Note de l'auteur :

Voici un petit OS qui n'a pas vraiment de raison d'être. Je les trouve juste trop mignons ensemble et, après avoir fait le tour des fictions déjà postées, je me suis décidée à en écrire une moi-même. Elle n'a absolument rien d'original et son scénario brille par son inexistence ! Il s'agit de mon tout premier lemon, alors soyez indulgents s'il vous plaît !

Bonne lecture !


Chapitre 1 : Double identité

Suzaku, assis sur son futon, attendait patiemment le retour de Lelouch, occupé à la salle de bain. Celui-ci ne mit pas longtemps avant d'entrer, seulement vêtu d'un pantalon de pyjama, ce qui laissa tout loisir au jeune homme de détailler sa silhouette fine. Il était loin d'être musclé mais son torse imberbe était tout de même parfaitement dessiné. Le japonais secoua doucement la tête, chassant ses pensées de son esprit, secrètement heureux que l'obscurité régnant dans la pièce dissimule son regard aux yeux de son ami.

_ Dis, Lelouch, est-ce que tout va bien en ce moment ?

Le jeune homme s'assit sur son lit, coulant vers lui une œillade interrogatrice.

_ Bien sûr. Pourquoi cette question ?

Le soldat haussa les épaules, pour tenter de prendre l'air détaché.

_ Tu dors beaucoup en classe de moment. Tu commences même à avoir des cernes. Du coup, je me demandais si quelque chose te tracassait au point de t'empêcher de dormir.

Devant le regard perçant de son meilleur ami, l'invité rougit légèrement. Cela faisait deux semaines à présent qu'il observait Lelouch et, même si le jeune homme n'était pas connu pour être des plus attentifs en cours, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Depuis tout petit, après leurs débuts difficiles, il ressentait un profond besoin de protéger le britannien, et le voir ainsi lui faisait mal.

_ C'est pour cela que tu as insisté pour venir dormir à la maison ce soir ?

Suzaku se mordit la lèvre. Évidemment le soi-disant traitement anti-cafards que subissait son appartement, l'obligeant à se faire héberger, n'avait pas trompé son meilleur ami. Il fallait dire qu'il n'avait jamais su lui mentir.

_ Entre autres. Je voulais aussi revoir Nunnally.

La jeune fille avait été la pièce maîtresse de son plan. En effet, il savait pertinemment qu'elle réclamait sa présence, rare en ce moment à cause de son travail pour l'armée, et, comme Lelouch n'avait jamais pu refuser quelque chose à sa sœur, il en avait profité. Bien sûr, il adorait cette enfant adorable et passer une bonne soirée en sa compagnie avait illuminé sa vie tout en lui permettant de découvrir ce qui n'allait pas chez son meilleur ami.

_ Alors, est-ce que tu vas me parler ? Je peux peut-être t'aider ? reprit Suzaku.

Lelouch secoua la tête.

_ Tout va très bien.

_ Menteur.

Il reçut en retour un regard sombre mais il ne se laissa pas démonter. Il était décidé à avoir des réponses et ne se laisserait pas manipuler par son ami. Il ne supportait pas que le britannien lui cache des choses. Il voulait tout savoir de lui. Il voulait être son confident. Celui sur qui il pourrait toujours compter. Il était simplement amoureux de ce jeune homme si beau et si mystérieux même si, en cet instant, il lui tapait sur les nerfs. Il croisa les bras et le fixa avec insistance.

_ Est-ce que c'est lié à l'école ?

_ Suzaku…

_ Réponds.

_ Non.

_ Est-ce que c'est lié à Nunnally ?

_ Non.

_ Est-ce que…

_ Quoi que tu proposes, je te dirai non, le coupa le brun avec mauvaise humeur. Je dors juste mal en ce moment. Fin de la discussion.

Suzaku laissa échapper un soupire irrité. Pourquoi fallait-il toujours qu'il soit aussi buté ? Il se leva et vint prendre place à côté du jeune homme qui recula légèrement, surpris par cette soudaine proximité. Le soldat planta ses yeux émeraude dans ceux améthyste de son vis-à-vis. Il s'y perdit un instant, oubliant ce qu'il allait lui dire avant de finalement se reprendre

_ Tu ne me fais pas confiance ? demanda finalement le japonais alors que le silence s'installait.

