Bonjour, bonsoir, hello !
Je me décide enfin à poster ici ma première fanfic sur le Seigneur des Anneaux ! Je l'ai commencé il y a... pfioouuu ! (trop)longtemps. Enfin bref, je devais très certainement être encore au collège alors bon... J'ai tout de même corrigé et (essayé ?) d'améliorer les premiers chapitres qui datent de cette période mais bof bof, alors ne soyez pas trop sévère sur le début.
(La fanfic sera composée d'environs 45 chapitres que je compte bien tous terminer !)
(Je précise aussi que cette fanfic prend place sur Le Hobbit en plus du Seigneur des Anneaux)
P.S. : mon héroïne ainsi que quelques autres persos m'appartiennent, tout le reste appartient à Tolkien (béni soit-il pour ce monde merveilleux qu'il a créé).
Bonne lecture, j'espère qu'elle vous plaira !
MAJ 22.08.2017 : rajout de quelques passages, mais le chapitre est, je pense, toujours aussi rapide.
Chapitre 1, quelques secondes
-AÏE !
-Oh, pardon mam'zelle, je ne vous avez pas vu !
Albane battit plusieurs fois des paupières, prête à expliquer vertement sa façon de penser à l'homme qui venait de malmener ses orteils. Mais la seule chose qu'elle put faire, ce fut de s'étaler contre un mur afin de laisser passer une charrette tirée par un poney. Attendez… Une charrette ? A Paris ? Le monde ne tournait pas rond. « Encore un rêve grotesque sortit tout droit de mon esprit dérangé », songea-t-elle. Fronçant les sourcils, elle observa l'homme continuer son chemin, tenant son animal par la bride et sifflotant une mélodie légère et joyeuse. Albane tourna alors plusieurs fois sur elle-même, cherchant la quelconque blague dont elle aurait pu être victime, mais elle ne remarqua rien d'inhabituel : elle était visiblement dans une petite ville médiévale tout à fait ordinaire. Excepté peut-être que ce dernier point n'avait rien d'habituel puisque la jeune fille venait de Paris et vivait au XXIème siècle.
Ignorant le sentiment d'angoisse profonde qui lui enserrait la poitrine, elle se força à slalomer entre hommes, poneys et enfants, et visita les lieux. Si la nuit devait se terminer bientôt et le réveiller sonner, autant profiter de ses songes, aussi étranges soient-ils, non ? Ainsi, durant ce qui lui sembla être des heures, elle marcha, visitant les lieux de long en large, observant ce qui se déroulait sous ses yeux. Ostensiblement, elle ignorait les coups d'œil insistants de quelques lourdauds ivres et les regards noirs des mères lorsque, malencontreusement, elle bousculait un de leur enfant. Elle était dans un rêve, un peu inhabituel peut-être, et très réaliste, mais un rêve tout de même. Tout était normal, n'est-ce pas ? Son réveil allait sonner incessamment sous peu, et puis son chat viendrait lui lécher le visage afin de l'empêcher de se rendormir. Après, elle se lèverait, se préparerait et irait à la fac à pieds, comme chaque jour de chaque semaine depuis qu'elle avait quitté le lycée. Elle suivrait la routine pesante dans laquelle elle s'était enfermée dès ses premiers jours de « vie adulte », deux ans plus tôt, et tout irait bien. Oui, tout était normal. Son rêve se terminerait probablement d'ici quelques minutes, elle en était certaine, alors, pour combler son ennui jusque son réveil, elle continua de se promener sous les rayons du soleil.
Mais l'astre brûlant traversa rapidement le ciel, laissant place à de gros nuages sombres et menaçants au-dessus de la petite ville. « Bienvenue à Bree ! », lui hurla alors un homme au sourire inquiétant, à quelques mètres de là. De plus en plus effrayée, Albane accéléra le pas, comme si le simple fait d'avancer plus vite ferait revenir les choses à la normale. Elle pivotait la tête dans les sens, à la recherche d'un quelconque danger. Lorsque les grosses et rares gouttes qui tombaient du ciel laissèrent place à un déluge, elle abandonna et se laissa glisser contre le mur d'un bâtiment, épuisée et terrifiée. La pluie, qui tombait drue, créait d'énormes flaques tout autour d'elle, et de larges coulées de boues commencèrent à s'écouler lentement, obstruant la rue dans laquelle elle se trouvait. Repliant ses jambes contre sa poitrine et serrant ses bras avec l'énergie du désespoir autour de son corps, elle se mit à espérer de toutes ses forces se réveiller dans son lit, chez elle, loin d'ici. C'était amusant de visiter un bourg sortit tout droit de l'imagination d'un des plus grands écrivains du XXème siècle, le visiter à sa sauce dans ses rêves, mais à présent elle ne trouvait plus cela drôle du tout. Elle avait froid, mal aux pieds, la pluie imbibait ses vêtements et elle était perdue. Jamais un seul de ses rêves ne lui avait paru aussi angoissant.
