian va sûrement vouloir voir ses frères, dit Harry avec un sourire.
Le blond sourit puis dit, en tournant lentement sa petite cuillère dans son bol de café noir :
> Tu sais, chéri, ça me fait encore tout bizarre de savoir que j'ai deux frères qui ont le quart de mon âge. Dorian n'a jamais été au programme de mon père et encore moins Andrews mais finalement, c'est une bonne chose je crois. Mère est toute seule au Manoir quand père travaille et vu que je n'y vis plus. Mais maintenant qu'elle a Dorian, elle doit se sentir moins seule.
> Oui, sûrement, dit Harry.
Il baissa la tête sur ses mains jointes sur la table et Drago soupira.
> Ecoute, Harry, je sais parfaitement à quoi tu pense et…
> Drago, Gabriel va avoir onze dans un peu moins d'un mois, il serait grand temps qu'il ait un frère ou une sœur, dit Harry. Je ne veux pas qu'il reste fils unique.
> Et moi je ne veux plus porter d'enfant, dit Drago en fronçant les sourcils. J'ai été traumatisé par la naissance de Gabriel, c'est finit.
> Drago…
> Non.
Et le blond vida son bol avant de se lever.
Harry soupira et regarda Katia ramasser les restes du petit-déjeuner.
> Monsieur va bien ? demanda-t-elle, légèrement inquiète.
> Oui, oui, tout va bien, ne vous inquiétez pas, Katia.
Il allait ajouter autre chose quand la cheminée s'activa. Quand les flammes vertes redevinrent oranges, Harry récupéra avec une pince le papier ignifugé qui planait au-dessus des bûches.
> C'est Antony, dit-il avec un sourire. Il nous demande s'ils peuvent venir ce matin.
> Qui ?
> Antony McGonagall, Katia, vous vous souvenez ? C'est le garçon qui m'a aidé à vous sortir de cet orphelinat sorcier, Gabriel et vous.
> Ha oui, ce gentil garçon ! Oh oui ! S'il vous plait, monsieur Potter, dites-lui de venir, cela fait tellement de temps que je ne l'ait pas vu !
> D'accord, dit Harry en souriant.
Il prit une plume plantée dans un encrier au-dessus de la cheminée et écrivit son accord au dos du papier avant de le renvoyer par la même façon dont il était venu. Il recula ensuite de quelques pas et les flammes redevinrent vertes.
Deux silhouettes se profilèrent en tournoyant dans le foyer puis Antony et Stephan se distinguèrent nettement avant de sortir des flammes.
> Bonjour ! dit Antony sur un ton très joyeux.
> Antony ! dit Katia, coupant la parole à Harry qui allait répondre.
> Mademoiselle Katia !
Ils se tombèrent dans les bras et Katia dit :
> Deux ans, on ne vous a pas revu depuis deux ans !
Antony sourit puis regarda Harry qui était face à Stephan. Aucun des deux ne bougeait puis soudain, Harry sourit et ils se tombèrent, eux aussi, dans les bras l'un de l'autre.
> Dray, viens voir ! Nous avons de la visite !
Des pas se firent entendre depuis le bureau de Harry où le blond allait souvent se réfugier, et il fut très heureux de revoir Antony comme Stephan. Gabriel, quant à lui, sauta sans distinction dans les bras de l'un comme de l'autre. Il était content de revoir ceux qu'il désignait familièrement « tonton Antonyi » et « tonton Stephan ».
> Quel bon vent vous amène en Angleterre ? demanda Harry en les priant de s'asseoir autour du petit salon, dans les sofas.
> Nous sommes venus souhaiter la bonne année à ma famille, dit Antony. Mais on a décidé de passer ici avant d'aller à Dundee. Katia a raison, cela fait longtemps que nous ne sommes pas vus.
> Qu'avez-vous bien pu faire pendant deux ans entiers ? demanda Drago en s'asseyant et en hissant Gabriel sur ses genoux. Pas un hibou, rien…
> Tu sais, Drago, avec mon travail de commissaire de police et Stephan avec son école, on a difficilement un trou dans nos horaires de ministres.
> Une école ? Stephan ? demanda Harry en haussant les sourcils. Ca alors.
> Cela ne fait pas longtemps que je la dirige, dit Stephan en rougissant légèrement. En fait, la dernière fois qu'on s'est vu, c'était à votre anniversaire de mariage d'il y a deux ans. Je travaillais alors comme contrôleur dans les rames du métro de Paris.
> Tu as démissionné ? demanda Harry.
> Non, j'ai été viré, répondit Stephan. J'ai travaillé deux ans là-bas, comme vous le savez. Et peu a peu, j'ai prit l'habitude d'y aller en transplanant. Malheureusement, un jour, quelqu'un se trouvait à l'endroit où je transplanait tous les matins. Comme un coup de malchance, c'était le contrôleur en chef et il ne m'a pas fait de cadeau. Il a refusé de savoir comment je faisais et pourquoi, il m'a aussitôt mis à la porte avec mes gages.