_ Mais tout va bien je te dis ! rétorqua Lelouch en haussa en ton.

_ Lulu ! Je m'inquiète pour toi ! répliqua Suzaku, plus fort encore.

Étrangement, Lelouch ne répondit pas, les yeux perdus dans le vide. Il semblait las, plus fatigué encore qu'auparavant. Il s'adossa au mur, ramena ses jambes tout contre lui sans lui accorder un regard. Le soldat demeura immobile. Il aurait voulu s'approcher, le prendre dans ses bras pour faire disparaître cet air mélancolique de son beau visage, mais il ne voulait pas risquer de le braquer encore plus.

_ Que penses-tu de Zéro, Suzaku ?

Le japonais fut surpris par cette question. Il savait que son ami détestait Britannia plus que tout autre personne dans ce monde, à part peut-être les Chevaliers Noirs et ce Zéro, mais il ne comprenait pas pourquoi il se prenait la tête avec ça au point de ne plus en dormir. Il médita un instant ses paroles avant de répondre.

_ C'est un terroriste. Il tue des innocents dans sa soi-disant guerre contre Britannia.

Lelouch se mordit la lèvre, en pleine réflexion.

_ Mais il veut renverser Britannia et son système injuste. Ne faut-il pas le soutenir ?

Suzaku hocha la tête.

_ Personne ne sait vraiment ce que veut Zéro, mais même si son but était honorable, les moyens qu'il emploie sont immoraux. Mais dis-moi, pourquoi cela te préoccupe-t-il ? Ici, à l'école, tu ne crains ni Britannia ni les Chevaliers Noirs…

_ Ce n'est rien, répondit finalement Lelouch en forçant un sourire. Tu me connais, je réfléchis toujours trop.

Suzaku voyait bien que tout ceci n'était qu'une façade. Il devait à présent démêler les pensées tortueuses de son ami. Celui-ci quitta la chambre, prétextant aller préparer du thé, le laissant seul avec ses réflexions.

Le japonais se leva et alla regarder par la fenêtre. La nuit était tombée depuis quelques heures mais les étoiles brillaient déjà haut dans le ciel. Soudain, le portable de Lelouch, posé sur le bureau, vibra. Curieux et un peu jaloux, Suzaku ne résista pas à l'idée de voir qui contactait son ami à cette heure.

Tout s'est passé comme prévu. Aucun problème.

L'étrange message n'était pas signé. Il plongea le soldat dans une profonde réflexion. Lelouch avait décidément beaucoup de secrets. Ces années de séparation ne se comblaient pas assez vite à son goût. Puis, ce fut son propre portable qui sonna.

_ Lloyd ?

Il décrocha rapidement, jetant un coup d'œil à la porte toujours close.

_ Il y a un problème ?

_ Désolé de te déranger mon petit Suzaku, répondit l'excentrique savant à l'autre bout de la ligne. Ne t'inquiète pas, je ne te réquisitionne pas ce soir. Je voulais juste te tenir au courant.

_ Au courant de quoi ?

_ Les Chevaliers Noirs ont cambriolé une base militaire et ont volé 5 knightmares de dernière génération.

Suzaku ne put s'empêcher de laisser son regard dévirer sur le téléphone de Lelouch.

_ Vous êtes sûr ?

_ L'opération a été menée d'une main de maître. Ils n'ont rencontré aucune résistance.

Le soldat, perdu dans ses pensées, demanda quelques précisions avant de finir de raccrocher.

C'est à ce moment que Lelouch revint, les bras chargés d'un plateau. Suzaku le suivit du regard. Se pouvait-il que son meilleur ami soit lié aux Chevaliers Noirs ? Cela expliquerait son sommeil en retard. En ce moment, les terroristes étaient particulièrement actifs et leurs actions toujours aussi complexes.

_ Quelque chose ne va pas ? demanda le brun en remarquant son regard fixe.

_ Non, rien du tout. Tu as un message je crois.

Le britannien acquiesça et consulta l'appareil avant de sourire légèrement.

_ C'est qui ? demanda Suzaku, de plus en plus méfiant en tentant de paraître innocent.

_ Une amie. Pour le devoir de science de jeudi.

