Gouenji regarda cette nouvelle école qu'il allait intégrer sans grande motivation. A vrai dire, il n'arrivait pas à oublier ce qu'il s'était passé la veille, sur un terrain de football proche d'une rivière.

Pourquoi n'avait-il pas put s'empêcher de frapper dans ce ballon ? Il avait pourtant promit…

Non, cette fois c'était différent. Il n'avait pas eu le choix, il devait défendre cette fillette.

Vraiment ?

Oui, vraiment. Et ce n'était certainement pas pour le jeune homme brun avec un bandeau d'une orange vif dans les cheveux dont le sourire avait fait bouger quelque chose en lui. Un sentiment ancien sur lequel il avait fait une croix. Il ne jouerait plus au football et personne n'y changerai rien.

De toute façon, cette rencontre avec ce garçon brun n'était qu'un accident et ne se reproduirait plus. Il n'aurait plus besoin de se retrouver confronter à ce ballon noir et blanc qui l'appelait malgré tout tellement fort.

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_ Hein !?

Gouenji regarda le jeune homme qui avait poussé ce cri d'un air indifférent. Il avait l'impression d'être dans un mauvais scénario. De toutes les classes du collège Raimon, il fallait qu'il se retrouve dans la même que ce garçon ! Qu'à cela ne tienne, il l'ignorerait. Hors de question de risquer de rompre la promesse faite à sa petite sœur juste pour un type aussi agité. Parce qu'il était évident qu'il n'était animé que par la passion du football.

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Gouenji leva les yeux d'un air indifférent alors que cet Endou tentait de le recruter dans son club de foot. Non, il ne flancherait pas. Il tiendrait sa promesse.

Tout de même… Endou avait vraiment un sourire éblouissant, plein de candeur et de naïveté…

Gêné, Gouenji détourna le regard vers la fenêtre.

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Le jeune homme blond observait le match, appuyé contre le tronc d'un arbre, les poings crispés. Ça le démangeait d'entrer sur le terrain. Raimon était en train de se faire battre à plate couture. Et Teikoku était sans pitié. Ils s'acharnaient sur Endou qui, malgré ses blessures, se relevait inlassablement.

Gouenji grinça des dents.

Pourquoi avait-il parlé de sa petite sœur à Endou, quand ils étaient tombés nez à nez à l'hôpital ? Pour qu'il le laisse se noyer un peu plus dans ses propres ténèbres ?

Ou au contraire pour qu'il l'entraine vers cette lumière qui émanait de lui ?

Endou tomba et se releva encore une fois.

Un joueur de Raimon, un certain Megane, quitta soudainement le terrain en hurlant, probablement terrifié par la force de Teikoku, surtout celle du capitaine portant une cape d'un rouge sanglant.

Pourquoi se débarrassa-t-il de son tee-shirt portant le numéro 10 ? C'était un peu idiot d'agir comme ça. Mais en voyant ce tee-shirt jaune et bleu dans l'herbe, Gouenji sentit son cœur se mettre à cogner dans sa poitrine.

Sur le terrain, Endou continuait d'encaisser, de tomber, et de se relever. Sans baisser les bras.

Et lui… Quand avait-il baissé les bras ?

Gouenji ramassa le tee-shirt tombé au sol et l'enfila.

Et lorsqu'il posa le pied sur le terrain, lorsqu'il vit le sourire d'Endou, cette flamme chaleureuse et pleine de lumière qu'il avait perdue se ralluma en lui, prête à se transformer en brasier, en incident, en tempête de feu incontrôlable.

Et tout explosa en lui, comme si on venait enfin de rallumer la mèche de son cœur, quand Endou lui renvoya le ballon après un arrêt miraculeux d'une technique qui portait très bien son nom : God Hand.

Enfin, il put libérer cette passion brûlante qui n'attendait que ça depuis si longtemps.

_ FIRE TORNADO !

Il l'avait souvent utilisée, cette technique, mais jamais elle ne lui avait parut aussi puissante.

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Par la suite, Gouenji intégra officiellement l'équipe de Raimon. Et curieusement, il ne se sentait pas coupable de rompre la promesse faite à sa petite sœur. Après tout, n'était-ce pas Yuuka qui, plus que quiconque, voulait le voir jouer ? C'était pour ça qu'il était devenu de plus en plus fort, pour le sourire de sa précieuse sœur.

Mais maintenant, il commençait à vouloir devenir fort pour protéger le sourire d'une autre personne. Un sourire innocent et encourageant qui diffusait plus de lumière que le soleil.

Et match après match, entrainement après entrainement, les liens qui étaient nés entre Endou et Gouenji se renforcèrent. Ce qui n'avait était qu'esquissé lorsqu'ils avaient joués ensemble pour la première fois devenait jour après jour plus net, plus solide.

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Gouenji s'étira après avoir tiré et tourna la tête, observant tranquillement ce qui l'entourait. Le reste de l'équipe de Raimon s'entrainait d'arrache pied, motivé par la motivation encore plus grande de leur capitaine, Endou.

Celui-ci était d'ailleurs en grande discussion avec Kazemaru. Endou souriait comme à son habitude.

Gouenji détourna le regard.

Il ne comprenait absolument pas pourquoi, mais une chose était sûre. Il ne supportait pas de voir Endou sourire comme ça à quelqu'un d'autre que lui.