> Environ deux mois après, c'était au mois de décembre 2006, je crois, reprit Antony. Je lui ai dégoté un travail de directeur d'école primaire. Le précédent directeur venait d'être arrêté pour harcèlement sexuel sur les maîtresses.
Drago posa aussitôt ses mains sur les oreilles de son fils et fusilla Antony du regard.
> Pardon, dit le jeune français avec un petit sourire.
> Gabriel, tu veux aller dans ta chambre un moment, s'il te plait ? Je viendrais te chercher quand nous irons chez tante Hermione, dit Drago en faisant descendre l'enfant de ses genoux.
Le garçon hocha la tête puis s'en alla et Stephan dit :
> Au moins, avec moi, elles n'ont rien à craindre.
Cela déclencha un éclat de rire général puis Harry proposa à boire à ses amis et Katia alla chercher les commandes.
Vers midi, Antony et Stephan prirent congé et, une fois qu'ils furent partis, ce fut le branle-bas de combat dans la maison. Ils avaient une heure de retard pour aller chez Hermione, Harry lui ayant dit, la veille, qu'ils seraient chez elle vers onze heures du matin.
Enfilant manteau, gants, bottes et bonnet, Gabriel fut prêt avant ses parents, et Katia et lui attendirent les deux jeunes hommes devant la cheminée, parés pour affronter le froid.
Dans leur chambre, Harry et Drago se disputaient sans pour autant hausser la voix. Cependant, leur timbre était tendu et quand Drago fit tomber sa brosse et ne la ramassa pas, Harry se tut aussitôt.
> J'en ai assez, Harry, dit le blond en se retournant. Tu me gonfle sérieusement avec cette histoire d'enfant. Si tu veux vraiment un autre enfant, trouve-toi une femme ou un autre demi-vélane qui sera ravi de t'en pondre un, mais ne compte plus sur moi !
Sur ce, il ramassa la brosse, la balança sur la coiffeuse puis quitta la pièce. Harry ne chercha même pas à le retenir.
Quand la porte claqua, le Gryffondor continua de s'habiller tranquillement puis il rejoignit tout le monde dans le salon où ils s'entassèrent dans la cheminée.
L'instant d'après, ils déboulaient chez Hermione, et Andrews, après leur avoir sauté au cou, entraîna aussitôt Gabriel et Katia dehors.
> Vous semblez en froids, tous les deux, dit Alexandre après avoir salué les deux sorciers.
> Non, ça ira, ce n'est rien, dit Harry avec un sourire. Hermione n'es pas là ?
> Si, elle finit de s'habiller, dit Alexandre.
Un roulement se fit alors entendre dans l'escalier et une petite fille brune déboula dans les jambes d'Alexandre qui l'attrapa sous les bras et la hissa contre lui.
> Allons, Cylia, soit un peu moins excitée…
> Pardon, papa, répondit la petite fille de six ans. Mais je voulais aller jouer avec Gaby…
> Oui, tu va y aller mais dis bonjour à Harry et Drago avant, dit Alexandre.
La petite regarda Harry puis tendit les bras vers lui. Le Gryffondor la prit et la petite fille lui planta un gros bisou sur la joue avant de passer dans les bras de Drago qui cessa de bouder l'espace d'une minute.
Des pas moins rapides se firent alors entendre dans l'escalier et Hermione apparut, vêtue d'une salopette en jean et d'un gros pull en laine rose passé par-dessus.
> Mon Dieu, Mione, dit Harry en reculant après l'avoir enlacée. Mais que tu es grosse… C'est pour quand ?
> Février, dit Hermione en souriant. Et c'est un garçon, celui-là.
Elle posa ses mains sur son ventre puis elle revint sur terre et enlaça Drago qui lui sembla un peu tendu.
> Et toi, mon Drago ? demanda-t-elle alors. Quand est-ce que tu nous en fait un autre ?
> Aïe… dit Harry entre ses dents.
> Pas tout de suite, dit Drago, légèrement crispé.
> Il serait temps, pourtant, dit la brunette en s'éloignant vers un fauteuil où elle s'assit en soupirant. Gabriel va avoir onze ans, il va partir pour Poudlard et tu te retrouveras tout seul.
> Cela m'est égal, tu sais, Hermy.
> Ha ? Vraiment ? Harry ne sera pas là non plus, tu sais ?
> Et alors ? Je ne veux pas d'autre enfant, c'est pas assez clair ?
Cette dernière phrase s'adressait plus à Harry qu'autre chose et le Gryffondor détourna la tête pour éviter le regard foudroyant de son mari.
Le blond disparut ensuite dans la cuisine puis la porte d'entrée claqua et Harry soupira.
> Harry, c'est quoi, ça ? demanda Alexandre. Qu'est-ce qui vient de se passer ?