Suzaku hocha la tête, heureux que son interlocuteur ne remarque pas son trouble. Son esprit lui, fonctionnait à toute allure. Maintenant qu'il avait envisagé la possibilité que Lelouch soit Zéro, car jamais il n'accepterait qu'on lui dicte sa conduite et ne pouvait donc pas être un simple sbire, il avait la désagréable impression d'avoir raison. Cela expliquait pourquoi Zéro l'avait sauvé d'une condamnation à mort lors de son faux procès pour le meurtre du prince Clovis. Cela expliquait aussi pourquoi il avait voulu l'enrôler parmi les Chevaliers Noirs. Et comme il l'avait lu même pensé un peu plus tôt, Lelouch détestait Britannia. Il avait toujours juré de se venger. Tout collait. De plus, il avait largement les compétences et les facultés mentales pour assurer le rôle du terroriste masqué.

_ Tiens.

Il accepta la tasse de thé que lui tendit Lelouch et la but lentement, savourant son parfum sucré. Que faire à présent ? Lui, pilote du lancelot, avait pour mission d'arrêter Zéro. Mais si Zéro était Lelouch, s'il était l'homme qu'il aimait en secret depuis des semaines, cela changeait tout.

_ Lelouch, tu savais que Zéro m'a proposé de rejoindre les Chevaliers Noirs ? lâcha-t-il finalement.

Son ami eut l'air surpris mais Suzaku ne sut pas si c'était sincère ou non. Le britannien était un excellent menteur, contrairement à lui.

_ Non, mais je suppose que tu as refusé.

_ En effet. Outre ses méthodes, je ne voulais pas travailler avec quelqu'un qui ne montre pas son visage à ses hommes.

_ Il doit avoir ses raisons pour se cacher, répondit Lelouch en haussant les épaules. Ne pas se faire arrêter par exemple.

Son ton était plus détaché que précédemment. Il ne semblait plus perdu dans ses pensées mais de nouveau sûr de lui. Comme le Lelouch de tous les jours.

_ Je finirai par découvrir qui il est.

_ Et tu l'arrêteras.

_ Peut-être.

Suzaku ne manqua pas le petit tressaillement qui secoua son ami alors qu'il portait sa tasse à ses lèvres. Ses soupçons se confirmaient.

_ Tu es plus sûr de toi en temps normal. N'est-ce pas toi qui, il y a quelques jours encore, disais à Shirley que tu arrêterais Zéro et ses sbires pour protéger tout le monde ?

Il devait tenter le tout pour le tout.

_ Lulu ?

Le britannien posa son regard améthyste sur lui, impassible.

_ Est-ce que tu es Zéro ?

Le jeune homme haussa un sourcil avant d'esquisser son sourire moqueur. Sourire qui faisait tant craquer Suzaku.

_ Désolé de te décevoir, ce n'est pas moi.

_ Je ne te crois pas. Tout concorde. Ne me mens pas. Je sais que c'est toi.

Le jeune homme perdit toute trace de sourire, devant d'un coup mortellement sérieux, et le darda du regard. Il se sentit aussitôt mal à l'aise.

_ Bravo pour tes déductions, Suzaku Kururugi. Mais je ne vais malheureusement pas pouvoir te laisser partir en sachant cela. C'est trop important.

Suzaku sentit sa respiration se bloquer. Zéro. Lelouch. Lelouch. Zéro. Il avait raison : ils formaient une seule et même personne.

_ Tu comptes me tuer ? railla-t-il.

Le jeune homme ne pouvait rien contre lui. C'était certes un génie mais au corps à corps, il était pire qu'un enfant. À moins de cacher une arme à feu dans son pantalon, il ne craignait rien.

_ Je vais simplement effacer tes souvenirs.

À ces mots, il toucha son œil droit.

_ J'aurais préféré ne pas avoir à te faire ça, mais tu es un ennemi bien trop problématique.

Suzaku grimaça : il n'avait jamais voulu être l'ennemi de Lelouch. Dire que tout ce temps, c'était après lui qu'il courrait.

_ Alors ne le fais pas.

Le terroriste lui adressa un regard mauvais qui le fit frissonner.

_ Je ne peux prendre aucun risque. Tu fais partie de l'armée de Britannia. Tu as maintes fois prouvé ta loyauté à cette tyrannie !

