" Je vois. Dans ses yeux ne restent plus que le reflet des pixels, ces jours sont incertains.

-Va t-il mourir oh Grande Déesse ?

-Je ne peux pas me prononcer, tous les êtres de ce monde décident de leur destin, mais il y a manifestement des chances que le danger qui nous préoccupe lui soit fatal.

-Bien. Pouvez vous m'armer contre cette menace.

-Je le peux. Mais je connais tes desseins, ce qui vit en toi est de moi et du Dieu, je sais la fureur dans laquelle tu peux entrer comme nous. Cette violence est trop forte pour les mortels, il faudra que tu saches les en protéger si tu ne veux pas les précipiter toi même dans le trépas.

-Je saurai le faire, soyez en assurés.

- Fort bien, je vais t'insuffler la lueur des origines. Toutes les fractions de mon être et les déités la reconnaîtront. J'ai l'espoir que tu sois capable de mener a bien cette mission dont tu m'implore. Maintenant va !"

La Grande Déesse s'évapora ainsi que le pouvoir qui courrait dans l'air autour d'elle. L'humaine resta un moment dans une prière, puis partit. Elle écrasa le biscuit dans sa paume et répandit les miettes sur l'autel improvisé en forme de souche.

Elle rentra dans son espèce de vorde, elle lança sur son épaule un sac avec quelques affaires vitales, et flanqua son flingue dans son jean. Elle sorti son cheval du box et son taureau de l'enclos. Elle voila son visage et chevaucha jusqu'en Erebante.

Un silence statique couvrait toute la ville; il était quatre heure du matin. Elle l'avait trouvé sans peine, il était là, de l'autre coté du mur, innocent, naïf. C'était le huitième jour du troisième mois.

Demain il partirait pour la capitale pour une conférence dans un événement populaire. Sa notoriété n'avais pas d'importance en dehors du fait qu'elle pourrait peut être compliquer la situation en cas de danger. Elle connaissait désormais chacune de ses habitudes; il sortait peu, et lorsqu'il le faisait c'était avec nervosité et effacement comme s'il désirait être invisible, mais demain des centaines de personnes allaient le voir à la chaîne et en comité.
Elle somnolait, mais son attention ne pouvait être trompée malgré le repos. Les présages le disaient, demain quelque chose d'anormal se produirai, et elle devrait l'affronter seule, sans armes, avec pour seule certitude la force mentale et la volonté.
Les heures s'échafaudaient les une après les autres, elle récupérait, elle chargeait son corps comme branchée sur la Terre qui la portait.

5h45 il se levait, la pluie s'abattait sur la ville depuis une heure, elle était trempée mais toujours immobile.
6h20 elle partait en direction de la gare. 7h50 le train en direction de Rirrha partait, elle était dedans, à trois rangées de lui. Elle lisait son aura et ses impulsions éthériques sans peine, elle s'accorda enfin un véritable sommeil profond.

10h l'arrivée. Elle mangea peu et bu abondamment.

14h première conférence elle se plaça docilement au premier rang dans l'angle le plus ouvert vis à vis de la salle et se fit oublier.

17h Seconde conférence après une pause d'une heure.

Soudain au beau milieu d'une réponse un signe apparut, une sorte de dos ondula à la surface du sol avant de disparaître, il ne le vit pas. Mais bientôt et de partout, des ondes sombres, des artefacts du néant prirent forme dans la réalité quittant les plans de l'existence dans lesquels ils aient retenus à l'origine. Ce fut la panique, et les intrus voraces se nourrirent avidement du désespoir de leurs hôtes.

Elle était concentrée sur lui, il avait avec ses collègues rampé sous les pupitres. Elle balançait par de vifs mouvements de poignets des ondes positives, des ondes de vie, des cris de mères donnant la vie matérialisés sur l'air, elle émanait à elle seule la pulsion pérenne et salvatrice du monde. Avançant vers son destin, sans ce soucier du massacre qui se déroulait derrière ses pas, elle prit celui qu'elle avait épié par l'épaule. Il ne comprit rien, puis l'instant d'après le sol trembla.

Les créatures lâchèrent leur proies et se groupèrent autour de l'estrade. C'était le moment tant redouté. Elle s'inspira des yeux de celui qu'elle venait sauver, puis frappa le sol de son poing droit.

Le tremblement terrestre grandit, une flamme électrique d'un bleu outre mer mêlé de vert partait du sol au plafond et au delà, irradiant de toutes part par sa lueur primaire tous les êtres annihilants. Un bruit monstrueux et majestueux remplissait l'espace, celui des cris de toutes les bêtes mêlé au grondement du vent, de la terre, de l'eau et au murmure menaçant des flammes. Cette colonne d'énergie partait de sa main flanquée au sol et fermée pour traverser tout son corps, elle en était transpercée, elle en était le combustible principal.

Une dizaine de minutes plus tard, quand l'éblouissement quitta les yeux des mortels autour d'elle, il n'y avait aucune trace de ce qui s'était passé, mais elle gisait inerte, la main gauche tendue vers lui, les yeux ouverts.