-Et toi, là-bas !
Elle tourna vivement la tête vers la provenance de la voix. Une petite femme replète d'une soixantaine d'années et aux cheveux noirs dégoulinants s'avançait vers elle à grandes enjambées, bousculant plusieurs personnes sur son chemin. Albane se releva aussitôt, grelottant, hésitant entre prendre ses jambes à son cou ou ne pas bouger d'un pouce. Mais sa réflexion prit trop de temps et l'autre arriva sur elle en quelques secondes à peine.
-Qu'est-ce que tu fais toute seule ici, petite ?, lança-t-elle d'un ton bourru en observant la jeune fille de haut en bas. Tu es perdue ?
-Ou-oui, bafouilla Albane, sans vraiment savoir si elle pleurait ou s'il ne s'agissait que de la pluie qui perlait sur ses joues. Je voulais rentrer chez moi et… je ne sais pas où je suis…
La femme ne lui répondit pas tout de suite. Elle sembla réfléchir quelques instants, regardant parfois autour d'elle, avant de finalement reprendre la parole.
-Bon écoute, je suppose que tu n'as pas d'argent… j'ai une chambre de libre chez moi. Tu n'as qu'à t'y installer le temps de trouver comment rentrer chez toi.
Albane ouvrit grands les yeux devant cette proposition inespérée. Incapable de dire un mot tant elle était reconnaissante envers la vieille femme, elle hocha frénétiquement la tête et se laissa diriger à travers les pâtés de maisons. Sans doute n'aurait-elle pas dû se fier à la vieille dame, mais que pouvait-elle faire d'autre ? Si ses songes n'en étaient qu'à leurs débuts, il lui fallait bien avancer, non ?
Sa sauveuse se présenta comme s'appelant Lothiri, avant de lui poser quelques questions sur qui elle était et comment elle s'était retrouvée à Bree. Ayant une totale confiance en cette femme qu'elle ne connaissait pourtant que depuis quelques minutes, Albane lui parla de Paris, de comment elle était brusquement arrivée ici en traversant une simple route, de son incapacité à rentrer chez elle. Qu'elle était en plein rêve, qu'elle se réveillerait bientôt et que, par conséquent, tout ceci n'avait guère d'importance, même si cela la terrifiait au plus haut point. L'autre l'écouta en silence, hochant la tête. Elle ne fit pas de commentaire et Albane songea alors que, si les personnages qu'elle rencontrait se trouver être si peu loquace, cela ne faisait aucun doute quant au caractère onirique de ce qu'elle était en train de vivre.
La vieille finit par s'arrêter devant une porte en bois basse qui gardait l'entrée d'une petite maison de pierre. Elle poussa Albane à l'intérieur et claqua le panneau avec force, laissant la pluie et le froid de la nuit à l'extérieur. Plusieurs bougies, plutôt petites, éclairaient faiblement le vestibule, donnant à la fois un air chaleureux et inquiétant à la pièce.
La jeune fille se recroquevilla sur elle-même, apeurée.
L'hôte d'Albane lui fit alors aussitôt quitter son manteau, regardant d'un air sceptique les vêtements de la jeune fille, sans pour autant faire de commentaire.
-Tiens, montes donc à l'étage, il y a de l'eau qui chauffe pour un bain devant la cheminée. Je t'apporterai des vêtements propres.
Reconnaissante, Albane offrit un petit sourire épuisé et timide à la vieille dame avant de monter les marches une à une, lentement. L'escalier était raide, grinçant, et la jeune fille fut rapidement en haut. L'étage se composait uniquement d'une chambre et de ce qui ressemblait à une salle d'eau. Celle-ci était petite, un unique bac trônait au milieu de la pièce et une cheminé, surplombée par une énorme bassine de fer, occupaient presque tout l'espace. Un miroir sale trônait dans un coin mais la jeune fille évita son reflet, peu désireuse de voir ce à quoi elle pouvait bien ressembler.
A l'aide d'un sceau en acier rouillé, elle ajouta quelques litres d'eau chaude à celle, froide, du bac. Chose faite, elle se déshabilla avec lenteur, grimaçant au contact froid de ses vêtements trempés contre sa peau, et se glissa directement dans ce qui servait de baignoire. Apaisée par l'eau chaude, elle remercia mentalement la vieille femme et tenta de se convaincre que tout ceci prendrait bientôt fin, que ce n'était qu'un songe sortit tout droit de son imagination débordante, qu'elle rêvait. Mais seulement, voilà : la douce et impitoyable angoisse nichée au creux de son estomac l'en empêchait.
Épuisée, elle ferma les yeux, priant pour se réveiller chez elle.