_ Et ma loyauté envers toi ! s'exclama Suzuku, touché par ses mots pleins de haine.

Son éclat de voix surprit Lelouch mais il ne changea pas d'expression.

_ Depuis que tu as débarqué chez moi, depuis le tout début - enfin presque- , nous avons toujours été amis. As-tu oublié que je t'ai sauvé la vie, ce jour où tu étais dans les souterrains avec cette fille en vert ? Contre les ordres de mes supérieurs.

Il se souvenait en détail de ce fameux jour. Il avait été si heureux de retrouver Lelouch et si inquiet lorsqu'il s'était réveillé auprès de Lloyd et Cécil, sans nouvelle de lui. L'aimait-il déjà à cet instant ?

_ Cela ne change rien.

_ Et ce jour où tu as glissé du toit ?

_ Ton satané chat m'avait volé le masque, gronda Lelouch en croisant les bras. Tout ceci est bien gentil, mais c'est Lelouch Lamperouge que tu sauvais. Zéro, tu le traquais et tu n'aurais pas hésité à le tuer !

_ Parce que tu n'as pas eu assez confiance en moi pour me dire la vérité. On aurait pu en parler…

Il ne put s'empêcher de lâcher un ricanement en imaginant la confrontation. Têtus l'un comme l'autre, il ne savait pas qui aurait eu gain de cause. Lui sans doute. Lelouch finissait toujours par gagner leurs joutes verbales.

_ J'aurais pu te convaincre d'utiliser des méthodes différentes, si j'avais su.

Un long silence s'installa. Suzaku réfléchissait, Lelouch l'observait, visiblement prêt à agir. Il ne savait pas de quelle manière il comptait agir mais, puisque Lelouch était Zéro, il devait s'attendre à tout. Trop de mystères planaient encore autour du terroriste.

_ Lulu. J'ai quelque chose à te dire.

Le britannien l'invita à poursuivre, intrigué par l'abandon dont il faisait preuve.

_ Je veux rejoindre les Chevaliers Noirs et les changer de l'intérieur.

_ Pardon ?
Cette fois, sa surprise était authentique. Le soldat lui adressa un petit sourire.

_ Quitte à changer un système pourri, autant être du bon côté. Je ne veux pas me battre contre toi.

_ Et ton serment envers Britannia ?

_ Tu es un prince de Britannia, que tu le veuilles ou non, ricana Suzaku. Donc techniquement, ma conscience est tranquille de ce côté-là.

Il y eut un nouveau silence, durant lequel Lelouch le considéra longuement, comme cherchant à le juger. Suzaku subit l'inspection sans broncher. Ce n'était pas avec des mots qu'il le convaincrait.

_ Tu es vraiment étrange ce soir.

_ Il y a une raison à cela. Est-ce que tu veux la connaître ?

Sans attendre de réponse, Suzaku prit le visage de Lelouch dans ses mains et l'approcha du sien.

_ Suza… ?

Il ne le laissa pas terminer, plaquant ses lèvres sur celle de son meilleur ami. Celui-ci, surpris, ne chercha pas à se dégager. Heureux de ne pas être violemment rejeté, le soldat laissa sa main droite glisser vers la nuque de son vis-à-vis tandis que la gauche descendait vers ses reins, afin de l'attirer plus près de lui. Leur corps entrèrent en contact, provoquant un frisson qui remonta le long de colonne vertébrale. À regret, mais obligé de respirer, le soldat finit par se détacher du brun et planta son regard émeraude dans les orbes améthyste. Il ne put s'empêcher de sourire devant l'air perdu qu'affichait Lelouch, les lèvres entrouvertes et les joues rosées. Il était tout simplement adorable. Zéro était Lelouch mais cela n'avait pas d'importance. Lelouch en avait.

_ Suza…

_ Chut, murmura le garçon en s'approchant de nouveau.

L'autre se tortilla mais il était prisonnier de l'étreinte douce de son ami. Suzaku le serra un peu plus fort contre lui et déposa une série de baisers papillon sur son cou, goûtant à cette peau si pâle. Chaque fois qu'il y posait ses lèvres, il avait envie d'aller un peu plus loin. Il voulait tout découvrir du corps de son ami. Il voulait tout embrasser.