> Ne vous en mêlez pas, répondit le Gryffondor en se délestant de son manteau. Cela ne regarde que Drago et moi.
> Oh non ! dit Hermione en se redressant dans son fauteuil. Vois-tu, Harry, nous sommes tes amis et si quelque chose va mal dans ton couple, les amis ça sert à remettre tout d'aplomb. Tu m'as bien aidée quand Cylia a eut la scarlatine et que j'étais persuadée qu'elle allait mourir.
> Oui, mais aujourd'hui, ce n'est pas pareil, dit Harry en se laissant tomber dans un fauteuil. Drago refuse une nouvelle grossesse pour la simple et bonne raison qu'il a été traumatisé par la précédente. Gabriel lui suffit, mais pas moi.
Alexandre s'assit sur l'accoudoir du fauteuil de son épouse et celle-ci dit :
> Tu sais, je peux peut-être lui parler, si tu veux. Peut-être que j'arriverais à le décider…
> Je ne pense pas, dit Harry. Quand il a une idée en tête, il ne la lâche pas, tu sais. Ca fait déjà plus de quatre ans que je le tanne avec cette histoire, mais il n'en démord pas, malheureusement.
> Ca te fait si mal que ça ? demanda Hermione.
Harry ne répondit pas et la jeune femme se leva en s'agrippant au bras d'Alexandre.
> Où tu va ? demanda ce dernier.
> Parler avec Drago, et ne vous avisez pas de m'en empêcher. Je pourrais vous faire du mal d'un simple claquement de doigts.
Elle s'enroula dans un manteau puis sortit de la maison. Alexandre regarda Harry puis haussa les épaules et lui proposa un verre de scotch pour patienter.
Contournant le potager un peu gelé, Hermione longea la maison et trouva Drago assit sur une des balançoires des enfants Greenwald.
Entendant ses pas faire crisser la neige fraîche, Drago leva les yeux et détourna la tête en reconnaissant Hermione.
> Je ne veux pas te parler, dit-il.
> Pourquoi, Drago ? Pourquoi est-tu si buté, demanda Hermione en s'asseyant au bord du tourniquet, le volume de son ventre lui interdisant l'accès aux balançoires. Drago, Harry souffre de sans cesse t'entendre dire non à ses requêtes.
> Et moi, tu crois que je ne souffre pas ? Si Alexandre n'avait pas demandé à Cylia de nous dire bonjour, jamais je n'aurais prit ta fille dans mes bras tout à l'heure.
> Tu as peur des enfants ou redoutes-tu simplement une nouvelle grossesse ?
> Je suis incapable de te répondre. Tout ce que je sais c'est que je refuse de porter un second enfant pour voir ressurgir toutes les angoisses que j'ai eut pendant que je portais Gabriel.
> Drago…
> Je sais que tu essaie de m'attendrir, Hermione, mais je ne céderais pas. Si Harry veut un autre enfant, qu'il en fasse un autre, mais qu'il ne compte pas sur moi.
> Tu enverrais donc délibérément ton mari vers une femme ou un autre être comme toi simplement parce que tu refuse de lui donner un second enfant ? Tu es complètement dérangé Drago. Excuses-moi du terme mais je n'en ai pas d'autre à l'esprit. Qu'est-ce que c'est neuf mois, hein ? Et encore, tu n'as porté Gabriel que sept mois, mais franchement ? Regarde-moi, Drago !
Le blond sursauta et le va les yeux sur Hermione qui s'était levée.
> Regarde, Drago, ne voudrais-tu pas à nouveau sentir la vie bouger en toi ? Moi j'adore être enceinte. Si ce n'était pas le cas, jamais je n'aurais eut Cylia et encore moins celui-là. Drago, pendant les sept mois où tu as porté Gabriel, jamais je ne t'avais vu aussi rayonnant. Tu souriais tout le temps, tu passais des heures à feuilleter les magazines de bébé, tu appelais vite quelqu'un autour de toi quand le bébé donnait un coup… Ne voudrais-tu pas revivre ça ? Une grossesse, ce n'est pas essentiellement des angoisses, c'est aussi beaucoup de bonheur.
> Non, dit Drago en se levant. Plus jamais.
Et il s'éloigna.
Hermione le regarda partir en direction de la cour puis quitter la propriété et longer la rue déserte – les gens préférant rester chez eux en voyant le thermomètre descendre en dessous de zéro degrés.
> Quelle tête de bois ! grogna la jeune femme en serrant les poings.
Elle soupira ensuite puis se rassit sur le tourniquet et regarda autour d'elle. Tout etait d'un blanc immaculé. Il avait beaucoup neigé cette nuit et les jours precedents. Il n'y avait pas un chat dehors et parfois, un moineau risque-tout s'aventurait hors de son nid douillet.
Hermione soupira de nouveau et tendit soudain l'oreille. Elle avait entendu du bruit non loin d'elle, un bruit etrange mais familier qu'elle n'avait pas entendu depuis plus de six mois...