_ Suzaku…qu'est-ce que… ?

Un gémissement s'éleva dans la pièce alors que le soldat s'attaquait à sa clavicule droite. Ce son électrisa le jeune homme qui sentit son désir monter d'un cran. Son pyjama commençait à devenir de plus en plus serré mais il tâcha de l'ignorer. C'était le désir de Lelouch qu'il cherchait à éveiller, pas le sien. Il laissa glisser ses mains le long du torse parfait totalement offert à lui et découvrit un nouveau point sensible sur le corps de son ami, au niveau de la quatrième cote. Il se concentra un instant dessus.

_ Arrête… gémit Lelouch en tentant de le repousser.

_ Non, répondit fermement le garçon avec un sourire supérieur.

Son ami avait toujours été celui qui contrôlait tout, qui savait tout à l'avance, mais ce soir, il était totalement à sa merci. Même s'il avait voulu, il n'aurait pas pu lui échapper. Bien sûr, Suzaku ne voulait pas le forcer mais ses réactions lui laissaient présager que ses protestations, bien molles, n'en étaient pas vraiment. Il allait en profiter pour lui montrer à quel point il l'aimait et le convaincre de sa bonne foi.

_ Laisse-toi faire.

Sa bouche descendit un peu plus et s'attarda sur un téton rose, dressé sous l'effet des caresses. Il s'amusa à le maltraiter, tantôt le léchant, tantôt le mordillant, se délectant au passage des gémissements de son propriétaire. Il fut légèrement surpris en sentant une main s'insinuer dans ses cheveux châtains, et choisit de remonter pour embrasser de nouveau celui qu'il aimait. Cette fois, il chercha à approfondir le baiser, titillant les lèvres de Lelouch de sa langue. Après une courte hésitation, celui-ci les ouvrit, laissant entrer un Suzaku euphorique qui s'empressa d'accepter l'invitation. Aussitôt, un duel s'engagea pour le contrôle du baiser, mais le soldat s'imposa bien vite face à l'inexpérience de son vis-à-vis. À présent à genoux entre les cuisses ouvertes de Lelouch, il le dominait également par sa hauteur. Cela lui plaisait beaucoup.

_ Je t'aime, Lulu, murmura Suzaku en s'éloignant une nouvelle fois pour le couver d'un regard doux. Zéro ou pas Zéro.

Son interlocuteur rougit violemment, baissant les yeux, gêné. Le soldat rit doucement avant de l'embrasser de nouveau, plus chastement, mais une sourde angoisse l'habitait à présent. Cette absence de réponse après cette déclaration l'inquiétait même si son amour ne moquait pas de lui ni ne le repoussait. Lelouch n'avait jamais été démonstratif, loin de là, mais à cet instant, cela le dérangeait.

_ Dis quelque chose, s'il te plaît.

Le considérait-il toujours comme un ennemi ?

_ Que veux-tu… que je te dise... ? balbutia Lelouch.

_ Je ne sais pas... Est-ce que tu veux que je continue ?

Une fois de plus, seul un rougissement lui répondit. Suzaku rit doucement avant de reprendre son exploration. Lelouch était bien trop fier pour lui répondre et le fait qu'il ait percé son secret n'arrangeait pas les choses. Alors que ses doigts revenaient jouer avec les tétons sensibles, son autre main descendit plus bas, jusqu'à frôler l'entrejambe du britannien lui laissa échapper un glapissement de surprise. Le soldat sourit dans l'obscurité en comprenant qu'il était sans doute le premier à toucher le jeune homme ainsi. Cela exacerba son désir et il dut se faire violence pour ne pas lui ôter le reste de ses vêtements pour le pénétrer immédiatement, sans aucune attention. Il recula légèrement et, par des gestes doux, décolla le garçon du mur pour l'allonger précieusement sur le lit. Lelouch ne le quittait pas du regard, suivant ses mouvements d'entre ses cils.

_ Tu es tellement beau.

_ Tu n'es pas mal non plus… lui répondit le brun en se mordant la lèvre.

Le soldat fondit sur celles-ci et les dévora avant de recommencer ses caresses, de plus en plus pressantes, tandis que Lelouch commençait à répondre à ses attentions. Timidement, il avait glissé ses mains dans le dos du garçon, le rapprochant de lui, et décrivait des arabesques sur sa peau. De plus, Suzaku pouvait sentir, tout contre sa jambe, son sexe qui commençait sérieusement à se durcir, et l'incitait à poursuivre son traitement. Finalement, il ne put plus résister et glissa sa main sous le pantalon et sous le boxer de Lelouch pour attraper l'objet de ses désirs.

_ Suzaku ! cria le jeune homme, de surprise et de plaisir mêlés.

Le soldat fondit sur ses lèvres enfin d'étouffer les bruits si érotiques qu'il laissait échapper. Il n'avait aucune envie que Nunnally ne les entendent et le viennent voir ce qui faisait ainsi crier son frère. Il se mit à masturber vivement le britannien, le laissant à peine respirer entre ses baisers tandis qu'il bouillait intérieurement.

_ Suz… Arrête…Je… je…

Il ne parvenait plus à faire une phrase correcte. Sa tête dodelinait de gauche à droite tandis que ses mains, à présent sur son torse, le poussaient faiblement pour tenter de le faire obéir.

_Ne fais pas de bruit, ordonna le japonais en le délaissant.

L'instant d'après, il prenait son membre en bouche, faisant se cambrer son amant. Il posa ses mains sur ses hanches délicates pour le maintenir en place et se mit à le sucer avec application. Il n'avait jamais fait ça auparavant mais il tenait à s'appliquer le plus possible pour Lelouch. Visiblement celui-ci appréciait. Les mains plaquées sur sa bouche, il tentait de se taire mais cela n'empêchait pas ses gémissements de briser le silence nocturne. Il ne lui fallut pas longtemps avant qu'il n'atteigne le point de rupture. Dans un cri, un peu trop fort pour Suzaku mais au combien excitant, il éjacula dans la bouche du japonais qui avala tout rapidement avant de remonter le long du torse du jeune homme. Celui-ci, épuisé par son orgasme, tentait de reprendre pied à la réalité sans vraiment y parvenir. Sa poitrine, luisante de sueur, se soulevait à intervalle rapide.

_ Vraiment magnifique… souffla Suzaku, hypnotisé par cette vision de toute beauté.

Attendant patiemment qu'il se remette, le soldat promena ses doigts sur les cuisses du jeune homme, à la recherche de nouveaux points sensibles dont il pourrait user pour le soumettre un peu plus à lui. Pour son plus grand plaisir, il en découvrit deux, qui réveillèrent une nouvelle fois le désir de son camarade de jeu.

_ Suzaku ?

Il releva les yeux vers Lelouch, qui s'était assis sans qu'il s'en rende compte. Celui-ci s'avança plus encore et l'embrassa doucement. Le japonais répondit avec bonheur. Puis, le britannien se recula et lança un regard timide à l'érection douloureuse de son amant.

_ Tu… enfin tu …

Suzaku adorait voir Lelouch aussi confus à cause de lui mais à cet instant il devait être sérieux. Il lisait dans ses yeux la peur qu'il éprouvait pour ce qui allait suivre. Cela était parfaitement compréhensible étant donné que c'était sans doute la première fois, mais le jeune homme ne voulait pas de ce sentiment.

_ Je ne ferais rien si tu ne le veux pas, murmura-t-il en caressant sa joue. On n'est pas obligé.

Lelouch secoua vivement la tête, plus rouge que jamais. Tout simplement adorable.

_ Non… c'est juste que… ça a l'air gros…

Le japonais rit avant de se débarrasser lui-même de son bas de pyjama. Il vit Lelouch écarquiller les yeux devant la dimension de son membre fièrement dressé. Il avait pensé que le voir le rassurerait mais apparemment, cela avait eu le résultat inverse.

_ Ne me dis pas que tu as peur, Zéro ?

Il reçut un regard noir en réponse mais l'ignora et lui sourit doucement.

_ Je ne te ferais pas de mal, je te le promets, déclara Suzaku en l'embrassant une fois de plus.

Sans le lâcher, il le rallongea doucement et écarta un peu plus ses jambes. Il recommença ses attouchements, se concentrant sur les cuisses pour dévier petit à petit vers les fesses du britannien. Celui-ci sembla se détendre peu à peu et devint lui-même plus entreprenant. Ses touchés se firent plus appuyés et sa bouche se perdit dans le cou du soldat qui se mit lui aussi à gémir. N'y tenant plus, il lui présenta trois doigts.

_ Lèche, susurra-t-il devant son regard interrogatif.

Celui-ci le considéra un instant, comme pour lui reprocher ses ordres, avant de les humidifier de sa langue. Ce contact fit frisssonner le japonais qui finit par les lui retirer et introduit presque immédiatement après un doigt à l'intérieur du jeune homme. Lelouch se tendit, mal à l'aise face à cette intrusion, mais Suzaku se chargea de le distraire par de nouveaux baisers papillons. Quelques secondes plus tard, il ajouta un second doigt, puis encore un troisième. Celui-ci fut douloureux pour le britanninen qui laissa échapper une plainte.

_ Je suis désolé…

Le japonais prit d'un de ses tétons entre ses doigts et le roula doucement entre eux, provoquant un flot de sensations qui détendit le jeune homme. Peu à peu, il sentit les muscles de son amour se détendre autour de ses doigts et il imprima un léger mouvement. Après une nouvelle plainte, Lelouch se remit à gémir. Alliant va-et-vient et mouvements en ciseau pour le détendre, Suzaku apprécia cet antre si chaud et si étroit qui bientôt serait sien.

_ Viens, Suzaku… souffla finalement le brun.

_ Non, répondit simplement le japonais.

Lelouch lui adressa un regard perdu avant de brutalement se cambrer en arrière avec un cri de plaisir. Suzaku eut un sourire pervers et toucha de nouveau la prostate du jeune homme d'un mouvement habile du poignet. La réaction fut immédiate, pour son plus grand plaisir.

_ Suza… !

Un nouvel impact le coupa net.

_ J'aime t'entendre…

Un nouveau cri de plaisir retentit. De son bras libre, il appuya sur les hanches de son vis-à-vis, les maintenant immobilisées contre le matelas.

_ Supplie-moi, Lulu, lui susurra le japonais à l'oreille.

_ S'il te plaît…

Suzaku se mit à mordiller le lobe offert alors que son ami s'accrochait à ses épaules, lui plantant ses ongles dans la peau. De sa main, il frappa encore, collant son corps contre le sien. Il inspira à plein poumon l'odeur si délicate qui caractérisait son amour.

_ S'il te plaît quoi ?

Leurs virilités se frottaient l'une à l'autre, provoquant des décharges de plaisir qui les rendait fous l'un comme l'autre.

_ Je veux que tu viennes en moi, souffla Lelouch, impatient. Je veux que tu…

_ Que je… ? demanda Suzaku qui n'en pouvait plus.

Il avait voulu jouer mais il n'était plus certain de pouvoir résister bien longtemps à cet appel à la luxure. Lelouch était tellement parfait.

_ Arrête de t'amuser et pénètre-moi ! ordonna brutalement le jeune homme en s'empalant lui-même d'un mouvement du bassin sur les doigts de son tortionnaire.

Le japonais décida d'abandonner la partie et embrassa à pleine bouche son amant. Puis, il retira ses doigts, s'attirant un grondement de mécontentement qui le fit rire. Il écarta un peu plus les cuisses de Lelouch et positionna son sexe devant l'entrée encore vierge du britannien.

_ Détends-toi.

Le jeune homme se contenta d'un hochement de tête. Lentement, Suzaku se mit à pousser contre les chaires et commença son entrée. Il voulait être doux, mais la chaleur qui l'entoura lui fit perdre tout contrôle. D'un seul coup, il s'enfonça entièrement à l'intérieur de Lelouch qui poussa un hurlement de douleur.

_ Je suis désolé ! s'exclama le japonais en s'immobilisant.

Paniqué, il essuya les larmes de douleur de son ami et l'embrassa passionnément. Puis, il glissa sa main jusqu'à son sexe pour le masturber et lui faire oublier la souffrance qu'il ressentait.

_ Pardonne-moi… murmura-t-il. Je ne voulais pas… C'est que… tu es si bandant….

Il avait tellement envie de ressortir pour entrer de nouveau, de l'écarteler de l'intérieur, de le pilonner aussi fort que possible mais il ne devait pas. Il devait absolument se contrôler. Il voulait faire l'amour à Lelouch, pas le baiser. Il l'aimait tellement. Finalement, il sentit les muscles se détendre légèrement autour de lui et il souffla de soulagement. Il chercha ensuite le regard de Lelouch qui avait fermé les yeux.

_ Lulu ?

Lui en voulait-il ? Il allait se retirer quand les deux orbes améthyste réapparurent. Il n'y lut aucune trace de colère, seulement du plaisir malgré la douleur.

_ Je crois que ça passe… Vas-y.

Le cœur en fête, Suzaku se retira lentement pour revenir tout en douceur, sans lâcher son amant du regard. Il le fit une fois, puis deux, lui laissant le temps de s'habituer à ses mouvements. Rapidement, Lelouch se mit à gémir, augmentant son propre plaisir. Mais il ne devait pas perdre la tête. Il devait se modérer. Y aller doucement.

Soudain, Lelouch claqua son bassin contre le sien et il ne put retenir un grondement presque bestial.

_ Plus fort, ordonna le britannien en recommençant, allant à la rencontre du corps du japonais.

_ Te revoilà à donner des ordres ?

Malgré tout, le japonais ne se fit pas prier pour s'exécuter et se mit à faire des mouvements plus amples et plus puissants.

_ Suzaku ! Recommence... !

_ Putain, Lulu… tu es si serré...

À présent, il se fichait qu'on puisse les entendre. Rien n'existait plus. Il n'y avait que Lelouch et lui.

_ Plus fort ! répéta Lelouch une seconde fois.

Suzaku se retira totalement avant de se rengainer violemment. Le corps de son amant se cambra si fort qu'il crut qu'il allait se blesser mais le cri de pur plaisir qu'il poussa le rassura. Il passa ses mains sous son dos pour le soulager et le redressa doucement. Puis, il recommença. À chaque coup, il sentait sa verge se faire comprimer. C'était tellement agréable. Comment avait-il fait pour vivre sans cela jusqu'à présent ?

_ Lulu… ! J'en veux encore plus...

Il écarta les fesses du britannien qui ne se fit pas prier et vint une nouvelle fois à sa rencontre, approfondissant leur étreinte. Cette fois, Suzaku heurta sa prostate. Heureusement, ses lèvres avaient trouvé les siennes et étouffé le cri du jeune homme. Vu la pression que celui-ci exerçait sur ses épaules, l'entendre aurait suffi à le faire jouir immédiatement. Mais il avait envie d'en profiter encore un peu.

_ Tu es à moi… gronda-t-il en frappant de nouveau cet endroit particulier. Lelouch vi Britania. Lelouch Lamperouge. Zéro. Tu es à moi !

Il ponctuait chaque nom d'un coup de reins, plus intenses les uns que les autres. Son amant en semblait pas l'entendre, totalement perdu dans les affres du plaisir, mais il s'en fichait totalement. Le voir se tordre de plaisir sous lui lui suffisait amplement.

_ Suzaku !

Leur danse devint de plus en plus frénétique. Tous deux étaient à bout. Finalement, Lelouch craqua le premier et se rependit sur le ventre de Suzaku. Sentant l'antre se refermer autour de son sexe, Suzaku vint à son tour en criant le nom de son amant.

Ils tombèrent sur le matelas, épuisés, en sueur, mais heureux. Suzaku se retira de son amour avec précaution puis le prit dans ses bras. Le britannien se laissa faire docilement et blottit son nez au creux de son cou. Suzaku attrapa la couverture à tâtons et les recouvrit. C'est un sourire béat aux lèvres qu'il ferma les yeux.

Après un court silence, alors qu'ils glissaient lentement mais sûrement dans le sommeil, la voix de Lelouch s'éleva.

_ Tu ne me dénonceras pas à Britannia ?

Le soldat secoua la tête et déposa un baiser sur les cheveux de son amant.

_ Ton secret est mon secret.

Une nouvelle minute passa mais cette fois, Suzaku ne chercha pas le sommeil. Son amant s'était de nouveau tendu contre lui, sans qu'il ne comprenne pourquoi.

_ Suzaku ?

_ Oui ?

De nouveau une hésitation, avant que trois petits mots ne se fassent entendre :

_ Je t'aime.

_ Je t'aime, Lelouch.